Comme pour rassurer les inconditionnels de la motorisation thermique, Maserati a décidé d’offrir à sa berline familiale une version hyper musclée. Le principe est simple, prendre dans la banque d’organe Ferrari un V8 et le greffer sous le capot de la Ghibli. Au final la voiture déjà sportive se transforme en monstre de puissance, mais reste t’elle utilisable au quotidien ?
La Maserati Ghibli Trofeo en quelques chiffres :
- Dimensions : Long 4,97m – Larg 1,94m – Haut 1,46m – Coffre 500 Litres
- Motorisation : V8 Bi Turbo 3,8L 580cv
- Performances : 0 à 100 km/h 4,3sec – Vmax 326 km/h
- Tarif : 136500 Euros (+ malus 30000)
L’essai en vidéo c’est ici :
Pas une ride sur le capot de la belle
D’un point de vue esthétique la Ghibli Trofeo reste… une Ghibli ! Avec son regard acéré, sa calandre concave et le fier trident en son centre. Cette auto a faim, elle veut dévorer l’asphalte. Cette version body-buildée arbore des jantes spécifiques de 20 pouces, et quelques détails trahissent son appartenance sportive. Les ouïes latérales sont parées de rouge, couleur de la passion, de la fougue. Derrière la custode, le trident se différencie avec la lance rouge, décidément elle affirme son caractère bouillant. La face avant arbore des entrées d’air agrandies, et le capot présente des extracteurs, superbe du côté esthétique c’est avant tout destiné à refroidir la mécanique. Les lignes générales restent très actuelles et malgré un physique imposant (4,97m x 1,94m) le caractère sportif est très affirmé. Sur la face arrière, une mention spéciale pour le retour des feux ‘boomerang’, désormais la Ghibli est belle sous chaque angle.
Sous le capot, le sang de Maranelo
Jusqu’alors la version la plus sportive de la berline était équipée d’un V6 et du système Q4, une auto dynamique et rassurante. Pour la version Trofeo, changement de programme… C’est désormais un V8 bi-turbo de 580cv et de 3,8L de cylindrée qui remplit le compartiment avant. Directement en provenance du cousin Ferrari, ce bloc ne cache pas ses origines, les caches culasses sont bien rouges ! Pour compléter l’équipement de pointe, un différentiel mécanique à glissement limité prend place sur l’essieu arrière. En 100% propulsion, cette Ghibli promet de belles sensations de conduites, heureusement les systèmes de contrôles électroniques veilleront à la sécurité des occupants. Seule déception, au démarrage le bruit du moteur reste discret, mais une fois le mode sport activé, la belle s’exprime dans des vocalises rauques, spécifiquement travaillées par les sorciers de la marque.
Un espace intérieur raffiné et sportif
L’habitacle offre un espace tendu de cuir, les garnitures en carbone confirment la personnalité de la Trofeo. Quelques plastiques de moyenne qualité déçoivent un peu dans cet environnement prémium. Derrière le volant l’instrumentation est moderne, un écran digital, entre les compteurs analogique, permet d’afficher toutes les informations nécessaires à la conduite. Malheureusement l’affichage tête haute n’est pas disponible. L’infotainement est complet, ainsi que les aides à la conduites (Adas 2) donc cette Maserati n’en oublie pas d’être moderne. Si les places avant sont généreuses et confortables, attention aux grands gabarits à l’arrière, même si le toit est creusé, on touche vite le plafond ! Il est temps de réveiller la bête…Contact !
Elle envoie du très lourd
Premiers tours de roues, le V8 ronronne et la voiture semble presque sage à bas régime. En ville elle peut se manier en douceur, presque discrètement si on ne choisit pas une couleur trop criarde. Mais rapidement l’envie de s’amuser un peu arrive, alors direction quelques enchainement de virages pour tester l’engin. Mode sport enclenché, les rapports passent beaucoup plus haut dans les tours, la sonorité se révèle, c’est bestial. Avec un poids conséquent, presque 2 tonnes, la Ghibli demeure une voiture lourde, heureusement les 580cv et l’électronique gomment cette sensation. Les placements en entrée de virages sont précis et les sorties sont explosives. De petites dérives du train arrière montrent que l’auto laisse une place à l’amusement, sans mettre en défaut la sécurité. Et sur circuit cela donne quoi ? Et bien cela donne énormément de plaisir, en mode Sport Plus, la voiture permet des glissades encore plus longues, le moteur devient rageur, ce n’est plus une berline sportive mais une vraie bête enragée ! Certes elle ne sera pas forcément la reine des chronos mais elle sera celle qui vous procurera le plaisir le plus fort.
Maserati ne perd pas son âme
Avec cette ultime déclinaison de sa berline ‘entrée de gamme’, Maserati rassure et prouve que son ADN reste la sportivité. N’en oubliant pas la qualité et le confort, cette Ghibli est d’une rare polyvalence, capable de se montrer douce et paisible, elle peut aussi faire éclater sa fougue, voir sa rage. Une italienne dans toute sa splendeur, capable d’envolées lyriques qui, espérons-le, n’annonce pas la fin de ces belles autos de caractère.
J’ai aimé :
- Sa ligne digne de sa lignée
- Son moteur, dernier vestige du monde d’avant
- Ses feux enfin boomerangs
J’ai moins aimé :
- Sonorité étouffée à bas régime
- Habitabilité arrière très limitée