Maserati est un nom évocateur, impossible de rester de marbre en l’entendant. Il est synonyme de luxe, de sportivité, de rêve. De son glorieux passé, la marque italienne a fait renaître le modèle Ghibli.
A l’origine ce fut un coupé 2+2 dans la grande tradition des GT italiennes. Mais aujourd’hui que reste t’il de la légende avec la nouvelle Ghibli ?
Notre essai de la Maserati Ghibli, avis, notes :
LOOK - 85%
VIE À BORD - 75%
FINITION - 62%
TECHNOLOGIE - 69%
COMPORTEMENT - 79%
PLAISIR DE CONDUITE - 92%
77%
L'expérience à bord de cette Maserati Ghibli fut plus que convaincante. La sonorité de son moteur incroyable et envoûtant à tel point qu'elle nous fait pardonner quelques vilains défauts.
Notre essai vidéo de la Maserati Ghibli S Q4 :
Un concept novateur pour l’époque
Présentée en 1966 au salon de Turin, la première génération de Ghibli proposait une alternative ‘familiale’ aux sportives de l’époque. Il est bon de rappeler qu’à la fin des années 60, les sportives italiennes ne proposaient souvent que deux places, comme la radicale Lamborghini Miura. Maserati proposa donc un véhicule de niche, à mi chemin entre la sportive et la familiale. Avec 4 places, elle pouvait emmener, à bon train, toute la petite famille sur des routes pas encore plombées par les radars et les limitations de vitesses. Un style de vie, une âme que l’on croyait définitivement perdue avec les berlines actuelles.
Un concept moins novateur aujourd’hui
L’offre automobile est aujourd’hui pléthorique, et le concept de la GT familiale existe chez beaucoup de constructeurs. Mercedes, et sa branche sportive AMG, décline presque toutes ses voitures en versions musclées, tout comme Audi avec ses déclinaisons S ou RS. Alors pourquoi essayer une énième sportive de Papa ? Tout simplement parce qu’elle s’appelle Maserati ! Et que dans mon petit cœur de passionné, cela vibre comme un premier rendez-vous amoureux, ce qui était d’ailleurs le cas pour ce premier rencart avec la bella donna.
Tapie dans l’ombre, prête à bondir
C’est souvent dans un sous-sol terne que se cachent les plus beaux fauves. Ce fut le cas pour la Ghibli, c’est dans la lumière blafarde d’un parking souterrain que le premier contact visuel s’est produit. C’est l’émotion qui m’a gagné lorsque j’ai vu le regard de la belle et son air féroce, avec sa calandre prête à dévorer l’asphalte. Comme j’envie les heureux propriétaires de pouvoir ressentir cela tous les matins en allant chercher leur auto. Une fois les différentes commandes expliquées, nous nous dirigeons enfin vers la lumière, cette Maserati saura t’elle tenir ses promesses ? Nous n’allons pas être déçus…
Esthétique rageuse surtout de face
Notre Ghibli en version SQ4 était bien campée sur ses belles jantes de 20 pouces. De profil on reconnaît immédiatement les signes distinctifs de la marque. Un avant plongeant et agressif, une ligne de caisse en double vague et quelques détails qui font la différence. Les ouïes d’aération sur l’aile avant, le logo Maserati derrière les portes arrière, finissent de souligner ce dessin fin et élégant.
Le meilleur profil de la belle est sans aucun doute sa face avant, en effet la partie arrière est plus banale, malheureusement elle n’est pas très ‘expressive’.
Un habitacle qui souffle le chaud et le froid
Au premier regard, l’intérieur de cette italienne séduit, surtout avec ces beaux fauteuils tendus de cuir à réglages électriques. Un volant un peu gros mais qui respire la qualité de fabrication, et qui a la délicatesse de se soulever automatiquement en entrant dans la voiture. Les compteurs à fond bleu et estampillés du trident, sont protégés par une belle casquette tendue de cuir à surpiqure. La console centrale est habillée de carbone et dissimule des rangements bien pratiques. Sur le haut du tableau de bord trône la fameuse pendulette chère à la marque, abritée par une casquette un peu grossière à mon goût. Une fois la portière fermée, malheureusement un énorme écart s’est révélé entre la garniture de la portière avant et le montant central. Choquant ! C’est au moins un manque d’ajustement de 5 cm, à tel point que la tôle de la portière apparait… Pour compléter la liste qui fâche, la boite à gant semble ajustée en mode ‘à peu prés’, et surprise, le rideau du toit ouvrant est manuel (au moins il ne tombera pas en panne).
Info-divertissement juste suffisant
Dans une berline à 90000 euros on a désormais l’habitude de retrouver pas mal de technologies embarquées ainsi que des systèmes d’infos divertissements assez évolués. Chez Maserati on aura l’essentiel, un GPS, un système audio Harman-Kardon et c’est à peu prés tout. En fait dans cette Ghibli on ne se laisse pas distraire, la philosophie est simple, le plaisir est au volant. C’est la conduite qui procure le maximum de sensations, et pour le son, mon conseil est simple, coupez la radio et écoutez la symphonie du V6 !
Une Maserati pratique c’est possible
Les anciennes GT ‘familiales’ avaient certes 4 places mais l’habitabilité générale était très limitée. Aujourd’hui la Ghibli est une vraie familiale à l’espace tout à fait acceptable pour partir en voyage à quatre, voire cinq. A l’avant, deux fauteuils accueillent généreusement les occupants, du coup à l’arrière l’espace aux jambes est juste suffisante pour des adultes. La place centrale arrière sera à réserver pour un petit gabarit. Le volume du coffre est par contre très confortable, avec prés de 500 litres on logera facilement de gros bagages. Concernant l’aspect pratique, il s’ouvre et se ferme électriquement en appuyant sur un bouton.
Le cœur de la bête, le nid de la passion
Sous le long capot plongeant, se niche le fabuleux V6, un moteur de 3 Litres et 410 chevaux conçut par Ferrari, là commence le rêve ! Accouplé à une boite à 8 rapports, ce moteur est un régal pour tous les types de conduites. En mode automatique, il se montre très souple et prodigue un son grave et feutré. Les passages de rapports sont sans à-coups et seul le temps de réponse de la pédale d’accélérateur se montre un peu dérangeant. En conduite souple cette berline procure de douces sensations, d’autant plus que les suspensions filtrent parfaitement les irrégularités de la route.
Moteur…Action !
Impossible de ne pas envisager une conduite sportive au volant d’une Maserati, pour être franc c’est la toute première chose que j’ai regardé en montant dans la Ghibli : changer la configuration en mode sport. Tout d’abord il faut appuyer sur le bouton ‘Sport’ de la console centrale, l’effet est immédiat, l’échappement émet une sonorité grave au ralenti, on entend le bouillonnement du moteur. Ensuite il faut activer la suspension sport, elle se révélera ferme mais pas du tout inconfortable. Dernier point, prendre le contrôle de la boite en appuyant sur le bouton ‘M’, là ce sont les larges palettes en aluminium situées derrière le volant, qui vous permettrons de monter et descendre les vitesses. Il est désormais temps de tester les capacités sportives de l’auto.
Le son Maserati, la passion s’exprime
A la première grosse accélération c’est la foudre qui s’abat sur vous, l’échappement rugit littéralement et claque fort à la décélération. Désormais un sourire béat ne quittera pas votre visage… Les montées en régime sont rageuses, l’auto chante, crie, c’est le son du bonheur automobile ! Les freinages sont puissants et les courbes s’enroulent sans broncher grâce au système Q4. Une technologie qui répartie automatiquement la motricité sur le train arrière et avant. De 100% propulsion, l’auto peut instantanément passer en 50/50%, les calculateurs agissent en temps réel. Même en conduite sportive cette Ghibli se montre extrêmement sécurisante et seul l’affichage de la consommation instantanée pourra vous donner des sueurs froides.
La berline parfaite ? Plutôt en 2018
Au dernier Salon de Francfort, Maserati a présenté les dernières évolutions de sa Ghibli, avec deux belles finitions, la Gransport et la GrandLusso. Ses versions sont orientées vers un environnement sportif ou plus luxueux, avec notamment l’utilisation de soie dans la sellerie. Les nouvelles moutures s’accompagnent également de nouveautés technologiques. En fait sur notre modèle d’essai version 2017, le sentiment était un petit peu mitigé. Autant la partie dynamique de la Ghibli était un enchantement, autant l’équipement de la voiture était léger pour la catégorie. Alors que dire quand on voit les évolutions proposées sur la prochaine version ? Déjà on constate que Maserati à du bien prendre en compte les remontées de ses clients, et surtout il me reste une seule chose à dire : vivement l’essai de la nouvelle Ghibli !
J’ai aimé :
- Caractère fougueux
- Confort en toutes circonstances
- Habitabilité
- Esthétique travaillée
J’ai moins aimé :
- Quelques ajustements douteux
- Manque technologique à ce niveau de prix
- Consommations réelles
Caractéristiques techniques :
- Tarif : à partir de 88 400 €
- Consomation (données constructeur) : 9,7 L/100km mixte (14 urbain, 7,1 route)
- Puissance : 410 ch à 5 500 tr./min.
- Moteur : V6 3,0 L
- Poids à vide : 1 870 kg
- Dimensions : 4 971 mm L x 1 945 mm L x 1 461 mm H
- Accélération : 4,8 secondes pour atteindre 100 km/h
Vidéo, un brin de folie symphonique !