Le GIMS 2019 (le salon, pas le rappeur) a précisé les contours de l’automobile de demain, un virage est amorcé, l’avenir sera hybride voire électrique. Alors oui ce sera terminé les V12 Atmo, fini les sonorités rageuses, aux oubliettes les bonnes odeurs d’huiles et d’essence…
Nous vivons un moment rare dans l’histoire d’une espèce, celle d’une extinction, suivie d’une renaissance, certains appelleraient cela une transition, moi je dirais plutôt de la nostalgie. Voici un état des lieux après un salon de Genève qui présentait encore quelques modèles venus tout droit du temps où la passion automobile n’était pas un gros mot.
L’Italie résiste encore
On le sait, l’Italie est une terre de saveurs, que ce soit la cuisine, la mode ou les voitures, il n’y a rien de fadasse chez les transalpins. C’est Maserati qui a dégainé un premier ‘monstre’ avec son Levante Trofeo, alors certes on peut ne pas être fan des SUV mais il faut avouer qu’avec son V8 de 590cv, un 0 à 100 en 3,9 sec ! de quoi faire réfléchir les petits copains de Lamborghini dans le segment des SUV super sportifs.
Toujours chez Maserati, on annonce l’avenir de la marque avec des partenariats combinant luxe et savoir-faire, une orientation vers le très haut-de-gamme et la personnalisation pour une clientèle toujours plus exigeante.
Chez Ferrari, la F8 Tributo sonne le glas de la 488, la plateforme reste la même, d’ailleurs l’intérieur est quasi identique. À l’extérieur, quelques détails rappelleront le passé de la marque, à l’image du panneau de Lexan offrant une belle visibilité sur le moteur V8 Bi-turbo. Les marques plus accessibles n’étaient pas en reste, mais là j’avoue que le rêve s’écorne un peu, du petit SUV hybride ‘Tonale’ chez Alfa-Roméo, voire du tout électrique chez Fiat avec la probable remplaçante de la Panda.
En Angleterre : les chevaux sont lâchés
Les anglais sont toujours un brin exubérants et originaux, mais toujours avec cette touche ‘so british’. Bentley célèbre cette année son centenaire, et propose de sublimes déclinaisons de ses modèles emblématiques. L’iconique Mulsanne se voit dotée d’une série limitée W.O concoctée par le département Mulliner, produite à 100 exemplaires, elle propose une évocation de la voiture personnelle du fondateur, la fameuse 8 litres.
Parées de couleurs sombres, elle respire le sport chic, un petit bonus se cache dans l’accoudoir central arrière, un vrai morceau du moteur de son ancêtre. Pour cette année exceptionnelle, la firme de Crewe propose deux finitions de la Continentale, une pour le centenaire et une en hommage à la Blower des années 30, la numéro 9.
Une vraie évocation du passé glorieux de la marque le meilleur combiné du savoir-faire et de la technologie moderne, just fabulous ! V8, W12, les belles motorisations résistent encore ici, et décidemment Bentley fait fort en ce début d’année puisque le Bentayga Speed revendique une place dans les rangs des SUV super-sportifs, décidemment tout le monde cherche l’URUS…
Aston Martin m’a déçu : je dois l’avouer, le chemin pris par la marque est résolument trop sportif pour moi. Sur le stand, c’est une avalanche de variantes de la Valkyrie, alors certes c’est une hypercar ultra-exclusive, très proche d’un proto du Mans, mais pour partir en week-end cela devrait être un peu compliqué, faire des voitures de sport c’est bien mais il faut savoir les garder utilisables dans la vraie vie…
Les allemands de plus en plus hybridés
Ce n’est pas chez Audi que je vous conseillerais de trainer si vous aimez les voitures « à l’ancienne », de l’hybride à l’E-Tron, le futur est là, sous vos yeux, personnellement il ne m’emballe pas et me laisse un goût fade. Alors direction Porsche et sa nouvelle 911, toujours plus puissante, toujours avec son Flat 6 mais désormais toujours avec ses turbos.
Moi qui vénérais la combinaison magique puissance et légèreté c’est tout de même une 911 qui va me chambouler, mais attention une 911 préparée par un maître, j’ai nommé SINGER. Alors là j’ai trouvé mon ‘best of show’, sur une base de Porsche 964 (une 911 des années 90 bandes d’incultes), le préparateur américain propose un chef d’œuvre de design néo-rétro : de la queue de canard, des phares ronds, fiers et droits, un intérieurs qui sent le racing et le luxe, bref le top du top du top (du top) pour un amateur de classiques fortuné, oui une Singer ça coûte le prix de deux Ferrari 488, oups !
En France on peut toujours rêver
Alors bien sûr je pourrais vous parler des nouvelles 208 et Clio, de l’hybridation comme solution ultime au dérèglement climatique…mais non, j’ai juste envie de vous parler d’un monstre, d’une folie, de la voiture la plus délirante de toute la création actuelle, et en plus elle est FRANÇAISE ! Je parle bien sûr de la Bugatti ‘la voiture noire’, sur une base de Chiron, une évocation de l’icône 57S Atlantic, avec son arrête centrale, ses sorties d’échappement ‘flute de pan’, et un W16 de 1500cv.
L’unique exemplaire est déjà vendu pour environ 16 millions d’euros, oui c’est indécent, mais n’oublions pas qu’avec ce genre de pièces, ce sont les ultra-riches qui financent les recherches qui, un jour, reviendront dans nos voitures de tous les jours. Alors dépensez votre argent amis richissimes, et continuez à vous faire produire des chefs d’œuvres automobiles pour alimenter nos rêves.
Chacun ses rêves, voici les miens
Vous l’aurez compris, je ne cherchais pas à vous faire une liste exhaustive des voitures présentées à Genève, mais plutôt de vous faire partager celles qui m’ont marqué. Certes l’avenir n’est plus aux voitures sur-motorisées, certes le plaisir automobile change et s’oriente vers plus de quiétude pour les passagers, car la place du conducteur va disparaître, mais moi c’est toujours derrière un volant que je veux vivre ma passion. L’avenir fait peur pour nous, les irréductibles bagnolards, alors mes amis continuons de rêver et attendons de trouver notre bonheur désormais dans les classiques !