Et oui, le Fat Boy reste une machine mythique qui m’a fait rêver étant gamin, et je trouve qu’elle représente en plus le mieux l’esprit Harley-Davidson, sobre et puissante, agressive et posée.
Nous avons eu l’occasion d’avoir entre les pattes la bécane de Terminator, mais remise au gout du jour avec en prime le Dark Side du Dark Custom de la firme de Milwaukee. Croyez moi ce n’est pas sans une certaine pression que j’aborde cet essai.
Je vais vous raconter tout ça et les quelques surprises que j’ai eu au guidon de cette bécane ou l’influence que cette moto a eu sur ces quelques situations.
C’est parti, je me mets au guidon de mon Sportster pour aller à la rencontre de cette fameuse bécane, faire quelques infidélités à mon jouet habituel avec une icône de la marque au Bar & Shield. J’espère que mon 883 ne va pas le prendre mal, parce que là, pas de rivalité possible. La journée commence bine, le soleil est de la partie et quelques automobilistes se laissent distraire par le chant des oiseaux mais sont vite remis à l’ordre par mon échappement bien sonore, et heureusement qu’il est sonore le bougre, ça m’a sauvé la vie plusieurs fois (Loud pipes save life).
Premier coup d’œil sur la Harley-Davidson Fat Boy S
Arrivé au Parc Presse de nos amis de chez Harley, la Dame en Noir nous attendait, fièrement, imposante, statutaire, pas le temps de me garer ni d’enlever mon casque vert que je suis déjà en train de décortiquer la Chose sous tous les angles. Cela dit mon angle d’attaque va être très simple : conduire !
Toute vêtue de noir, le regard ténébreux, elle en impose et on hésiterait presque à s’approcher un peu, la fourche et son entourage noirs avec cet optique volumineux lui donne un air de « laisse moi tranquille, je passe », son gros réservoir et sa grosse selle nous laissent entrevoir une once de confort, ses gardes boues sont bien enveloppant et lui donnent ce sacré look, ses deux grosses roues pleines cerclées de chrome et les trous de balles de fusil en guise de « déco ainsi que les gros pneus assoient la bête et lui donne une stature assez impressionnante. Et enfin, vous avez le poumon de la moto, habituellement sur ce Softail, vous avez un 103 ci, mais là, Harley Davidson fait fort en y installant un moteur Screamin’Eagle de 110 Ci, qui correspondent à un moteur de 1800 cm3. Attendez vous imaginez ? Presque un 2 Litres dans une moto.
Bref, le badge Screamin’Eagle 110 n’est pas là pour ménager le terrain et développe 92 chevaux et un couple de 14 mkg, c’est du chinois pour certains mais en gros ça veut dire qu’au moindre essorage de poignée, non seulement vous arrachez le bitume mais vous perdez quelques cheveux dans la bataille.
En tous les cas, le noir va parfaitement au Fat Boy S et n’enlève rien du charme de ce modèle mythique. L’esprit Dark Custom est bien présent.
On enfourche la bécane de Terminator
Après les formalités d’usage, nous voici en possession des clés de « the Beast », nous allons donc appuyer sur le petit bouton magique du démarreur. Ce son… (tellement aseptisé par nos législations réductrices) envoutant et typique fait remonter en moi les souvenirs que j’avais du Fatboy d’antan, et là je vous avoue que le frisson était bien présent.
Je salue mon Sportster, vert de jalousie et je décolle, chemin inverse pour aller montrer tout ça à Madame. Oui c’est toujours important le regard d’une femme, elles voient des choses que nous ne voyons pas, un autre angle d’attaque, une autre vision.
Premier feu rouge, un bonhomme à gauche me fait signe du pouce en voyant la moto, c’est bon signe.
Il est temps de cruiser…mais mes souvenirs refont surface et je revoie la scène dans Terminator 2, où le camion saute du pont et on retrouve Schwarzy sur un Fat Boy avec le petit sur le réservoir, le regard qui tue et il ouvre la poignée en grand et part dans un superbe nuage de poussière en laissant des traces au sol. Ca vous parle nan ? Aaah mes souvenirs d’enfance. De ce fait, inconsciemment mon rythme de croisière a augmenté aussi, étonnant ce moteur, ça répond à tous les niveaux, tous les étages et on atteint très facilement les limites autorisées, ce qui n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Au niveau de la conduite et de la position de conduite, le siège est très agréable, ni trop ferme ni trop mou, un peu creusée afin que vous restiez à votre place à la moindre accélération, petit bémol en cas de pluie, notre « siège » se fera un plaisir de barboter dans la mare mais j’ai quand même la sensation que quelque chose cloche avec la position, je ne suis pas à l’aise. Sensation étrange pourtant je suis fan fan de cette moto, et la conclusion est la suivante, pour les plus d’1 mètre 80, la première impression au guidon est de se sentir un peu étriqué, mais au fur et à mesure des kilomètres, le corps s’habitue et trouve instinctivement une position confortable. Ça y est, nous sommes fin prêts à savourer ce moment. Je roule en Harley-Davidson Fat Boy S.
Et ce moteur 110ci sur ce Fat Boy S, ça donne quoi ?
Harley-Davidson a fait fort, enfin, a ajusté le tir en proposant un moteur puissant, et oui, on est obligé de s’adapter quand la concurrence propose des moteurs à 100 chevaux en entrée de gamme. Et pour le bien de tous, Harley s’est adapté et a mis un bon gros 1800 de chez Screamin’Eagle. De base destiné aux modèles CVO, il intègre désormais les modèles S. ça c’est cool, on gagne en puissance par rapport au 1690 cm3, le couple n’en est que plus colossal, et le plaisir aussi.
Il faut quand même noter que la façon de procéder est un peu différente cette fois ci, je m’explique :
Ce moteur a une particularité (comme tous les Softail), il est monté en rigide (pas de silent bloc) contrairement aux autres moteurs Harley-Davidson, ce qui devrait normalement faire ressentir à son conducteur toutes les vibrations de ce poumon, mais il n’en est rien. Un système de balanciers d’équilibrage fait le travail du coup les sensations sont différentes mais restent très agréables.
La dessus nous avons un filtre Screamin’Eagle conçu spécialement pour faire en sorte que le moteur tourne bien sans pour autant faire trop de bruit, et oui, les « nuisances sonores » n’ont pas le vent en poupe ces derniers temps, manquerait plus qu’on soit pénalisé pour un bel échappement trop sonore…mais bon je ne le répèterais jamais assez : Loud pipes save life.
Pour le reste, une Harley-Davidson Fat Boy S c’est quoi, c’est comment ?
Et bien en définitive, et pour un peu plus de 23.000€, vous pouvez sans conteste, acquérir une machine issue des S Séries d’Harley-Davidson, avec un état d’esprit bien particulier, le Dark Custom. En effet, la moto s’habille de noir des jantes au guidon (bien large) et laisse entrevoir une apparence trapue amplifiée par ce coté Dark, oui trapue, comme son nom l’indique, Fat.
Le Fat Boy évoque beaucoup de choses dans bon nombre de détails, sur le réservoir par exemple, on y trouve la sangle de cuir et les superbes badges sur les cotés, Harley a intégré tous les éléments de confort sous les apparences d’un custom pur et dur. Cette moto s’inspire des lignes classiques d’un cadre « Hardtail » mais dissimule des amortisseurs horizontaux dans ses entrailles. C’est une esthétique emblématique, que seul un modèle Softail peut vous offrir.
Enfin, vous l’avez compris, ce Fat Boy S et son apparence vous feront rouler sur n’importe quelle route comme sur la route 66.
Et croyez moi j’en ai bien profité, fais quelques kilomètres et ah oui ! Je ne vous ai pas raconté, petite anecdote sympa avant de rendre la moto et les armes.
Donc balade par un jour de beau temps, j’ai vu sur la toile qu’un confrère, Chazster, était en balade pas très loin de mon itinéraire de promenade, du coup on est parti se boire une mousse et en repartant, nous avons fait quelques photos qui ont été très appréciées par la maison mère aux USA et reprises sur les réseaux sociaux. Autant vous dire que c’était fort agréable et très flatteur.
Le périple s’achève et il est temps maintenant de rendre cette mythique Harley-Davidson Fat Boy S toute noire, et avec ma chemise à carreaux rouge et mon casque vert, les deux faisaient la paire. Un grand merci à Harley-Davidson France et Chazster pour ces bons moments.
On a aimé :
– Son gros moteur
– Sa stature bien Fat
– Le coté Dark, toute noire
– Le coté emblématique
On a moins aimé :
– La position de conduite
– La sonorité pas assez puissante
En bref, la Harley-Davidson Fat Boy S est une moto qui laisse une empreinte aussi sombre que son ombre, sa robe noire, son gros moteur, ses gros pneus, son guidon bien large, sa silhouette ultra basse vont vous donner envie de siffloter cet air de Brigitte Bardot en vous prenant pour Terminator.
Copyright photo Jon pour Cars Passion / Photos magazine Chazster