Dans la froideur et la grisaille du mois de février, tous les ans un petit rayon de soleil vient réchauffer nos cœurs de passionnés. Rétromobile rassemble, le temps d’une petite semaine, ce qui se fait de plus beau, de plus rare, en matière de passions automobile. Le concept est désormais mature avec des propositions pour toutes les générations, oui il y a même quelques véhicules modernes, mais pas encore d’électriques, ouf ! L’ensemble du salon serait impossible à décrire en quelques mots, alors en voici un petit résumé.
Hall 1, le palais des merveilles
Ce premier Hall rassemble les vendeurs les plus exclusifs de la planète. Ici une F40 est presque banale, à moins qu’elle n’ait été repeinte en bleu. Le rouge Ferrari est omniprésent, sauf peut-être pour l’une d’entre elles chez Girardo, une 250 GT SWB d’une livrée bleu extraordinaire. Parmi les raretés je peux citer une BMW Alpina sur base de 635, à 150 000 € elle paraitrait presque accessible tant les prix sont démentiels. Certains comme KIMERA font même du neuf avec du vieux, à l’image de leur 037 et 038 en hommage à la célèbre Lancia du même nom. D’ailleurs il y avait une 037 groupe B en vente à 770 000 €, quasiment le prix de sa moderne ré-interprétation, personnellement j’irais vers la moderne tant le travail réalisé est impressionnant. Les constructeurs ont également investit le centre du hall, Porsche, Renault, Skoda, Mercedes et j’en passe. Cela ne fait pas de mal de rappeler au monde qu’avant ils ont créé des mythes, qu’elles se nomment 911 ou 4L, elles sont désormais historiques et inspirantes pour l’avenir. Chez Mercedes trônait une rarissime C111, avec son moteur rotatif Wenkel, il n’en reste qu’une quinzaine au monde, et elle n’a jamais été commercialisée. Avec ses portes papillon, elle était un laboratoire et une vitrine pour la marque à la fin des années 60. Si la place était réservée aux marchands et aux constructeurs, il y avait tout de même un espace pour les artistes, peintres, maquettistes, sculpteurs, un endroit rempli de magnifiques oeuvres.
Hall 2 et 3, le Rétromobile éternel
C’était mieux avant ? Pas forcément, mais c’était chouette quand même. Ceux qui regrettent l’ambiance des anciennes versions de l’évènement, n’auront qu’à parcourir les halls 2 et 3. Dans un joyeux mélange ont y retrouve des stands à taille humaine, des vendeurs de tous poils, des outils, des vêtements, des pompes à essence, et même une magnifique exposition d’ancienne F1. Avec un peu de chance ont y croise aussi d’anciens pilotes. Au début du hall 3 se trouvent les voitures à vendre à moins de 30 000 €,
si la plupart des vendeurs jouent le jeu, il y a toujours quelques rebels qui dépassent le montant annoncé. Cependant de jolies pépites peuvent trouver preneurs, comme cette Alfa Roméo Berlina 2000 de 1971 à 22 000€, dans un état de préservation remarquable. Il y a aussi cette BMW Z3 coupé 2,8L à 24 500 € si vous aimez les yongtimers. Le choix est multiple et la négociation toujours possible, c’est à ne pas louper pour se donner des idées sur sa future voiture de collection. Dans ces deux espaces il y a aussi beaucoup de clubs, et de merveilleuses voitures. La DS s’est fait la part belle dans tous les halls, elle fête ici ses 70ans, familiale ou présidentielle, elle est devenue une icône de l’automobile de luxe à la française, pour preuve Rolls Royce a même acheté le brevet des suspensions pour sa Shadow.
Artcurial, un monde à part
Au bout du hall 3 sont exposées les voitures proposées lors de la prochaine adjudication de la belle maison Artcurial. Chaque année on se dit qu’ils ne pourront pas faire mieux que la précédente, pourtant si ! Certes en 2025 il n’y a pas vraiment de modèle phare ultra exclusif comme certaines années, mais les propositions sont tout de même folles. Impossible de tout détailler mais certains modèles m’ont décroché la mâchoire. Tout d’abord ma chouchoute, une Ferrari 575 grise, intérieur Cartier, son ex propriétaire n’étant autre que Michael Schumacher. Imaginez en prendre le volant, il l’a choisie, il l’a conduite, il y a même encore son adn sur le volant… Porsche était aussi superbement représenté, 356 Spit, 356 Speedster, 911S Targa lunette souple, 911 Turbo 3,6L, 911 Speedster RUF. Que de merveilles sont à vendre, et certaines dépassent allègrement le million d’euros, comme la Bugatti type 51 ou l’EB110, la mercedes 300SL noire intérieur rouge et son set de valises d’époque. Pour les petits budgets, il y a même des pièces de mécanique Ferrari ou Lamborghini. La vente aura lieu le vendredi, à l’heure ou j’écris je n’ai pas encore les résultats, mais je les attends avec impatience. En effet le marché de l’automobile de collection est un bon indicateur de la santé économique générale, si les prix explosent ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Cela veut dire que la voiture ancienne redevient une valeur refuge et que les investisseurs préféreront les acheter pour spéculer. Plusieurs crises de ce type ont déjà eu lieu, et l’époque ou l’on pouvait espérer s’offrir une 911sc ou une BMW 3L CSI est déjà bien loin.
The place to go
Si on aime l’automobile il faut aller à Rétromobile, il y en a vraiment pour tous les goûts, tous les âges et presque toutes les bourses. Oui bien sûr beaucoup de voitures sont inaccessibles, mais pensez-vous que les visiteurs du Louvre y vont en espérant pouvoir acheter une oeuvre d’art ? Non, et l’avantage de ce salon c’est qu’on peut y rêver bien au chaud en attendant l’ouverture prochaine de la saison des festivités. Le tour auto qui cette année passe à l’est sur l’anneau du Rhin avant de traverser la France vers Charade, Le Mans Classic et ses plateaux incroyables sur le grand circuit du Mans. Et tout un tas de courses et rassemblements divers. L’automobile ancienne est bien vivante, la passion aussi, profitons en !