Ce n’est pas une chose facile d’être l’héritière du plus célèbre break de tous les temps, la Volvo 240. Avec sa nouvelle V60, le constructeur suédois propose une interprétation plus luxueuse de son illustre best-seller. Avec tous ces équipements de haute technologie, elle aborde l’avenir automobile avec plusieurs longueurs d’avance, mais que reste-t-il de ses racines vikings ? C’est en l’essayant en famille que la réponse est venue, le temps d’un break…
La Volvo V60 D3 en chiffres :
- Moteur : 4 cylindres diesel 2.0 L 150 ch
- Boite : automatique 8 rapports
- Consommation moyenne constatée : 1500 km parcourus en mixte, 6.9 Litres/100 kms
- Dimensions : Longueur 4.76 m / Largeur 1,85 m / Hauteur 1,42 m
- Poids : 1825 kg
- Coffre : 529 litres
- Tarifs à partir de 36 500 euros, modèle essayé ‘inscription luxe’ + options : 63 770 euros
Loin du design « boîte à chaussure »
En observant la V60 je comprends la difficulté d’être designer automobile, pour faire simple : comment proposer des lignes nouvelles en gardant l’identité visuelle de la marque ? Avec cette dernière-née le pari est plutôt gagné. De face on reconnait le regard et la calandre, avec une touche plus sportive. Les feux sont effilés avec une signature lumineuse en T, clin d’œil au marteau de Thor.
La calandre arbore avec fierté le logo maison et elle opte pour une courbure vers l’intérieur, comme sur une Maserati ! La jupe avant est également très sportive avec ce dessin qui rappelle le museau d’une formule-un, fin et racé, c’est vraiment, pour moi, la partie la plus réussie de la voiture.
Le profil est très élégant, les lignes de caisse dynamiques affinent l’ensemble. Malgré les proportions respectables de l’auto (4.76m de long), elle paraît fine. L’arrière reprend les feux hauts, chers à la marque, leur dessin permet de toucher l’inconscient collectif, on sait tout de suite que l’on a affaire à une Volvo.
Le premium à la suédoise, ce n’est pas du bling-bling
Ma version « Inspiration-Luxe » offre tout ce qu’il se fait de mieux dans cette voiture. Le cuir blanc est de très belle qualité et convient parfaitement à cet habitacle baigné de lumière grâce au toit ouvrant vitré panoramique. Les habillages mélangent des laques piano-black et des plaquages d’aluminium en relief, encore jamais vus avant, ils donnent un effet superbe sur le mobilier.
La finition de quelques boutons (démarrage, mode de conduites..) en aluminium est splendide, en aluminium guilloché. Derrière le volant ce sont des compteurs digitaux qui ont pris place. Simples et lisibles, ils accentuent le sentiment chic et high-tech de l’ensemble. Côté rangement je suis déçu de ne pas trouver d’emplacement avec recharge sans fil pour mon smartphone.
Esthétiquement je pense que le levier de vitesse est en trop ici, je vais être objectif, je le trouve tout simplement moche ! Trop gros, trop sombre, il aurait pu être remplacé par une molette avec la même finition que les autres boutons. L’ensemble de la finition inspire le confort et le bien-être, la qualité est présente partout, des touches de chic sont disséminées partout, sans jamais en faire trop.
Chaleur et confort de l’habitacle, loin du froid hivernal
La V60 est accueillante, les moquettes sont épaisses et les fauteuils chauffants sont larges et confortable, bien qu’un peu fermes. Les multiples réglages électriques permettent d’ajuster jusqu’à la longueur de l’assise, la largeur du dossier et de mémoriser le tout grâce aux trois profils par passager avant.
À l’arrière c’est large et confortable, dommage que les sièges ne soient pas réglables. Il me vient tout de même une pensée compatissante pour le cinquième passager, au milieu, qui sera bien mal installé. C’est vraiment une place d’appoint tant l’assise est dure et le tunnel central est important. L’idéal dans cette familiale sera donc le voyage à quatre, sachant qu’à l’arrière deux adultes pourront également être confortablement installés.
Côté confort je note également la présence d’un double vitrage, qui améliore l’insonorisation, d’autant plus que le modèle essayé bénéficie de l‘option Hifi ‘Bowers & Wilkins’. Ce système audio est le meilleur que j’ai pu rencontrer dans un véhicule, le rendu est bluffant, surtout avec les possibilités de paramétrer l’expérience sonore. Au programme des effets ‘salle de concert’, ‘studio’ ou simplement la possibilité de recentrer le son sur le conducteur (pour les voyages solo), c’est, pour une fois, une option qui en donne pour son argent, bluffant.
Agréments de conduite, désagréments moteur
La voiture est équipée du moteur D3, un 4 cylindres diesel de 150cv, je vais être honnête, je l’ai trouvé bien mollasson, y compris en mode dynamique. J’ai eu le sentiment de toujours demander son maximum à ce bloc, tant le bruit était présent dans l’habitacle (de quoi gâcher un peu la sono). Ce petit bloc aura par contre la grande qualité de ne pas être trop gourmand, avec une consommation moyenne entre 6 et 7 litres.
Cette Suédoise se manie en douceur et n’est définitivement pas agréable en conduite un peu plus soutenue. Les accélérations sont efficaces, mais les relances sont poussives. En gros le moteur fait le job si on cherche une conduite coulée et paisible. Afin de mesurer mes propos, il est vrai que dernièrement je me suis habitué à des mécaniques de plusieurs centaines de chevaux, ce qui accentue l’effet ‘douche froide’ ! Côté tenue de route, c’est efficace et ferme, encore une fois la Volvo assure le compromis confort/sécurité sans procurer de sensations de peur… ni de plaisir.
Plaisirs du voyage en famille
C’est au moment de charger les bagages familiaux dans le coffre que l’auto devrait se révéler extraordinaire, on m’a toujours vanté la taille du coffre des breaks scandinaves, capables de transporter une armoire normande. Alors j’ai chargé le coffre sans me poser de questions, jusqu’au moment où je me suis rendu compte que l’armoire avait un peu perdu de son volume. Avec 529 litres la capacité est certes dans la moyenne de sa catégorie mais le mythe s’effondre un peu, heureusement l’astuce de la plage arrière à deux étages me sauve la vie et me permet de gagner une petite centaine de litre supplémentaires.
C’est donc à quatre que nous partons direction l’ouest de la France. C’est arrivé sur l’autoroute que le charme opère, j’active les aides à la conduite, le système de conduite semi-automatique prend le relai, le conducteur se détend, l’ambiance est sereine. Une voiture qui se conduit presque toute seule c’est magique, elle réagit par rapport au trafic, elle reste dans sa voie et tout le monde profite du paysage. Un avant-goût de l’art de vivre à la suédoise.
Malheureusement, il y a un hic
Le voyage en mode semi-automatique pourrait–être un moment de plénitude mais malheureusement j’ai pu tester les limites du système. Bien que prévenu, le système se désenclenche à partir de 139 km/h (soyons précis), alors imaginons la scène suivante : arrivant derrière un camion, mon régulateur adaptatif paramétré à 130 module la vitesse… réaction normale je vais doubler le camion. En bon (ou mauvais) utilisateur je monte mon régulateur à 140 km/h et débute mon dépassement.
À hauteur du camion je dépasse la barrière fatidique de 139 km/h, en pleine action j’avais oublié ce petit détail, le système se désactive, et me voilà, confiant, en train de dévier dangereusement. Réaction immédiate de ma part, surpris par la trajectoire qu’entame la voiture (la direction est désormais en roues libres), je rectifie avec un coup de volant. L’ambiance devient tout à coup nettement plus tendue à bord !
La confiance dans le système est émoussée, une simple alerte quand la conduite semi-automatique s’arrête permettrait de reprendre le contrôle et sa concentration. Alors oui, même avec ces systèmes modernes le conducteur doit rester ultra vigilant, mais il ne faut pas oublier qu’il reste humain.
Existe-t-il encore un premium à la suédoise ?
Cette nouvelle mouture de la V60 est pour moi assez loin de ses ancêtres et se rapproche plus des standards premiums actuels. Alors oui c’est une bonne voiture familiale mais quoi de plus par rapport aux concurrentes ? Les passagers arrières ne sont pas plus choyés, le coffre n’est pas plus grand.
La qualité de présentation et de finition est exceptionnelle certes, mais je n’ai pas trouvé les éléments qui font la différence par rapport à une Audi, une Mercedes ou autre break premium dans une fourchette de 40 000 à 60 000 euros. Il y a quelques années le choix Volvo s’imposait à ceux qui cherchaient la robustesse, l’habitabilité et l’innovation technique (surtout en termes de sécurité), aujourd’hui ces mêmes acheteurs auront un choix bien plus large.
Le choix Volvo s’appuiera pour ma part sur une image de marque héritée du passé, qui procurera un sentiment de rouler ‘différent’. Alors, au final, ce sera un choix plutôt subjectif qu’objectif, pour ma part la V60 demeure en tête de liste, avant tout pour son design intérieur et son esthétique dynamique.
J’ai aimé
- Design moderne et identifiable
- Qualité de la présentation intérieure
- Confort général
J’ai moins aimé
- Technologie à améliorer
- Agrément du moteur D3
2 commentaires
Bonjour, auriez vous la liste exacte des options qui amène à un modèle à 63770€? Merci
malheureusement non, et même si nous l’avions, les prix d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec les modèles actuels.