60 ans déjà et pas une ride, bien au contraire la célébrissime Porsche 911 est aujourd’hui la reine incontestée des voitures sportives. Depuis 1963, les modèles ont évolué mais le postulat de base a toujours été respecté, et chaque génération offrait son lot de modèles fabuleux. La type 992 ne déroge pas à la règle, et pour fêter dignement cet anniversaire, Porsche nous a tout simplement ouvert sont parking en grand, open bar, servez-vous ! Alors notre choix s’est porté sur quatre versions d’une même famille mais avec des caractères bien trempés. Bienvenu dans l’univers mythique de la Porsche 911.
En vidéo : de la Porsche 992 T à la plus extrême des Porsche GT3 RS !
Quelle est la plus désirable des Porsche 911 ? Difficile de répondre à cette question, choix cornélien, découvrez en vidéo l’essai de 4 modèles Porsche 911 au caractère bien différent.
Porsche 911 GT3 RS, la petite jeune énervée
Quoi de mieux pour se chauffer les pneus que de commencer par une pistarde pure et dure, j’ai nommé la Porsche GT3. Mais pas n’importe laquelle, la RS, celle qui ressemble à une voiture tout droit sortie des 24h du Mans. Le premier choc est visuel, le travail de l’aéro est énorme, avec évidemment cet appendice énorme à l’arrière. Mais le plus gros travail ne se voit pas forcément au premier coup d’oeil. A la place du coffre avant se trouve désormais un énorme radiateur, son emplacement permettant de libérer le dessous du châssis pour une meilleure circulation de l’air.
Les ingénieurs ont également utilisé des techniques issues de la courses en profilant les triangles des trains roulant afin de donner des appuis supplémentaires. En fait la RS n’est pas beaucoup plus puissante qu’une autre 911 avec ‘seulement’ 550 cv. Mais la liaison au sol est redoutable, la voiture est plaquée en permanence. Plus on va vite, plus elle est efficace, le seul hic est que sur route ouverte ce n’est pas forcément possible. La RS reste une bête de circuit, il sera son terrain de jeu préféré.
Porsche 911 Targa 4S Heritage, la lady sport chic
La division Porsche héritage a eu la très bonne idée de proposer des modèles honorant les diverses décennies de production, cette Targa est la première de la ignée. Dérivée de la 4S, avec ses 480 cv et ses quatre roues motrices (et directrices en option), cette 911 est sportive et sécurisante. Mais c’est surtout pour sa finition que je l’ai choisie.
Le département Manufaktur a donné libre cours à son interprétation des codes anciens. Tout d’abord extérieurement la teinte Cherry Metallic lui confère une belle allure, avec les jantes type Fuchs de 21 pouces et l’arceau Targa en Alu, la belle dévoile son charme élégant. Les marquages sont dorés, comme à la belle époque des premières années de Porsche (jusqu’à la fin des sixties), le petit badge ‘héritage’ sur la grille arrière montre son pédigrée. A l’intérieur il règne un parfum délicieusement old school avec les tissus des sièges en velours, les habillages en cuir bordeaux, les montants et le ciel de toit en cuir beige perforé. Les compteurs arborent cette jolie teinte verte terriblement rétro, et le petit badge 911 doré sur la planche de bord termine parfaitement le tout.
Porsche 911 T, simple, basique, pure, idéale pour débuter
Cette version T passerait presque inaperçue, mais elle a beaucoup de qualités. En premier lieu son prix car elle fait partie des Porsche 911 les moins chères de l’offre. Mais attention il ne s’agit certainement pas d’une Porsche au rabais, elle a une véritable identité. Les versions T étaient autrefois les entrées de gammes, suivies des E et des S, puis des RS. Aujourd’hui cette déclinaison est fidèle à ses origines. Un moteur largement suffisant pour la sportive, avec ses 385cv il permet à la voiture de s’exprimer et à son pilote de prendre beaucoup de plaisir. Surtout que c’est une propulsion, et là encore on en revient aux fondamentaux de la marque, mais dans sa version moderne.
A l’intérieur c’est sobre, pas de fioritures inutiles, même pas de sièges arrières, tant mieux, ça allège l’auto et laisse plus de place pour les bagages. Extérieurement pas de signe particuliers de reconnaissance, cette 911 est la plus discrète (sauf dans la couleur Apple Green choisie pour l’essai) avec des jantes simples couleur titane. Cette est un vrai petit bonheur à conduire, plus légère et plus joueuse, elle résume à elle seule une chose essentielle, le plaisir de conduire…une 911 !
Porsche 911 Dakar, du bonheur sur toutes les routes, même si il n’y a plus de routes
Alors là ce fut la révélation du jour, au départ cette 911 Dakar je la ressentais comme un petit coup marketing bien sympa mais sans énormément d’intérêts. Mais ça c’était avant l’immense claque que j’allais recevoir en l’essayant ! De toutes, c’est la plus folle, la plus attachante, celle que je veux et que je n’aurais jamais (les 2500 exemplaires sont déjà vendus). Basée sur une 4S de 480 cv, elle ne pèse que 15kg de plus que sa petite soeur. Grâce à la suppression des sièges arrières, au capot carbone cette Dakar est finalement aussi svelte que n’importe quelle 911. Réhaussée de 5 cm (+ 3cm en mode rallye ou Off-Road), elle a une garde au sol identique qu’un Cayenne.
Destinée à célébrer les victoires en rallye raid, et notamment celle de 1984 au rallye Paris-Dakar, elle peut arborer une décoration inspirée de l’époque. Bon la marque de clopes a été remplacée, faut pas exagérer quand même. Mais si vous préférez un poil plus de sobriété, elle existe aussi dans une livrée unie. Les jantes de 21 pouces sont chaussées par des Pirelli au profil à crampon mais qui s’avèrent être aussi efficaces sur route qu’en off-road. Un petit conseil, stockez des pneus, si vous en déchirez un sur un cailloux ils seront assez compliqués à avoir, en plus on peut mettre une roue complète sur le toit, ça fait encore plus baroudeur. S’installer à bord est un moment particulier, on peut se dire que la voiture est plus haute donc plus accessible, mais c’est sans compter sur les baquets carbone identiques à la GT3, sans aucun réglage du dossier. Une fois inséré derrière le volant la position est tout de même idéale et les baquets plutôt confortables. Sur route c’est assez agréable d’être un peu plus haut, les suspensions filtrent bien les imperfections, l’auto est hyper confortable. En attaquant un peu, en mode sport, pas de roulis, la voiture ne pompe même pas, un comportement de 911 pur jus. Seuls les pneus crissent un peu et décrochent parfois (sans aucun danger, l’électronique veille au grain), cela permet de se souvenir que cette 911 est taillée pour la piste (sans macadam). En off-road il se produit un phénomène interessant, le cerveau ne comprend pas que cette 911 passe partout, on a tendance à lever le pied machinalement tant ce n’est pas naturel d’emmener une 911 sur ce terrain de jeu. Mais pourtant qu’elle est diablement efficace, les pistes sont avalées sans sourciller, les ornières balayées, on s’imagine ce qu’ont dû vivre les pilotes au volant de ces voitures de folie, elle est bluffante d’efficacité.
La Porsche 911, un bonheur pluriel depuis 60 ans
En fait on ne peut pas juste aimer la Porsche 911, on aime LES 911. Depuis 60 ans elle a toujours su plaire à tous, à toutes les attentes en proposant des versions adaptées aux désirs des passionnés. En course elle est une référence, malgré des chiffres de production énormes elle tient une cote la mettant malheureusement hors de ma portée. Et c’est bien peut être le seul reproche que je pourrais faire à cette auto, elle n’est pas dans mon garage. Il y a des instants de grâce absolue lorsqu’on a le privilège d’essayer des voitures, l’anniversaire de Madame 911 restera un moment de pure passion, merci Ferdinand (ils s’appellent tous comme cela !). Imaginée par Ferdinand, dessinée par Butzi, industrialisée par Ferry, cette Porsche est sans nul doute la plus belle saga humaine du monde automobile.