Si vous deviez choisir une voiture pour aller au ski, sans forcément avoir de budget limite, laquelle serait l’heureuse élue ? Chic, performante et polyvalente, nous avons de notre coté opté pour la dernière génération de la Porsche Panamera. Sport Turismo pour le grand coffre et les skis, hybride pour le côté écolo’, et surtout quelques chevaux pour y aller sans s’embêter…
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Présentée en 2009, la Panamera signe un nouveau tournant dans la stratégie de diversification de la marque de Zuffenhausen, sept ans après l’arrivée controversée mais ô combien réussie du Cayenne.
Avec des résultats prometteurs sur des marchés clefs tels que la Chine ou encore les Etats Unis, Porsche étoffe son offre dès 2011 en proposant une variante Hybrid de la Panamera S, puis une version E-Hybrid (la première hybride-rechargeable) en 2013 lors du premier restylage.
La seconde génération fait son apparition en 2016, et propose la variante Panamera 4 E-Hybrid, rapidement secondée par la Panamera Turbo S E-Hybrid, puis par les carrosseries Sport Turismo éponymes.
L’hybride chez Porsche
Vous l’aurez compris, la technologie hybride est désormais devenue incontournable chez Porsche (0 € de malus/bonus). À tel point que les version hybrides représentent 80 % des ventes de Panamera en France et 62 % pour le Cayenne. Il faut dire que le malus de feu 10 000 €, et maintenant de 20 000 €, alourdit fortement la facture globale, même pour un client Porsche. Pour le moment, seuls les Cayenne et Panamera disposent de version électrifiées, bien que la plateforme de la 911 de dernière génération (992) ait été prévue pour, juste au cas-où (ça vous dirait une 911 E-Hybrid ?).
Mais technologie hybride n’est en rien synonyme d’ennui, et surtout pas chez Porsche ! Si la Panamera 4 E-Hybrid développe 462 ch en puissance combinée grâce à son V6 turbo 2.9 L et à un moteur électrique de 136 ch, notre Panamera Turbo S E-Hybrid développe elle la bagatelle de 680 ch, le V6 laissant place au V8 bi-turbo maison déjà éprouvé sur le Cayenne Coupé essayé ici.
Outre une fiche technique à en faire rougir des supercars, la Panamera Turbo S E-Hybrid se positionne ainsi comme la Panamera la plus puissante et performante jamais produite. 3,4 secondes pour abattre le 0 à 100 km/h (3,8 secondes pour la version Sport Turismo), 310 km/h en vitesse de pointe (295 pour la version Sport Turismo) et un couple camionesque de 900 Nm.
Notre monture
Notre modèle en question est une Porsche Panamera 4 Sport Turismo E-Hybrid. Il s’agit donc de la déclinaison « shooting brake » de la Panamera, directement inspirée du particulièrement réussi concept-car Sport Turismo de 2012, présenté au Mondial de Paris. Dotée « seulement » du V6 turbo 2.9 L, les performances restent toutefois de premier ordre avec un 0 à 100 km/h avalé en 5,1 secondes et une vitesse de pointe de 253 km/h. Suffisant pour se rendre aux sports d’hiver de la meilleure des manières.
L’ICE en 1re classe +++
Non, nous n’avons pas fait la course avec le TGV allemand à la manière de Taxi 3. En revanche, nous nous dirigeons bien comme dans le film vers les sports d’hiver, et je peux vous dire que pour vous y rendre, la Porsche Panamera 4 E-Hybrid fait maintenant figure de benchmark, destinée à transporter dynamiquement et dans un confort sans égal quatre personnes vers leur station de ski préférée. Les sièges arrière singent la forme d’un baquet, tout comme les sièges Sport à l’avant. La place du milieu est quant à elle sacrifiée au profit d’un imposant tunnel de transmission et d’un panneau de commande pour le réglage de la climatisation quatre zones.
Derrière le volant : comme à la maison
La position de conduite est résolument Porsche, on sent indéniablement l’inspiration de la compétition : le volant positionné à la verticale, que l’on peut régler très près de soi, la hauteur de siège réduite à son maximum, ma grande taille n’est en rien un problème et je me sens, comme à chaque fois au volant d’une Porsche, idéalement installé. Peu sont les constructeurs à proposer une position de conduite si aboutie sur une voiture de grande série (à plus de 20 000 exmeplaires vendus chaque année, c’en est une).
Le tableau de bord Porsche Advanced Cockpit obéit à la plus pure des traditions Porsche avec le compte-tours au centre mais sans mettre de côté la modernité puisque le reste des compteurs est entièrement digital. La console centrale est surmontée d’un écran multimédia de 12 pouces où vous pouvez faire cohabiter l’affichage des fonctionnalité du PCM (Porsche Communication Management) et d’Apple CarPlay. Enfin, l’affichage tête-haute vient parfaire la remontée d’informations.
Il convient de jouer un peu avec l’ensemble des commandes pour afficher les informations qui vous conviennent, mais une fois vos préférences configurées l’ergonomie reste de mise. Le sélecteur de la boîte de vitesse PDK se fait petit. Finie la rangée de boutons de part et d’autres, affichant clairement s’il vous manque des options, les touches sont maintenant tactiles et plus discrètes, l’ensemble semble mieux intégré… Bref c’est un sans faute absolu.
Une bonne paire de skis sur le toit, un jeu de pneus hiver Michelin et le tour est joué : votre Panamera 4 Sport Turismo E-Hybrid est l’arme parfaite pour gravir à bon rythme les cols, vous menant tout droit au pied de l’hôtel 5 étoiles de votre station de ski favorite.
La GT parfaite
En l’occurence, direction Méribel et « Le Kaïla » (somptueux). Je tourne d’un cran le sélecteur de modes de conduite situé sur la branche droite du volant pour passer de « Hybrid » à « Sport ». On se réservera le « Sport Plus » pour une session de glisse sur un circuit de glace adéquat. Le V6 d’origine Audi se révèle très mélodieux, particulièrement aiguë, me rappelant immédiatement la sonorité d’une Maserati Ghibli. Les passages de rapports sont instantanés, je saisi mon volant à 9h15 pour ne plus le lâcher jusqu’à l’arrivée. Il faut dire qu’un autre saisonnier un peu pressé en Panamera Turbo S nous colle au train…
Les quatre roues motrices et directrices me permettent de survoler littéralement la chaussée parfois parcourue d’un mélange de sel et de neige fondue. Je gagne de précieux degrés d’angle de volant dans les épingles desquelles les usagers d’en face voient s’échapper d’un éclair deux paquebots germaniques transformés en danseuses-étoiles.
Les plus de deux tonnes à tracter ne sont pas un problème, et malgré un gabarit digne d’une limousine (5,05 m de long), la Panamera Sport Turismo s’avère impériale tout en remontant les bonnes informations à son conducteur. Et je n’aurais laissé ma place pour rien au monde à ce moment précis…
Le monde du silence
Nous arrivons en vue de la station. L’occasion de ne plus solliciter la cavalerie et de transfigurer la personnalité de la Panamera en mode tout-électrique. Le ronronnement de la mécanique s’efface et ne laisse plus percevoir que le craquement de la neige sous les pneus. On ne consomme alors plus que des watts et évolue dans les rues pleines de charme de Méribel sans un décidé ou gramme de CO2 émis. La GT Porsche sait alors rouler une quarantaine de kilomètres dans ce mode vert. Une polyvalence incroyable, tendant presque à la schizophrénie… Mi-ange, mi-démon, la Panamera est bonne à tout faire.
Le/la chef de famille responsable que vous êtes passera donc sa semaine sur les pistes avec son/sa conjoint(e) et les deux enfants. Mais le/la pilote qui sommeille en vous ne rêve que d’une chose : reprendre le volant de sa Porsche pour grimper les cols encore et encore, toute la semaine de vacances durant…
Patience, le printemps approche et il sera bientôt temps de retrouver le volant de votre belle 993 Targa qui sommeille au garage !
Parlons quand même argent…
Notre configuration, pourtant simple au premier abord, mérite toute votre attention, puisque les 40 000 € d’options sont dépassés pour atteindre un prix total de 160 000 €. Si le prix de certaines options ne choque pas particulièrement, comme les 1248 € pour le Blanc Carrara, les 3312 € pour nos jantes de 21 pouces (à tomber par terre soit dit en passant) ou encore les 2124 € pour le toit vitré ouvrant panoramique (d’une sacrée taille !), d’autres options font un peu sourire…
Il vous faudra par exemple dépenser 3408€ pour le système d’échappement sport, 2526 € pour les feux matriciels à LED ou encore 2796€ pour un régulateur de vitesse adaptatif. Mais… passons ces basses considérations monétaires qui ne seront que secondaires pour beaucoup d’acheteurs pour se concentrer sur l’essentiel, la conduite et la vie à bord. Des aspects sur lesquels la Panamera excelle.
J’ai aimé
- La qualité de fabrication
- La ligne racée, élégante et agressive
- L’agrément de conduite exceptionnel
- Les possibilités de personnalisation infinies
- Le caractère GT
J’ai moins aimé
- Les options et leurs prix parfois délirants
- L’austérité de l’ambiance intérieure
En chiffres
- Moteur : V6 turbo 2.9 L
- Puissance : 462 ch au régime de 6000 tr./min
- Couple : 700 Nm au régime de 1100 tr./min.
- Accélération (0-100) : 4,6 secondes
- Vitesse max. : 275 km/h
- Transmission : intégrale
- Boite de vitesse : Tiptronic S à 8 vitesses
- Consommation mixte mesurée :13 L / 100 km
- CO2 : 59 g/km
- Freins : 4 freins à disques ventilés
- Poids : 2265 kg
- Prix : à partir de 118 157 € (160 400€ avec options)
- Malus : 0 €
- Garantie : 2 ans
Un commentaire
Une voiture très sécuritaire et fiable.