Le Renault Rafale est bien né, issu de la même plateforme que la ‘petite’ Austral et que l’Espace, il propose un concept de SUV coupé encore inédit chez les constructeurs français. Nous avions déjà eu l’opportunité de l’essayer dans sa version 200ch, avec une hybridation thermique/électrique. Soyons honnêtes nous étions restés sur notre faim en termes de performances. Alors avec 300ch, cette version pourra-t-elle satisfaire les besoins des amateurs de sensations ? Voici quelques éléments de réponse.
L’essai du Renault Rafale 300 ch en vidéo :
Fiche technique de la Renault Rafale E-Tech 300ch 4×4 Atelier Alpine :
- Dimensions : long 4,71m larg 1,86m 1,61m
- Poids : 2013kg
- Coffre : 539 litres
- Motorisation : hybride PHEV 300ch
- Batterie : 22 kWh 400v
- Recharge : 7,4 kW
- Autonomie : totale 1000 km / 100% sélect (EV) 105 km
Esthétique connue, quelques touches premium en plus.
La déclinaison 300ch est proposée en deux finitions, toutes les deux évoquant Alpine, la nouvelle division sportive de la marque au losange. Si la version ‘Esprit Alpine’ propose quelques touches esthétiques, la version ‘Atelier Alpine’ va beaucoup plus loin. Mais parlons d’abord des points communs aux deux versions. Esthétiquement la calandre bénéficie d’un traitement particulier, avec une recherche au niveau des couleurs et matériaux, ainsi le noir brillant des motifs en losange seront contrastés par un discret fond bleu. Le rendu est superbe, à condition de s’y attarder quelques instants. Les roues ont leur design propres, et en version la plus haute ‘Atelier Alpine’, elles passeront en 21 pouces, asseyant encore un peu plus la voiture sur la route. Les feux Matrix Led seront une option pour la version ‘Esprit Alpine’ et de série sur sa grande soeur. A l’intérieur l’ambiance est améliorée par la sellerie spécifique, en alcantara et en tissu perforé, laissant apparaitre ici aussi un fond bleu. La petite touche surprenante est sur la planche de bord (côté passager), avec un plaquage… en ardoise ! Petite prouesse technique pour rappeler l’univers minéral des Alpes. L’habitabilité reste identique, et l’impression d’espace est très net, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, les cotes sont d’ailleurs quasiment identiques à l’Espace.
Débauche technologique, Alpine Cars s’en est mêlé
Pour arriver à trouver un total de 300ch passant à la route, il faudra procéder à un petit jeu de piste. Tout d’abord la partie purement thermique, un moteur essence 3 cylindres d’1,2 litres de cylindrée. Grâce à l’adjonction d’un nouveau turbo, il développe 150ch. Certes si on considère le rapport entre la taille de la voiture et celle du moteur on peut basiquement être effrayé. Il faut prendre en compte toutes les aides électriques qui vont soulager ce petit bloc. Tout d’abord, à l’avant sous le capot, un premier moteur électrique de 34ch aura comme mission d’aider à la gestion complexe de la boîte (à crabots, techno issue de de la F1) et au différentes phases de démarrage. Sur le train avant ce sera un deuxième moteur de 70ch, sur le train arrière un troisième de 136ch. Au milieu de la voiture, sous le plancher, trône une batterie de 22kWh, technologie 400v. La promesse en tout électrique est de plus de 100km, ce qui permet d’envisager les trajets quotidiens en ville et sur route (jusqu’à 135km/h). Cette autonomie élargie permet de ne pas trop aller à la station service, à condition de disposer d’un chargeur domestique. La charge n’acceptera pas plus de 7,4kW, suffisant à la maison mais oublions les recharges sur les longs trajets, il faudra 2h10 pour passer de 0 à 80%. Stop je vous arrête ! Oui moi aussi j’ai crié au scandale mais à tort, je m’explique : la gestion charge et régénération est particulièrement efficace, et ce qui apparait au tableau de bord ne sera jamais le niveau de batterie mais l’autonomie restante, c’est un petit détail qui change tout. Pour faire simple (ou essayer) Renault se garde toujours une petite réserve de batterie cachée, et garantit qu’à autonomie 0 en EV, la voiture ne dépassera pas les 6 litres de consommation sur la totalité de l’autonomie de plus de 1000km. Cela méritera un test grandeur nature…
Entre la puissance et la route, le savoir faire Alpine Cars
Il suffit d’afficher les schémas d’utilisation des ressources thermiques et électriques pour constater la complexité des traitements opérés sur ce Renault Rafale. Parfois en traction, parfois en propulsion, parfois en 4×4, parfois en roue libre, parfois en régénération, l’électronique veille, et au final distribue les rôles de chaque moteur. Seul bémol, lorsque le petit trois cylindre s’ébroue, le bruit est assez présent voire désagréable, tout comme les vibrations induites. Le petit morceau de bravoure reste le châssis, et les réglages effectués par Alpine. Tout d’abord les roues arrières directrices avec un angle de 5%, un pur bonheur quand il s’agit d’enrouler des suites de petits virages, la Renault semble pivoter sur un axe central. Les suspensions mériteraient un chapitre entier mais je vais vous l’épargner. Elles sont adaptatives et pilotées, les modes de conduites ‘multi sense’ ayant étés revus, la position confort offre un vrai… confort ! De la souplesse sans aller jusqu’au trop mou, mais attention pour attaquer un peu, il faudra utiliser le mode sport. Le châssis est durci et le rafale ne s’écrase quasiment pas dans les appuis. Lors des relances en sortie de virage le train avant aura une petite tendance à manquer un peu de grip, mais heureusement le train arrière compense et enroule. Attention à la consommation lors des phases de conduites dynamiques, la jauge électrique descend vite, mais heureusement grâce au freinage regénératif (adaptable via palettes), on récupérera de précieux kW en descente. Dernière touche haut de gamme, une caméra lit la route en permanence et en avance. Elle adapte la dureté des suspension avec une vision a plus de 20m devant. Une plaque d’égout, un nid de poule ou un dos d’âne mal signalés seront ainsi absorbés sans secouer les occupants, bluffant.
Véritable bonne affaire, si on passe le pas
Proposé à partir de 54 500€ en version ‘Esprit Alpine’ et 59 000€ en version ‘Atelier Alpine’, c’est vers cette version supérieure qu’il faudra sans aucun doute se diriger. En effet avec un écart de 4500€ la dotation est extrêmement riche. La technologie développée est bien réelle, ce n’est pas une astuce marketing. Comparée à la concurrence, allemande (BMW X3, Mercedes GLC) ou française (DS7), ce Rafale Atelier Alpine a une très belle carte à jouer en se positionnant à minimum 10 000€ de moins. Pour ceux qui souhaiteraient quand même dépenser plus, il faut aussi voir que les puissances, les conso, l’habitabilité penche aussi côté Renault. Si en plus je vous dis que la voiture est fabriquée en France, j’espère qu’un sursaut patriotique vous fera pousser la porte d’une concession, car elle en vaut vraiment le coup cette belle tricolore, cocorico!
Tarifs Renault Rafale E-Tech 300ch 4×4 Atelier Alpine :
A partir de 59 000 €
Options :
- Toit panoramique SolarBay : 1500€
- Affichage tête haute : 800€
- Audio Harman Kardon : 1000€
- Cable de recharge : 300€
- Peintures métallisées : 0€ (rouge flamme) à 2200€ (bi ton)
J’ai aimé :
- Châssis remarquable
- Ensemble motorisation efficiente
- Equipement haut de gamme
J’ai moins aimé :
- Options mesquines (affichage tête haute et câble de recharge)
- Moteur thermique bruyant et vibrant