SUV compact, SUV urbain, SUV familial, SUV sportif, SUV luxueux : les SUV sont sur toutes les bouches et déclinés à toutes les sauces. Dans la famille VW, je demande le plus gros !
Seize ans après le lancement de la première génération, Volkswagen vient d’annoncer la nouvelle mouture de son Touareg. Pour en découvrir tout le potentiel et toutes les nouveautés, nous nous sommes rendus dans les contreforts de l’Atlas, au Maroc. Quoi de plus logique qu’emmener un Touareg dans le désert, après tout ?
Un million. Un million de Touareg sont sortis des chaines de production depuis 2002, un carton commercial pour ce qui était alors une première chez VW. Aujourd’hui, l’offre du constructeur s’est étoffée… T-Cross (bientôt), T-Roc, Tiguan, Tiguan Allspace, Touareg et même Atlas à l’étranger : il y a un SUV pour chaque besoin et pour chaque budget.
Avec une gamme récente et parée à affronter une concurrence musclée, le Touareg faisait jusqu’à aujourd’hui office de grand-père, un peu dépassé par ses rivaux et pas vraiment dans la lignée VW. Après huit ans de carrière, le « padre » de deuxième génération laisse donc sa place à une toute nouvelle version : plus moderne et plus technologique.
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7:00, 25°, Makrouts et Baklavas avalées, babouches rangées, nous sommes prêts à partir.
Premier contact avec le Touareg, alors que le soleil se dévoile doucement derrière les montagnes de l’Atlas. « Ça brille ! »
Tu aimes le chrome ? Tu aimeras le Touareg ! Le museau du nouveau SUV de Wolfsburg fait la pare-belle au chrome, avec une nouvelle calandre plus massive et clinquante qui « claque sa mère » (pour reprendre le slogan d’un autre constructeur). Le Touareg 2018 ne fait pas vraiment dans la finesse : son nouveau look en impose clairement avec une face avant dans la lignée de l’Arteon et de l’Atlas, dont la calandre et les feux se confondent et avalent littéralement le bitume.
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On aime ou on déteste, mais ça a le mérite d’avoir une sacrée gueule dans le rétro’ et un charisme particulier. Chose que l’on n’a finalement assez peu l’habitude d’avoir chez VW, coutumier de modèles plus sages et consensuels. Ça me va.
Le profil est lui beaucoup plus commun et proche de la précédente génération. Les ailes ont été élargies et les parties vitrées réduites pour dynamiser l’ensemble, mais la forme générale et les dimensions sont quasiment identiques.
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La poupe est elle plus classique, et sans réelle personnalité. Retirez le logo VW et vous pourrez jouer au jeu des sept différences avec un Q7 (d’ancienne génération). La ressemblance est assez impressionnante, avec une signature lumineuse horizontale affinée et une chute de rein vraiment proche du cousin aux Anneaux (ou même d’un Hyundai Santa Fé si on cherche bien)… Cette arrière-train n’est en soit pas laid, bien au contraire même, mais seul un œil averti saura identifier ce Touareg de loin.
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Le nouveau gros bébé de VW souffle ainsi le chaud et le froid : il jouit d’une plastique de body-builder avec sa face avant bling-bling et ses grosses jantes de 21 pouces, mais a oublié de s’occuper de son séant en salle de sport. On a un peu l’impression que les designers ont tout donné dans la proue puis, par manque de temps, sont allés piocher dans les croquis du cousin Audi.
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Reste que le côté massif et imposant du Touareg n’est à vrai dire pas vraiment dans les standards stylistiques du marché européen des SUV. Là où ses rivaux se veulent de plus en plus dynamiques, l’allemand persiste et signe en assumant et en conservant son côté musclé de baroudeur. Cette apparence clinquante plaira sûrement plus aux marchés américains et asiatiques qu’aux européens, mais le porte-étendard de VW se rafraîchit comme il faut pour rempiler quelques années.
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Une fois les présentations faites, nous traçons la route vers les plaines désertiques des contreforts de l’Atlas…
À trois heures de vol de Paris, le Maroc assure un dépaysement certain et nous transporte dans son univers au fil des villages traversés. Sourire aux lèvres, pouces levés, regards intrigués : notre Touareg en plaques allemandes ne passe pas inaperçu au milieu des Renault 21 et autres vieux taxis Mercedes increvables.
La densité d’habitations se réduit et la présence humaine commence à se raréfier. Les routes jusqu’ici larges et barbantes se transforment en même temps que le relief se dessine… Pas inquiété pour un sou, le Touareg affronte vaillamment la situation avec son TDI coupleux et sa suspension pilotée de qualité.
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Forcément alimenté au lancement par un gros 3.0 V6 TDI de 286 ch d’origine Audi, le pachyderme de deux tonnes peut compter sur un couple camionesque de 600 Nm pour assurer les relances en sortie de virage. Performant et agréable, le moteur fait parfaitement le job dès lors qu’on adopte une conduite cruising et que l’on on roule sur un filet de gaz.
Ce bloc est implicitement lié à la boite de vitesse à convertisseur de couple à 8 rapports au comportement trop (mais logiquement) typé confort. Cette dernière a tendance à anticiper les rapports afin de réduire la consommation, et l’on se retrouve ainsi vite en 7e ou en 8e à moins de 80 km/h, le régime moteur perché en-dessous des 2000 tr./min. Pour de l’éco-conduite, c’est cool…
Mais dans une région aussi montagneuse que l’Atlas, il faut dire qu’elle était un peu paresseuse cette boite, et que la DSG à double embrayage m’a un peu manqué. Les palettes sont en plus un poil trop petites pour qu’on se plaise à les utiliser. Du coup, on ne brusque pas la mécanique et l’on profite des paysages à couper le souffle, agrémenté des joyeuseté du trafic marocain, entre mulets chargés et deux roues d’un autre siècle.
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Dommage que la boite ne suive pas, car mise de côté, le bilan dynamique dans le sinueux de ce Touareg est étonnamment bluffant en mode Sport, avec une direction consistante et un travail impressionnant sur les liaisons au sol. Moi qui aurait cru avoir le mal de mer en apercevant sa caisse haute-perchée et ses grosses jantes, j’ai sincèrement été stupéfait du comportement du SUV une fois sur la route.
Pour sa nouvelle version, il faut dire que VW a mis le paquet pour assurer à son Touareg une certaine rigueur dynamique. Pour commencer, et c’est une bonne base, le papa de la gamme a fait du sport et a réussi à perdre une centaine de kilos avec l’emploi d’aluminium en masse et d’acier haute-performance. Ensuite, et c’est là que les choses intéressantes commencent, il reçoit une suspension pneumatique intégrant une compensation du roulis électromécanique.
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Concrètement, selon le mode de conduite choisi (Sport, Confort, Normal, Off-road), la suspension pilotée verra ses réglages modifiés et le Touareg changera sa garde au sol, la dureté de son amortissement et, chose inédite chez Volkswagen, intégrera des roues arrières directrices. Ces dernières permettent ainsi une maniabilité accrue à basse-vitesse et une meilleure stabilité à haute-vitesse. Choses que l’on a pu vérifier en manœuvrant dans des ruelles étroites des petits villages, mais aussi dans le sinueux, où j’ai été agréablement surpris de l’agilité du SUV à enchainer les virages sans nous le faire sentir.
La perte de poids et l’intégration de toute cette technologie offrent ainsi au Touareg un comportement bluffant sur les routes grimpant à l’Atlas. Le roulis est excellemment maitrisé, les mouvements de caisse sont contenus et le confort, malgré une chaussée relativement abimée, préservé. On oublie assez rapidement les dimensions et le poids de notre compagnon de route, qui se révèle être au fil des kilomètres un compagnon de route idéal pour notre escapade.
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Nous avalons les kilomètres, et toute forme de vie humaine a désormais disparu. Les poteaux électroniques se sont arrêtés au dernier village et seuls quelques chiens sauvages et troupeaux de mouton nous tiennent désormais compagnie au milieu des étendues rocailleuses.
12:00 : le mercure grimpe à 42°, nous bénissons la climatisation, et son système de filtrage de l’air, qui permettent à nos petits organismes européens d’affronter le désert marocain en ce début de mois de juillet.
Le goudron laisse peu à peu sa place à des chemins caillouteux et escarpés. En bon SUV qui se respecte, le Touareg embarque une transmission intégrale permanente et une pléiade d’aides à la conduite pour transformer le moindre samaritain en aventurier redoutable.
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Bon, chaussé de pneus Pirelli P Zéro et dénué d’une quelconque protection en plastique sur les parties basses et sous la caisse, le ton est donné : le SUV de Wolfsburg a bien évidemment été créé pour l’asphalte plus que pour le franchissement. Mais, équipé du Pack Offroad optionnel, on peut tout de même pouvoir espérer sortir des sentiers battus en sa compagnie… Étant au Maroc et ayant devant nous des chemins à perte de vue, la tentation était trop grande pour s’arrêter à la première difficulté…
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Un peu à la façon du Terrain Response de Land Rover, une petite molette placée entre les deux fauteuils permet de sélectionner le mode de conduite et d’arriver sur l’icône du tout-terrain. Un menu dédié s’ouvre alors sur l’énorme écran du système multimédia et permet de sélectionner le type de revêtement sur lequel on va évoluer, pour adapter au mieux le comportement de la voiture (sable, cailloux, neige, gravier, etc.). Diverses informations s’affichent alors : les angles d’inclinaison, l’altitude, et un système de suivi de diverses données liées au franchissement.
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Une seconde molette permet quant à elle d’ajuster manuellement la garde au sol, même si cette dernière s’adapte automatiquement en fonction du mode choisi grâce à la suspension pneumatique. Perché au maximum de ses capacités, le Touareg évolue sans encombre dans les chemins arides, laissant derrière nous un nuage de poussière et de graviers digne du Paris-Dakar.
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Dès qu’une pente un peu raide se présente, l’électronique prend le relais et le contrôle actif de vitesse en descente (Hill Descent Control) intervient : la voiture gère alors l’accélération et le freinage sans que n’ayons besoin de toucher aux pédales, seul le volant reste à notre charge. La motricité est elle gérée automatiquement par le système 4Motion et son différentiel central auto-bloquant, qui répartit habilement le couple entre le train avant et le train arrière dès qu’une roue se retrouve en difficulté. On fait ainsi confiance à la machine et navigue avec une facilité déconcertante à travers les grandes étendues tout en en prenant plein les mirettes.
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Avec son réservoir de 90 L (avec le Pack Offroad), il permettra de belles escapades sans avoir peur de la panne sèche en plein milieu de nulle part. De notre côté, le timing est serré… Après avoir joué dans ce terrain de franchissement naturel, nous regagnons le bitume et la civilisation.
15:00, 44°. Le réservoir plein mais le gosier vide, nous faisons une pause à l’ombre des palmiers, l’occasion de se pencher sur l’ambiance intérieure de ce Touareg 2018.
« Ah, quand même ! », grosse claque en entrant à bord ! VW a mis le paquet avec un soin toujours exemplaire porté sur les détails et une dotation technologique exceptionnelle.
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Inutile de s’attarder sur les ajustements et matériaux du pépère : tout est parfait et flatteur au possible. On se sent bien dans notre version dotée de cuir marron et de hêtre foncé… Le cocon du Touareg est un exemple de rigueur et du savoir-faire du constructeur tant chaque endroit où l’on pose son regard est soigné. Un sans-faute stylistique que l’on peut configurer au gré de ses envies parmi de nombreux coloris de sellerie, d’essence de bois différentes et de placages en aluminum brossé/piano black.
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La présentation est elle chamboulée par l’intégration de deux imposants écrans, l’un de 12 cm en guise d’instrumentation derrière de volant, l’autre, encore plus impressionnant, de 15 cm, qui occupe toute la console centrale.
VW a fait le pari du 100 % numérique avec son « Innovation Cockpit », un nouveau tableau de bord reposant sur des dalles d’excellente qualité et traitée contre les reflets (et ça c’est cool avec un tel soleil !). Les occupants peuvent ainsi compter sur une ergonomie soignée de l’interface et une pléthore de fonctions avec lesquelles on s’amuse. Chargement par induction, commande gestuelle, commande vocale, services connectés premiums, CarPlay, affichage tête-haute : le Touareg intègre tout ce qu’il faut pour être au goût du jour. On se fait rapidement à l’utilisation et je savoure ce côté épuré de l’habitacle apporté par ces grands écrans, permettant ainsi la disparition de la plupart des boutons. Alleluia !
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Grâce à ses dimensions, le SUV propose également une habitabilité excellente pour cinq personnes. Les passagers arrières disposent d’un réglage de ventilation indépendant, de deux ports USB, d’une prise 220V, de sièges chauffants et de stores latéraux. L’assise est ferme mais confortable, la banquette est réglable en inclinaison et coulissante, et l’espace aux jambes remarquable. Le coffre voit quant à lui son volume augmenté de 113 litres par rapport à la génération précédente pour atteindre 810 litres de capacité de chargement, et même plus si l’on vient à sacrifier les places arrière.
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Le côté voyageur de luxe du Touareg est ici pleinement assumé, avec un environnement réellement premium, connecté et habitable. Du tout bon.
Tant mieux, car « un peu » de route nous attend pour rentrer à Marrakech et attraper notre vol pour Paris.
17:00, nous enchainons les bornes direction l’aéroport et savourons le voyage en Business Class.
Un travail remarquable a été effectué sur l’insonorisation : même à l’accélération, le six cylindres diesel se perçoit à peine dans l’habitacle ; l’ambiance est feutrée et l’on navigue en mode Confort en bénéficiant des massages prodigués par les fauteuils. On nous laisse alors le choix entre une dizaine de programmes ciblés entre la nuque, le dos ou les lombaires… le pied ! Une pause bien méritée après une journée éreintante et dépaysante me direz-vous…
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Difficile d’imaginer que l’on se trouve dans la même voiture que toute à l’heure, au milieu du désert. Une simple molette transfigure le vaillant baroudeur en paisible routière, une polyvalence remarquable qui sied au SUV, qui se veut être, sur le papier mais aussi dans les faits, la voiture idéale capable de vous emmener partout sans broncher.
Même à conduire, ce Touareg est un délice. Enfin, conduire est un bien grand mot : avec l’intégration pléthorique d’aides à la conduite, on ne fait plus grand chose dès que la route devient droite… Il avance seul, se maintien seul dans sa voie, ralentit/freine seul, adapte seul son éclairage LED exceptionnel et voit même dans la nuit grâce à une vision infrarouge et une retransmission thermique avec détection des piétons/animaux dans l’écran juste derrière le volant. Un outil bien pratique pour éviter les deux roues sans éclairage dans la pénombre qui arrive.
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Du coup, on profite du massage, de l’excellente qualité sonore du système HiFi Dynaudio avec les radios locales, et on s’amuse à chercher laquelle des 30 lumières d’ambiance s’accorde le mieux avec notre sellerie nappa marron. Il faut bien s’occuper quand la voiture fait tout…
La nuit tombe, l’éclairage adaptatif à LED (128 dans chaque feu s’il vous plaît) fait des merveilles en balayant la route à plusieurs centaines de mètres et en adaptant son faisceau en fonction des voitures qui arrivent devant nous. Combiné à l’affichage de la caméra thermique, l’arrivée de nuit aux abords de Marrakech se fait plus sereinement que prévu après 10 heures de roulage. « Y’a pas à dire », la technologie dans ce type de voiture censée avaler les bornes, c’est quand même un gros plus pour le confort et la sécurité.
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En conduite coulée, le V6 TDI descend à moins de 8,0 L / 100 km, la boite s’oublie totalement et les suspensions filtrent absolument tout. Un retour agréable et reposant, on serait presque rentrés en France avec, c’est dire…
Un petit pincement au cœur se produit au moment de laisser notre partenaire d’aventure, avec laquelle on a avalé plusieurs centaines de kilomètres en une journée à travers des paysages à couper le souffle. Un dépaysement certain dans un cocon raffiné et moderne, une sorte d’expédition du XXIe siècle où la technologie nous a permis de ne pas craindre les éléments et d’évoluer aisément sur les chemins escarpés puis de rentrer vers notre avion, fatigué mais émerveillé, de cette journée marocaine.
20:00 : à 7000 m d’altitude, le temps est venu de faire un petit bilan…
Complètement de série (pas protégé et chaussé de pneus route), le Touareg m’a impressionné par sa capacité à savoir s’adapter à la situation. Grâce à un sélecteur de modes réellement utile et pas que marketing, et à sa suspension pilotée intégrant un contrôle du roulis, il jouit d’une polyvalence assez unique sur le segment. Il assure dans le sinueux avec une rigueur bluffante, il assure sur autoroute en enquillant les kilomètres sans nous le faire sentir, et il assure hors des sentiers-battus grâce à un arsenal technologique remarquable.
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Trotte tout de même dans mon esprit deux/trois déconvenues : sa personnalité, ou plutôt, son manque de personnalité. Conçu pour plaire au plus grand nombre (et à une clientèle principalement asiatique et américaine), le Touareg brille un poil trop à mon goût et manque de finesse dans son dessin général. Un peu trop bling-bling devant, un poil fade derrière, un profil lourd (même si ça sera mieux en R-Line), le SUV manque de dynamisme sans pour autant assumer son côté baroudeur puisque dépourvu d’appendices liées au franchissement. VW a finalement maquillé une caisse qui a déjà quelques rides et ça se sent.
Côté mécanique, il repose sur un seul et unique bloc qui fait le job, sans forcément en faire plus que ce qu’on demande et sans trop d’émotions. Heureusement, le catalogue se complétera rapidement avec un 3.0 V6 essence de 340 ch et un monumental 4.0 V8 diesel de 420 ch, une offre clairement destinée à d’autres marchés que le notre par le manque de rationalité (d’utilité ?) de ces moteurs. Difficile d’être crédible en Europe sans proposer une offre hybride ou 100 % électrique sur ce type de véhicule…
Enfin, qui ira chez Volkswagen en étant prêt à mettre plus de 70 000 € dans un SUV ? Bien que la marque jouisse d’une image de marque premium généraliste qui n’est plus à faire, les tarifs et prestations ostentatoires du Touareg frisent aujourd’hui le luxe et changent des habitudes du constructeur. Revente ? Service ? Frime ? Toutes ces raisons sont bonnes pour aller voir ailleurs et choisir un BMW X5 ou un Audi Q7 peut sembler plus logique si l’on se penche vraiment sur la question et que l’on veut juste une voiture haute-sur-pattes.
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Affiché à 80 000 € dans notre version V6 TDI de 286 ch et doté d’un équipement de série pléthorique, notre Touareg Carat Exclusive joue finalement le rôle charismatique mais un poil triste de vitrine pour Volkswagen. Il intègre ainsi le meilleur de sa technologie et affiche fièrement le savoir-faire du constructeur en matière de vie à bord et de maitrise des systèmes d’aides à la conduite. Un porte-étendard qui sert aussi de véritable laboratoire pour les prochains modèles du constructeur.
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Dans la moyenne-haute du segment, il devra aujourd’hui jouer des coudes avec une belle brochette de concurrents, renouvelés pour la plupart très récemment aussi : Volvo XC90, Range Rover, BMW X5, Mercedes GLE ou encore Audi Q7. Armé d’une polyvalence certaine et d’aptitudes en tout-terrain que peu proposent encore, le Touareg a malgré tout encore sa place sur le terrain selon moi, ce qui lui permet d’assumer, au moins une génération de plus, son nom venu tout droit du désert.
Notes – Volkswagen Touareg 2018
Look - 70%
Vie à bord - 90%
Technologie - 90%
Comportement routier - 80%
Aptitudes en franchissement - 70%
Prix/Équipements - 65%
78%
Look clinquant, habitacle technologique et soigné, polyvalence réelle sur la route et à l'aise sur tous les terrains : le nouveau Touareg cru 2018 se modernise comme il faut pour rester la course. Mais à quel prix ?
Volkswagen Touareg 2018 en chiffres
- Moteur : V6 TDI 3.0
- Puissance : 286 ch
- Couple : 600 Nm
- Boite de vitesse : automatique à convertisseur de couple à 8 vitesses
- Transmission : intégrale 4Motion
- Vitesse max. : 238 km/h
- Accélération (0-100) : 6,1 secondes
- Consommation mixte : 6,9 L/100 km (8,0 L / 100 km mesurée)
- Poids : 1995 kg
- Dimensions : 4,87 m / 1,98 m / 1,71 m
- Coffre : 810 litres
- Prix : à partir de 70 460 € (version essayée : 83 000 €)
Volkswagen Touareg 2018 en images