Essayer une voiture c’est toujours un plaisir, essayer une Alfa Romeo, c’est encore meilleur lorsqu’on est fan d’italiennes. Mais quand, en plus, il s’agit de la 4C en version « spéciale », on atteint presque le Nirvana ! C’est d’ailleurs un avant-goût du paradis qui m’attendait, puisque j’en ai profité pour aller l’exhiber (non sans fierté) au désormais classique festival : Les Grandes Heures Automobiles.
« C » comme Charme
Le premier « C » est incontestablement celui du Charme, avec un « C » majuscule. Au premier coup d’œil, c’est un coup de cœur : elle est irrésistible. Ses courbes toutes italiennes, son agressivité et sa couleur (ici un sublime rouge, le même que la 8C), tout à l’extérieur la rend racée et élégante. Cette version « Edizione », qui fête la sortie de la mythique 33 en 1967, est pourvue d’attributs spécifiques, comme de petites écopes en carbone, des rétros en carbone mais aussi une ligne Akrapovic centrale. Cette Alfa sort le grand jeu, celui de la sportivité. Cerise sur le capot, cette série est limitée à 67 exemplaires.
« C » comme Carbone
Résolument sportive, cette petite bombe est composée de matériaux légers. Le carbone est partout : dehors, dedans, toute la cellule centrale est conçue avec ce composite. L’ambiance intérieure est spartiate, il n’y a que l’essentiel pour la conduite. Rentrer dans une 4C nécessite motivation et souplesse pour mon gabarit (et mon âge !), les sièges carbones sont recouverts d’un élégant cuir, et malgré le peu de réglages disponibles, ils restent confortables.
Le petit volant à méplat tombe bien sous les mains, le compteur est à moitié masqué (je mesure 1,83m), du coup je ne vois pas le compte-tour digital, pas grave je vais conduire à l’oreille. Pas d’électronique inutile, l’infotainement se résume à un petit poste Alpine (merci pour le clin d’œil…).
« C » comme conduite
Soyons francs, autant l’extérieur fait un effet « wahou », autant l’intérieur est sommaire. Mais le sourire revient vite au moment de tourner la clé… Le 1750 TBi de 240 ch résonne derrière la tête, et la sonorité de la ligne Akrapovic est démente. Les premiers tours de roues peuvent s’avérer difficile, d’autant plus qu’il n’y a pas de direction assistée. Sortir d’un petit parking est un exercice de style, mais une fois sur la route, là c’est le début d’un grand moment de plaisir.
Cette voiture m’a procuré des sensations quasiment jamais rencontrées, son caractère est ultra sportif et ultra rigoureux. Le moteur est rageur, tout comme le caractère de la voiture. Les virages s’enchaînent à plat, les reprises sont détonantes, c’est une petite teigneuse qui ne cherche qu’à bondir de virage en virage, elle porte bien haut les valeurs de la marque italienne.
« C » comme Ciao… la routine
Conduire (et même piloter) une Alfa Romeo 4C donne envie d’expérience de conduite, de partage, de vivre sa passion automobile. C’est donc tout naturellement que je l’ai menée jusqu’à l’autodrome de Linas-Monthléry. C’est un peu comme ramener un fauve vers son milieu naturel, la bombinette est une pistarde.
Là se tenait un rendez-vous devenu incontournable de la passion automobile dans l’Hexagone : Les Grandes Heures Automobiles. Un événement qui rassemble tout ce qui peut se faire en terme de passion auto et moto. La partie centrale du vénérable autodrome est alors envahie de centaines de voitures, des clubs, des concurrents, et l’arrivée dans l’arène de la belle italienne se fait sous les yeux des passionnés. À voir la réaction de beaucoup de personnes, l’Alfa ne laisse pas indifférent, elle éveille curiosité et admiration.
Au cœur de l’autodrome, une voiture passion pour un événement passion
Une fois la petite sportive garée, difficile de se promener, puisque des visiteurs passionnés m’accostent directement pour en savoir plus sur la belle. C’est dans le partage de la passion que réside le plaisir ; au cœur des Grandes Heures Automobiles, c’est bien le sentiment prédominant.
Tout autour se dresse le célèbre banking de l’autodrome, et dès le samedi matin, des plateaux de rêves se succèdent. Porsche classiques, protos, WRC, supercars, motos… le récital de musiques mécaniques propose des partitions variées et enchaînées sans dysfonctionnement, c’est un bal parfaitement orchestré.
Les paddocks permettent d’approcher les merveilles automobiles, ici le public est intégré à la fête… Quel bonheur de pouvoir vivre de très près l’ambiance de la course, comme aux grandes heures du sport auto, sans chichi, mais avec énormément de passion !
Temps forts pour un week-end rythmé
Le festival des Grandes Heures Automobiles vit au rythme de moments forts, comme la vente aux enchères de la maison Aguttes. Là, on pouvait s’offrir quelques pépites, pour ma part j’aurais craqué pour la sublime Porsche 993 RS (je suis fan !), en street version, rouge, une livrée très rare et tellement désirable. Il aurait fallu m’endetter sur plusieurs générations alors je n’ai pas levé la main !
Autre moment fort : la possibilité de croiser et de parler avec des pilotes légendaires, un espace ‘dédicaces’ était même disponible. Si les noms de Bruno Saby, Jean-Claude Andruet raisonnent à vos oreilles, et bien là je les ai approchés, et j’ai même pu échanger quelques mots, encore un moment de passion partagée. Deux jours aux sons des moteurs et du speaker, le soleil était même de la partie, voilà tous les ingrédients pour un week-end réussi !
Un final grandiose
Le Dimanche, en fin d’après-midi, il est déjà l’heure de se dire « au revoir », et la meilleure façon de le faire c’est d’occuper tout l’autodrome pour une parade d’anthologie. Toutes les autos et motos présentes sur l’événement ont rejoint le circuit, une communion mécanique hétéroclite et unie dans la même volonté de remercier l’organisation pour nous avoir encore fait vivre ces merveilleux instants.
Moments sublimés par ma petite 4C, tellement attachante que je ne veux plus la rendre. Cette voiture est pour moi une vraie découverte. Je connaissais cette sportive mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de prendre le volant d’une pistarde.
Croyant être attiré par les autos luxueuses, je me suis rendu compte que la simplicité et la radicalité de l’italienne m’ont complètement séduit. Alfa 4C et Grandes Heures Automobiles, voilà la recette qui ont pu nourrir ma passion, j’en veux encore !