Quand on s’appelle Polo et qu’on succède à l’un des plus gros succès de la gamme d’un constructeur (voire le plus gros), le défi est risqué. C’est la tâche qui attend la nouvelle génération de Volkswagen Polo : renouveler une icône vendue à plus de 14 millions depuis 1975. Plus grande, plus habitable, plus technologique et plus moderne, nous sommes allés découvrir la sixième génération de Polo.
Best-seller en France (28 % des ventes du constructeur) et deuxième modèle Volkswagen le plus vendu en Europe, la Polo est une véritable légende depuis plus de 40 ans. La fourmi, comme elle se faisait appeler à son lancement, a mué et grossi de génération en génération pour finalement dépasser la taille de la Golf originelle. 2017, même si la Polo continue à se vendre comme des petits pains, Wolfsburg dégaine le sixième épisode d’une saga à succès.
Essai vidéo – Volkswagen Polo 6
Essai complet – Volkswagen Polo 6
Avis – Volkswagen Polo VI (2017)
Look - 80%
Vie à bord - 90%
Technologie - 90%
Comportement - 85%
Plaisir de conduite - 60%
Prix et équipements - 75%
80%
Note
Plus mature, plus technologique, plus accueillante et plus polyvalente, cette sixième génération de Volkswagen Polo surclasse la concurrence et continue la saga commencée il y a plus de 40 ans.
Design : le changement, c’est presque maintenant
Toucher à un succès, c’est toujours un sujet épineux. Casser les codes et risquer de chambouler ses fidèles clients ? Ou innover en douceur pour ne pas choquer son public ?
À ce petit jeu, Volkswagen a une fois de plus été relativement sage en ne dénaturant pas la mine de sa citadine. Là où les fidèles clients de la marque verront en elle une évolution logique de la cinquième génération, les autres sauront au premier coup d’œil de quelle voiture il s’agit… La Polo transpire des gênes stylistiques de VW : ligne consensuelle, signature lumineuse commune et très proche de ce qui se fait sur la Golf (surtout à l’avant), peu de rondeurs et des lignes taillées au couteau. La Polo n’a jamais été aussi proche de sa grande sœur, la Golf, et il en deviendrait presque difficile de les différencier dans le rétro avec cette sixième génération.
Le visage de la citadine trahit son lien de parenté avec la compacte phare, alors que la partie arrière, bien qu’un poil trop dépouillée et vide à mon sens, rappelle la précédente génération de Polo (notamment le dessin des feux, très proche). Notre version Carat, équipée de ses jolies jantes de 17 pouces et de ses feux LED, était d’ailleurs très sympa, un sentiment renforcé par cette originale peinture orange, dont le choix restera sûrement anecdotique face aux sempiternelles blanc/gris/noir.
Plus longue de 8 cm, plus large de 7 cm et un poil moins haute que sa prédécesseure, la citadine suit la tendance du marché et se rapproche de plus en plus du segment des compactes. Elle repose sur la même base MQBA0 que sa cousine hispanique, la Seat Ibiza (essayée ici), et partage ainsi avec elle ses dimensions et un look globalement semblable.
Pas révolutionnaire mais rafraichie, la Polo cru 2017 plaira au plus grand nombre avec un design rassurant. Le constructeur a toutefois innové par petite touches et même encanaillé un brin la citadine BCBG. Avec un panel de couleurs allant des classiques gris, blanc et noir à des rouge, bleu et orange plus funs, un éventail de jantes toujours plus large et des kits de personnalisation, la Polo s’adapte à la demande en proposant différentes configurations, tantôt chics, tantôt sportives. Le futur pack R-Line lui ira ainsi parfaitement et donnera un peu plus de muscle à une voiture encore un poil trop ennuyeuse à mon goût si on opte par pour un haut-de-gamme.
Une évolution dans la continuité, mais une belle évolution… VW n’ose pas avec la Polo comme cela a pu être le cas avec l’Arteon dernièrement et le T-Roc très prochainement. Un choix qui se comprend dès lors qu’on met en relief l’importance de la citadine au sein de la gamme du constructeur ; l’équipe de design s’est attelée à renouveler une icône pour la rendre de nouveau attrayante, sans pour autant la transfigurer pour qu’on puisse continuer à la reconnaitre. Pari réussi.
À bord : au-dessus du lot
Là où le style extérieur garde une certaine logique avec ce que l’on pouvait avoir sur la cinquième génération, cette sixième mouture de Polo marque par le bond technologique qu’elle propose.
Pas de surprise concernant la qualité de fabrication et de finition. On est à bord d’une VW et ça se ressent : le plastique moussé recouvre la planche de bord et les assemblages sont chirurgicaux, comme d’hab’ en fait. Les contreforts de porte sont toutefois recouverts d’un plastique dur assez « cheap », mais sûrement issu du recyclage ou autre tendance à la mode expliquant ce choix assez étrange quand on voit le soin apporté partout ailleurs. Là où la Polo innove, c’est sur la présentation en tant quel telle, une présentation gouvernée par les choix technologiques effectués par VW pour sa citadine. La fourmi de 2017 jette un pavé dans la mare de ses concurrentes et dépoussière son habitacle vieillissant en proposant quelque chose de plus frais et de beaucoup plus… geek.
Couleurs, ô couleurs ! Il est désormais possible de mettre de la couleur sur la console centrale de sa Polo, et ça, mine de rien, c’est une petite révolution. Par le biais de packs de personnalisation, on peut aussi changer le gris tristounet de la console centrale en orange, bleu ou rouge, le tout souligné par les LED de l’éclairage d’ambiance qui soulignent l’habitacle et donnent une ambiance un peu plus fun à la citadine autrefois un peu… chiante.
Geek, cette Polo l’est donc assurément. Elle laisse ses petites copines sur le carreau en proposant ce qui se fait de mieux en la matière, puisque VW est allé chercher dans la Golf le meilleur de la technologie embarquée. Que ce soit les vieillissantes Peugeot 208 et Renault Clio ou la toute nouvelle Fiesta ST, aucune ne fait jeu égal avec l’arsenal 2.0 de la Polo : Virtual Cockpit nouvelle génération (dispo en 2018, unique sur le segment), écran tactile d’excellente définition de 8 pouces avec CarPlay et systèmes connectés, chargeur par induction, plusieurs ports USB, HiFi Beats et multiples aides à la conduite, c’est un sans-fautes. Le plus beau dans tout ça, c’est que Volkswagen propose ces équipements de série sur les finitions hautes, et lorsqu’ils sont en option, à des prix plutôt restreints (ex : Virtual Cockpit à 400 €).
Sur la question de la vie à bord, les cm pris à l’extérieur se ressentent logiquement au niveau des places arrières. L’habitabilité fait un bon en avant et les cinq places peuvent accueillir sans soucis cinq adultes, alors que la banquette rabattable permet quant à elle une modularité appréciable. Le coffre profite lui aussi des centimètres en plus : plus accessible, à condition de ne pas prendre la sono Beats et son gros caisson de basse, il est également plus logeable et gagne ainsi 71 L par rapport à la précédente (soit 351 L).
Sur la route : tout d’une grande
La Polo a toujours été reconnue pour sa polyvalence et son aisance sur tous les types de trajet. Que ce soit pour aller chercher sa baguette en ville et se faufiler dans le trafic, emmener du monde en vacances et faire de longs trajets, ou juste se balader sur de jolies routes, elle a toujours su être dans les meilleures du segment et n’est pas prête de lâcher son titre…
Être au volant d’une Polo, c’était déjà le sentiment de mettre un pied dans la référence qu’est la Golf. Un sentiment qui se confirme avec cette version 2018, grâce à une position de conduite parfaite et un comportement routier qui gomment les frontières entre la citadine et la compacte.
Elle repose sur la nouvelle plate-forme modulaire MQBA0 et reprend tout le bien que j’avais déjà pu trouver à la Seat Ibiza sur la route. L’allemande brille par sa polyvalence et passe ainsi aisément du sinueux au roulant, avec un travail remarquable porté aux liaisons au sol. Même chaussée en 17 pouces, le confort reste de mise quelque soit les situations, sans pour autant nuire au dynamisme avec une prise de roulis maitrisé et un comportement sain même en cherchant à titiller ses limites.
VW n’a pas doté la Polo d’un vrai amortissement piloté (DCC), mais offre toutefois en option le choix entre différents modes de conduite actifs : Eco, Normal, Sport. Chacun de ces modes va agir sur la réponse de la pédale d’accélérateur, le comportement de la boite DSG si équipée, le feeling de direction et la dureté des suspensions (système de valve). Cela permet à la Polo d’être à l’aise partout et d’être ainsi un véritable couteau-suisse si motorisée comme il se doit.
Nous avons pu essayer le 1.0 TSI de 95 chevaux, qui représentera plus de 70 % des ventes. Ce nouveau trois cylindres a la lourde tâche de remplacer le reconnu 1.2 TSI (quatre cylindres), en proposant des performances comparables tout en réduisant sur le papier émissions de CO2 et consommations. Armé de 95 chevaux, le TSI suffira dans la grande majorité des cas avec des performances honorables pour un petit bloc essence, le tout associé à une boite de vitesse manuelle au guidage sans faille et aux cinq rapports parfaitement étagés, ou à l’excellente boite automatique DSG. Sur autoroute, calé à 130 km/h à 3000 tr./min. et ne répondant plus qu’au régulateur de vitesse adaptatif, la Polo affiche ses qualités routières avec une tenue de cap exemplaire et une insonorisation soignée.
Le TSI manquera toutefois de couple et deviendra même presque anémique dès lors qu’on cherchera à le cravacher un peu ou à relancer pour doubler rapidement. Comportement caractéristique des petites cylindrées suralimentées, il faudra aller chercher les chevaux dans une plage d’utilisation trop réduite, jouer éperdument avec les vitesses, et hériter en prime du râle désagréable du trois cylindres au-delà de 4000 tr./min. À cela s’ajoute une consommation moyenne relevée autour des 7,0 L/100 km sans avoir le pied forcément lourd, un score un poil trop élevé pour être acceptable à ce niveau de puissance-là.
La déclinaison de 115 chevaux de ce même bloc, associé à la boite manuelle à 6 rapports ou à la boite DSG, conviendra à mon sens mieux à la Polo. Le surplus de puissance, et le gain en souplesse qu’il apportera, servira bien mieux les ambitions extra-urbaines et la polyvalence de la voiture, tout en lui permettant de conserver des scores de consommation relativement contenus. Au delà de l’excitante Polo GTI (2.0 TSI 200 ch), j’ai également hâte de pouvoir essayer le nouveau moteur TSI 1.5 EVO de 150 ch, offrant une inédite désactivation des cylindres (2/4) pour moins consommer ou offrir des performances à la frontière de la sportivité. Un parfait compagnon pour le quotidien en somme.
Porte-feuille : du mieux !
Concernant les tarifs, je dois dire que je craignais un peu la douche froide. Plus grande et mieux équipée, il y avait de quoi s’inquiéter un peu connaissant la montée en gamme des dernières productions de Volkswagen. Et bah pas tant que ça…
Le constructeur a fait un choix assez original mais largement compréhensible : augmenter le prix des version d’entrée de gamme (200 euros en moyenne) et baisser les hauts-de-gamme, tout en augmentant la dotation de série (le freinage automatique d’urgence ou le bluetooth sont de série dès l’entrée de gamme). La montée en puissance du moteur important finalement assez peu aux acheteurs de ce type de voitures, VW souhaite que les futurs clients de la Polo puissent s’offrir des voitures mieux équipées et dotées des derniers raffinements technologiques (c’est aussi sur ça que la marge se fait, ne se voilons pas la face…). Les options sont ainsi relativement peu chères par rapport à ce que l’on peut trouver ailleurs, et le haut-de-gamme s’affiche maintenant à des prix réduits d’environ 2000 € par rapport à la précédente génération. VW a fait un effort tarifaire, et ça il fallait le souligner…
Bilan : que reste-il à la Golf ?
J’aurais aimé dire un peu plus de mal de cette Polo vous savez, mais c’est assez dur en fait… Je commence à comprendre les chiffres de vente ahurissants de cette voiture et le fait qu’elle continue son petit bonhomme de chemin depuis plus de 40 ans. Au même titre que la Golf, la Polo a su se présenter comme une pionnière de son segment, tout en évoluant et même en surclassant ses concurrentes avec des innovations au fil des années. Volkswagen remet le couvert avec cette sixième génération : dans la lignée stylistique du constructeur, plus mature, plus technologique, plus accueillante et plus polyvalente. Un carton plein qui lui assure le titre de voiture de l’année 2018 (on prend les paris ?) et un succès certain, au risque de faire de l’ombre à l’iconique Golf jusqu’à son renouvellement. Gut gemacht Volkswagen!
Polo VI Carat (2017) en chiffres
- Moteur : 1.0 TSI 95 chevaux à 5500 tr./min. (3 cylindres)
- Couple : 175 Nm à 2000 tr./min.
- 0 à 100 km/h : 10,8 secondes
- Vitesse max. : 187 km/h
- Consommation mesurée : env. 7,0 L/100 km
- Dimensions L/l/h : 4,05 m / 1,75 m / 1,46 m
- Poids : 1035 kg.
- Coffre : 351 L > 1125 L.
- Prix de la version essayée : 21 500 €
J’ai aimé
- Look modernisé et personnalisable
- Technologie embarquée
- Habitabilité
- Polyvalence
- Gamme de moteurs complète
- Dotation en équipements de série
J’ai moins aimé
- Manque de couple du TSI 95
- Consommations élevées (TSI 95)
- Pas de version hybride-rechargeable (GTE) au programme
4 commentaires
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Proprietaire depuis quelques semaines d’une polo 6 confortline 1.0 tsi 95, il s’agit d’une voiture tres plaisante a conduire.
Tiens tres bien la route, confort sonore également, le dessin de la planche de bord avec ses couleurs et vraiment top, de plus elle est vraiment bien equipée au niveau technologique, Cette polo est aussi plus spacieuse.
Je regrette le manque de reactivité du moteur, j’avais avant un 1,6 tdi 90 sur une polo 5 qui me paraissait plus nerveux! Peut etre le passage d’un 4 au 3 cylindres.
cela dit les materiaux perdent en qualité, surtout par rapport au plastique, plastique moins beau visuellement, les portieres arrieres sont maintenant depourvu totalement de tissus, les joints de portieres ont tendances a retenir un peu l’eau. Il y a peut être eu des economies sur ces points, mais il y a plus de points positifs que negatifs! Le confort est bien présent et la technologie et maintenant trés présente, la polo est vraiment plus fraiche, plus jeune!
J’ai une polo carat 95 depuis le 20 juin 2018 et j’ai quelque critiques
Les 4 poignées au plafond intérieur ont disparues, pourtant très pratique pour les passagers dans les virages.
Sous le pare choc arrière un trou de 37cm x 8cm qui n’a pas de cache et qui existe sur la polo 5 même avec un attelage.
Merci pour votre retour. Comme quoi, aucune marque n’est exempt de défauts de qualité… Votre concessionnaire doit toutefois pouvoir ajuster ces quelques petites imperfections.