6 octobre 1955, fort d’une expérience certaine en sport automobile, Jean Rédélé annonce au salon de l’automobile de Paris le lancement de sa marque de voiture : Alpine.
Alpine A110 – Visite de l’usine à Dieppe
Après une dizaine d’années de production « artisanale » d’A106 et d’A108, il fonde là où il est né, à Dieppe, un QG à la hauteur de ses ambitions pour y lancer la mythique A110. L’usine de Dieppe sort de terre en 1969 et marque le début de l’idylle entre la Normandie et le constructeur. 50 ans après, l’usine est toujours debout et de nouvelles Berlinettes (encore accompagnées de quelques Clio RS) en sortent chaque jour.
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2016, le phénix Alpine est revenu d’entre les morts avec une toute nouvelle A110, qui a créé le buzz et ravivé la flamme d’une communauté qui n’y croyait plus. Pour se donner les moyens de réussir, le constructeur placé sous la tutelle de Renault est revenu là où tout a commencé : Dieppe.
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Visite en images de la chaine de fabrication de l’Alpine A110 version XXIe siècle.
Pour marquer son grand retour, Alpine a soigné les choses et mis le paquet sur sa nouvelle A110, tout en gardant les principes originelles de la pionnière : caisse légère (désormais en aluminium), moteur central arrière, propulsion, et plaisir de conduite comme fil rouge à chaque étape de sa conception. Une fois l’ingénierie et le développement achevés, il fallait donc trouver un lieu à la hauteur pour assembler avec passion et rigueur le nouveau bébé « made in France ». Dieppe attendait l’Alpine, et l’Alpine attendait Dieppe.
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390 employés sont ainsi attelés à produire quinze voitures par jour. Le maitre mot d’Alpine ? Qualité. Le constructeur a une obsession de soigner chaque détail de son produit et demande ainsi une certaine rigueur à ses petites mains, qui travaillent là-bas aussi par passion pour la marque et son histoire.
Étape 1. La tôlerie
Alpine ne produit pas la « carcasse » de la voiture ; un prestataire s’occupe de donner forme à l’aluminium et livre clé en main les différents blocs qui composent la carrosserie et le châssis de l’A110.
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Les robots se chargent alors de riveter les pièces entre elles puis de les assembler, mais c’est bien l’une des seules étape où l’humain est mis de côté (à juste titre compte tenu de la pénibilité et surtout de la précision extrême des opérations). Le tout est chauffé à 180°, puis transmis à un groupe d’employés chargé de contrôler la qualité de la structure sous un tunnel de lumière, et de corriger les aspérités de l’aluminium ou d’enlever les résidus sur les courbes de la voiture avant de passer en peinture.
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Étape 2. La peinture
Une Alpine, c’est bleu et rien d’autre selon moi. La couleur de l’A110 fait partie de son identité, et le constructeur met un point d’honneur à ce que son modèle bénéficie d’une certaine qualité de peinture. Après avoir été poncée, subi plusieurs couches de peinture puis vernie, chaque A110 est une nouvelle fois contrôlée minutieusement pour que la teinte ne dénote pas de ce qui a été voulu et imaginé à la conception de la voiture.
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Une salle avec différents types d’éclairage dédiée à cette vérification des teintes est d’ailleurs installée à la sortie de la salle de peinture, pour s’assurer de la qualité du plumage de l’Alpine.
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Étape 3. Le montage
Une fois la carrosserie assemblée et peinte, il faut à présent monter les différents éléments et doter la belle de son cœur.
Cette partie de la production, la plus vaste, rassemble toutes les pièces détachées de la voiture et ressemble ainsi à un gigantesque stock. Pavillon de toit, moteur, organes mécaniques, portes, roues puis habitacle et détails : chaque A110 avance doucement mais sûrement sur la ligne de montage pour au final donner naissance à une voiture complète et prête à rouler.
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S’en suit plusieurs tests, dont celui pour s’assurer de l’étanchéité de la voiture à coup de grand grand tunnel déversant de l’eau à profusion et de simulation de lavage à haute-pression.
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Étape 4. Finitions et test de sortie
C’est sûrement l’endroit où l’Alpine est la plus auscultée, surveillée et détaillée. Chaque unité sortant de la chaine de montage termine sa course dans un bloc opératoire géant où les opérateurs inspectent chaque item de la voiture avec une rigueur impressionnante.
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Une fois le bilan statique effectué et validé, chaque A110 « subit » un test routier à l’intérieur de l’usine et un autre sur route ouverte. Le test dans l’enceinte de l’usine se déroule sur la piste d’essai dédiée, un petit parcours comprenant un tunnel afin d’inspecter les bruits de moteur et d’échappement, ainsi que différents types de chaussées pour analyser le comportement des suspensions.
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Si une quelconque anomalie est perçue, la voiture repartira dans le département compétent afin d’être corrigée puis re-testée avant d’être dans les normes.
Une fois le premier bilan dynamique validé, notre voiture partira pour une boucle de 20 km mêlant ville, route et autoroute afin de vérifier le bon fonctionnement de toutes les fonctions à bord et valider une dernière fois qu’elle correspond bien aux standards voulus par la marque.
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C’est au terme de dix jours de production et suite à plusieurs tests réussis que chaque Alpine se verra recouverte d’une bâche logotypée, puis embarquée sur camion jusqu’à sa destination finale, plus d’un an après avoir été commandée par son propriétaire.
Implanté uniquement à Dieppe, Alpine est commercialement présent dans plusieurs pays, dont le Japon et l’Australie, deux marchés très importants (au niveau des ventes et de l’image). Des conteneurs remplis de A110 partent ainsi dans les bateaux du Havre à l’autre bout du globe. Nous étions d’ailleurs dans l’usine au moment où les versions avec conduite à droite étaient produites !
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Savoir prendre son temps
Chez Alpine, on est conscient que son client est avant tout un passionné et donc prêt à comprendre qu’il faille attendre plus d’un an et demi pour recevoir sa voiture. De toute façon, le constructeur ne laisse pas vraiment le choix et affiche directement la couleur : « on est ici pour concevoir une voiture parfaitement finie et aboutie, le temps n’est pas notre ennemi et la productivité à l’heure n’est pas notre leitmotiv. », m’expliquait le directeur de l’usine.
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Quand on connait le temps nécessaire pour mettre au point l’A110 du XXIe siècle, on peut comprendre le choix de fignoler chaque voiture qui sort de la chaine de fabrication, et ce pour que le client final n’ait pas à essuyer les plâtres d’une production de masse aux antipodes de la vision qualitative voulue par la marque, dans son usine très familiale.
Avec quinze voitures produites par jour jusqu’à aujourd’hui, il fallait ainsi dix-huit mois de longue attente entre la commande de son Alpine et sa réception. Avec l’arrêt définitif de production de la Clio RS sur le site et la montée en cadence de l’usine, ce délai passera à environ quatorze mois pour les versions Pure et Legend dès la fin 2018.
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À ce jour, l’usine termine la production des 1955 exemplaires de l’édition de lancement lancée en décembre 2016 et alors vendues en 5 jours. 1000 unités sont sorties des chaines de fabrication et autant d’Alpine sont ainsi sur les routes du Globe aujourd’hui.
Dès que les 1955 auront été produites (d’ici décembre 2018), le constructeur lancera alors la mise en production des gammes Pure (typée performance) et Legend (typée grand-tourisme), qui ont quant à elles déjà générées 5000 commandes.
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Après avoir pu découvrir en statique, à la genèse même, là où tout commence, on espère pouvoir vous proposer un essai complet de cette Alpine sur la route dans les prochains mois… Restez branchés !
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