Adorateur des moteurs à explosion et autres pétarades en tout genre, attention ! Vous n’allez pas forcément aimer cet article. Car chez Mercedes, quand on commence à lire ‘EQ’ devant le nom du modèle c’est qu’il y a de l’électrique quelque part ! Dans le segment ‘C’ de sa gamme est apparu un SUV complètement électrique, l’EQC, vaisseau amiral de la gamme rechargeable. Autonomie, confort, voici un retour d’expérience de la vie avec une allemande branchée.
Essai vidéo, Mercedes EQC 400 édition 1886
Le Mercedes EQC en quelques chiffres :
- Autonomie : 475 km (constructeur), constatée 300 km
- Dimensions : 4 761 mm L x 1 884 mm L x 1 623 mm H
- Poids : 2 495 kg
- Puissance : 300 kW
- Tarifs :
- 400 AMG Line 79250€
- 400 Edition 1886 92450€
Une esthétique germanique
Le premier contact est forcément visuel, et j’admets une petite déception. Placé à côté d’un Mercedes GLC ‘Standard’, l’EQC’ ne se différencie que par quelques détails, même s’il est foncièrement différent. Le plus flagrant c’est le traitement de la face avant. Une énorme calandre noire qui englobe les feux donne à notre SUV une signature unique. Personnellement j’aurais préféré un brin d’agressivité supplémentaire, mais il ne faut pas confondre ‘EQC’ avec ‘AMG’. Un soin tout particulier a été apporté aux projecteurs LED, avec cette petite bande bleue qui nous rappelle la présence de la fée électricité. Autre particularité propre au modèle, une bande lumineuse relie les deux phares. De face il est impossible de confondre le modèle avec un de ses congénères thermique.
De côté, c’est là que l’on remarque les plus grosses similitudes avec son frère à pistons, même si les lignes de toit diffèrent. Le gabarit reste imposant mais demeure acceptable en ville. Les jantes spécifiques voient leur dessin dicté par la recherche aérodynamique, elles sont plutôt pleines et alourdissent la silhouette. Je regrette encore une fois cet aspect ‘lisse’ de l’ensemble, certes cela contribue à améliorer les performances et le rendement, mais cela enlève un brin de personnalité.
La poupe reçoit aussi son traitement personnalisé, avec une bande lumineuse rouge reliant les feux arrière, en écho à la face avant. Le design est très épuré, rien ne dépasse, l’étoile trônant au milieu du panneau. La présence de deux joncs chromés à l’habituelle place des pots d’échappements sera soit un clin d’œil ironique, soit une réutilisation de pièces communes à la gamme, à vous de choisir l’interprétation! Au final c’est un extérieur imposant, qui semble plutôt ‘brut de décoffrage’ mais qui mérite de s’y attarder car les détails dévoilent la finesse des traits.
Bienvenus à bord
Une fois la portière ouverte, le climat change. Notre version d’essai est doté d’une finition exclusive ‘1886’, en hommage à l’année de création du premier tricycle à moteur de Carl Benz. Le style est coloré, avec des touches de bleu, de cuivre. Les matériaux respirent la qualité, de l’aluminium, de l’alcantara, et du cuir synthétique qui permettra de profiter encore mieux de cette voiture plus respectueuse de l’environnement. Les prestations sont évidemment à la hauteur de l’étoile mythique. Avec des sièges électriques, chauffants, ventilés et massants, c’est un voyage zen qui s’annonce. Le conducteur est choyé, les systèmes électroniques sont de toute dernière génération. La partie navigation intègre de nombreuses informations, telles que l’itinéraire le plus rapide, l’autonomie électrique, le parcours, la consommation électrique instantané et l’infrastructure de charge. Le système propose un itinéraire optimal et efficient en termes de temps, si nécessaire en incluant des arrêts pour les recharges. Outre les bornes de recharge conventionnelles, le système ‘EQ’ intègre de préférence les bornes de charge rapides afin de permettre d’arriver à destination aussi vite que possible.
Le système ‘assistant ECO’ permet de réduire sa consommation électrique grâce à un style de conduite anticipatif. Pour aider le conducteur à retirer à temps le pied de la pédale d’accélérateur, l’assistant ECO émet un signal visuel, notamment lorsque l’itinéraire prévoit en amont une limitation de vitesse, une intersection ou une descente. Grâce au dosage du frein moteur (et de la récupération d’énergie) réglable via les palettes derrière le volant, les freins classiques deviendront même accessoires.
Le meilleur système d’infotainement « Hey Mercedes ! »
MBUX, voilà un nom compliqué à retenir pour un système si intuitif ! L’interface homme-voiture passe par un large écran et se manipule au choix soit par le pavé tactile sur la console centrale, soit par quelques boutons de raccourcis sur la planche de bord, soit par les petits pavés tactiles et molettes du volant, soit par les doigts sur l’écran et enfin par la voix avec le fameux ‘hey Mercedes’. On ne peut pas dire que tout n’est pas mis en œuvre pour que chacun y trouve son compte. Hormis les habituels réglages de clim et de son, on retrouve des schémas dynamiques montrant les temps de recharges et de dépenses d’énergie, l’activité des moteurs électriques. C’est très didactique pour comprendre le fonctionnement des deux moteurs et apprendre à doser sa conduite. On peut voir les dépenses d’énergie en rouge et les recharges en vert, le but étant d’avoir plus de recharges.
Le système permettra aussi de personnaliser l’ambiance lumineuse de l’intérieur, avec des bandes LED dans tout l’habitacle permettant de choisir différentes couleurs. Le système proposera même des programmes de coaching, incluant le son, la lumière et des exercices afin de se détendre au volant. Pour finir de parfaire l’ambiance intérieure digne d’un Spa, un parfum est même diffusé avec un dosage réglable.
Le plaisir au volant d’une électrique
Lorsque l’on prend le volant d’une voiture électrique, il ne faut pas s’attendre, ni rechercher le plaisir de conduite d’une automobile thermique. C’est comme partir en Bretagne pour chercher le soleil, il y a un risque majeur de déception ! Malgré tout cela peut être extrêmement agréable, tout d’abord grâce au silence de fonctionnement, d’autant plus que l’habitacle est très bien insonorisé, et les bruits extérieurs sont filtrés. L’assise est parfaite, sous les doigts les matériaux sont flatteurs, pas de doute on est bien dans du prémium. La mise en route étonne la première fois, pas de secousses, pas de bruits, juste un indicateur de mise en marche sur les compteurs. La taille relativement imposante de l’auto (4 761 mm L x 1 884 mm L x 1 623 mm) nécessite un petit temps d’adaptation dans les bouchons parisiens du matin. Quand la circulation se montre plus fluide, le caractère se montre dynamique, certes les accélérations et reprises sont dynamiques (sans êtres sportives) mais l’affichage de l’autonomie en temps réel calme vite les ardeurs. Donnée pour environ 400 kilomètres, elle en affiche directement un maximum de 241, place à l’eco-conduite, à l’efficience. En fait le plaisir va surtout résider dans la recherche d’optimisation des batteries afin de gagner quelques précieux kilomètres. Les pilotes auront déjà remarqué les palettes derrière le volant, mais ici point de passages de vitesse robotisés ou à double embrayage. En fait il s’agit de commandes permettant de jouer avec le frein moteur et la récupération d’énergie, en positionnant les commandes sur D- ou D+. L’affichage de récupération d’énergie indique en temps réel la consommation et la récupération, grâce à ce système, on anticipe plus sa conduite. Lors d’un ralentissement inutile de freiner, en D- voire en D- -, on peut emmener la voiture jusqu’à l’arrêt quasi complet, les freins ne servant finalement que très peu.
L’efficience et la rigueur par Mercedes
Avec son vaste programme d’hybridation, et d’électrification, Mercedes se lance avec tout son savoir-faire dans l’efficience avec le respect de son rang, dans le haut du premium. L’EQC est bien réussi pour cela, c’est un véhicule luxueux, bien construit et bien fini. Le seul regret est sans doute ce petit manque de personnalité, il est discret et ses performances, ainsi que son comportement ne sont pas parmi les meilleurs. Alors pourquoi choisir l’EQC ? Certainement pour cette fameuse discrétion, loin d’être ostentatoire à l’extérieur, il est, en revanche, le mieux pourvu à l’intérieur. C’est celui qui offre un environnement aux occupants des plus agréables. Et c’est cela que cherchera un propriétaire, ne pas attirer les regards réprobateurs mais profiter pleinement de l’attention portée par Mercedes à ses occupants et également à l’environnement. Et si le luxe c’était cela finalement ?
J’ai aimé :
- Prestations hauts de gamme
- Ambiance intérieure Zen
- Apprentissage de la conduite efficiente
J’ai moins aimé :
- Look extérieur fade
- Autonomie faible
Un commentaire
J’aime beaucoup la coupe de l’extérieur.