Depuis quelques mois, on remarque que l’éthanol séduit de plus en plus de Français. Même s’il y a eu une légère baisse, les prix des carburants sont toujours très élevés en France. Le conflit en Ukraine avait fait exploser les tarifs à la pompe en février dernier, les faisant même passer au-dessus des 2€ au litre. L’éthanol s’avère être une alternative très intéressante, qui permet de ne pas trop changer ses habitudes et d’économiser de grosses sommes d’argent.
L’éthanol : comment y passer?
On imagine souvent que convertir sa voiture à l’éthanol est très compliqué, mais il n’en est rien. Il suffit simplement d’emmener son véhicule dans un garage, et de faire installer un boîtier E85. L’installation coûte entre 500 et 700€ selon le modèle de votre voiture. En tenant compte des prix des carburants actuellement, cet investissement pourrait être rentabilisé en seulement deux mois pour les plus gros rouleurs! Une fois le boîtier installé, il ne reste plus qu’à se rendre sur le site de l’ANTS et de mettre à jour l’énergie utilisée pour le véhicule. Un certificat est alors délivré au conducteur, lequel doit être transmis à l’assureur pour mettre à jour le dossier.
Conversion à l’éthanol, attention à la reprogrammation
Faîtes bien attention de ne pas tomber dans ce piège qui pourrait bien vous coûter cher. En effet, une conversion en bonne et dûe forme doit se faire via un boîtier et non par une reprogrammation. Il ne faut pas oublier qu’il vous faudra informer votre assurance de votre passage à l’éthanol, et qu’en cas de reprogrammation, vous ne serez pas couvert en cas de pépin.
L’éthanol : une arme de séduction massive pour le thermique
A l’heure où les étoiles semblent s’aligner pour l’électrique, l’éthanol s’impose comme LA solution pour garder sa voiture thermique quelques années de plus, sans pour autant jeter ses sous par les fenêtres. Selon une récente étude, 68% des Français seraient prêts à revoir leurs habitudes de déplacements, pour limiter les répercussions sur leur portefeuille. Ça veut dire utiliser le vélo, privilégier la marche ou les transports en commun, ou encore le covoiturage. Parmi eux, 7 français sur 10 pensent à passer à l’éthanol, c’est dire la popularité de ce carburant.
De plus en plus d’adeptes
La consommation d’éthanol à la pompe a fait un bond de 33% en 2021. Pourquoi? Tout simplement parce que l’éthanol coûte en moyenne 0,90€ au litre, contre 1,90€ pour l’essence. Le carburant étant l’un des principaux postes de dépenses chez les ménages, économiser dessus est une aubaine et permet de redonner du pouvoir d’achat. Mais cela fait en réalité quelques années que l’éthanol fait son trou en France. En effet, certaines sociétés d’assurance mesurent cette hausse depuis 2017. Et il y a fort à parier que ça n’est pas prêt de s’arrêter.
Tous les modèles sont-ils compatibles avec l’éthanol?
Tous, non. Mais une immense majorité peut y passer. Pensez tout de même à vérifier leur compatibilité avant de vous lancer dans l’installation du boîtier E85. De Renault à Mercedes, en passant par Audi et Citroën, le choix ne manque pas. Il existe même des marques qui proposent des modèles fonctionnant de série à l’éthanol. C’est le cas de Ford notamment, qui commercialise le Kuga FlexFuel, ou encore Dacia avec son Duster.
Faut-il obligatoirement un boîtier?
Il faut savoir que le rôle du boîtier E85 est simplement de corriger les quantités d’injection de carburant lorsque le moteur tourne, l’indice d’octane de l’éthanol étant différent des autres carburants. Il n’est donc pas impossible de mettre du bioéthanol dans une voiture tournant au sans plomb, mais il faut surtout y aller de manière progressive. Lorsque votre réservoir est presque vide, vous pouvez le remplir aux deux tiers, en mélangeant moitié sans plomb et moitié éthanol. L’allumage d’un voyant moteur n’est pas forcément inquiétant, c’est juste le signe que le calculateur procède aux fameuses corrections des temps et quantités d’injection.
Si le voyant s’éteint après quelques kilomètres, c’est dans la poche, votre voiture s’est acclimatée et vous pourrez alors continuer à mélanger les deux carburants. S’il reste allumé, de deux choses l’une : soit la quantité d’éthanol est trop importante, soit la voiture n’en veut pas. Petit conseil dans ce cas, n’insistez pas. Dans tous les cas, il faudra toujours mélanger éthanol et sans plomb, avec jamais plus de 50% d’éthanol.
Rouler à l’éthanol sans boîtier : quels sont les risques?
Une voiture ne fait pas l’autre, mais globalement quelques problèmes sont récurrents. Si l’acclimatation avec l’éthanol se passe mal, il se peut que votre voiture ait du mal à démarrer le matin. En effet, l’éthanol se vaporise moins bien à froid que l’essence traditionnelle. Il se peut également que vous ressentiez des ratés lors des phases d’accélération. Mais certains problèmes plus sérieux peuvent aussi survenir, notamment au niveau de l’échappement ou du catalyseur. Et quand ce genre de problème arrive, on regrette vite d’avoir voulu gagner quelques euros à la pompe tant les réparations sont coûteuses. Si votre voiture commence à avoir de l’âge, vous pouvez toujours tenter le coup. Vous pourrez toujours faire machine arrière si elle accepte mal l’éthanol. En revanche, à votre place, on n’insisterait pas trop avec une voiture neuve ou quasi neuve.