Une promenade dans les allées du salon Rétromobile c’est l’occasion de côtoyer des beautés mécaniques mais c’est aussi l’occasion de se remémorer l’histoire liée à nos belles anciennes.
Veuillez entrer dans l’antre de la passion automobile où, comme beaucoup de passionnés, on cherchera à retrouver, en vrai, les modèles tant chéris en miniatures dans nos chambres d’enfants.
Première supercar de Maranello
Passer l’entrée de ce salon est toujours, pour moi, un moment d’émotion. Cette année, dès l’entrée, je suis tombé en extase devant une beauté rare, une Ferrari 288 GTO. Apparue en 1984 elle fut la première à reprendre la célèbre appellation GTO (Gran Turismo Omologato). La volonté du commandatore à cette époque était de proposer un véhicule homologué pour le groupe B, il était alors obligatoire de produire au minimum 200 exemplaires ‘route’.
Première supercar de la marque, dessinée par PininFarina, elle fut proposée à seulement 272 exemplaires, vendus exclusivement aux meilleurs clients de la marque.
Sur la base de cette 288 naîtra bientôt la sublime F40…
Bizarre Bizzarini
Giotto Bizzarini fut ingénieur chez Ferrari et aida au développement des fameuses lignées de 250 avec leur moteur V12 ‘Colombo’. Plus tard Bizzarini collaborera avec un fabriquant de tracteurs nommé Ferrucio Lamborghini. C’est en 1964 qu’il fondera sa propre marque et créera des véhicules de grand tourisme, telle la superbe GT 5300, et sa version ‘strada’ exposée ici. Version encore destinée à l’homologation des versions pistes. Inutile de vous dire que cette machine s’avère démoniaque à piloter sur route ouverte !
Décrochage de mâchoire
Quelques pas me seront nécessaires pour arriver jusqu’à une nouvelle extase ! Sur le stand J.D Classics c’est un concentré de chefs d’œuvres, et oui je vais encore m’extasier devant deux belles italiennes. Tout d’abord une Ferrari 250 SWB pour Short Wheel Base (chassis court, les puristes diront Paso Corto). Connue dans les années 60 pour ses nombreuses victoires en courses, elle aura grandement participé à la renommée de la Scuderia en proposant cette version ‘course-client’. Depuis les années 80 elle symbolise une des plus belles réussites du dessin automobile avec ses lignes tout simplement parfaites (merci encore M. Farina). Sur ce même stand, juste à côté de cette magnifique auto, on voit une 250 Tour De France ou TDF (en hommage à la célèbre course appelée aujourd’hui Tour Auto). Elaborée sur la même plateforme que la SWB son empattement fut encore réduit afin d’améliorer sa tenue de route. Cette auto est tellement emblématique dans le cœur des tifosi que Ferrari a récemment décliné la superbe F12 en une plus exclusive F12 TDF.
Comme beaucoup de marque de prestige, Ferrari puise dans ses gènes pour produire aujourd’hui les chefs d’œuvre de demain.
Papillon ou mouette ?
Attention mythe en approche… au moins une dizaine de Mercedes 300SL était exposée et à vendre (si je gagne l’Euromillion…). Tout le monde connait ce modèle, c’est une référence classique, une Joconde. Popularisée par ses portes ‘papillons’ (les américains diront GullWings ou ailes de mouettes) il est intéressant de se rappeler que ce détail, devenu aujourd’hui un standard esthétique, fut d’abord une contrainte due à la conception sportive du châssis. L’histoire de la 300SL (Sport Leicht, sport léger) commence par le développement d’un véhicule de course, la SLR et son châssis tubulaire. C’est à cause de ce châssis que les ingénieurs inventèrent les fameuses portes papillons car la structure du châssis empêcha la disposition de portière classiques. Sur la demande de clients fortunés après la victoire de la SLR à la Carrera Panamerica, Max Hoffman (importateur Mercedes aux USA) fit pression sur l’usine pour produire une version ‘course-client’, ce sera la 300SL.
Petit mammifère tueur de serpent
C’est dans le parc des véhicules Artcurial que se trouvent les futures vedettes de la vente aux enchères. Beaucoup de modèles exceptionnels et rares sont ici exposés. En 1967 les AC-Cobra sont déjà des modèles de légendes et de références. L’argentin Alejandro De Tomaso proposa en 1967 un véhicule équipé du même V8 Ford et dénomé Mangusta, clin d’œil humoristique puisque la mangouste est le seul animal capable de tuer… un cobra !
La Ferrari du big boss
Gianni Agneli pris les commande de la Firma Italiano d’Autmobili di Turino (FIAT) en 1966, en 1986 pour ses 20 vingt ans aux commandes du groupe, Ferrari lui fit construire un modèle unique de Ferrari Testarossa Spyder. Officiellement c’est le seul exemplaire de Testarossa cabriolet usine, les autres exemplaires sur le marché ne sont que des coupés scalpés, avec plus ou moins de réussite.
Clin d’œil de Sant’Agatha
Lamborghini fut créé à cause (ou grâce !) du désaccord entre Ferrucio Lamborghini et Enzo Ferrari, guerre d’égos. La sublime Miura S 1970 exposée est un exemple concret de la démesure et de la liberté donnée aux concepteurs de l’époque, pourquoi ces grilles noires au dessus et en dessous des phares ? Tout simplement parce que ça donne un regard féminin, c’est juste joli !
Genèse d’une lignée de pur-sang
C’est dans le couloir reliant deux halls qu’était exposé un concept fondateur des automobiles FERRARI, la Dino 206P. Concept-car dessiné et carrossé par PininFarina, cet exemplaire fut le premier à se nommer Dino (du nom du fils d’Enzo Ferrari mort à 24 ans en 1956), conçu par Ferrari il préfigure la future Dino 246. De manière plus large ce fut le premier exemplaire de Berlinette à moteur central. Son désign et son architecture furent des sources d’inspirations pour de très nombreux modèles : Dino 246, Ferrari 308/328, Ferrari 288 GTO, F348, F355 jusqu’à la F458 qui reprend toujours la fameuse double vague partant du nez jusqu’au bout de l’aile arrière. Ce concept est la matrice de toutes les berlinettes FERRARI, ce sera pour moi le modèle le plus emblématique de l’ère moderne FERRARI.
De la course à la route
Jaguar écuma les circuits avec la féroce type D, amoureux de ce modèle, Steve McQueen demanda à l’usine de créer une version ‘route’, ce sera la XKSS. Pure moment de bonheur quand ces deux modèles ce sont retrouvés côte à côte, une blanche, l’autre noire. Deux anglaises parmi les plus désirables à portée de … rêves.
Salon de la passion, l’histoire pour comprendre le présent
Ce salon est un véritable voyage initiatique dans l’histoire automobile. Il est plus que nécessaire, il est incontournable. Pour un passionné d’automobiles, connaître et comprendre l’histoire automobile c’est connaître et comprendre l’automobile d’aujourd’hui.
Bonus pour ceux qui ont lu jusqu’au bout
Comme la plupart des médias ne retiendront de ce Rétromobile 2016 que le record de vente à 32 Million j’ai choisi de ne pas en parler, mais je vous offre la vidéo de cette adjudication extraordinaire… ambiance !
2 commentaires
Un mythe cette f40 !
incroyable auto, indétrônable F40 qui a marqué l’histoire