Cette année, le Lion a 208 ans, l’occasion toute trouvée pour présenter la nouvelle génération de l’un des modèles les plus importants de son histoire : la Peugeot 208.
Lorsqu’on choisit de renouveler le plus gros succès de sa gamme, on a deux choix : ne pas trop se mouiller et faire évoluer en douceur le modèle, ou changer les codes et opérer à une rupture. C’est cette solution qu’a choisi Peugeot pour sa 208, que nous avons pu découvrir sur les routes ensoleillées du Portugal.
Inscrite dans la lignée des désormais légendaires 205 et 206, la Peugeot 208 est le modèle le plus vendu du Lion en France et en Europe ! Toucher à une icône représentant une telle manne financière est risqué mais nécessaire lorsque l’heure de la retraite a sonné, et Peugeot a mis le paquet…
En vidéo – Nouvelle Peugeot 208
Avec sa nouvelle plastique recherchée, son arsenal technologique unique à bord, et son ADN dynamique mêlée à une belle polyvalence, la 208 a tout pour elle et met une petite claque de modernité et de séduction à la concurrence !Le bon numéro ?
Passionnante ? - 85%
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Une future star !
À admirer : designers, vous avez carte blanche
Avec le 3008/5008 et la 508, Peugeot est reparti d’une feuille blanc pour se construire une identité stylistique totalement nouvelle. Les équipes de Gilles Vidal se sont amusées à concevoir le nouveau cru de la 208, avec un look entièrement nouveau, et quelques clins d’œil au passé.
Après avoir passé quelques mois sous le bistouri, la citadine du Lion affiche un design en rupture et opère à une véritable opération séduction. Elle reprend pour cela la recette inaugurée sur la 508 : des galbes généreux, des lignes tendues, et une signature lumineuse recherchée.
On retrouve ainsi sur le museau une calandre qui avale le bitume, autour de laquelle deux feux de jours verticaux viennent planter leurs « dents ». Les trois griffes en guise de feux de jour avant et arrière renforcent ce côté identitaire dont Peugeot peut être fier. Les productions du constructeur s’inscrivent désormais parfaitement dans une logique de style, et sont reconnaissables facilement dans le rétroviseur. À l’arrière, tout est entièrement nouveau : des petits feux latéraux au gros bandeau noir les reliant. Je trouve cela moins réussi que l’avant, mais elle a sa personnalité bien à elle !
Plus grande de 7 centimètres, la 208 est également plus charismatique sur la route que sa remplaçante. À condition de signer pour une version GT-Line, vous aurez une citadine séduisante et aguicheuse qui tapera dans l’œil de n’importe qui avec son look recherché et véritablement abouti : jolies jantes, signatures LED, inserts GT-Line ou encore béquet qui finit comme il faut l’arrière. Pour se démarquer, le panel de teintes offre toujours des propositions originales, comme notre Jaune Faro ou le Bleu Vertigo, qui mettent en valeur les lignes de la petite Lionne.
Et parce qu’elle appartient à une lignée historique, son style rend hommage à ses ancêtres. On retrouve ainsi ce petit insert sur le montant arrière sur lequel est inscrit la version de sa 208, un peu à la façon de la 205 GTI, mais aussi le monogramme 208 sur le bout du capot ou les arches de roues noires, comme les Peugeot d’antan. Une tendance à honorer son passé re-lancée par 508, et sur laquelle Peugeot capitalise en proposant des concepts néo-rétro comme la e-Legend.
À bord : 2001, l’Odyssée de l’Espace
En vidéo – L’intérieur futuriste de la 208
Le cockpit de la 208 continue la belle démonstration de style entamée à l’extérieur. Ou devrais-je plutôt dire… l’iCockpit, puisque la citadine inaugure une quatrième version de l’iCockpit (oui, la technologie évolue très rapidement). Entièrement orientée vers le conducteur et résolument moderne, elle semble tout droit sortie d’un film de science-fiction.
Petit volant, plusieurs écrans, touches type aviation : la recette habituelle est là. Pour 2020, Peugeot a toutefois frappé un grand coup en inaugurant une instrumentation au rendu 3D pour le conducteur. Reposant sur deux écrans en superposition, l’affichage derrière le volant apparait ainsi tel un hologramme et permet de hiérarchiser les informations en fonction de ce que l’on désire voir en premier.
Une ode à la technologie qui pourrait faire pâlir l’industrie automobile toute entière ainsi que les possesseurs de 3008 et de 508, puisque la petite puce est le premier modèle à proposer cela. Une belle démonstration technologique et un petit plus en terme de confort, puisque l’on personnaliser à sa guise ce bel écran de façon à ne pas trop détourner son regard sur l’impressionnante dalle multimédia de 10 pouces.
Ce dernier reprend l’interface habituelle de Peugeot en intégrant toutes les commandes, dont celles de climatisation, la navigation connectée TomTom et CarPlay/Android Auto en USB. Signe qu’elle est en phase avec son temps, la 208 propose le chargement sans-fil dans un emplacement fermé dédié, ainsi que deux ports USB (USB-A et USB-C) placés de part et d’autre d’un petit support pour votre smartphone.
Concernant la présentation en elle-même, je dois avouer ne pas avoir été séduit par cette superposition de différentes « strates ». Un look alambiqué, torturé, compliqué, qui jure un peu avec la simplicité et le minimalisme voulu à l’extérieur. L’écran coiffe un peu maladroitement une planche de bord asymétrique, et les touches tactiles de commandes sans retour haptique (ou clic) sont déroutantes à utiliser lorsqu’on conduit.
On a un véritable effet « wahou » en rentrant dans la nouvelle 208, mais on en tombe presque dans le « too much » à mon goût. Un sentiment renforcé par la cohabitation de différentes textures et de différents matériaux à la qualité bien inégale. Là où certains plastiques ne sont pas glorieux, ni par leurs ajustements, ni pas leur rendu basique, d’autres sont plus recherchés et soignés.
La planche de bord de notre version GT-Line est ainsi recouverte d’un simili-cuir agréable surpiqué de vert, ainsi que d’un plastique moussé au look de faux-carbone. Mais les portes ou le bas de sa console centrale semblent avoir été abandonnées lors de la conception avec des plastiques dignes d’une finition basse, difficiles à avaler lorsqu’on frise avec les 30 000 €.
Heureusement, l’ensemble est agréable à vivre et donne la sensation d’être parfaitement dans son temps, technologiquement et esthétiquement parlant, à l’image des magnifiques sièges en cuir de la GT-Line. Une certaine part de la clientèle 208 à la chevelure éclaircie par le temps n’aura que faire de tous ces artifices de geek et de la qualité un poil décevante de cet habitacle, mais la citadine du Lion a vocation à plaire à tous les âges et à tous les styles. En tout cas, elle marque ! Pari réussi.
À vivre : bien dans son temps
Concernant l’habitabilité, la 208 n’a jamais été la meilleure du lot, et reste fidèle à elle-même. L’espace aux jambes est correct, sans plus, et la taille réduite des portes arrière et des vitres donnent une ambiance confinée aux passagers. Heureusement, les trois places sont accueillantes et un joli toit vitré vient éclaircir ce petit cocon. Côté coffre, les 311 L de stockage sont en progrès par rapport à la génération précédente, mais restent loin des 391 L de sa principale rivale : la Renault Clio V.
Parce qu’une citadine doit pouvoir sortir de la ville, Peugeot l’a doté de tout son arsenal d’aides à la conduite : freinage automatique d’urgence, maintien actif dans la voie, lecture des panneaux, feux à LED automatiques, parking automatisé et même… conduite autonome dans les bouchons en option. Avec la boite de vitesse automatique, la 208 saura ainsi ralentir, s’arrêter, et repartir sans que vous ne touchiez aux pédales dans les embouteillages.
En ville, son terrain de prédilection originel, la 208 peut compter sur un bon rayon de braquage, sur une caméra de recul bienvenue compte tenu de la piètre rétro-vision, ainsi que sur une caméra à 360° pour ne pas écorcher ses jolies jantes.
À rouler : l’ADN Peugeot
Côté moteurs, elle propose d’ores-et-déjà trois essence (75, 100 et 130 ch) et un diesel (100 ch). À cela s’ajoute, une très (très très très) intéressante version entièrement électrique e-208, que je vous invite à découvrir prochainement sur le blog…
C’est avec la version essence la plus puissante à ce jour que nous avons pu découvrir la nouvelle 208 sur les routes du sud de Lisbonne. Retrouvant le trois cylindres PureTech de 130 ch déjà commercialisé sur de nombreux modèles du groupe, pas vraiment de surprise sur la route… et c’est tant mieux.
Performant et souple, le petit 1.2 poussé à 130 ch sied parfaitement à la vision polyvalente de la 208. Il emmène sans peiner la citadine sur tous les terrains et, associé à la boite automatique à 8 rapports EAT8, propose une bonne solution pour s’évader sans crainte de la ville.
À vitesse stabilisée, le trois cylindres est en plus bien optimisé, avec une sonorité discrète et des consommations mesurées (env. 6,0 L / 100 km sur autoroute) qui en font une petite routière de qualité. On ne peut malheureusement pas en dire autant de ses trains roulants, qui, en GT-Line, se font remarquer par des bruits de roulement assez embêtants et un sautillement de la suspension sur les départementales inégales du Portugal. Deux défauts à vérifier lors d’un prochain essai…
En conduite plus dynamique, et le mode de conduite « sport » activé, la 208 voit sa direction se durcir et sa boite automatique pousser les rapports à son maximum. La maitrise de Peugeot quant à la mise en point des liaisons au sol brille alors de nouveau, avec tout de même un petit sentiment de frustration de ne pas (encore) pouvoir aller plus loin…
Grâce à son petit volant, son châssis affuté et son réglage idéal de suspension, la 208 reste fidèle à l’ADN dynamique du Lion. Le sensation de conduite comme fil rouge, c’est une noble et difficile mission dans un segment où la polyvalence est légion.
Avec cette nouvelle génération, le compromis entre confort et dynamisme est toutefois préservé : 30 kg de moins sur la balance, la 208 est donc encore plus agile et propose un comportement dynamique toujours aussi convaincant. On se plait ainsi à la mener, petit volant en main, sur les routes sinueuses de bord de mer. Son appétence à enchainer les courbes est toutefois ralentie par sa mécanique et ses pneus, qui montrent leurs limites assez rapidement.
Dès que cela commence à grimper ou qu’il faut relancer, le trois cylindres sous assistance respiratoire peine à suivre, et la boite automatique fait tout son possible pour vous en offrir les derniers Nm de couple, en vain. Il en devient aussi très gourmand si l’on titille trop la pédale de droite, avec une consommation flirtant alors avec les 9,0 L / 100 km. Jouer avec les petites palettes ne vous donnera rien de plus que l’envie de voir apparaitre une version GTI au catalogue ; mais avec les politiques de malus du moment, rien n’est moins sûr…
Dans cette version 130 ch, la 208 apparait comme étant la plus polyvalente et la plus agréable de la gamme. À l’aise sur tous les terrains et agréable à mener avec la boîte EAT 8, cette motorisation incarne la citadine idéale et colle parfaitement à la philosophie de Peugeot… si la e208 n’était pas aussi réussie !
Taillée pour (enfin) enterrer la Clio ?
Hasard du calendrier (ou pas), les deux voitures les plus vendues en France, et ennemies de toujours, ont été toutes deux renouvelées cette année. En attendant qu’on vous fasse un petit match comme on les aime avec Cyril et Florian, on peut déjà dire que les deux stars des citadines ont pris des chemins contraires au moment de voir naitre leur nouvelle génération.
Une Clio qui capitalise sur son image et évolue en douceur pour rester leader en France, c’est le choix que Renault a fait en ne bouleversant pas l’extérieur. C’est à bord que les efforts se sont logiquement opérés, puisque c’est là qu’on l’attendait. Allez voir l’essai de Cyril pour plus d’informations à son sujet, mais elle a de quoi dormir paisiblement encore quelques années et garder sa clientèle…
La 208, elle, a mis le paquet pour changer son image devenue, vue son succès, inévitablement un peu banale. Avec sa nouvelle plastique recherchée, son arsenal technologique unique à bord, et son ADN dynamique mêlée à une belle polyvalence, la 208 a tout pour elle et met une petite claque de modernité et de séduction à la concurrence. S’ajoute à ce beau tableau une version électrique plus que convaincante et des tarifs qui n’ont pas subi d’inflation particulière par rapport à la précédente version, et l’on se retrouve avec une citadine aboutie, au goût du jour, et prête à rencontrer un beau succès au-delà même de sa clientèle habituelle. 208, le bon numéro ? Assurément.
En chiffres – Peugeot 208 GT-Line
- Moteur : 1.2 trois cylindres turbo 130 ch
- Accélération : 0-100 en 8,7 secondes
- Vitesse max. : 208 km/h
- Couple : 230 Nm à 1750 tr./min.
- CO2 : 101 g/km
- Puissance fiscale : 6CV
- Boite de vitesse : automatique à convertisseur de couple 8 rapports
- Réservoir : 44 L
- Consommation mixte : 5.6 L communiqué / 6,2 L mesuré.
- Coffre : 311 L
- Poids : 1165 kg
- Pneus : 205/45 R17
- Prix : 26 300 € (gamme à partir de 15 500 €)
4 commentaires
Bel essai, j’ai cette version en 208Gt line130 +quelques options depuis décembre , choisie pour son style, l’agrément, le confort et le plaisir de conduite exacerbé sans doute par le petit volant, un must malgré une modeste puissance, finalement très suffisante.
Contrairement à vous j’adore l’intérieur et sa très belle présentation /finition malgré la présence de matériaux durs par endroits .Je ne regrette pas mon achat, seule l’habitabilité arrière semble juste, de même l’accès à ces mêmes places est moins pratique que dans une Polo ou une Clio .
Merci pour votre retour d’expérience à bord de cette nouvelle Peugeot 208.
achetée depuis 2 mois, 1700 km, déjà en panne ! défaut moteur …
Ah mince, vous avez pris quelle motorisations sur cette Peugeot 208 ? Avez-vous des nouvelles de votre panne défaut moteur ?