Plus les années avancent, plus notre permis de conduire tremble à l’idée de voir ses points s’envoler au fil des petits excès de vitesses, avec des sanctions de plus en plus répressives. À cela s’ajoute le stress dans les bouchons du quotidien pour se déplacer dans des villes où les routes sont rendues aux piétons, et l’on se retrouve à ne plus prendre de plaisir au volant de sa chère et tendre automobile. Pour rouler en toute tranquillité mais aussi éviter les embouteillages, différents outils existent sur le marché. Nous avons eu l’occasion d’essayer pendant plusieurs centaines de kilomètres avec le petit dernier de ces anges-gardiens de la route, le Coyote NAV+.
Coyote frappe un grand coup avec son NAV+ : un produit complet embarquant un GPS intelligent et un avertisseur de dangers en temps réel. Grâce à une communauté impliquée, le boitier made in France est un précieux compagnon sur la route.Avis – Coyote NAV+
Design
Ergonomie
Fluidité
Navigation
Alertes en temps réel
Re-calcul d'itinéraires
Prix
Coyote, c’est une start-up créée en 2006 par des passionnés d’auto qui, pour succéder à la cibie, inventent un petit boitier capable de communiquer par le réseau GSM la position des radars fixes, mais aussi des contrôles mobiles avec les autres possesseurs. Auparavant réservé à une certaine élite (le prix du boitier et de l’abonnement étaient plus conséquents aujourd’hui), Coyote s’est aujourd’hui démocratisé et diversifié dans ses activités : depuis la nouvelle législation de 2011, les avertisseurs de radars sont devenus des avertisseurs de zones de dangers et de zones à risques. Un changement d’appellation un poil hypocrite mais qui a accompagné une refonte de l’interface des avertisseurs Coyote avec de nouvelles possibilités de dangers à signaler, et une partie communautaire encore plus développée.
Aujourd’hui, la gamme Coyote s’articule autour de ses boitiers, de son app iCoyote ainsi que de solutions embarquées chez certains constructeurs : Renault, Jaguar/Land-Rover ou encore Toyota. Pour affronter Waze et répondre à une demande importante après de sa clientèle, Coyote a ainsi annoncé à la fin de l’année 2017 une nouvelle version de son GPS connecté : le NAV+.
Un avertisseur sur le tableau de bord et un GPS nomade à côté ou intégré mais moyen à utiliser, tel était un peu le quotidien des clients Coyote jusqu’à ce que le constructeur français se décide d’intégrer une solution de guidage à sa gamme il y a quelques années. Troisième opus du NAV, le NAV+ propose un design relativement classique proche des smartphones, avec une dalle tactile de 5,5 pouces brillante et donc un peu trop sensible aux traces de doigt et aux reflets, ainsi qu’un bouton tactile sur la partie basse.
L’écran dispose d’une très belle résolution, de couleurs éclatantes et d’une bonne luminosité. Rien à signaler non plus au niveau de la réactivité, aucun ralentissement à prévoir et une fluidité vraiment agréable lorsqu’on navigue dans les menus ou sur la carte.
Un GPS efficace
Le NAV+ repose sur une cartographie HERE et se met à jour de façon permanente via la 4G comme cela se fait sur son smartphone. La recherche de lieu se fait assez simplement, en tapant l’adresse de façon naturelle, ou en recherchant parmi la liste de points d’intérêts proposés. Pas de reconnaissance vocale pour le moment, mais cela sera prochainement ajouté via une mise à jour gratuite.
Le produit a été créé pour être utilisé au quotidien, puisqu’on peut ajouter et retrouver rapidement avec des boutons tactiles dédiés la position de son domicile et de son lieu de travail avec la durée actualisée en temps réel pour s’y rendre. Plusieurs itinéraires sont alors proposés en fonction des critères choisis (péages ou non, voies revêtues ou non, etc.) et surtout de la circulation, avec les temps de parcours de chacun d’eux et un affichage sur la carte.
Une fois en route, la navigation se fait de façon efficace et l’interface 2D/3D est claire et lisible, avec notamment une aide au changement de voie lors des intersections difficiles et sorties d’autoroute et un guidage vocal qui fait le job sans pour autant annoncer le nom des rues. Une barre d’avancement bien conçue donne sur la droite de l’écran un aperçu des événements à venir de façon à anticiper, et l’on peut se promener sur la carte. Il manque toutefois une possibilité de voir les routes fermées, et l’interface peut parfois être floue au niveau des bouchons : on ne sait pas si le trait rouge sur la route représente une zone de danger (avec radar) ou un bouchon. On ne sait également pas si le GPS prend en compte les fermetures de routes lors d’événements annoncés ou à l’occasion de travaux, la grande force de ses concurrents TomTom et Waze.
Les limitations de vitesses, transmises par HERE, sont dans l’ensemble les bonnes, même si les centaines de changements annuels sont difficilement intégrables à chaque mise à jour. Heureusement, Coyote permet de signaler des changements directement sur son site et la communauté jouant le jeu, on se retrouve chaque mardi avec une mise à jour automatique de nombreuses limitations. Autre point fort, bip-bip peut ajouter ses propres limitations à la cartographie de HERE et les changements importants sont ainsi poussés sur ses boitiers en temps réel (exemples du périphérique parisien à 70 km/h et du prochain passage de toutes les nationales à 80 km/h le 1er juillet).
Comme tout bon GPS du 21e siècle, le NAV+ est intelligent et adapte en fonction du trafic devant vous l’itinéraire à suivre. Sa carte SIM intégrée permet d’interroger la base de données de HERE ainsi que les remontées des autres boitiers Coyote pour connaitre l’état de la circulation autour de nous, et proposer un itinéraire alternatif s’il nous fait gagner du temps.
Même si le NAV+ ne sera pas aussi malin que l’algorithme de Waze, il sera toutefois un compagnon efficace et plutôt réactif dès que le trafic viendra à se densifier, en proposant rapidement un autre chemin à emprunter avec le temps de parcours gagné. Il ne nous emmènera pas sur des communales à peine carrossables ou dans des quartiers résidentiels pour gagner deux minutes, mais il saura prévoir et éviter les plus importantes complications.
L’assistant d’aide à la conduite le plus fiable, grâce à une communauté engagée
La grande force de ce boitier, c’est bien évidemment le fait que ce soit un Coyote, et qu’il embarque ainsi toute la force de sa communauté et de la fiabilité des informations remontées. Coyote, c’est 5 millions d’utilisateurs, 13 alertes déclarées par seconde et 870 millions de kilomètres parcourus par mois en Europe par ses membres. Un cercle de gros rouleurs, dont beaucoup de professionnels de la route, qui mettent entre les mains de leur précieux boitier leurs points de permis.
Contrairement à Waze, gratuit et ouvert à tous, et dont l’engagement de ses utilisateurs vire aux extrêmes (certains profitent du système et ne signalent rien, d’autres signalent la moindre flaque d’eau comme une inondation), Coyote encourage ses utilisateurs à jouer le jeu et le fait que ces derniers paient un abonnement les incitent à participer activement. Une échange de bon procédé et une solidarité sur la route qui relève du génie pour Coyote, dont le business-model de l’abonnement repose sur l’activité de ses utilisateurs, qui « bossent » en roulant pour construire et perpétuer la renommée de l’entreprise. Cette dernière n’ayant « qu’à » créer la base et à s’occuper de la partie ingénierie.
Le Coyote NAV+ met cette communauté au centre de son interface, avec la possibilité constante de voir combien d’utilisateurs se trouvent autour de nous (en ville et sur routes secondaires), et même devant nous (sur autoroutes et nationales). On peut même savoir si la route devant nous est « fiable » grâce à des indices de couleur évoluant en fonction du nombre d’éclaireurs et de leur fiabilité. Deux affichages sont ainsi possibles, l’un axé sur le guidage avec la carte et les instructions de navigation en premier plan, l’autre plus orienté vers la partie avertisseurs de dangers avec la limitation de vitesse comme donnée principale ainsi que les signalements autour de nous.
Être un éclaireur trois étoiles, tel est le but ultime de chaque utilisateur Coyote. En roulant fréquemment, en confirmant/infirmant chaque alerte et en signalant un événement qui sera confirmé, on acquiert assez vite ces étoiles. Ces « grades » permettent ensuite que son signalement soit automatiquement relayé aux personnes qui nous suivent sur la route, sans besoin d’un second signalement identique comme confirmation par un autre utilisateur.
En jouant le jeu, on se retrouve avec un produit envers lequel on a confiance, une épaule sur laquelle se reposer lorsqu’on prend la route. On se sent entourés et l’on est ainsi sûr de recevoir la bonne alerte au bon moment pour adapter sa conduite et son trajet. Coyote a d’ailleurs mis au point un algorithme assez intéressant pour filtrer les alertes intempestives et les signalements en doublon, et l’on se retrouve ainsi avec un boitier qui nous avertit que lorsque cela est nécessaire.
Le NAV+ et le site internet comportent également une section intéressante appelée « mes Stats », qui offre à tous les éclaireurs la possibilité de retrouver le bilan de son activité sur la route, avec tout un tas d’informations dont le nombre de kilomètres parcourus, le nombre d’heures dans les bouchons, le nombre d’alertes validées ou encore le nombre d’éclaireurs Coyote que l’on pu aider grâce à ses signalements.
En tant qu’éclaireur, le NAV+ nous permet donc d’avertir via le bouton tactile et dans les deux sens de circulation plusieurs types d’événements, dont bien entendu les fameuses zones à risques temporaires (contrôles de vitesse mobiles), les véhicules arrêtés, les rétrécissements, les objets sur voie ou encore les routes endommagées.
Le constructeur a également tissé des partenariat avec les sociétés d’autoroute pour que ces dernières avertissent en temps réel les utilisateurs d’événements au cas où il ne serait pas signalé par un éclaireur, et notamment les véhicules à contre-sens. Chaque alerte qui apparait sur l’écran du GPS affiche le nombre de confirmations ainsi que la durée de la dernière validation, ce qui permet de déterminer de la véracité du signalement. À la fin de la zone dangereuse, il nous est demandé de valider ou d’infirmer l’alerte, ce qui aura pour but de la perpétuer ou de la faire disparaitre (au bout de plusieurs infirmations).
Après plusieurs centaines de kilomètres sur les route de région parisienne, impossible de ne pas souligner la fiabilité des informations et l’efficacité de Coyote quant aux alertes remontées. Tous les événements en temps réels qui se devaient d’être signalés l’ont été faits, et tous les radars fixes étaient encore en place avec la bonne vitesse limite, ceux ayant été démontés étaient également bien supprimés de la base de données.
Mention spéciale à la bonne gestion des radars-tronçons, zone dans laquelle le NAV+ vous donnera tout le long la vitesse recommandée à laquelle rouler. Enfin, impossible de ne pas mentionner la grande force de Coyote : cette satisfaction de passer informé devant un radar mobile ou un escadron de gendarmes aux jumelles. Chaque contrôle était signalé et, sans forcément rouler bien au-delà des limites, il est agréable de ne pas avoir à passer son trajet à surveiller son compteur. L’alerte de danger temporaire en mouvement (les radars mobiles mobiles) est elle aussi de la partie, mais je doute de son efficacité et de son utilité réelle (à part si l’on vient à mettre une puce GPS sur chaque voiture-radar…).
Le boitier dispose enfin d’une pléiade de réglages permettant de régler chaque type d’alerte (flash, visuelle, sonore, etc.) mais aussi de le jumeler en bluetooth à sa voiture ou à son casque pour les motards. Pratique !
Bilan : un GPS qui fait le job, un avertisseur imbattable
Malgré quelques défauts de jeunesse, le NAV+ est un produit complet et d’ores et déjà agréable à utiliser. La partie navigation confiée à HERE est efficace dans la plupart des situations, avec notamment une fonction de re-calcul en fonction du trafic qui fonctionne plutôt bien mais pas encore au niveau de sa cible Waze. Sans surprise, c’est l’intégration des alertes de la communauté Coyote qui fait tout l’intérêt du produit et qui lui permet de se démarquer de la concurrence grâce à une fiabilité d’informations excellente. L’entreprise annonce déjà travailler sur de nouvelle fonctions qui seront prochainement intégrées : le fait de pouvoir trouver un parking autour de soi avec actualisation en temps réel des places grâce à Parkopedia, ou encore la reconnaissance vocale pour signaler ou confirmer/infirmer un événement. Un produit évolutif, donc, qui ne pourra que se bonifier avec le temps et faire encore plus qu’aujourd’hui pour le bien de notre permis.
Reste qu’à 349 euros le boitier et 12 euros par mois d’abonnement, impossible de ne pas avoir envie de se contenter d’iCoyote. L’app offrira le même niveau d’informations, la même interface et coûtera moins cher que le NAV+ (abonnement 50 % moins cher). Un choix plus intelligent si l’on dispose d’un smartphone avec un écran relativement grand et qu’on ne désire pas un appareil dédié.
J’ai aimé
- Design moderne et écran de bonne qualité
- Facilité d’utilisation et interface claire
- Guidage précis et efficace
- Rapidité de re-calcul d’itinéraires
- Qualité des alertes en temps réel de la communauté
- Service « mes Stats »
- Produit évolutif
J’ai moins aimé
- Pas de mises à jour de cartes en temps réel, nécessite une connexion à l’ordinateur
- Autonomie trop juste (60 minutes)
- Tarif du boitier trop salé (349 euros)
- Intérêt limité face à iCoyote