Nager à contre-courant, voilà un exercice difficile ! A l’heure où toutes les lumières sont orientées sur les véhicules hybrides, un constructeur français propose toujours dans sa gamme un diesel. Certes la nouvelle Peugeot 308 est proposée au catalogue en version électrifiée, mais à l’heure du choix, il serait bon de ne pas oublier les motorisations qui ont fait les beaux jours des ventes automobiles. La version Blue HDI 130 sera-t-elle un best-seller ?
La 308 BlueHDI 130 Allure Pack en quelques chiffres :
- Dimensions : Long 4,25m Larg 1,8m Haut 1,46m
- Poids : 1180 kg
- Moteur : 1,5L Diesel Turbo, 130cv
- Coffre : 350 L à 1250 L
- Conso mixte constatée : 6 Litres / 100 Km
- Tarif : à partir de 29000€ – CO2 92g pas de malus
L’essai en vidéo c’est ici :
Le diesel n’est pas encore mort
C’est un choix pragmatique qui m’a orienté vers cette version. Les voitures hybrides vendent du rêve sur le papier, mais la réalité est parfois un peu moins belle. Tout d’abord parce que les économies de carburants sont toutes relatives, bien souvent une fois les batteries à plat, la consommation d’essence (sans plomb) est largement supérieure à celle d’un diesel. Ensuite le surcoût à l’achat reste long à amortir. Quand on regarde la gamme de la nouvelle 308, on constate un écart de 6000 euros avec l’hybride, de quoi étudier sérieusement la question sans céder aux sirènes de la tendance (et du marketing) actuelles. Le BlueHDI 130 est donc un excellent choix, qui associe le meilleur de la technologie mazout, fruit de plusieurs dizaines d’années de développement. Pour les plus ‘verts’, il sera bon de noter que les émissions de Co2 sont moindres sur cette version, avec 114g contre 125g. Reste la question des émissions de particules fines, mais avec les filtres à particules, il n’y en a quasiment plus.
La finition Allure, un milieu de gamme premium
Afin de demeurer dans un choix ‘raisonnable’, c’est la finition Allure qui s’est imposée. Située en milieu de gamme, elle constituera à coup sûr un choix très prisé lors de la signature du bon de commande. Esthétiquement le regard sera moins aiguisé que sur une version GT, en effet les feux seront à simple LED, et non Matrix-Led. A l’arrière la signature sera également différente, avec des traits lumineux horizontaux, moins dynamiques. A l’intérieur, c’est derrière le volant que la différence sera marquée, ici pas de compteurs en 3D, mais l’ensemble reste digital et paramétrable. Grace au méplat en haut du volant, la lecture sera bonne et les affichages sont clairs, l’utilisateur pouvant personnaliser les informations affichées. Au centre, sous l’écran tactile de 10 pouces, des boutons programmables permettent de définir les fonctions qui leurs seront affectées. Baptisé le i-Toggle, ces nouvelles touches s’avèrent très pratiques à l’usage, de bonnes dimensions, elles évitent de quitter la route des yeux pour activer telle ou telle fonction. La partie infos-divertissements bénéficie d’une interface fluide et logique, les fonctions proposées restent basiques.
Ambiance cosy
En ouvrant la portière c’est le design des sièges qui m’a d’abord sauté aux yeux, il faut un petit temps pour en comprendre tous les détails. Le design est très soigné, un vrai plus dans cet intérieur à l’ambiance très cosy. En finition Allure, du tissu habille l’habitacle, cela accentue l’effet de bien être perçu. Une fois assis, la première impression se confirme, les fauteuils sont bien confortables, et la qualité ressentie est en nette hausse par rapport au modèle précédent. Certes quelques plastiques durs sont présents dans les parties les moins visibles, mais l’ensemble du mobilier respire la bonne qualité. L’ergonomie générale est bien pensée et permet d’appréhender la conduite rapidement. L’espace à bord est généreux sans être énorme, quatre adultes seront bien installés, y compris à l’arrière. Une fois en route, l’insonorisation est bonne malgré le bruit du moteur diesel qui reste un peu présent. Une mention spéciale pour la commande de climatisation qui permet une diffusion douce, sans courant glacé désagréable. Peugeot a vraiment progressé sur le traitement intérieur, et le résultat est bien visible, à la hauteur des propositions concurrentes notamment.
Une 308 plus statutaire
La lionne affirme son caractère tout en restant discrète, ses volumes en font une voiture familiale plus que sportive. La longueur du capot et l’inclinaison du pare-brise marquent la différence avec l’ancienne génération, l’habitacle s’en trouve un peu plus reculé. La face avant est massive, tout comme les flancs qui semblent avoir des élargisseurs d’ailes. La 308 est bien posée sur la route, ses jantes aluminium de 17 pouces diamantées finissent bien l’ensemble. A l’arrière il y a eu un gros travail, les feux sont intégrés dans un bandeau noir qui traverse la voiture, des nervures aérodynamiques renforcent la personnalité. Il m’est venu un constat assez rare, quand on fait le tour de l’auto, chaque angle a été travaillé. Alors certains la trouveront belle, d’autre moins, cela reste subjectif. Dans tous les cas, le travail sur le design extérieur est indéniable, rien n’a été négligé ni fait au hasard, Peugeot a donné le meilleur pour dépasser les standards de la catégorie, surtout allemands.
Sensations de conduites moyennes
A son volant la 308 BlueHdi distille un plaisir de conduite limité pour un amateur de pilotage. Certes la direction (et le petit volant) est précise et la voiture se positionne bien, mais les suspensions trop typées confort empêchent de s’amuser vraiment sur les enchainements de virages. Alors oui bien-sûr elle n’est pas faite pour ça, mais de temps à autres on peut avoir envie de se dégourdir un peu les roues. En fait le plaisir ne se situe pas forcément là où on le cherche, si les sensations de conduite sont discrètes, la vie à bord est très agréable. Les systèmes prédictifs permettent de rouler en toute sérénité, la voiture surveille tous les angles morts et prévient même quand il y a un ralentissement devant, voire un cycliste. Ce sera plutôt un espace de zénitude qui accompagnera les voyages aux longs courts, le moteur de 1,5L et de 130cv sera tout à fait suffisant pour quelques reprises dynamiques, et son appétit frugal (environ 6L au 100km) permettra de ne pas trop fréquenter les stations-services.
Un choix à ne pas négliger
La nouvelle 308 est belle et confortable, mais à l’heure du choix il faudra bien étudier l’offre. Pour de la ville et quelques grands déplacements dans l’année, l’hybride peut constituer un choix intéressant et surtout dans l’air du temps. Mais je le répète encore, le diesel n’est pas mort ! bien au contraire, ce BlueHDI 130 reste un moteur de haute technologie qui sera rentable bien plus rapidement que les versions électrifiées. La récente flambée du prix du carburant positionne toujours le gasoil en dessous du sans plomb, et après de multiples essais d’hybride nous constatons toujours des consommations élevées en conduite normale. Avec son prix d’entrée à 28200 Euros, en finition Allure, cette version constituera sans doute un choix pragmatique pour prendre le volant de cette 308, et de son offre complète sur le segment. On tient là un futur best-seller, Peugeot pose encore les jalons du premium Français.
J’ai aimé
- Esthétique dynamique et statutaire
- Ambiance intérieure cosy
- Confort et équipement
J’ai moins aimé
- Manque de dynamisme ressenti
- Quelques détails de finition