L’édition 2019 vient de fermer ses portes, et déjà les souvenirs et le brin de nostalgie qui les accompagne, sont là… Cette année c’est encore un grand millésime qui a été offert aux visiteurs de la porte de Versailles. La diversité des expositions et la profusion de l’offre confirment son statut de plus beau salon ‘classique’ d’Europe. Tous les goûts, toutes les passions ont pu être largement comblés, et il serait impossible de décrire l’ensemble de ce qui était visible. Voici un retour, voire un échantillon, de ce qui m’a le plus marqué.
La visite du salon en vidéo, c’est ici !
Ça commence par un joyeux bazar !
L’entrée dans le pavillon 1 est pour moi une mise en condition, en effet j’aime découvrir tout d’abord l’espace Automobilia. Ici l’âme du collectionneur est touchée par tous ces étals remplis de pièces détachées : des calandres, des phares, des roues… Les vitrines renferment des manuels antiques, des mascottes, on se croirait sur un site de fouilles archéologiques ! Entre marché aux puces et musée, c’est ici que l’âme du salon réside et c’est pour cela que je commence toujours par cette immersion. Ici c’est le paradis du restaurateur d’anciennes, ça sent l’huile, la graisse, le bois, le caoutchouc, l’essence et la passion !
Des arguments de poids
Rétromobile est le salon de la diversité, et parfois elle est bien visible, notamment avec trois engins très imposants. Tout d’abord ce sont deux vétérans de la seconde guerre mondiale qui trônent fièrement sur le stand du musée des blindés de Saumur, un Panzer IV (et son moteur Maybach) et un char Sherman. Tous les deux, anciens ennemis, sont aujourd’hui réunis comme témoins de paix.
S’il y avait un engin impossible à éviter cette année, c’était bien le titanesque Berliet T1OO, tellement géant qu’à sa présentation au salon de Paris en 1957, il fallut lui construire un hall sur mesure. C’est l’un des deux exemplaires survivants, imaginez la taille de l’engin, 15 mètres de long, 5 de large et 4,5 de haut, c’est un véritable immeuble, capable d’atteindre les 34 km/h avec son V12 de 700cv.
Les marques se remarquent
Les marques automobiles ont pris la mesure de l’importance de valoriser ses racines, cette édition marque une forte présence et une belle implication des marques actuelles. Côté tricolore, les trois grands sont là. Renault offrait une superbe exposition dédiée à ses moteurs Turbo, de la R5 à la Safrane, en passant par la F1, toutes les déclinaisons étaient là, même la cultissime Fuego ! Sur le stand du losange j’ai aussi pu croiser des pilotes de légende comme Jean Ragnotti, Bernard Darniche ou encore Jacques Lafitte. Citroën faisait un coup double, avec une première présentation de tous ses concepts-cars, et une deuxième présentant les modèles carrossés par le carrossier Chapron. Beaucoup de DS mais également de CX et SM. Ce qui était extraordinaire c’était encore une fois la profusion, en effet il ne devait pas manquer un seul modèle. Certaines marques étaient venues présenter leur département ‘classique’, chargé de restaurer et de mettre en valeur leur patrimoine, comme Aston-Martin, Lamborghini, Bugatti ou FCA (Fiat – Alfa – Abarth).
Quelques bougies à souffler
Il y a des anniversaires qui marquent, et cette années c’était l’Angleterre à l’honneur. Tout d’abord les 60 ans de la populaire Mini, avec un superbe échantillon de tout ce qui a pu se faire avec cette micro-auto, cabriolet, break, coupé et même stand de glaces, rien ne manquait.
Chez Bentley c’est l’année du centenaire, et nous avons eu la chance de voir exposée la EXP-2. C’est aujourd’hui la plus ancienne Bentley connue, cette voiture a 100ans, elle fut le point de départ d’une longue série de victoires en course, puisqu’elle gagna le premier titre du constructeur à Brookland. A ses côtés trônait une moderne et splendide Continental GTC, dernière-née de la firme, les deux autos représentaient le début et la fin (provisoire) de la chaîne…
Des pépites à chaque détour
A Retromobile cette année il se dégageait une impression de profusion, certaines merveilles étaient présentes en nombre. Par exemple voir une Lancia Stratos représente déjà un merveilleux moment, mais là ce n’était pas assez, il y en avait de toutes les couleurs ! Même constat pour la Lamborghini Miura, il y avait même le seul modèle roadster. Cet exemplaire avait (enfin) été remis en état d’origine, tel que présenté à Bruxelles en 1968. De multiples marchands proposaient des autos toutes plus désirables les unes que les autres, Ferrari F40, Daytona, Maserati MC12 Corsa, Mercedes 300SL, et mon ‘best of show’ : l’Aston Martin DB4 GT Zagato. Si j’ai un conseil à donner c’est de refaire la visite plusieurs fois, la première fois vous êtes obligatoirement attirés par les voitures les plus rares et spectaculaires, une fois rassasiés de ces raretés, revenez découvrir toutes les autres car il y en a vraiment beaucoup.
Artcurial, l’exposition dans l’exposition
Tous les ans c’est un peu le challenge de la vénérable maison de ventes aux enchères, proposer des véhicules historiques et inédits. Ce millésime 2019 n’a pas failli à la tradition, avec en vedette l’Alfa-Romeo 8c de 1939, une des quatre au monde. Avec son châssis et son moteur de compétition et sa carrosserie signée Touring, elle représentait le summum du luxe sportif de l’époque. Les connaisseurs ne s’y sont pas trompés car elle a atteint le montant de 14,6 millions d’Euros (hors frais, environ 15%) sous le marteau.
Tous les ans les équipes de Mathieu Lamoure réussissent à nous faire rêver avec de belles ‘sorties de granges’, et trois Bugatti et une Citroën ont pu être retrouvées et présentées dans cet état. C’est toujours émouvant de ramener sur les routes ces voitures longtemps endormies et parfois oubliées.
Un détour sur le reste du parc fermé permettait de constater la mesure du travail de recherche et de sélections tant les voitures présentées étaient désirables, plus de 120 autos proposées !
Les voitures en vedettes
Il y avait de quoi rêver mais également de quoi passer le pas de la collection, que ce soit avec l’offre d’une centaine de véhicules à moins de 25 000 euros ou avec les marchands et leur joyaux à plusieurs dizaines de millions d’Euros. Les marques ne s’y sont pas trompées, les médias non plus, leur présence était réaffirmée, RMC Découverte avec l’ami Gerry et son stand Wheeler Dealer ou encore l’espace occupé par François Allain (Vintage Mécanique), tous les deux exposaient leur voiture qui participera au Tour Auto, respectivement une Alfa Coupé Bertone et une Traction.
De quoi satisfaire les 132 000 passionnés
Avec 12 000 visiteurs de plus que l’année dernière, le salon Rétromobile confirme sa position de leader européen, mais au-delà des chiffres c’est vraiment la diversité de choix qu’il faut retenir. Véritable point de départ de la saison à venir, c’est l’évènement classique incontournable de l’hiver. Si j’ai un conseil à vous donner, ne ratez pas la cuvée 2020, prévoyez au moins deux jours de visite, le Mercredi pour être tranquille et le Vendredi pour aller rêver (ou acheter) à la vente aux enchères. Pour ma part mon agenda est déjà réservé !