Lassé des berlines allemandes conventionnelles ? Voici la Volvo S60 T8. Près de 400 ch sous le capot et des prestations premiums au programme.
Avec des ventes en pleine croissance et une gamme entièrement renouvelée depuis la sortie du XC90 de dernière génération, Volvo a le vent en poupe. Découvrons ensemble en vidéo la dernière berline du constructeur suédois, qui pourrait bien tenir tête aux cadors…
Fidèle à sa réputation, Volvo propose avec la S60 une berline haut-de-gamme hyper confortable et aboutie. Moins dynamique que ses concurrentes dans son comportement, elle brille par ses consommations mesurées et son hybridation réussie.La berline idéale ?
Passionnante ? - 75%
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La bonne élève
Une plastique avantageuse
La S60 cultive sa différence par son look. À l’époque où les berlines conventionnelles laissent leur place à des longs coupés ou « shooting brake », la scandinave conserve une allure somme toute traditionnelle. Elle reprend ainsi la patte stylistique de Volvo et cette identité bien ancrée dans la gamme désormais : une large calandre, une signature lumineuse maintenant habituelle (avec le T de Thor) et des lignes très tendues qui courent du capot au séant de l’auto.
En configuration R-Design, elle mêle habilement chic et sportivité sans tomber dans le caricatural. Quelques logos, des jantes spécifiques et une quadruple (fausse) sortie d’échappement donnent un peu de muscle à une berline moderne mais pas vraiment fun. La S60 respire le sérieux et le solide tout en se modernisant et en innovant, des marques de fabrique propres à Volvo… De quoi garder les fidèles clients, mais aussi et surtout en attirer de nouveaux.
À bord : ambiance haut-de-gamme
Culture scandinave oblige, Volvo a soigné l’intérieur de son vaisseau. Dans les froides contrées du nord de l’Europe, on passe plus de temps chez soi que dehors ; et il faut ainsi avoir un cocon aussi accueillant qu’astucieux.
L’habitacle de la S60 respire le sérieux et incarne la vision du haut-de-gamme selon le constructeur. L’ambiance est résolument premium, avec une cohabitation réussie entre des matériaux de qualité (cuir et aluminium) et un niveau de finition tout bonnement exemplaire. La présentation est zen, épurée, sans fioriture et fait la part belle aux nouvelles-technologies, sans que cela ne devienne aussi extrême qu’à bord d’une Tesla Model 3.
Volvo a doté sa berline de tout un arsenal connecté sans pour autant que la technologie ne prenne le pas sur l’ergonomie et la vie à bord. La console centrale verticale s’articule autour d’un bel écran tactile de 9 pouces, et l’instrumentation du conducteur s’affiche sur un large écran de 12,3 pouces. Le tout joliment dissimulé et placé aux côtés de touches de fonction au dessin travaillé et à l’ergonomie soignée. Tout est à sa place et logiquement disposé, de façon à ce qu’on ne soit pas chamboulé (comme dans une certaine américaine).
Côté équipements, la S60 embarque la crème de la crème : fauteuils en cuir aux multiples réglages, connectivité complète, grand toit-ouvrant panoramique et système HiFi Bowers & Wilkins absolument délicieux pour les oreilles. Les deux passagers arrière sont quant à eux au moins aussi bien lotis, avec un espace aux jambes assez incroyable, des fauteuils chauffants, et une impression d’espace agréable grâce à de larges surfaces vitrées. Le coffre, lui, offre un espace de stockage de 390 L et peut accueillir plusieurs sacs de golf sans sourciller en rabattant la banquette.
Sous le capot : la transition est en marche
En France, la S60 n’est à ce jour disponible qu’avec une version essence hybride-rechargeable de 380 ch (410 ch en finition Polestar). T8 évoque alors un quatre cylindres essence de 303 chevaux combiné à un moteur électrique de 87 chevaux, le tout comprenant une batterie de 11,6 kWh, une transmission intégrale et une boite automatique à huit rapports.
Malgré une certaine puissance, la S60 brille d’avantage par sa souplesse mécanique que par des sensations dignes de ce nom. Les accélérations et reprises sont amplement suffisantes, mais ne reflètent pas l’idée qu’on se fait d’une voiture de prés de 400 ch. Une fois de plus chez Volvo, la douceur prime sur le reste et l’on savoure alors de la mener en toute fluidité, sans chercher à solliciter la cavalerie qui s’offre à nous.
La berline offre plusieurs modes de conduite, qui, en plus de régler différemment les suspensions, influe sur le comportement des deux moteurs. En Hybride et en Éco, l’intelligence de la voiture privilégie ainsi le moteur électrique dans les environnements adéquats et bascule en toute transparence sur le moteur thermique dès que l’on a besoin de puissance ou que l’on est sur autoroute. On peut également choisir de forcer le moteur thermique à recharger la batterie, et même de préserver une certaine portion de la batterie pour, par exemple, terminer son trajet en 100 % électrique.
Comme toute bonne hybride-rechargeable, on peut bien entendu profiter des bornes en libre-service ou de son installation à la maison pour recharger sa Volvo en environ trois heures. La récupération d’énergie à la décélération est de la partie avec un mode dédié qu’on active via le sélecteur de vitesses, mais elle est malheureusement encore un peu trop faible à mon goût pour être vraiment efficace, et s’en servir pour ralentir la voiture jusqu’à l’arrêt.
Avec le moteur électrique, Volvo annonce que l’on peut parcourir 54 km dans des conditions optimales. Pour ma part, j’ai pu rouler environ 40-45 km sans avoir recours à l’essence, de quoi assurer bon nombre de trajets quotidiens et rouler dans les bouchons sans consommer un litre de carburant.
Sur la route : la polyvalence incarnée
Dans ce cocon premium, la première chose qui marque est la douceur. Tant par la douceur de la mécanique que par son très haut de niveau de confort, la S60 est un régal pour faire des kilomètres. L’insonorisation est remarquablement soignée : acoustique comme mécanique. On navigue dans une bulle haut-de-gamme, que ce soit au volant ou en passager. Le confort des sièges est excellent, et le filtrage des suspensions pilotées est une référence. Toute la philosophie zen de Volvo se retrouve dans cette voiture.
En mode Sport, le moteur thermique et le moteur électrique travaillent de concert pour donner un maximum de puissance. Elles sait alors être une berline dynamique et efficace lorsque le terrain devient rigolo : grâce à la suspension pilotée, elle vire à plat et saute de virage en virage avec un certain brio et non sans surprise vu le gabarit de plus de 2 tonnes.
Dommage que la direction soit un peu lourde et imprécise, ce qui gomme un peu les sensations et rend la conduite un peu monotone, même à vitesse soutenue. La tenue de route est néanmoins remarquable et le comportement extrêmement sain même quand on hausse le ton, grâce à un châssis affûté et à une transmission intégrale qui garantit motricité et sécurité.
La sécurité, justement, c’est l’un des fers de lance de Volvo depuis des années. La S60 embarque ainsi tout l’arsenal habituel, dont le régulateur de vitesse adaptatif avec maintien autonome dans la voie. On n’est pas dans la conduite entièrement autonome, mais cela suffit amplement pour rouler détendu sur autoroute. Mention spéciale aux feux à LED exceptionnels, un régal la nuit.
La S60 est ainsi une excellente routière, qui déborde de polyvalence et dispose de plusieurs facettes. Tantôt zen en tout-électrique, elle affiche un caractère dynamique de choix une fois la cavalerie sollicitée et les 380 chevaux lâchés. C’est une bonne élève, mais une élève un poil trop lisse pour que l’on s’amuse derrière son volant. Son truc à elle, c’est nous emmener à destination dans l’environnement le plus agréable possible, un voyage en première-classe.
Consommations : première de la classe
L’hybride-rechargeable est à la mode sur les routières et sur les SUV. Cette technologie permet de réduire considérablement les émissions de CO2 et de n’avoir ainsi aucun malus à l’achat.
Cela soulage les grosses mécaniques et offre ainsi des scores de consommation maitrisés. Après 1500 km sur tous les types de route, de la neige, du relief, et beaucoup de voie rapide sans forcément faire attention, nous avons laissé la voiture avec un moyenne de 7,5 L / 100 km. Sur un trajet de 70 km plus mesuré en région parisienne avec du trafic, la S60 s’en est sortie avec une moyenne de 5,8 L / 100 km.
Des scores plus qu’honorables pour une berline de 380 ch et de plus de deux tonnes. Il faut aussi garder à l’esprit que sur les courts trajets, en ville ou dans les bouchons et ce jusqu’à 125 km/h, on jouira du confort et de l’efficience de l’électrique. La cerise sur le gâteau.
Concurrence : pas grand monde au portillon
L’offre des berlines hybride-rechargeables s’étoffe au fil des mois : Mercedes C300e, BMW 330e et plus récemment Peugeot 508 hybride. Elle est toutefois la seule à offrir un tel niveau de puissance et des prestations à bord plus proches du segment supérieur. Ce qui peut expliquer alors son tarif assez salé, dépassant les 60 000 €, et même 68 000 € dans notre version toute-équipée.
Voiture principalement destinée aux clients professionnels et gros rouleurs, il faut toutefois songer à l’exemption de TVS et aux offres de financement intéressantes, plus qu’au prix catalogue plus vraiment significatif.
L’hybride-rechargeable représente en tout cas le meilleur des deux mondes ; il s’adresse ainsi à un public désirant pouvoir faire de longues distances sans avoir à « subir » les arrêts-recharge, mais qui souhaite toutefois bénéficier du confort et du gain de la conduite électrique en ville et sur des trajets relativement courts. Dans un segment où la voiture est principalement un outil de travail, difficile de s’imaginer stresser au quotidien à la recherche d’une borne de recharge fonctionnelle et/ou libre pour continuer son trajet.
À ce tarif, la S60 affronte d’ailleurs la Tesla Model 3 Performance. Elles jouent sur deux tableaux différents mais s’adressent à une clientèle au budget équivalent. Moins performante et bien moins technologique, mais plus soignée et plus premium dans ses prestations, la Suédoise a de sérieux arguments à faire valoir face à une Tesla peut être trop en avance sur son temps.
La Volvo S60 est en tout cas la bonne transition vers le tout-électrique, l’étape avant de sauter le pas vers la future Polestar. Volvo amorce avec réussite son virage électrifiée, et confirme son brio quant à la mise au point de voitures agréables dans toutes les situations. Quand on veut une routière plus exotique qu’une Mercedes ou qu’une BMW, c’est assurément celle qu’il vous faut.
J’ai aimé
- Look séduisant
- Habitacle haut-de-gamme
- Habitabilité appréciable
- Douceur de fonctionnement
- Autonomie électrique
- Consommations mesurées
J’ai moins aimé
- Sensations de conduite gommées
- Tarifs salés