Dans la jungle des SUV, difficile de tirer son épingle du jeu… Alors pour se démarquer, tous les coups sont permis ! DS, lui, mise sur la personnalité de ses voitures et leur identité bien à elles pour briller dans un segment toujours plus concurrentiel. Alors, ce DS 3 Crossback, Pari réussi ?
En vidéo – DS 3 Crossback
Compact, urbain, familial, sportif, découvrable, coupé… Les SUV, aujourd’hui, ça ressemble un peu au jeu des sept familles. Pas un mois ne passe sans qu’un nouveau modèle ne vienne s’ajouter à la liste ô combien fournie de ce segment. Vous frisez l’overdose ? Nous aussi, on vous rassure… Heureusement, certains modèles exotiques permettent de pimenter un peu le marché !
Le DS 3 Crossback capitalise sur son image glamour, son intérieur technologique et soigné, et sur son confort. Mais il fait payer cher son opération séduction face à une concurrence premium.DS 3 Crossback
Passionnant ? - 65%
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Intéressant
Un look audacieux
Pour se démarquer dans la catégorie des SUV compacts, DS a repris la recette à succès du DS 7 Crossback : marquer les esprits.
Les équipes de design ont une fois de plus mis le paquet pour que le DS 3 Crossback ne ressemble à aucune autre voiture du segment. Pour cela, il reprend la charismatique calandre « Double Wings », typique de la marque DS, entourée de feux à la signature lumineuse toujours aussi remarquable. L’air de famille avec le DS 7 est incontournable, l’occasion de concrétiser cette identité stylistique propre à la marque lancée par d’impressionnants concept-cars.
Il est maintenant loin le temps où les DS étaient des Citroën maquillées. DS s’est émancipé au niveau du dessin de ses modèles, et ce DS 3 Crossback en est la meilleure illustration. Haut sur pattes, tout en rondeur et doté de spécificités bien à lui comme l’aileron de requin entre la porte avant et la porte arrière, il interloque et clive lorsqu’on vient à en discuter. On aime ou on déteste, mais il a au moins le mérite de marquer les esprits et d’évoquer quelque chose dans un segment habituellement un poil ennuyant.
Dans notre inspiration (on ne parle pas ici de finition !) Opéra, il représente ainsi le côté chic de la gamme DS, avec de multiples parties chromées, de belles jantes de 18 pouces, un travail remarquable effectué sur les LED, et un panel de teintes osé, à l’image de notre très réussi Imperial Gold. De multiples petits détails stylistiques peaufinent l’ensemble, comme les poignées de porte intégrées à chaque portière qui se déploient lorsqu’on approche de la voiture, ou les monogrammes DS disséminés ça et là tout autour de la carrosserie.
Ne comptant plus à ce jour que deux modèles dans sa gamme, le constructeur entretient la filiation entre ses deux SUV. Le DS 3 Crossback apparait ainsi parfaitement comme le petit frère chic du DS 7, avec son dessin tout en fluidité et une personnalité bien trempée.
Un habitacle qui sent bon le premium
Osé à l’extérieur, il l’est aussi à l’intérieur avec une planche de bord remarquablement travaillée.
Le cocon du DS 3 Crossback est la démonstration du savoir-faire de PSA quant à la mise au point d’habitacles travaillés et novateurs. Des boutons aux aérateurs, le dessin de tous les éléments a été soigné de telle sorte que l’on se sente dans une voiture véritablement différente. DS balaie d’un revers nos habitudes et impressionne réellement par ce dessin fondamentalement nouveau, géométrique et déroutant.
Les touches tactiles se confondent habilement avec les aérateurs dans des losanges sortis d’une œuvre d’art-moderne, tout comme les touches type aviation qui ornent la console entre les deux magnifiques fauteuils en cuir « bracelet de montre ». Un ensemble qui sent bon le premium, tant en terme de look que de finitions.
Le cuir pleine fleur recouvre toute la planche de bord, le haut des portières et le superbe volant, le tout dans une senteur de véritable tannerie qui embaume l’habitacle. Son style patiné ainsi que ses jolies points-perles dignes de la maroquinerie renforcent le côté haut-de-gamme qui colle bien à l’image BCBG du petit SUV français. Quelques plastiques moyens trainent encore dans les parties basses, mais rien de rédhibitoire et de visible pour entacher ce beau tableau.
La technologie se mêle également joliment à cette démonstration de style avec une instrumentation numérique et un affichage tête-haute pour le conducteur, ainsi qu’un grand écran tactile de 10 pouces sur le haut de la planche de bord. Une réelle sensation de nouveauté se dégage de l’intérieur de ce DS 3 Crossback, avec un habile mélange entre matériaux de qualité, de dessin novateur, et de technologies. Un sans-fautes pour cette atmosphère très chic et soignée.
Le placement de certaines commandes, comme le bouton de démarrage en-bas de la console centrale ou les commandes de vitres proches du sélecteur de vitesses, demande toutefois un temps d’adaptation. Déroutant, cet intérieur l’est aussi au niveau de l’ergonomie. Mais rien de bien méchant, quelques jours à son bord et tout semblera naturel…
À vivre : le sens du sacrifice
Mettre le paquet sur le design impose quelques sacrifices… Le DS 3 Crossback est un petit SUV, pas une voiture pour les familles avec enfants, vélo et chien. De toute façon, la taille réduite des porte arrière ainsi que le sentiment de confinement relativement avancé une fois installé sur la banquette met directement dans l’ambiance. On peut également déplorer l’absence de réglages de climatisation ou de ports USB à l’arrière.
L’aileron de requin si caractéristique du dessin extérieur du DS 3 étonne un peu à bord… Il laisse apparaître une ligne de caisse très haute et donc une visibilité médiocre pour les passagers de petite taille, mais aussi une rétro-vision passable pour le conducteur. Le 3/4 arrière ainsi que la lunette arrière sont des meurtrières en ville, heureusement que l’on peut compter sur la caméra de recul ! Un sentiment renforcé par des surfaces vitrées limitées et l’absence totale de toit vitré ou ouvrant, même en option.
Côté coffre, même déconvenue : les 350 L de chargement, moins qu’une Clio V ou qu’un Audi Q2, font bien pale figure pour accompagner une petite famille en vacances. La banquette, elle, se rabat mais n’offre pas un plancher plat, et le hayon n’est pas à commande électrique. Des lacunes regrettables dans un segment qui cherche de la polyvalence et des équipements premiums.
On comprend rapidement que DS capitalise –vraiment– sur le look de son SUV, au détriment des aspects pratiques et d’un sens de l’accueil suffisant pour une famille.
Sur la route : voyage en classe DS
Sous le capot et sur la route, DS n’a pas cherché à innover plus que cela. Le petit Crossback reprend ici le trois cylindres 1.2 PureTech 130 ch, déjà éprouvé sur tous les modèles du groupe PSA, dont la nouvelle Peugeot 208 récemment découverte ici.
Un bloc qui colle bien à la philosophie générale du petit SUV : la douceur et la sérénité plus que le dynamisme. Depuis toujours, Citroën/DS capitalise sur cette image de « salon roulant » et met en avant le soin apporté au confort de ses productions. Le trois cylindres, et sa boite automatique EAT 8, se manie ainsi avec douceur et fluidité pour en savourer tout l’intérêt. Un anecdotique mode « Sport » n’aura pour fonction que de raffermir un peu la direction, tout en faisant hurler un trois cylindres au souffle trop court pour mériter un tel mode de conduite.
Ni la mécanique, ni les réglages des liaisons au sol ne sont de toute façon taillées pour suivre un Mini Countryman ou un Audi Q2 dans le sinueux. Surtout que côté consommations, on peut facilement accrocher les 6,0 L / 100 km si on joue le jeu.
Le DS 3, lui, a été mis au point pour proposer ce qui se fait de mieux en terme de confort… et c’est réussi. Pas de suspension pneumatique (ou pilotée) comme au bon vieux temps, mais un bon compromis entre maintien de caisse idéal, pour ne pas trop prendre de roulis, et un confort certain. Bien installé dans les fauteuils moelleux et massants, on savoure ce petit SUV à un rythme de Sénateur. Surtout que l’insonorisation est soignée, et que tout à bord a été pensé pour que le voyage se passe dans de bonnes conditions.
Précurseur depuis la DS originelle sur la sécurité, le DS 3 Crossback fait aussi le plein de technologies embarquées pour le conducteur. Il est ainsi doté de feux à LED intelligents à l’éclairage exceptionnel, et d’un panel d’aides à la conduite complet, dont un agréable assistant dans les bouchons. En travaillant de concert avec la boite automatique, ce dernier permet de rouler de façon autonome dans le trafic : il cale sa vitesse sur la voiture nous précédant, en sachant même s’arrêter puis repartir seul et en gardant sa trajectoire au centre de la voie. Une aide utile lorsqu’on sait que la grande majorité des DS 3 sera cantonnée à de l’urbain/péri-urbain.
En ville, d’ailleurs, dommage que le moteur PureTech nous pénalise des vibrations caractéristiques des trois cylindres et que le Stop & Start se fasse tant remarquer. Au final, c’est sur voie rapide que le DS 3 brille le plus, avec une tenue de cap digne du DS 7 et une insonorisation remarquable. Surtout que côté consommations, on peut facilement accrocher les 6,5 L / 100 km en vitesse stabilisée (à 130 km/h). Une belle polyvalence qui colle bien au concept même de la voiture : un petit SUV taillé pour être aussi bien utilisé en ville au quotidien qu’en escapade le week-end.
Un parti-priX risqué ?
Là où le tableau se corse, c’est au moment de configurer le DS 3. Démarrant à un peu plus de 30 000 € dans notre motorisation, il faudra compter près de 38 000 € pour s’offrir une version séduisante et équipée comme il se doit en 2019 dans le premium. Malgré ce tarif salé, il fait l’impasse sur quelques équipements nécessaires à ce niveau de gamme et affiche encore des prestations en-deça de concurrents comme le BMW X1, le Mini Countryman ou l’Audi Q2.
DS a habilement choisi une stratégie de différenciation pour briller au sein de ce segment doré : le plaisir de conduite dynamique mis en avant par les allemands laisse ici sa place à un cocon confortable et original. Même bilan du côté du design, où le français capitalise sur son image glamour, travaillée et originale, aux antipodes du sérieux et de la rigueur germanique.
Le constructeur tricolore mise beaucoup sur son SUV urbain, qui veut aussi bien plaire aux Chinois qu’aux Français, en jouant sur sa philosophie « made in France » pleine de charme et de détails soignés. Un pari risqué mais réussi tant l’opération-séduction fonctionne : le DS 3 Crossback ne laisse personne indifférent et marque les esprits. Tant dehors que dedans, il a une vraie gueule !
Il faut toutefois relativiser ce côté aguicheur avec quelques petites ombres : des mécaniques un peu justes pour coller au côté premium, une ergonomie et des aspects pratiques moyens, des prestations routières somme toute normales, et des tarifs salés qui ont du mal à se justifier si on laisse de côté la plastique avantageuse de notre intéressé et son confort.
Heureusement, l’arrivée de la e-208 (essayée ici) va permettre à DS de se doter à son tour de la technologie électrique-maison et de ses 340 km d’autonomie. À ce jour, je ne saurais que vous conseiller d’attendre l’arrivée de cette déclinaison e-Tense prévue en cette fin d’année avant de franchir le pas. Affiché à 39 100 € (et même 33 100 € avec le bonus), il s’annonce être la proposition la plus adaptée à la philosophie du DS 3, et qui lui permettra surtout de se différencier de la concurrence en étant le seul petit SUV à proposer une version 100 % électrique. Affaire à suivre…
J’ai aimé
- Design recherché et soigné
- Intérieur premium
- Technologie embarquée
- Confort à bord
- Douceur de fonctionnement
- Version électrique à venir
J’ai moins aimé
- Habitabilité moyenne
- Coffre limité
- Prestations routières quelconques
- Tarifs salés
En chiffres – DS 3 Crossback PureTech 130 ch
- Moteur : 1.2 trois cylindres turbo 130 ch
- Accélération : 0-100 en 9,2 secondes
- Vitesse max. : 196 km/h
- Couple : 230 Nm à 1750 tr./min.
- CO2 : 115 g/km
- Puissance fiscale : 6CV
- Boite de vitesse : automatique à convertisseur de couple 8 rapports
- Réservoir : 44 L
- Consommation mixte : 5.0 L communiqué / 6,0 L mesuré
- Coffre : 350 L / 1050 L
- Poids : 1205 kg
- Pneus : 215/55 R18
- Prix : 38 500 € (gamme à partir de 32 000 €)