Dans une famille de trois enfants il y a toujours une place compliquée, celle du cadet (le deuxième pour les incultes !). C’est la place du Jeep Compass dans la gamme, situé entre le petit Renegade et le gros Cherokee.
Nouveau Jeep Compass 2017, avis, test
Look - 75%
Plaisir de conduite - 65%
Vie à bord - 70%
Comportement - 75%
Finition - 65%
Technologie - 76%
Prix - 87%
73%
Le nouveau Jeep Compass revient avec plus de panache que son prédécesseur pour affronter la concurrence sur le marché des crossovers. Le Compass a la lourde tâche de faire de l'ombre aux best-sellers qui dominent depuis longtemps les débats. Ses atouts ? Des capacités off-road et une image Jeep branchée pour rouler en toute originalité.
Le défi sera pour ce nouveau SUV compact, d’allier le meilleur des deux frangines et de trouver sa place et son public. Un essai au pays des grands explorateurs, entre mer et montagne, le Portugal.
L’essai en vidéo sur notre Vlog :
Digne du mythe ?
Ce nouveau Compass doit être digne du mythe qu’il véhicule. Être badgé ‘Jeep’ implique de répondre à certains critères bien spécifiques à la marque, et surtout à son image. La marque americano-italienne (ou italiano américaine) se doit de produire des voitures dignes des premières Willis, des baroudeuses, des voitures taillées pour l’aventure. Au premier coup d’œil, il doit se dégager ce sentiment, cette envie de sortir des sentiers battus. Ce premier pari est plutôt réussi, esthétiquement le Compass fait bien parti de la famille Jeep.
Une gueule d’aventurier
La face avant du SUV est massive, les gènes Jeep sont bien là, avec la calandre mythique à sept entrées. Le regard souligné de feux Led, est assez animal et évoque quelque chose de « Transformers », la voiture vous observe ! De côté on retrouve un mélange de lignes brutes héritées du Wrangler, et d’autres plus douces provenant du Cherokee. Les passages de roues évoquent surtout l’ancienne version et signent son appartenance à la lignée Compass. L’ensemble est assez réussi, cette auto a de la gueule, une personnalité. Seule la face arrière pourra paraître plus fade. La géométrie de la voiture trahie l’ambition off-road, grâce à sa garde au sol et à la découpe des boucliers avant et arrière qui lui permettront de faire du franchissement.
À l’intérieur, c’est l’Amérique !
Notre version Limited, offre un bon niveau d’équipement, avec son GPS, l’avertisseur de franchissement de lignes et autres aides électroniques. La dotation offre également l’intérieur cuir, enfin l’intérieur partiellement cuir, car l’assise et les côtés des sièges sont en tissu. Dans une finition Limited on s’attend à mieux, d’autant plus que l’habillage intérieur fait assez cheap, avec des inserts en plastique noir brillant et surtout des garnitures pas très flatteuses qui sonnent le creux. Pour les amoureux et nostalgiques des américaines d’antan, vous serez ravis de constater que l’on se rapproche de la qualité perçue dans les véhicules US des années 80… Sauf que dans ces années là une version Limited offrait l’intérieur tout cuir et les commandes de sièges électriques. Seul le design général nous rappelle que c’est bien une voiture de 2017, malheureusement soumise aux dures lois économiques.
Compact mais généreux
Avec une longueur de 4,40 mètres, le Compass reste compact et agile en ville. L’empattement généreux de 2,63 mètres, permet de laisser une large place aux passagers. Que ce soit à l’avant ou à l’arrière, on se sent bien à l’aise, de l’espace aux jambes, aux coudes, à la tête, on ne se sent pas oppressé. Le coffre, à fermeture électrique, propose un volume de 438 à 1251 litres, sur une surface plane minimum de 1 mètre carré, de quoi emmener toute la famille en vacances, ou aider un copain à déménager !
Moteur, action, déception
L’extinction progressive des dinosaures Diesel m’a poussé à vouloir essayer une motorisation d’avenir, celle à Essence. Dans le cas présent le 1,4 L Turbo de 170 ch, couplé à la boite automatique à 9 rapports. Dès les premières accélérations j’ai pu sentir une boite de vitesse hésitante, je fais tomber un rapport ? Je passe le suivant ? la boite cherche et surtout les montées de rapports sont lentes et poussent le moteur à émettre une sonorité pas du tout agréable. On a souvent l’impression d’être en surrégime, c’est pénible. Sur le papier les 170cv devraient procurer quelques sensations de conduites sur route normale, le problème est que cette foutue boite étouffe ce moteur et on a beaucoup plus l’impression de malmener un petit bloc de 90cv, plutôt qu’une noble cavalerie, qui équipe pourtant déjà la dynamique Fiat 124.
Sensations de ne rien sentir
Sur les belles routes sinueuses du parc du Sintra, j’ai pu constater que, décidément, ce Compass n’avait pas envie de me procurer de plaisir de conduite. La direction est floue, et en attaquant un peu cela devient assez effrayant, d’autant que les reprises en sortie de courbes malmènent le bloc (merci la boite !). Il va falloir me résoudre à rentrer dans l’esprit de cette Jeep, du plaisir oui, mais pas sur route. Côté suspension le confort est bien là, mais les mouvements de caisse accentuent le sentiment de flou, des suspensions adaptatives rendraient le comportement bien meilleur.
Sur les sentiers du bonheur
C’est donc hors des sentiers battus (et goudronnés) que le Compass va faire ses preuves. En off-road, l’auto se montre d’une belle efficacité : la gestion électronique de la motricité est parfaite, le SUV accroche à la terre et grimpe presque aux arbres. Ce n’est plus le même véhicule et enfin le plaisir de conduite est là, d’autant plus que les forêts portugaises sont magnifiques. Sur chemin caillouteux, on peut aisément garder une bonne allure et la suspension absorbe assez bien les aspérités. En fait, ce Compass pousse à chercher l’aventure, à sortir des chemins balisés, le voilà l’esprit Jeep !
Trois points d’amélioration
En fait, ce Compass n’est pas très loin de remplir son contrat-séduction. Il ne lui manque que trois petites choses, tout d’abord une boite manuelle. Certes cette boite manuelle sera disponible mais uniquement sur les petits moteurs de 140 ch (essence) et 120 ch (diesel). Ensuite une direction plus précise et enfin un intérieur un poil plus premium. À part cela, le Compass reste une voiture attachante, il est beau, grand et passe partout. Son positionnement prix est d’ailleurs très bien placé, avec une entrée de gamme à 25 000 euros et une version haute Limited à 31 000 euros.
Envie d’évasion, besoin d’ailleurs
Ce nouveau Jeep Compass a vraiment des gènes américains, dans les bons et mauvais sens du terme… Ce qui est certain, c’est que c’est un véhicule différenciant. Les futurs acquéreurs chercheront avant tout un SUV « exotique » et fort d’une image de baroudeur. En cela, le Compass répond aux besoins premiers des clients Jeep, des clients qui cherchent avant tout à se sentir libres de pouvoir rouler vers l’aventure. Pour ma part je trouve que le Compass est vraiment dans l’état d’esprit US : sur des routes principalement droites, inutile d’avoir un véhicule agile et agressif, sur les très nombreux chemins et pistes américains, il faut un véhicule robuste et passe-partout. Tout dans ce véhicule séduira la clientèle US, alors qu’en Europe il devra convaincre.
J’ai aimé :
- Look baroudeur
- Habitabilité
- Performances off-road
- Tarifs attractifs (à partir de 24 950 euros)
J’ai moins aimé :
- Boite auto terne
- Détails de finition
- Comportement routier
Données techniques du Jeep Compass :
- Essence : 140 ch BVM6 / 170 ch BVA9 / 184 ch BVA9
- Diesel : 120 ch BVM6 / 140 ch BVM6 ou BVA9 / 170 ch BVA9
- Longueur 4,40 M / Largeur 1,82 M / Hauteur 1,67 M
Nouveau Jeep Compass 2017, avis, test
Look - 75%
Plaisir de conduite - 65%
Vie à bord - 70%
Comportement - 75%
Finition - 65%
Technologie - 76%
Prix - 87%
73%
Le nouveau Jeep Compass revient avec plus de panache que son prédécesseur pour affronter la concurrence sur le marché des crossovers. Le Compass a la lourde tâche de faire de l'ombre aux best-sellers qui dominent depuis longtemps les débats. Ses atouts ? Des capacités off-road et une image Jeep branchée pour rouler en toute originalité.