En 1975, Volkswagen marqua l’histoire automobile en présentant l’une des voitures les iconiques de son histoire : la Golf GTI. 43 ans plus tard, les trois lettres légendaires n’ont rien de perdu de leur superbe et le constructeur allemand les a même apposé sur plusieurs de ses modèles.
Les GTI d’aujourd’hui ont-elle toujours ce fragment d’ADN sur-vitaminé ? Nous sommes allés vérifier cela sur le circuit de Nogaro…
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Golf GTI, Polo GTI, Lupo GTI et maintenant Up! GTI, Volkswagen a toujours donné à ses modèles compacts une version décomplexée et axée vers la performance. La balle de golf en guise de pommeau de vitesse, une calandre soulignée de rouge ou encore le fameux motif Clark écossais sur les fauteuils : autant de signes distinctifs de cette lignée mythique qui se retrouvent encore aujourd’hui. Fédérant des milliers de passionnés à travers le monde, le géant de Wolfsburg perpétue la légende au fil des générations, et chaque année lors du festival de Wörthersee.
Cette année, comme baroud d’honneur pour la Golf VII qui tirera fin 2019 sa révérence avant la succession, c’est la toute nouvelle Golf GTI TCR qui a créé le buzz. Disponible fin 2018, la version la plus puissante des Golf à ce jour se verra dotée de 290 ch, d’un différentiel à glissement limité, de liaisons au sol spécifiques et d’un système de freinage revu.
En attendant d’essayer cette version ultime de la compacte, VW nous a invité à (re)découvrir sa gamme actuelle là où rien à part notre niveau de pilotage ne peut nous stopper (même pas les gentils monsieur avec des képis) : le circuit ! Et quoi de mieux qu’un tracé rapide et roulant pour apprécier les qualités dynamiques des GTI d’aujourd’hui ? Le mythique circuit de Nogaro et ses grandes lignes droites nous tendent les bras. C’est parti pour une journée éclair !
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Up! GTI : la petite teigne ?
Ce que j’avais été déçu de cette Up! GTI au moment de sa découverte début 2018… Ne voulant rester sur un échec à son volant, c’était assurément le modèle qui me tardait le plus de retrouver.
Avec son gabarit de lilliputienne et sa préparation esthétique chic et sport juste comme il faut, avant même de pénétrer à bord d’un habitacle relativement soigné, difficile de ne pas tomber sous le charme de cette Up!. Son petit look de première de la classe encanaillée lui va à ravir et les ajouts propres à la GTI sont les bienvenus. Craquante, je kiffe !
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Au volant, le petit trois cylindres 1.0 TSI sied particulièrement à la micro-citadine, avec une sonorité travaillée à l’intérieur assez flatteuse. Pesant moins d’une tonne (995 kg), son comportement est attachant, avec une vigueur détonante jusqu’à 5500 tr./min., mais l’on vient logiquement vite au bout de ses performances sur piste. La faute à une boite mécanique aux rapports trop longs : on se retrouve à rester constamment en 3e, la 2e emmenant le régime moteur au rupteur, la 4e nous privant totalement de couple. Bien trop floue à manipuler en conduite et trop longue quand on cravache la cavalerie, la boite de vitesse est assurément son talon d’Achille.
Dommage qu’elle ne nous transmette pas l’en-train avec laquelle elle s’inscrit en courbe, rien ne se passe dans la direction et la mayonnaise ne prend pas… Cela est d’autant plus décevant car son châssis et ses suspensions sont de qualité, les liaisons au sol ayant été particulièrement soignées par VW pour offrir un comportement sain à la Up!.
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La position de conduite trop haute et le freinage peu endurant n’incitent de toute façon pas à l’attaque pure et dure. La petite de la bande s’apprécie à une allure plus coulée, sans avoir le couteau entre les dents et à chercher à titiller le chrono. Une bonne petite voiture du quotidien avec laquelle on se fera plaisir par petites phases, dans quelques enchaînements sinueux, mais pas pendant des journées entières de road-trip ou de track-days. Logique, me direz-vous.
Décidément, cette Up! est trop lisse pour moi par rapport à une Abarth, et le coup de cœur qu’a eu un certain James May en la découvrant n’opère pas chez moi en conduite sportive… Dommage, je l’attendais (vraiment) au tournant !
À lire : notre essai de la Up! GTI 2018
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Polo GTI : la trouble-fête !
La Polo GTI, elle, je l’avais adorée lors des premiers essais en décembre dernier à Majorque. Compromis parfait, capable de nous accompagner au quotidien mais aussi de nous amuser le week-end, elle a aujourd’hui tout d’une grande et cannibalise presque sa grande sœur, la Golf.
Sur piste, la Polo GTI confirme mes impressions d’il y a quelques mois : elle est volontaire, rigoureuse et efficace. Ses modes de conduite changent considérablement le comportement de plusieurs de ses organes (boite, moteur, direction, suspension et bruit), le mode Sport étant bien évidemment le plus adapté à la philosophie GTI et à la conduite sur circuit.
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Côté moteur, le 2.0 TSI, le même que la Golf avec moins de chevaux (200 vs. 245), est une référence dans le segment en terme de performances et d’agrément. 320 Nm de couple, 237 km/h de vitesse de pointe, 0-100 en 6,7 sec., la Polo n’est pas là pour enfiler des perles et regarder ses petites concurrentes la dépasser… Ce bloc bien connu dans le groupe est assurément l’un des plus agréables du marché à mener : il est plein tout le temps et nous gratifie de relances bien plus onctueuses qu’un TCe ou qu’un THP.
VW a eu l’intelligence de lui greffer un différentiel électronique XDS sur le train avant pour que le couple passe sans broncher et assure à la voiture un comportement homogène et jamais piégeur. Cela n’est pas aussi tranchant et efficace qu’un différentiel de type Torsen, mais la Polo GTI est une sportive relativement facile à mener : son électronique est bienveillante et tout a été pensé pour que l’on se sente en confiance après quelques minutes à son volant.
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Rien à redire sur le comportement de la reine des fourmis, c’est rigoureux (merci l’amortissement piloté), c’est carré, ça donne envie d’aller toujours plus vite et de relancer toujours plus tôt ; on sait que la machine ne nous freinera pas et qu’elle nous aidera à progresser. Une voiture saine et bien née, l’une de mes sportives préférées du moment !
Petite réticence sur le comportement de la DSG après plusieurs tours à la côtoyer. Son fonctionnement frustre par moment, même en mode Sport. Hésitante et trébuchante dans le dynamique, elle ne sait parfois sur quel rapport se caler pour nous faire profiter de la souplesse du TSI et reste perchée dans les tours sans raison. Bien qu’un poil trop petites, les palettes sauvent alors la mise et l’on savoure des passages fluides et une transmission qui nous répond instantanément.
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Heureusement, une boite mécanique sera proposée dans les prochains mois et participera à offrir un peu plus de saveur à la conduite de cette Polo GTI, dont le tableau dynamique frise la perfection dans le segment des sportives dociles et utilisables au quotidien.
À lire : notre essai de la Polo 6 GTI
Golf GTI : la maturité
Impossible de passer une journée avec les trois lettres cultes sans prendre en main celle avec laquelle tout a commencé. Alors oui, la Golf VII n’a plus grand chose à avoir avec la Golf originelle en terme de dimensions et de puissance, mais elle reste le vaisseau amiral de la marque de Wolfsburg.
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Malgré le poids des années (6 ans tout de même), la Golf VII ne vieillit pas vraiment. Telle une icône, son style est avant tout consensuelle et conservateur, mais elle garde une certaine classe et un charisme qui font d’elle un monument du paysage automobile. À l’occasion de son restylage de 2017, la Golf GTI a connu un léger coup de bistouri, une mise à jour technologique et ne propose plus qu’une seule version de 245 ch.
Disponible en 3 ou en 5 portes, en boite robotisée DSG ou en boite manuelle, la Golf GTI incarne une polyvalence décidément bien à la mode dans le segment des sportives de ce format. Équipée de tout ce qu’il faut pour être confortable au quotidien et agréable lors des longs trajets, jamais une Golf GTI n’aura été aussi « vivable ».
Face à une Polo GTi toujours plus grande, toujours plus moderne et qui n’a jamais été aussi proche de la Golf à tous les niveaux, que reste-t-il à la compacte ?
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Comme la Polo, la Golf est schizophrène et change de personnalité au gré du mode de conduite que l’on choisit. La suspension pilotée DCC change considérablement le comportement de la voiture, raide mais pas inconfortable en mode Confort, rigidifiée et donc rigoureuse juste comme il faut en mode Sport.
Le 2.0 TSI de la Golf est encore plus coupleux (370 Nm) et, porté ici à 245 ch, offre un surplus de puissance que l’on apprécie vivement sur un tracé aussi rapide que Nogaro. Même si moins puissant que le THP 270 ch de la 308 GTI ou que le TCe 280 ch de la Mégane RS, sa souplesse et sa disponibilité jusqu’à 5000 tr./min. participent au plaisir de conduire la compacte germanique. Sa sonorité, elle, a été astucieusement travaillée avec un résonateur à l’intérieur qui produit un son convaincant et pas caricatural. On est loin de la ligne en titane d’une Golf R, mais le compromis idéal pour une GTI du quotidien a été trouvé.
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Avec une boite mécanique, on commence même à pouvoir s’amuser à son volant en se jouant du train arrière sans jamais le voir décrocher et nous piéger. La Golf GTI est une excellente école de pilotage et une base véritablement saine pour évoluer sur piste.
Le gain de performance par rapport à la Polo s’en ressent logiquement et l’on passe ainsi encore plus vite au volant de la Golf. Je craignais sur le papier regretter l’absence d’un différentiel (mécanique) à glissement limité de type Torsen, que l’on retrouve par exemple sur la 308 GTI, mais cela ne manque pas vraiment : le XDS (différentiel électronique) fait le job et la motricité est parfaitement gérée. Le châssis est une référence en la matière, la compacte ne rechigne pas à se dandiner dans les chicanes, le train avant encaisse les freinages prononcés sans se planter et la prise de roulis est maitrisée. Un sans-faute !
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La Golf est agile, la Golf est rassurante, bref la Golf est mature ; la valeur sûre est toujours là. On en veut ainsi encore plus en terme de performance, surtout après avoir goûté il y a quelques jours aux 310 ch de la Golf R ou en me remémorant l’excellence d’une Golf GTI Clubsport S taillée pour la piste. Assurément l’un de mes meilleurs souvenirs au volant d’une VW !
Hâte de découvrir la Golf GTI TCR à la fin de l’année, le constructeur m’a mis l’eau à la bouche et le résultat risque d’être particulièrement drôle avec 290 ch et une dotation sportive revue à la hausse…
Golf TCR : la cerise sur le gâteau
Avant de partir, VW nous a réservé une petite surprise cachée sous une bâche : quelques tours de circuit à bord de la Golf TCR du championnat éponyme, avec pour passager le pilote maison Benjamin Leuchter, vainqueur de pas mal de courses et détenteur de plusieurs temps assez exceptionnels sur la boucle Nord du Nurburgring, dont un chrono de 7 min 49 s 21 avec la Golf GTI Clubsport S.
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Le monde de la sportive aseptisée et civilisée loin derrière nous, c’est avec une combinaison et un casque que je prends place à bord d’une vraie voiture de course, avec comme chauffeur un vrai pilote de course. Au-delà de prendre un cours magistral sur les trajectoires à emprunter sur la piste, c’est une leçon sur les freinages et sur la maitrise parfaite de l’auto’ que nous a donné le pilote VW.
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Surtout que sous ses airs de bête de course et son aéro’ de pistarde, la Golf TCR a pour base une Golf R, avec le moteur quatre cylindres TSI d’une Golf R revu pour l’occasion avec un filtre à air monstrueux. 350 ch, 410 Nm de couple, et une boite séquentielle à double embrayage DSG pour abattre le 0-100 en 5,2 secondes et 230 km/h de vitesse de pointe !
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Développée en collaboration avec le département sport de Seat, cette Golf n’est pas homologuée pour la route et a donc bien entendu été spécialement préparée pour une utilisation sur circuit dans le championnat TCR. En conséquence, elle reçoit des roues de 18 pouces, un châssis élargi de 40 centimètres, un aileron arrière en carbone et un bouclier avant spécifique. À bord, un seul siège baquet avec protection de la tête et harnais, arceau de sécurité et réservoir juste derrière vos fesses. La température à bord grimpe rapidement et l’on ressort en sueur mais avec une dose d’adrénaline plutôt cool !
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GTI : des sportives pour tous les jours
Avec cette journée sur circuit, VW nous a permis d’attester des réelles capacités sportives des modèles de sa gamme GTI. Trois lettres qui ont gardé leur noblesse depuis plus de 40 ans, en permettant à des milliers de passionnés de rouler au quotidien avec des voitures capables aussi de faire la différence sur piste.
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En images, gamme Volkswagen GTI 2018 sur le circuit de Nogaro
Un commentaire
Golf GTI est une voiture performance, et aussi chic et sport, design impeccable.
je suis fan de volkswagen surtout la gamme Golf