Abarth 124 Spider, pour les anciens, cela va les conduire directement dans les années 60-70. Pour les plus jeunes, Abarth va leur dire quelque chose, surement la 500 mais sans plus. Pour moi, cela sonne comme une promesse au bon moment, cheveux, ou plutôt barbe au vent, au volant d’un petit bolide plutôt agréable à regarder, à entendre et surtout à conduire…
Notre essai de l'Abarth 124 Spider
Look - 90%
Vie à bord - 75%
Technologie - 75%
Finition - 75%
Plaisir de conduite - 83%
Comportement - 90%
Prix - 65%
79%
La Fiat 124 Spider attendait avec impatience sa version bodybuildée, Abarth l’a fait et creuse l’écart avec sa cousine nipponne pour, je vous assure, un plaisir garanti et non dissimulable, barbe et cheveux au vent.
Nous voici donc partis pour deux jours d’essais de cette Abarth 124 Spider à la découverte des magnifiques routes du rallye d’Alsace. On se régale d’avance, la marque au Scorpione nous gratifie à chaque fois d’un parcours spectaculaire.
Pour rappel, Abarth est la marque qui signe les débuts de Cars Passion dans la blogosphère automobile, tout a commencé avec l’Abarth 595 50e anniversaire ; et depuis, l’histoire d’amour entre Abarth et nous ne s’arrête plus, pour notre plus grand plaisir. D’ailleurs, Abarth nous présente par la même occasion la nouvelle version de sa 595 : la Pista, je vous en parle a la fin de ce petit bolide au nom évocateur.
Au même titre que les 500, la 124 de chez Fiat ne déroge pas à la règle : reprise par Abarth pour la diaboliser, et nous aussi par la même occasion, elle est issue de son ancêtre, la 124 version originelle. Nous voici donc, JB Dessort (Le Billet Auto) et moi, en binôme pour cet essai mais avant de vous parler de la voiture, un petit cours d’histoire s’impose…
Abarth, ok, mais ça vient d’où ?
« This not an ordinary man »
Voila comment était qualifié Carlo Abarth. Commençons par le début…
Karl Abarth est né le 15 novembre 1908 en Autriche. Quelques années plus tard, il quitte l’Autriche pour suivre un apprentissage de mécanicien à Milan. Il revient en Autriche pour travailler chez Motor Thun, où un jour il remplace un pilote titulaire et signe la pôle position. Commence alors une carrière de pilote moto. Accident grave, il passe sur des side-car. Accident grave. Il met fin à sa carrière de pilote et repart en Italie définitivement, en prend la nationalité et devient Carlo Abarth. Suite à des déboires dans les différents projets mis en place avec Ferdinand Porsche et son fils, Carlo Abarth créa sa propre entreprise avec son ami et pilote Armando Scagliarini à Turin en 1949. Son signe astrologique devint alors son emblème : le scorpion.
Carlo Abarth et ses équipes commencèrent à préparer des Fiat, quelques Simca ainsi que des Porsche. Il finit par se spécialiser dans la création de pièces pour améliorer les autos, comme les échappements ou encore des pompes à eau et des systèmes de direction. Il commercialisa rapidement des kits de transformation pour améliorer les performances des voitures. Carlo eut la bonne idée de vendre ses kits sous forme de caisse en bois, dans laquelle chaque client retrouve des nouveaux pistons, soupapes, radiateur, carburateur, échappement et autres pièces nécessaires a cette amélioration. Succès immédiat.
1956, Carlo Abarth eut la bonne idée de démontrer les performances de ses kits en s’attaquant aux records de vitesse ou de durée, objectif atteint au volant d’un modèle dessiné par Bertone et modifié par ses soins sur une base de Fiat 600.
Grandit par ses succès, il continua sur sa lancée et en 1960 mais avec Pininfarina sur une version monoplace, et 6 records mondiaux tombèrent.
Entre temps, le développement de la nouvelle Fiat 500 fut une base de travail primordiale pour Abarth. La voiture passa de 500 à 595 cm3. S’en suivirent les 595 Supersport, 695 Supersport, les 695 Assetto Corsa. De cette histoire est née l’histoire d’amour entre Fiat et Abarth.
1965 : 900 victoires sur tous les fronts du sport automobile
1971 : rachat d’Abarth par Fiat, et à partir de ce moment là, Abarth devint le département sport officiel du groupe Fiat
24 octobre 1979 : Carlo Abarth décède des suites de sa maladie à l’âge de 71 ans, sous le signe du scorpion.
Pour conclure, voici une partie d’une citation de Carlo Abarth qui représente parfaitement sa philosophie : « Moteurs, voitures, courses, passion pour l’automobile, passion de la vitesse. C’est la maladie, la belle et folle maladie qui touche l’ensemble de l’humanité, qui nous a rendus fervents admirateurs de ce qui est toujours plus rapide, de ce qui est mécaniquement toujours plus parfait […] »
Surprise, l’Abarth 595 Pista agrandit la famille
Abarth nous fit la surprise de nous présenter la dernière née de la famille 595, la Pista. Il s’agit simplement d’une version étudiée pour le circuit. Elle vient se positionner juste en dessous de la Turismo, puisqu’elle développe 160 chevaux avec un couple de 230 Nm à 3000 tours/min pour une vitesse max’ de 216 Km/h et un 0 à 100 abattu en 7,3 secondes.
Il n’y a pas que les chiffres qui font le coté « piste » de cette version : freins Brembo, suspensions revues, échappement Monza et jantes Formula y contribuent grandement. LA petite option qui change tout est l’écran couleur 7 pouces qui contient les principaux tracés de circuits en mémoire et qui permet d’utiliser la télémétrie Abarth. Cela va permettre aux possesseurs de la Pista d’enregistrer leurs temps au tour et de les améliorer.
En somme, une version ultra-ludique en plus pour venir étoffer la série 595 déjà bien complète.
Et la 124 dans tout ça ?
Afin que vous sachiez parfaitement où vous mettez les pieds, je vais rapidement vous débriefer sur la naissance de cette auto’.
2 novembre 1966, Salon de Turin, Fiat présente le 124 Spider, plus ou moins 1000 kilos selon les versions, boite manuelle et transmission sur les roues arrières, des freins à disques sur les 4 roues, base idéale pour développer des voitures de rallye. Mais Abarth n’appartenait pas encore au groupe Fiat.
1969, Fiat engage quatre 124 Spider préparées par le département course au championnat d’Italie des rallyes et à certaines épreuves du championnat international des Marques, les 124 se font déjà remarquer.1971 : Fiat prend le contrôle d’Abarth
« Prendre l’ordinaire et le rendre extraordinaire »
1972 : la nouvelle Fiat 124 Abarth voit le jour et remporte le championnat d’Europe des rallyes avec un joli score de 11 victoires sur 23 courses.
1973 : championnat du monde, Pologne en aout, victoire d’un certain Jean Todt et d’Achim Warmbold.
1974 et 1975 : seconde place du championnat du monde des rallyes derrière les Lancia Stratos.
1976 : Fiat retire les 124 Abarth du championnat du monde des rallyes.
C’est donc sur cette riche expérience de la compétition qu’Abarth a décidé de faire de ses autos un mélange vous permettant d’être le dimanche sur circuit et le lundi au bureau.
Essai de l’Abarth 124 Spider : le plaisir cheveux au vent
Les avis sont simples, on aime ou on n’aime pas. Je suis dans la première catégorie, j’aime bien cette voiture. Un long capot noir (pour cette version), un joli museau, bien que ses optiques soient un peu proéminentes, de grosses jantes, un arrière-train tout mignon souligné par deux sorties d’échappements de chaque coté (le fameux Record Monza !), et surtout… c’est un cabriolet.
Quoi de mieux qu’un cabriolet pour entamer cette période estivale ? Sentir la douce brise matinale derrière les oreilles accompagnée d’un son rauque et joueur d’une franche accélération en pleine forêt… Allez, il faut que je prenne le volant !
Deux choix, deux livrées, une rouge et une blanche pour cet essai, le rouge étant plus sportif, le blanc étant plus tendre mais plus joli, à mon gout bien sûr.
À l’intérieur de l’Abarth 124 Spider
Petite parenthèse, il faut savoir que cette Abarth 124 Spider utilise la même plateforme que sa cousine nippone, la Mazda MX-5, pour être ensuite modifiée dans les ateliers des sorciers de chez Abarth.
Rapide aperçu de l’intérieur avant de s’installer : une très belle sellerie cuir, de l’alcantara et des surpiqures rouges, plutôt bien fini et agréable à l’œil comme au toucher. Un petit volant avec un gros logo Abarth en son milieu et le point milieu en rouge, un joli compteur avec au centre sur fond rouge le compte tours, et un petit levier de vitesses qui ne demande qu’à être manipulé. On sent bien que, malgré les apparences, le coté sportif est mis en avant.
Beaucoup d’éléments sont issus de sa cousine nippone, mais Abarth a su y apporter sa touche pour la rendre plus chic, et je trouve cela réussi.
Comment on se sent dans l’Abarth 124 Spider?
En passager, la voiture est très rassurante, toute autant que la conduite de notre ami JB. Cela nous permet d’apprécier le paysage merveilleux de la région alsacienne, cheveux et barbe au vent.
On s’installe au volant, changement d’univers, l’assise est très basse, pas pour me déplaire, bien au contraire, le baquet semble avoir un bon maintien, en tous les cas je suis bien installé. Les commandes sont à portée de main, tour de clé, son bien présent, il est temps d’aller rouler.
Hop hop hop, on décapote avant s’il vous plait… et oui, mon mètre 82 se sent un peu oppressé capote fermée et l’habitacle s’assombrit énormément. La capote s’ouvre et se referme aisément depuis le siège conducteur en quelques secondes (merci mes grands bras). Gros avantage pour cette capote, elle ne prend absolument pas de place dans le coffre, car elle se replie derrière les sièges.
Revenons-en à la position, nous sommes bas. Si bas que je peux, portière ouverte, toucher le sol sans effort, je constate par ailleurs que notre position dans la voiture est plus proche des roues arrières que des roues avant, la perception du travail du châssis ne se fera que mieux et surtout, les sensations n’en seront que meilleures.
Donc, tour de clé, le tableau de bord s’illumine, puis l’aiguille de compte-tours s’agite au rythme du râle rauque qui sort de l’échappement Monza. C’est étonnant comme ce son vous donne envie de jouer avec l’accélérateur. Ne résistant pas à cet appel, je donne des petits coups d’accélérateur. Et le deuxième effet kisscool se fait ressentir tout de suite : un sourire à s’en décrocher la mâchoire !
Tour de clé et on y va
Cette voiture est un régal dès les premiers tours de roues, et en plus on se sent observé dans les rues de Strasbourg, et par principe (un peu idiot vous me direz) j’enclenche le mode sport.
Le mode Sport influe sur le comportement de la voiture mais aussi sur la sonorité de l’échappement et qui dit en ville, dit forcement résonance plus accrue, et par chance quelques tunnels. Et bien ça n’a pas loupé, la sonorité de ce moteur 1,4 L MultiAir de 170 chevaux ne déroge pas a la règle : c’est puérilement envoutant.
Durant ces deux jours d’essais, nous avons pu faire un peu d’autoroute, de la route de campagne, de l’urbain, et la voiture n’a jamais rechigner à la tâche ! Pourtant, sur les routes du rallye d’Alsace, on lui en a demandé, dans la limite du raisonnable bien évidemment.
Bon, ça n’est pas très conventionnel de vous le dire de cette façon, mais je me suis senti obligé d’attaquer en pleine forêt, j’étais sur la réserve depuis le début, en me disant « Allez je suis raisonnable, un essai peinard, c’est chouette aussi ». La voiture se comporte vraiment très bien, elle vous met en confiance dès les premiers tours de roues, vous prenez le volant, et c’est directement une incitation à la débauche ! Voilà, et à force de me retenir, j’ai craqué…
Petite route sinueuse, à travers la forêt, on aperçoit les traces fraiches des restes du rallye Vosges-Alsace, on se sent un peu Loeb, et le fait d’y penser me redonne des frissons. Je préviens JB que je vais passer à la vitesse supérieure, il n’a pas eu le temps de me répondre que j’avais déjà pété un rapport et mis le pied dedans. Les virages s’enchainent, se multiplient mais la voiture se comporte de façon saine et rassurante, agréable à manœuvrer et très joueuse grâce aux amortisseurs Bilstein et à son poids proche de la tonne. Tout en gardant l’ESP branché (relativement permissif), nous avons pu malmener la voiture, tenté de la mettre en défaut mais rien n’y a fait. Direction précise, freins résistants (Brembo 4 pistons), équilibre parfait sur la répartition des masses (50/50) et aides à la conduite font de cette voiture une sacrée candidate sur la plus haute marche du podium de sa catégorie.
Sachez que la Abarth 124 Spider est disponible en deux versions : Boite auto et Boite manuelle. Préférez la boite de vitesse manuelle, vous serez gagnant sous tous les angles : vitesse max’ (+ de 230 km/h), accélérations (0 à 100 en 6,8 sec.), reprises, poids et émissions de CO2 (pour les écolos).
Tarifs et consommation de l’Abarth 124 Spider
Les seuls bémols sur cette auto seront la consommation proche des 10 L / 100 km lors de notre essai et… son tarif.
Je m’explique… Souvenez-vous, je vous disais un peu plus haut que cette Abarth 124 Spider était la cousine de la Mazda MX-5, même plateforme et de ce fait même base et quasiment mêmes équipements. La MX-5 se vend avec son moteur atmosphérique 2.0 L 160 ch et toutes options à près de 32 000 €. Notre italienne débute elle à 40 000 €, et même 44 000 € toutes options !
Pourquoi tant d’écart ? Justifiable comment ? La passion sûrement ! Dans tous les cas je ne vois pas autre chose… et je vous le dis, je comprends totalement : Abarth est un univers à part, une folie qui déchaine les passions et surtout un amour inconditionnel du sport auto et de l’esprit qu’incarne Abarth. Et tant qu’il y aura des acheteurs de la marque au Scorpione, Carlo Abarth vivra dans chacune des autos, car ces voitures sont juste géniales !
Bilan de cette Abarth 124 Spider
Ces deux jours furent un régal, mais toutes les bonnes choses ont une fin… et l’heure du bilan approche.
Abarth propose une autre arme fatale que ses habituelles 595 que nous connaissons. Sur l’excellente base de la Mazda MX-5, le sorcier au scorpion redonne vie à un monument de l’histoire de la marque : la 124 Spider. Mélange brillant entre la sportivité et la technologie actuelle, entre le coté chic et le coté pimenté du préparateur, cette Abarth est née pour vous faire sourire et vous apporter du fun dans vos trajets, quels qu’ils soient. 170 chevaux sur les roues arrières, un échappement sonore à souhait, mais soyons sérieux et rationnels, le jeu en vaut-il la chandelle ? Oui !
La Fiat 124 Spider attendait avec impatience sa version body-buildée, Abarth l’a fait et creuse l’écart avec sa cousine nipponne pour, je vous assure, un plaisir garanti et non dissimulable, barbe et cheveux au vent.
On a aimé :
- La renaissance de la 124
- La position de conduite
- L’échappement Monza
- Le châssis joueur
On a moins aimé :
- La consommation
- Le tarif
Notre essai de l'Abarth 124 Spider
Look - 90%
Vie à bord - 75%
Technologie - 75%
Finition - 75%
Plaisir de conduite - 83%
Comportement - 90%
Prix - 65%
79%
La Fiat 124 Spider attendait avec impatience sa version bodybuildée, Abarth l’a fait et creuse l’écart avec sa cousine nipponne pour, je vous assure, un plaisir garanti et non dissimulable, barbe et cheveux au vent.
Un commentaire
J’aimerai essayer ce genre de voiture un jour.