Au milieu de l’hiver les véhicules anciens restent souvent cachés à l’abri des garages. Pourtant une fois par an, nos anciennes se retrouvent à Paris à l’occasion du salon Retromobile. Les épisodes de crises sanitaires sont désormais derrière nous et ce millésime 2023 retrouve sa forme d’avant épidémie. Avec ses halls à thème, ses marchands, et sa vente aux enchère, cette année est à nouveau une grande fête de l’auto-passion. Même les constructeurs automobiles ont répondu présents, désormais Rétromobile s’affiche comme le plus grand rendez-vous automobile de l’année.
Suivez le guide, par ici la visite en vidéo :
https://youtu.be/p0wCB9t9H10
Hall 3, là ou tout a commencé
Le parc expo de la porte de Versailles accueille cette année le Salon Retromobile dans 3 pavillons, les halls 1, 2 et 3. L’organisation est faite pour que le visiteur puisse passer de l’un à l’autre sans marcher à l’extérieur, la passerelle servant elle aussi de lieu d’exposition. Chaque pavillon offre une expérience différente, et surtout il y en a pour tous les goûts. Que vous soyez amateurs d’oeuvres d’art sur roues, à la recherche de la pièce mécanique antique, en quête de la miniature ultime, amateur de yougtimers ou d’autos populaires… Impossible de ne pas trouver de quoi satisfaire sa passion ici. Pour ma part, c’est avec un brin de nostalgie que je repensais aux éditions de ma jeunesse, quand le salon ressemblait encore à une réunion de petits clubs, ça sentait l’huile, l’essence, on discutait carbu et clé de 12 à chaque coin de stands. Quel ne fut pas ma surprise en rejoignant le hall 3. Cette partie est un hommage aux premières éditions, beaucoup de clubs, pas de chichi, ici on parle bagnoles ! Des vendeurs de pièces et de modèles réduits sont présents également, ça sent bon la nostalgie joyeuse. Au fond il y a une exposition dédiée aux véhicules à moins de 25 000 euros, de quoi se laisser tenter par une 205 GTI ou une MGA (à refaire).
Hall 2, Artcurial place la barre très haute
2023 sera pour Artcurial une année phare, l’exposition de voitures à vendre lors des enchères de fin de semaine, compte 230 véhicules exposés sur un espace de 5000m2, c’est un rêve de collectionneur qui est présenté. La vedette est visible dés l’entrée, la Ferrari 250 LM (Le Mans) pour laquelle est attendu un record d’enchères. Elle est plus rare qu’une GTO, produite à seulement 32 exemplaires et elle remporta Le Mans en 1965 avant l’arrivée de Ford et des GT40. La voiture est dans un état exceptionnel, mon seul espoir reste que le futur acquéreur la fasse encore courir et que ce ne soit pas juste un objet de spéculation. Parmi les trésors présents, il y a également la Bugatti 57 Atalante, avec ici un exemplaire rarissime à toit découvrable d’origine, seuls trois exemplaires existent encore. Un peu plus loin deux visions de la Countach se laissent admirer. Tout simplement la première et la dernière version, une de 1975 et l’autre de 1995. Pour ma part ce sera la première qui me fera de l’oeil, présentée au salon de Paris, elle garde sa ligne originelle pure, dessinée par bertone, avec son ‘periscopio’ sur le toit. Une collection de Mercedes AMG exceptionnelles trône un peu plus loin, toute la démesure des années 80 mais avec un niveau de qualité digne de l’étoile. Cette vente devra être étalée sur deux jours tellement le catalogue est chargé, cela sera certainement l’occasion de percevoir les tendances à venir sur ce marché qui constitue souvent une valeur refuge en période de crise.
Hall 1, là où siègent les merveilles inaccessibles
Le plus grand, le plus haut, le plus fou, voilà comment résumer ce pavillon ! Certes dans un coin il y a encore quelques vendeurs de pièces, de miniatures, il y a même le musée des blindés de Saumur qui présente deux chars. Mais bien vite le palais de la démesure ouvre ses portes. Tout d’abord en son centre il y a la présence officielle de constructeurs. Renault venant parler de l’électrification et des 30 ans de la Twingo, Peugeot (sous les traits de l’association l’aventure Peugeot) qui nous propose de belles anciennes mais également une moderne, une 408 posée là, comme si de rien n’était…VW et sa célébration du zombi, avec de jolis modèles T1 et également des ID. Buzz, encore des modernes à Retromobile…Porsche avec cinq voitures présentes, dont une sublimissime 2,7RS Lightweight, et également la nouvelle 911 (type 992) Dakar, variante tout terrain inspirée des 911 Safari des années 80. Il est vrai que la présence de voitures modernes sur le salon m’a perturbé, mais les marques ont tout de même mis en avant leur patrimoine, peut être pour nous rassurer quand à l’avenir.
Le Louvre de l’automobile, voilà comment je définirais les allées suivantes. Des marchands ont apporté les plus belles autos de leur catalogue, à croire qu’ils se challengent les uns les autres. Pas moins de quatre Ferrari 250 California, une Porsche 917K héros-car du film Le Mans de Steve McQueen, une Mercedes 540K, de multiples Mercedes 300SL, des Shelby Cobra, c’est une avalanche de merveilles, il y a même une Ferrari 250 GTO. Si j’ai bien un conseil à donner, c’est de visiter ce hall en plusieurs fois, le cerveau bug rapidement et on fini par ignorer certains modèles moins exclusifs, honte à moi.
Une édition vraiment passionnante
Autant parfois j’ai pu m’ennuyer lors de certains millésimes, autant cette année non seulement j’ai été ébloui mais en plus j’ai eu envie d’y retourner. L’organisation des lieux est parfaitement bien réalisée, dans le sens où elle permet de vivre des expériences différentes à chaque hall. Malheureusement je n’ai pu relayer qu’une partie de ce que j’ai vécu ici, tellement ce salon est riche pour pouvoir s’adresser à tous. Cette année tous les exposants jouent le jeu et même les stands qui proposent des voitures à plusieurs millions, laissent entrer tout le monde. En 2023 Retromobile est fait pour le public, et croyez moi il y a de quoi se régaler, alors dépêchez vous, Dimanche c’est fini, surtout qu’il faut y aller au moins deux fois !