La MINI, c’est une légende. Et quand on touche à une légende, il faut y aller par petites touches. Voilà comment pourrait s’arrêter cet essai, tant les nouveautés de cette MINI phase 2 sont subtiles… Mais voilà, puisqu’on adore cette voiture chez Cars Passion, on a décidé de vous en parler un peu plus. Nous nous sommes ainsi rendus sous le beau soleil de Provence pour découvrir la version 2018 de la MINI.
Il y a des modèles comme ça, dont le seul fait de les voir dans le rétro vous donne le sourire. La MINI, c’est un capital-sympathie de folie et une philosophie préservée, et ce malgré le passage sous pavillon germanique. Est-elle toujours digne de se balader sur Picadilly et de prendre une pause à l’heure du Tea Time ? Plus que jamais !
Notes – MINI 2018
Look - 90%
Vie à bord - 85%
Technologie - 80%
Aspects pratiques - 50%
Polyvalence - 70%
Comportement routier - 85%
Plaisir de conduite - 95%
Prix/équipements - 65%
78%
Pas de chamboulement, mais des évolutions bienvenues là où il le fallait : le style se modernise subtilement, la dotation se complète, la personnalisation se renforce, et la partie routière conserve ses prestations de haut-niveau. La MINI n’avait pas nécessairement besoin d’un restylage, mais on ne peut que se réjouir des apports de cette nouvelle version.
À découvrir : essai vidéo à travers la Provence de la MINI 2018
Look : Brexit, what the f*ck?
C’est assurément la raison première de craquer pour une MINI : son look.
Comment ne pas fondre devant ses grands yeux, sa ligne atypique, ses jolies jantes et ses couleurs pétantes ? Alors oui, depuis 2015, la MINI ne l’est plus vraiment (mini) et tutoie désormais les dimensions habituelles du segment, mais elle a gardé une gueule unique et cette possibilité de personnalisation quasi-illimitée.
Pour son cru 2018, qui sonne le moment du restylage de mi-carrière, MINI n’a pas transfiguré son icône… elle l’a maquillée pour effacer quelques timides rides et l’a habillé d’un nouveau dressing à faire pâlir celui de Sa Majesté. Au diable les clichés, le constructeur britannique a osé et on ne peut que s’en féliciter : le célèbre Union Jack est désormais intégré aux feux arrière de la pétillante petite dès lors qu’on bénéficie (de série ou en option) de la superbe signature lumineuse à LED. En plus de proposer un éclairage intelligent (MATRIX LED), cette dernière donne un cachet particulier à la voiture et marque la principale nouveauté stylistique introduite par le restylage. C’est tout, me direz-vous ?
Effectivement, seul un oeil aguerri comme le vôtre pourra différencier une MINI 2018 d’une précédente si elle n’est pas équipée de ces nouveaux feux (de série sur John Cooper Works). Mais puisque nous sommes précis, nous allons vous dresser une petite liste détaillée des changements apparus sur le cru 2018 : le logo MINI est désormais en flat-design (comme l’interface de votre smartphone) et projeté sur le sol lorsqu’on ouvre la porte, on peut désormais choisir des cerclages de feux noirs, trois nouvelles teintes (dont notre Emerald Grey) font leur apparition et de nouveaux modèles de jantes prennent place dans le long catalogue d’options.
Sauf si vous êtes un fan absolu de la Couronne Britannique et ne rêvez plus que de l’Union Jack dans les feux arrière de votre MINI 2015, pas de quoi justifier le changement (à moins que votre LOA n’arrive à son terme). Ce restylage donne toutefois encore plus de fun et de personnalité à une voiture déjà bien-née. Ses nouveaux coloris plairaient assurément à Mr. Bean, et ses offres de personnalisation à coup de stickers, de jantes, de rétroviseurs et de toits permettraient sans soucis à Elizabeth II d’accorder sa MINI à ses chapeaux et tailleurs. Même si des configurations types se retrouveront dans la rue, impossible de ne pas avoir envie de faire une voiture à son image, et je dois avouer être tombé sous le charme de notre très chic John Cooper Works Cab dans sa robe Rebel Green avec ses bandes noires et rouges.
De Chelsea à Waterloo en passant par Camden ou Brompton, il y aura forcément une version de MINI qui ira avec la personnalité d’un quartier ou d’une ville. Et même dans les rues pittoresques de Marseille ou dans la garrigue des Calanques, on ne peut que craquer pour la bouille ravageuse de la petite anglaise (en 3 portes, parce que j’ai toujours du mal avec l’équilibre discutable de la 5 portes)…
À bord : Westminster feat. Bundestag
Pas de chamboulement à bord, l’ambiance générale néo-rétro chic de la MINI est bien évidemment toujours là. De nouveaux coloris et de nouvelles textures de sellerie, dont un magnifique « Chester Malt Brown » digne d’un fauteuil Churchill, viennent égayer l’habitacle de la petite anglaise.
Pas d’évolution à noter sur la présentation générale, qui garde des détails stylistiques géniaux et une pléthore de boutons types aviations du plus bel effet, ainsi qu’un joli niveau de finition qui assoit le statut haut-de-gamme de la MINI depuis 2015. Le rapprochement avec les standards BMW n’a eu ici que du bon, et le charme du cocon britannique traité avec la rigueur germanique permet d’avoir quelque chose d’agréable. Rien à redire, c’est du solide sans être chiant à regarder : melting-pot réussi !
Pour continuer jusqu’au bout dans le délire britannique (et moi j’adore !), on peut même choisir d’avoir un Union Jack qui s’éclaire sur la planche de bord, ou encore un autre cousu sur les appui-têtes des fauteuils. Complètement futile et donc indispensable, ce soin apporté à la personnalisation que l’on retrouve à bord est un point important pour MINI. Le constructeur peut ainsi faire monter l’addition finale, mais aussi et surtout répondre à une clientèle désireuse d’avoir une voiture unique, à l’image de sa bagagerie ou de ses chaussures. La MINI est avant tout une façon d’afficher sa personnalité, un accessoire plus qu’un outil pour beaucoup de ses clients…
On peut ainsi, après l’achat de sa voiture, accéder à un catalogue de custom’, appelé « MINI YOURS », qui permet de réaliser des badges avec les motifs ou mots de son choix. Imprimé en 3D, ces accessoires pourront ensuite être placés sur la planche de bord, sur les seuils de portes, ou à-côté des clignotants, et l’on pourra même choisir le logo/message projeté par terre à l’ouverture des portes. Crazy!
Pas de gain ou de perte d’habitabilité avec cette nouvelle version, les choix stylistiques (porte-à-faux arrière court + portes arrières rikiki en 5 portes) handicapent toujours l’accès, la taille relativement restreinte du coffre (et l’accès compliqué en cab’) ainsi que l’espace général aux places arrières. Rouler en MINI, c’est aussi faire des concessions sur les aspects pratiques (ou partir sur un Clubman)…
High-tech : l’appel du 18 juin [2018 EDIT]
Pingre, MINI ? On ne va pas se le cacher, si on veut une configuration un tantinet sexy et équipée, il faut inévitablement mettre à la main à la poche et fouiller dans l’impressionnant catalogue d’options. Le cru 2018 a été l’occasion d’ajouter de série quelques équipements de confort bienvenus dès le premier niveau de finition, comme par l’exemple l’arrivée d’un grand écran de 6,5 pouces (+ bluetooth !) au centre de la planche de bord à la place du rikiki afficheur deux lignes encore en place.
Ce dernier devient même tactile avec l’arrivée du nouveau système multimédia maison commandable via l’écran, un pad tactile entre les fauteuils ou la commande vocale. L’infotainment fait alors le plein de nouvelles fonctions, avec l’intégration de CarPlay, mais aussi un service MINI Connected sur abonnement qui vous permet de tout demander (ou presque) à un agent aux petits soins (à voir dans notre prochain essai vidéo)… La voiture étant équipée de série d’une puce 4G pour divers usages depuis son smartphone ou à bord : trouver un restaurant/lieu via la conciergerie, allumer les feux à distance, klaxonner pour la retrouver sur un parking, envoyer une destination au GPS, météo, info-trafic en temps réel, etc.
Côté techno’, la Hi-Fi Harman Kardon, l’affichage tête-haute, deux ports USB, ou encore le chargement par induction de son smartphone dans l’accoudoir central complètent une offre d’équipements désormais à la hauteur du standing de la voiture.
D’ailleurs, musique !
En ville : « London Calling » – The Clash
Pas de révolution sous le capot, la MINI conserve les mêmes motorisations, allant de 75 ch à 231 ch (essence et diesel). Les blocs ont toutefois été revus pour adhérer aux normes Euro 6c et optimisent ainsi légèrement leurs consommations, sur le papier.
Sur le papier, oui, parce qu’il faut avouer que nous n’avons pas jouer à faire des scores de consommation en ayant à l’essai la plus fun et la plus sportive de la gamme : la MINI John Cooper Works, équipée du quatre cylindres de 231 ch.
Ce bloc 2.0 L est tonique et coupleux : 0-100 en 6,3 sec., 246 km/h max., 320 Nm de couple. Mais accompagné d’une nouvelle boite automatique à 8 rapports, il en devient docile et utilisable au quotidien. Et c’est sûrement là tout le brio de cette MINI JCW, sa polyvalence…
Même si elle s’est améliorée avec le temps, la MINI n’est toujours pas la plus confortable des compactes chics. En même temps, avec une suspension typée sport (et non adaptative), des pneus taille-basse et une monte en 18 pouces, la JCW n’est pas vraiment optimisée pour les ruelles marseillaises du Cours Julien et ne demande qu’à s’évader sur les routes de Provence.
Et pourtant, elle se débrouille plutôt bien en ville une fois que l’on s’est adapté à la fermeté de son assise et qu’on est passé en mode « normal »… La direction se ramollit sans devenir du chewing-gum et l’on braque plus facilement dans les rues à angle-droit du Panier. Avec le restylage, de nouvelles aides à la conduite font leur apparition : freinage automatique d’urgence avec surveillance des piétons, parking automatisé, ainsi qu’un Start & Stop intelligent se basant sur des capteurs et la caméra frontale (qui n’éteint le moteur que lorsque c’est réellement utile, pas à un STOP par exemple, et ça fonctionne bien !). Cette nouvelle dotation est la bienvenue sur une voiture qui se doit d’évoluer avec aisance en ville.
Les Docks, Le Vieux-Port, La Corniche, le Vallon des Auffes, Le Prado, Les Goudes, cette visite de la cité phocéenne à 30 km/h est un plaisir, mais la cavalerie nous démange et l’échappement de la JCW ne demande qu’à chanter…
Pour plus d’infos sur la conduite de la MINI au quotidien, direction l’essai du Clubman par Flo.
Sur la route : « Undisclosed Desires » – Muse
Après une bonne nuit, je me réveille avec la banane. 23 degrés à 9:00, soleil de plomb, et un GPS qui m’embarque vers les plus belles routes du coin, le paradis n’est pas loin… Les derniers bouchons marseillais autour du Vélodrome passés, la magnifique route de la Gineste puis celle des Crêtes, entre Cassis et La Ciotat, se profilent. 18 secondes plus tard, le toit s’est replié et nous sommes cheveux au vent ; le mode Sport prend alors tout son sens. De grandes courbes roulantes puis du sinueux, de quoi vérifier et attester que la JCW représente toujours ce kart fun et sportif dans la gamme.
Sans être très attachant à mener, le quatre cylindres turbo offre un punch et une disponibilité instantanée qui donnent à la MINI JCW des accélérations et relances assez bluffantes, le tout dans un bruit exceptionnel, travaillé au décibel près pour chatouiller les tympans sans jamais devenir vulgaire. Dans cette version ultime, la petite anglaise se voit dotée d’un échappement spécifique équipé de clapets qui donnent un son rauque et métallique jouissif à l’accélération, ainsi que des vocalises exceptionnelles à la décélération. Véritable jouet, cet artifice pousse à accélérer et décélérer constamment pour entendre la ligne s’exprimer… Futile donc indispensable, une fois de plus !
Dans la route des Crêtes, l’une des plus belles portions de notre beau pays à mon sens, la MINI JCW nous fait une démonstration de son agilité et de sa capacité à enchainer les virages, épingles et enchainements exigeants. La dureté de ses suspensions et les réglages spécifiques de chassis apportent ici un réel gain en terme de rigueur, et la voiture est une arme à chrono’ si l’on conduit proprement.
Le feeling dans la direction est proche de la perfection ; informative et précise à souhait, elle participe grandement au plaisir de mener sportivement cette MINI et au rapprochement avec cette image iconique de petit kart. Le comportement général de l’auto est sain mais pas à mettre entre toutes les mains dès lors qu’on hausse le ton… Toutefois, sans titiller ses limites, la petite anglaise pêchue sera prévenante et pédagogue, un plaisir à mettre entre toutes les mains pour cruiser en cab et pour des balades dynamiques.
Dans le col de l’Espigoulier, véritable institution dans le coin pour tout amoureux du bitume, la MINI JCW deviendrait presque une petite supercar exigeante et demande un peu d’humilité pour être pleinement exploitée. 7 kilomètres d’ascension, une succession de parties roulantes et d’épingles méchantes juste comme il faut, ce col est un parfait terrain de jeu. Après une journée à appréhender le comportement de la voiture, je pensais avoir fait le tour de ses capacités à donner du fun. Et bien pas du tout, figurez-vous…
Le fun brut de décoffrage, voici une facette insoupçonnée de la MINI ! Moi qui la pensais aseptisée et BCBG, la mener avec panache dans le col et toucher du doigt ses limites a changé mon regard sur elle. Exigeante et athlétique, la JCW ne pardonne pas les excès de zèle et l’intervention tardive de l’ESP permet de passer des moments assez exceptionnels à son volant. Les 320 Nm de couple passent difficilement sur le train avant lorsqu’on relance pied au plancher en sortie d’épingle, et le train arrière se met à danser une fois les pneus chauds. L’échappement démoniaque grogne et chaque relance demande un dosage subtil de la pédale d’accélérateur : on se bat avec le volant pour garder le contrôle, la voiture nous résiste et c’est ce qui la rend si fun !
Deux petits bémols à souligner… On en vient rapidement à prendre le contrôle sur une boite de vitesse un brin perdue en conduite sportive grâce aux palettes : en haussant le rythme, la boite auto’ devient hésitante et ne sait plus trop sur quel pied danser. En conduite coulée, cette dernière est toutefois un exemple de réactivité et de fluidité. Le freinage, lui, offre un très bon mordant et une progressivité appréciable pour une voiture polyvalente, mais manque d’endurance pour arrêter la bête à la fin d’un long col monté au taquet et ne supportera pas de trop longues sorties circuit. Rien de dangereux, il faudra juste ne pas lui en demander trop…
Ces deux petits ombres ne viennent en rien obscurcir un bilan sportif de qualité : la MINI John Cooper Works est une voiture schizophrène, une machine aux multiples facettes qui surprend quand on vient à lui en demander encore plus. Lorsqu’on pensait en avoir fait le tour et qu’elle nous plaisait déjà, elle sort de sa poche son ultime carte et devient une précieuse arme pour s’éclater sur route et sur piste. Un coup de cœur, vous l’aurez compris.
Tarifs : « Money » – Pink Floyd
Disponible à partir de 18 600 € (Mini One 75 ch), les tarifs de la nouvelle MINI s’envolent assez rapidement si l’on commence à se faire plaisir au niveau des options et des possibilités de personnalisation. Le catalogue du constructeur britannique est l’un des plus fournis du segment, et l’on se retrouve ainsi à doubler le prix initial de la voiture si on commence à jouer avec le configurateur. Une version cœur de gamme bien équipée (Mini Cooper 136 ch et quelques options) se retrouve ainsi aux alentours de 27 000/29 000 €.
Pour se donner une petite idée, notre Mini John Cooper Works Cabriolet bardée de toutes les options de style et de confort dépasse les 52 000 € (38 900 € sans options) une somme astronomique pour une voiture de cette taille et de cette puissance, il faut l’avouer, mais l’exclusivité a un prix !
La politique tarifaire de la marque n’est en soit pas un problème : la clientèle est prête à investir pour se faire plaisir et avoir une voiture qui lui ressemble.
Bilan : « Let it be » – The Beatles
Telle la Monarchie, la MINI 2018 est dans la continuité de ses ainées. Pas de chamboulement, mais des évolutions bienvenues là où il le fallait : le style se modernise subtilement et habilement, la dotation se complète, la personnalisation se renforce, et la partie routière conserve ses prestations de haut-niveau. La MINI n’avait pas nécessairement besoin d’un restylage, mais on ne peut que se réjouir des apports de cette nouvelle version sans hausse tarifaire substantielle à signaler. Enfin, impossible de ne pas revenir sur l’exceptionnelle déclinaison John Cooper Works, qui s’inscrirait presque comme la digne héritière des MINI du Monte-Carlo.
Well done, MINI!
J’ai aimé
- Look encore plus sexy
- Intérieur soigné
- Dotation technologique
- Polyvalence
- Bruit d’échappement (JCW)
- Performances/fun/plaisir de conduite (JCW)
J’ai moins aimé
- Confort moyen
- Habitabilité et coffre passables
- Prix astronomique pour une belle configuration
- Pas de version hybride pour le moment
MINI 2018 John Cooper Works en chiffres
Moteur : 2.0 4 cylindres 231 ch
0-100 km/h : 6,3 sec.
Vitesse max. : 246 km/h
Couple : 320 Nm
Boite de vitesse : automatique à 8 rapports avec réglages sport
Puissance fiscale : 13 CV
Dimensions, L/l/h : 3,87 m/1,73 m/1,42 m
Prix : 38 900 € sans options
Galerie photo – MINI 2018 à Marseille