Discipline en plein essor dans le monde du sport automobile, le championnat du monde de rallycross a fait escale les 2 et 3 septembre derniers dans la charmante bourgade de Lohéac, en Bretagne. Découverte et immersion dans le monde du rallycross en compagnie de la team Volkswagen.
Rythmé, festif, spectaculaire et populaire, le rallycross connait un véritable développement (économique comme sportif) depuis quelques années.
Le rallycross, c’est quoi ?
Le championnat du monde de rallycross (ou WRX) en bref :
- 12 épreuves dans le monde entier (Suède, Canada, Afrique du Sud, Belgique, Espagne…).
- 4 manches qualificatives par épreuve avec cinq voitures par course pour quatre tours.
- 2 demi-finales avec six voitures par course pour six tours.
- 1 finale avec six voitures pour six tours.
- Chaque pilote doit emprunter la variante longue du circuit une fois par course.
- Le classement fonctionne par points (1er d’une épreuve = 16 points), le champion étant le pilote ayant accumulé le plus de points après les 12 épreuves.
Les voitures (RX Supercars) du WRX en bref :
- Moteur 2.0 L 600 ch max. suralimenté par turbo-compresseur
- Transmission intégrale
- 900 Nm de couple
- 0 à 100 km/h en 1,9 secondes
- Boite manuelle
- Conduite sans assistance
- 2 turbos disponibles par manche et 8 trains de pneus par week-end.
En plus d’héberger l’une des plus belles collection de voitures de l’Hexagone dans son manoir de l’automobile, Lohéac et ses 700 bénévoles accueillent depuis 4 ans la manche française du championnat du monde de rallycross sur son circuit dédié. Ce dernier, long de 1200 m et large de 16 m, est composé de 7 virages et recouvert à 60 % de terre battue et à 40 % d’asphalte.
Ce changement de surface ainsi que la taille réduite du circuit sont l’un des attraits du rallycross : les courses y sont rapides, rythmées et souvent spectaculaires (le record au tour étant de 36,6 secondes), rendant la discipline divertissante à regarder puisque les spectateurs ne sont qu’à quelques mètres de la piste. À cela s’ajoute une lignée de pilotes-stars dont seul le nom suffit à déplacer des foules comme Sébastien Loeb, Ken Block ou Petter Solberg et l’on se retrouve avec un cocktail réussi pour tout amateur de sport mécanique.
Sur l’échiquier du WRX, ce sont les scandinaves qui battent les cartes. Remporté l’année dernière par le suédois Mattias Ekström (pilote DTM et rallycross) sur Audi S1, le championnat est aujourd’hui mené par Johan Kristoffersson et Peter Solberg (n°1 en 2014 et 2015), tous deux pilotes VW.
VW, nouveau sur le championnat de rallycross et déjà leader
Dans le petit monde des écuries, deux écoles s’affrontent : les équipes les plus puissantes, supportées et assumées par les constructeurs (VW, Audi, Peugeot, Ford) et les équipes privées, auto-financées et qui tentent de se faire une place parmi les cadors. Longtemps discipline « artisanale » où le garagiste du coin bidouillait une carcasse pour la transformer en brute de rallycross, elle est aujourd’hui menée par les écuries de constructeurs, aux moyens financiers et techniques bien plus avancés que les privées.
Après avoir fait ses adieux au WRC l’an passé, Volkswagen Motorsport s’est offert les services de deux ténors du WRX pour briller et faire office de leader d’emblée, tant sur le tableau constructeur que sur le tableau pilotes. Petter Solberg, star du WRC, s’est ainsi fait une place cet hiver dans l’équipe VW aux cotés du jeune prodige suédois Johan Kristoffersson, second du championnat l’année passée et leader depuis le début de la saison 2017 avec trois victoires au compteur. Solberg et Kristoffersson, c’est ainsi quatre victoires et huit podiums en sept courses, une équipe de choc !
Chauvinisme oblige, même si la star de Lohéac était bien sûr Sébastien Loeb, c’est l’équipe VW qu’il fallait abattre. Au volant de l’impressionnante Polo GTI Supercar (570 ch, 650 Nm de couple, 0 à 100 km/h en 1,9 secondes), les deux pilotes maison n’ont fait qu’une bouchée de leurs adversaires au cours des manches qualificatives sous un soleil radieux le samedi. Une démonstration de force et un avant-goût des manches finales du lendemain.
Entre chaque course de WRX et pendant que les catégories plus modestes s’élancent sur le circuit, les pilotes rejoignent les paddocks et les voitures se font dorloter et littéralement démonter par une armée de mécaniciens. La propreté y est chirurgicale, le moindre outil est à sa place et chaque mécanicien sait parfaitement quoi faire et dans quel délai. C’est aussi ça le rallycross, en plus du show sur la piste, les stands sont un spectacle à eux-seuls avec un balai de trains de pneus et de pare-chocs, le tout animé par des bruits et des odeurs propres au monde du rallye.
Jonglant constamment entre différents types de pneus en fonction de la météo et réglant la voiture selon les retours des pilotes, le staff mécanique de la team Volkswagen Motorsport est l’une des raisons du succès de l’écurie sur le championnat : ces hommes de l’ombre agissent efficacement pour que les pilotes brillent dans la lumière. Un travail d’équipe impressionnant !
VW, champion !
Dimanche, la Bretagne tient ses promesses et une pluie épaisse s’abat sur Lohéac. Les échappements (libres) grondent pendant que les cornemuses raisonnent sur le circuit ; l’heure n’est plus aux qualifications, les phases finales approchent et VW continue son petit bout de chemin sans encombre jusqu’à la finale, pendant que Ken Block sur Ford choisit les mauvais réglages et termine dernier de sa demi-finale, tout comme Kevin Hansen, victime d’ennuis mécanique et distancé.
15:30, la boue recouvre la piste (et nos chaussures), la finale est lancée avec une ligne de départ alignant Johan Kristoffersson (VW), Timmy Hansen (Peugeot), Sébastien Loeb (Peugeot), Petter Solberg (VW), Mattias Ekström (Audi) et Andreas Bakkerud (Ford). Cet ordre de départ sera quasiment celui de l’arrivée, avec une course menée de A à Z par J. Kristoffersson, loin devant Loeb, Ekström et Bakkerud. Solberg, victime d’une crevaison dès le second tour et Hansen, d’un problème mécanique stoppant la voiture au troisième tour, terminent la marche.
La force de frappe de l’écurie Volkswagen et de son jeune pilote prodige ont encore frappé et, même si Loeb reste premier dans le cœur d’une majorité du public breton, Kristoffersson (déjà vainqueur l’an passé) remporte cette manche française du WRX au terme d’un week-end maitrisé de bout en bout. Il ajoute une quatrième victoire sur huit manches à une saison rondement menée, et permet à VW de rester en tête sur le tableau constructeurs en plus de celui des pilotes.
J’ai quant à moi passé un week-end génial sur cette épreuve, aux cotés de 70 000 spectateurs passionnés par le show qui leur a été proposé sur ce circuit assez peu rapide mais très technique. Ma première fois sur une épreuve de rallycross a été une véritable révélation pour un sport qui ne cesse de se développer et d’attirer des constructeurs/sponsors prestigieux (à commencer par Renault qui engagera deux Mégane l’année prochaine).
Mais le rallycross ne se raconte pas, il se vit… Alors je vous invite à venir assister à l’une de ces manches pour comprendre l’engouement pour cette discipline ô combien divertissante et entrainante.
Johan Kristoffersson : portrait du leader du championnat de WRX
Auparavant skieur dans l’équipe nationale de ski suédoise, le pilote a d’abord brillé sur l’asphalte en remportant la Porsche Carrera Cup et le championnat V8 Superstars en 2012 avant de rejoindre le rallycross en 2013. Troisième du championnat dès 2015 et second en 2016, il s’oriente cette année vers un titre mondial en Afrique du Sud en novembre. Un objectif réalisable grâce à son avance considérable sur le WRX, avec quatre victoires en neuf courses.
Merci à VW pour leur invitation à vivre cet événement.
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