Dans la jungle des SUV familiaux, Mazda faisait jusque là un peu office d’outsider avec un CX-5 plus vraiment au goût du jour face à une concurrence de plus en plus fournie. De façon à affronter ses nombreux rivaux et mieux s’inscrire dans la gamme du constructeur, le SUV nippon vient de se mettre à jour à tous les niveaux. A-t-il désormais les armes pour briller et se démarquer dans ce segment si concurrentiel ?
Notre essai vidéo du nouveau Mazda CX-5
Notre essai complet du nouveau Mazda CX-5
Mazda CX-5 2.2 D 175 ch BVA 6 : notre avis
Look - 70%
Vie à bord - 85%
Technologie - 85%
Habitabilité - 70%
Comportement - 50%
Prix / Équipements - 90%
Confort - 80%
76%
Armé d’un look résolument tendance, doté d’équipements au goût du jour, accueillant pour toute la famille, royal pour faire de la route et économiquement compétitif, le Mazda CX-5 est armé pour affronter une concurrence fournie.
Kodo design ? C’est pas mal !
Mazda a entrepris depuis plusieurs années un profond chantier sur son image du marque, et notamment sur l’identité de ses modèles. Auparavant un peu passe-partout et sans réel intérêt stylistique hormis quelques modèles (RX-8 et MX-5 notamment), la gamme du constructeur japonais a connu un renouvellement d’une certaine ampleur, un renouvellement à mon goût extrêmement réussi.
Réussi, le design de ce nouveau CX-5 l’est indubitablement. Inspiré par la philosophie Kodo (le fait que la voiture ait toujours l’air en mouvement) chère aux designers-maison, le CX-5 délaisse son ancien côté de pachyderme pour quelque chose de plus fluide et de plus racé. À grands coups de lignes tendues et de flancs taillés, le SUV en impose littéralement et donne l’impression d’avaler l’asphalte mais aussi de pouvoir s’aventurer hors des sentiers-battus grâce à du plastique noir au-dessus des passages de roues et sur les parties basses de la carrosserie.
Son énorme calandre sculptée (avec son (trop) gros logo) prolongée d’optiques très fines lui confèrent un regard méchant dans la lignée de son petit frère, le CX-3, alors que son profil et sa poupe sont quant à eux plus traditionnels composés de feux discrets et de jolies rondeurs. Ce nouveau dessin tout en robustesse s’inscrit parfaitement dans la logique de gamme de Mazda, avec des éléments stylistiques proches de ce que l’on trouve sur les autres modèles, de la 3 au MX-5. Malgré des proportions plutôt imposantes pour le segment (plus haut, plus long et aussi large qu’un 3008), le « nouveau » CX-5 garde un certain dynamisme et cette cure de jouvence lui a fait le plus grand bien.
Mentions spéciales aux jolies jantes bi-colores de 19 pouces de série sur notre version Sélection, ainsi que de la très originale et réussie teinte Eternal Blue Mica, dont la couleur change en fonction de la lumière. Ça change des SUV gris, blancs ou noirs, et ça fait tourner les têtes !
À bord : dans le haut du panier
Plutôt original à l’extérieur, le CX-5 l’est un poil moins à l’intérieur. Remis au goût du jour à l’occasion de son renouvellement, l’habitacle du SUV nippon peut désormais se vanter d’une très bonne qualité de fabrication et d’assemblage, avec des finitions dans la moyenne-haute du segment aux côtés du Peugeot 3008 ou du VW Tiguan. Mazda plait aux Allemands et ça se comprend : tout est carré, parfaitement ajusté, aucun bruit parasite ne traine et les matériaux sont d’excellente facture… Notre haut-de-gamme se targue de nous proposer un savant mélange de cuir nappa, de bois laqué et de touches d’aluminium du plus bel effet, aucun plastique de mauvaise facture ne vient faire tâche.
Alors oui, cela manque un peu d’originalité et d’innovation (pas d’instrumentation digitale à la place des compteurs) lorsqu’on se met à regarder ailleurs et à songer à l’exceptionnel travail fourni à bord du Peugeot 3008 en terme de présentation, pour ne citer que lui… Ce dernier bénéficie de toute façon d’une avance monumentale sur ce point, mais je dois dire qu’on se sent tout de même bien aux commandes du CX-5 (et en plus on a des commodos de clim’, pas besoin d’aller dans le système à l’interface laborieuse du Lion pour baisser la température).
Ce soin apporté à la présentation générale se retrouve aussi dans l’ergonomie de la planche de bord, où le volant ne comporte que le nombre nécessaire de boutons utiles à la conduite et où l’ensemble des commandes utiles se retrouvent sur l’écran. Ce dernier, bien trop petit compte tenu de la place pourtant disponible sur la console centrale, profite de l’interface simple mais réussie du système MZD Connect, tout en ayant l’intelligence d’être tactile à l’arrêt et commandable via une molette ou la commande vocale en roulant.
Côté habitabilité, le CX-5 est dans la moyenne du segment avec cinq vraies places (même si celle du milieu sera réservée aux plus petits gabarits), un très bon espace aux jambes à l’arrière et un coffre accessible et relativement logeable (506 L, et même 1620 L une fois la banquette rabattue).
Les fauteuils sont confortables, les rangements sont nombreux, l’habitacle jouit d’une bonne visibilité (même si je ne peux que pester contre le ridicule petit toit ouvrant posé un peu à la va-vite, là où il y avait la place pour un beau et grand toit panoramique) et les occupants sont choyés avec un niveau d’équipements assez impressionnant.
Une dotation généreuse et un rapport prix/équipements redoutable
Concernant l’équipement, Mazda est un peu à contre-courant. Là où la plupart de ses concurrents voient leurs catalogues d’options s’allonger à grands coups de packs divers et variés et d’astérisques à en décourager plus d’un, le nippon fait dans la simplicité (ça vous étonne ?) en ne proposant aucune options de confort. Oui oui, vous avez bien lu : hormis la couleur de votre voiture et la teinte du cuir, vous ne pourrez pas greffer tel ou tel équipement en plus du niveau de finition choisi.
Ce parti pris me plait énormément, et le choix du client s’en retrouve alors drastiquement simplifié avec trois niveaux de finition (Élégance, Dynamique, Sélection) qui apportent chacun d’eux une dotation de plus en plus pléthorique de série. Chez Cars Passion, on aime se faire plaisir et voyager en 1e classe, alors on a choisi le must…
Le must pour les passagers d’abord, avec un hayon à ouverture et fermeture électrique (depuis la clé ou un bouton à l’intérieur), quatre fauteuils chauffants, dont les deux de l’avant réglables dans toutes les positions électriquement, notre petit-toit ouvrant (pour ne bronzer que sur 10 cm2), une superbe sellerie en cuir perforé qui sent bon, un système Bose et ses 10 HP fonctionnant du feu de Dieu, ou encore deux ports USB à l’avant et deux ports USB à l’arrière dans l’accoudoir central, histoire d’avoir de la batterie pour tous ses appareils.
Le maestro de la voiture n’est quant à lui pas en reste avec un affichage tête-haute projeté sur le pare-brise d’excellente qualité qui inclut un système de reconnaissance des panneaux, un volant chauffant et une dose assez fournie d’aides à la conduite pour ne plus avoir quasiment rien à faire à ses commandes. Bon, allez, retenons notre souffle, c’est parti pour des abréviations bizarres et leurs traductions :
- SCBS + RCTA : caméra de recul avec aide au freinage intelligent en marche arrière (la voiture repère celles dans vos angles-morts lorsque vous reculez et s’arrête à votre place).
- HBCS + AFLS : gestion automatique des feux de route et feux LED directionnels.
- LAS + DAA : assistant actif de maintien de trajectoire (surveille les lignes au sol et vous remet au centre de la voie si vous déviez sans mettre le clignotant).
- BSM : système de surveillance des angles-morts dans les rétroviseurs et dans l’affichage tête-haute.
- FOW + SBS : avertisseur d’obstacle frontal + freinage automatique intelligent.
- MRCC : régulateur de vitesse adaptatif avec arrêt et redémarrage autonome dans les bouchons (avec boite auto).
Étonnamment, notre SUV fait l’impasse sur la très pratique « Bird View », composée de caméras placées un peu partout et qui aurait permis de caler un peu plus facilement son imposant gabarit dans les petites places. Pas de Bird View et pas de parking automatique, donc (en même temps, je ne m’en sers jamais tellement les conditions pour que cela fonctionne sont drastiques).
Pour 42 500 € (40 600 € + l’option boite automatique à 2000 €), notre CX-5 fait résolument office de référence sur le segment en matière de dotation. La plupart de ses petits copains demandent alors de fouiner dans le catalogue d’options et de se doter de packs dans tous les sens pour lui arriver à la cheville, dépassant alors allègrement les 45/47 000 € d’après ce que j’ai pu voir en jouant avec les configurateurs.
Sur la route : la sérénité comme fil rouge
« Are you gonna go my way? » de Lenny Kravitz dans les oreilles avec le Bose, me voici parti sur nos jolies routes sous une chaleur écrasante en cette fin d’été… Vous savez, c’est le genre de morceau avec lequel on a envie d’arsouiller un peu et d’enchainer les virages sans s’arrêter. À une lettre près, j’aurais pu aller au bout de mon kiff : si j’avais pris une Mx-5 et pas un Cx-5, j’aurais pu, en plus de parfaire mon bronzage, sauter de lacet en lacet. Ayant un bon gros SUV diesel et un toit-ouvrant rikiki, je passe donc au morceau suivant et tombe sur un très zen « With my Own Two Hands » de Ben Harper, parfait pour cruiser tranquillement en s’imaginant avoir des enfants à supporter admirer dans le rétro’.
Bah ouais, avec 1530 kg, un 2,2 L diesel de 175 chevaux, une boite automatique à 6 vitesses, et 4 roues motrices, la vie automobile de père de famille ne doit pas être la plus fun qui soit. Quoiqu’il en soit, le CX-5 est fait pour tailler la route et ne pas trop se poser de question : c’est une machine à voyager d’un confort assez incroyable (et pourtant j’ai essayé quelques voitures pour comparer) qui ne demande qu’à être conduit avec sérénité.
Ressortant d’un road-trip de 3000 km en MX-5 dans les Alpes, j’ai ainsi dû ré-adapter deux parties de mon corps à la conduite d’une voiture familiale… Mon dos, tout d’abord, qui m’a remercié pendant ces quelques jours d’essais grâce une suspension clairement typée confort qui filtrent efficacement toutes les cochonneries sur la route (et ce malgré la monte en 19 pouces), et mes pieds ensuite, le gauche étant au repos grâce à la boite auto et le droit clairement moins sollicité grâce aux aides à la conduite et au flegme du 4 cylindres diesel.
Doté d’une cylindrée originale à l’heure du downsizing (un 2,2 L), notre CX-5 dispose d’une mécanique efficace, volontaire, par son couple présent très tôt, et très peu bruyante de l’intérieure (le cliquetis extérieur est lui assez horrible). La boite automatique à 6 rapports (en option à 2000 euros) joue quant à elle parfaitement son rôle en nous dispensant d’a-coups lors de ses passages et qui, combinée au régulateur adaptatif, participe à cette sensation d’une voiture qui fait tout à votre place. Et c’est tant mieux dans un sens…
Contrairement aux autres modèles du constructeur que je connais bien, le CX-5 n’est pas l’un de ces SUV au volant duquel on prend un réel plaisir de conduite, il n’a pas le train avant d’un Tiguan ou le toucher de route d’une 3008, il s’écrase un peu dès qu’on hausse le ton dans le premier virage venu, nous dispense de mouvements de caisse dès que la conduite devient un peu plus énergique, et sa boite comme son moteur perdent de leur agrément une fois cravachés dans les tours (sans parler de la conso’ qui s’envole alors). La direction manque vraiment de feeling avec un flou assez perturbant, et la monte pneumatique Toyo assez moyenne vous fait oublier toute tentative d’arsouille. Seul le freinage pourrait suivre, avec une attaque de la pédale vraiment bien dosée et un excellent mordant.
Enquiller les kilomètres sur autoroute et nationale sans broncher dans un silence de cathédrale, en le laissant gérer la direction, l’arrêt et le re-démarrage jusque dans les bouchons, en profitant des équipements de confort et arriver sans être fatigué à bon port, voici ce pourquoi le CX-5 a été conçu. Mazda n’a cette fois-ci pas voulu faire de compromis entre confort et dynamisme, privilégiant de loin (et je le comprends carrément sur le segment) le premier des deux items.
Hors de la route, ça paaaaasse (presque)
Là où la plupart de ses rivaux ne proposent que des systèmes pansements de gestion de la motricité sur la traction ou demandent une rallonge conséquente pour se voir doter de quatre roues motrices quand cela est possible, nous disposons ici de quatre roues motrices.
Hé hé, bah ouais les gars, je peux aller dans le sable, dans la boue, sur la neige, bref je peux sortir du bitume avec mon CX-5. C’est suffisamment rare sur le segment pour être souligné, mais notre nippon peut se targuer de proposer une transmission intégrale de série avec pas moins de 27 capteurs et un système de gestion de la motricité avancé qui répartit le couple sur la roue qui en a le plus besoin. Pratique pour se sortir d’une situation difficile et réel argument pour les personnes habitant en montagne ou s’y rendant fréquemment.
Bon, pas de boite courte ou d’artifices permettant de s’aventurer sans serrer les fesses sur terrain accidenté, la voiture n’est de toute façon pas conçue pour ça : les angles d’attaque et de fuite, ainsi que la garde au sol, ne sont clairement pas là pour aller titiller un Discovery Sport.
Bilan : bon à (presque) tout faire
Armé d’un look résolument tendance, doté d’équipements au goût du jour, accueillant pour toute la famille, royal pour faire de la route et économiquement compétitif, le Mazda CX-5 a finalement toutes les cartes en main pour trouver sa place dans ce segment si disputé et si couru des SUV familiaux. Là où notre version haut-de-gamme en boite automatique s’échange contre 43 000 €, un cœur de gamme correctement équipé de 150 ch se trouvera autour de 36 000 €.
Renouvelé en profondeur mais reposant encore sur les bases de la version précédente, notre CX-5 cru 2017 ne dispose pas encore de tous les raffinements technologiques ou de l’originalité à bord que proposent ses plus récents rivaux. Il ne faudra également pas lui demander de vous accompagner si vous souhaitez hausser le ton ou de vous procurer une banane de fou à son volant, mais il sera une alternative rationnelle et sérieux à ses concurrents et un compagnon de voyage redoutable, sur bitume ou dans les sentiers.
J’ai aimé
- Look moderne et racé
- Qualité de l’habitacle
- Aides à la conduite efficaces
- Confort impressionnant
- Transmission intégrale
- Prix/équipements
J’ai moins aimé
- Présentation intérieure trop classique
- Comportement moyen en conduite dynamique
- Consommations relativement élevées
Le Mazda CX-5 2.2 L 175 ch diesel BVA Sélection en chiffres
- Moteur : 2.2 SkyActiv-D 175 ch à 4500 tr./min.
- Couple : 420 Nm à 2000 tr./min.
- 0 à 100 km/h : 9,5 secondes
- Vitesse max : 206 km/h
- Consommation mixte : 5,8 L / 100 km annoncés / 8,3 L / 100 km mesurés
- Dimensions (L/l/h): 4,55 m / 1,84 m /1,68 m
- Poids : 1535 kg
- Coffre : 506 L (1260 L banquette rabattue)
- Réservoir : 58 L
- Prix : 43 500 €
3 commentaires
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La Mazda se démarque avec cette CX-5 2.2 SKYACTIV dont le look et la dynamique des roues motrices se démarquent de la concurrence ce qui est vraiment à saluer pour cette nippone qui a longtemps cherché à trouver sa place sur le marché Select des « tout à faire ». Au final on peut dire que c’est mission réussie !
Objectivement bien sûr 🙂 Pour dire vrai c’est un bon véhicule SUV polyvalent avec un bon rapport Qualité/prix/équipement. Seuls le comportement dynamique et une consommation élevée abaissent la note. Côté fiabilité avec ce moteur 2.2d et sa distribution à chaîne (non courroie), il n’y aura pas de problème sur ce point. L’avenir nous le dira.