Quand j’ai découvert la nouvelle mouture de la Ducati Diavel au salon de la moto, en Décembre 2015, une réflexion m’est immédiatement venue en tête : wahouuuuuuuuu l’engin. C’est, à peu de choses près, un bon résumé de ce que l’on éprouve au premier contact avec ce tout nouveau XDiavel, surtout en version S.
La deuxième réflexion fut naturellement : bon je l’essaye quand ?, petit coup de fil chez Ducati, la moto sera disponible en parc presse au début du premier trimestre 2016. Bon attendons… 1er Avril direction Colombes, c’est parti pour un essai de 4 jours ! Et c’est avec un brin d’émotion que je redécouvre la machine qui m’a déjà impressionné en Décembre.
Ducati Xdiavel, notre vidéo
Boule de muscles à deux roues
Cette moto est visuellement impressionnante, vue de l’arrière elle m’évoque un bouledogue anglais. Musculeuse, méchante, elle en impose. L’effet détonnant, surtout en version S, c’est l’imposante roue arrière. Une roue de 17 pouces en 240/45 de large, avec une jante spécifique au modèle S, superbe. La roue avant est équipée en 17 pouces également mais en 120/70, en résumé la roue avant est deux fois moins large mais avec des flancs plus hauts. Cela donne à l’ensemble une vraie allure imposante et dynamique, mais qu’en sera-t-il de l’agrément de conduite ?
Changement de robe
Les nouveautés esthétiques du XDiavel sautent aux yeux. Fini les protections latérales, le châssis tubulaire est à nu, plus dans l’esprit Ducati. Fini aussi le gros carénage de phare, ce qui donne une partie avant plutôt dépouillée, plus brutale. Le nouveau moteur 1262 cc Testastretta est maintenant bien visible et s’intègre parfaitement au milieu des différents éléments en acier et aluminium. Les deux sorties d’échappements s’intègrent à cet ensemble bien homogène. Notons ici encore la piètre qualité du silencieux déjà rouillé sur notre modèle quasi neuf ! Dans la longue liste des changements, notons également la transmission désormais par courroie et non plus par chaîne.
En selle, action !
L’assise, réglable en hauteur, se révèle assez basse (75 cm). Redresser l’engin est facile, d’autant que le poids reste raisonnable pour ce type de moto : 247kg tous pleins effectués. Démarrer la machine nécessite quelques manipulations malgré le transpondeur. Le tableau de bord TFT en couleur se révèle très complet et très lisible, plusieurs choix de présentations sont proposés. Trois modes de conduites sont proposés, je choisis le mode intermédiaire ‘Touring’, ce qui inclus les réglages de la cartographie moteur, d’anti patinage et d’ABS de courbe.
Sourdine activée
Respectant les dernières normes anti pollution, l’échappement offre une sonorité plutôt étouffée. Grosse déception pour ce type de moto, le son ne va pas avec l’image. Il faudra piocher dans le catalogue Ducati performance pour trouver des pots plus chantants. Espérons que le changement de pots ne nécessitera pas de reconfiguration moteur, au risque de payer très cher le décibel supplémentaire.
Agrément moteur
Sur les premiers kilomètres le moteur parait beaucoup plus souple que sur le modèle précédent, et surtout le couple est disponible instantanément. Sur les 13 mkg de couple maxi (à 5000 tours), 10 mkg sont déjà disponibles à 2000 tours, autant vous dire que la bécane arrache le bitume et vous fait grandir les bras. Extrêmement agréable dans la circulation parisienne pour s’extirper rapidement des bouchons.
Des agréments physiques
Cette version 2016 se veut résolument plus ‘cruiser’, elle cherche à séduire une population moins typée sport. Pour cela la position de conduite a radicalement changé. Pieds en avant grâce aux commandes avancées (réglables), guidon plus large, on se sentirait presque au guidon d’un V-Rod et je pense que ce sentiment est voulu. La clientèle prémium Harley est nettement visée, tant ce cruiser reprend des codes bien connus chez nos amis américains, l’état d’esprit qui va avec. Sauf qu’ici notre méchant cruiser nous envoie 156 cv dans les reins, car dans cette position assise ce sont bien les lombaires qui trinquent. Amis quadra, ce ne seront pas les bleus ou les radars qui freineront vos ardeurs, mais bien votre sciatique. On touche là à une première limite de cette moto, il faut être en bonne condition physique pour l’apprécier !
Faire chauffer la gomme
L’armada d’aides électroniques se révèle fort utile, car si, comme moi, vous oubliez qu’un pneu arrière de camion ça se chauffe, l’antipatinage et l’ABS de virage vous récupéreront. Donc un conseil, faite bien chauffer la bête avant de prendre un peu d’angle, à froid il adhère autant qu’un parpaing. Comme sur une sportive digne de ce nom la XDiavel propose également un Launch-control (Ducati Power Launch) qui propose des départs canons gérés électroniquement. Autrement dit, un mode ‘dragster’ qui laissera pas mal de monde sur place (y compris vous si vous lâchez le guidon).
Just cruising
Au quotidien l’engin se révèle simple et facile à piloter. Malgré ses dimensions généreuses elle se faufile partout. Sur petites routes les enchainements de virages sont avalés en souplesse. La moto pousse fort et freine fort grâce aux étriers Brembo. A deux, inutile de ficeler sa passagère, le petit dosseret et la souplesse moteur permettent de se faire plaisir sans entendre des cris de terreur dans le casque arrière. Sur autoroute la belle mériterait un saute vent un peu plus efficace, surtout par temps de pluie. Bien évidemment cet accessoire est disponible au catalogue d’options.
La XDiavel en 4 questions
Alors sportive ? Oui mais avec une position de conduite difficile à tenir.
Alors pour la balade ? Oui mais quand on dispose d’une telle puissance on ne peut pas rester sage.
Alors pour la frime ? Oui vu le nombre de pouces levés, de têtes tournées et de mots gentils.
Alors parce que c’est un concept unique ? Oui voilà pourquoi il faut absolument posséder cette bécane, parce qu’elle est furieusement belle, une beauté brute voire brutale. Parce que Ducati offre encore ici une moto polyvalente, souple à bas régime, démente dans les tours. Parce que Ducati y a mis tout son savoir faire, technique, esthétique. Tout simplement parce que quand on voit cette bécane, quand on essaye cette bécane il ne reste qu’un mot : wahouuuuuu !
- Ducati XDiavel S, à partir de 23 390 €
- Peinture noire exclusive
- Finitions exclusive
- Jantes exclusives
- Selle bi-matières
- Freins Brembo M50
- Bluetooth
Ducati XDiavel, à partir de 20 390 €
J’ai aimé :
– Look démoniaque
– Moteur généreux dès les plus bas régimes
– Position de conduite en mode balade
J’ai moins aimé :
– Quelques détails de finition (silencieux)
– Position de conduite en attaque
Photos Ducati XDiavel S 2016 : Cyril, Jon, Flow et Mathieu pour Cars Passion