On peut dire que le Covid a vraiment tout chamboulé, jusqu’à mettre à genoux l’une des industries les plus solides, l’automobile. Si l’année 2020 a logiquement été la plus impactée avec un marché historiquement bas, l’année 2021 ne fait guère beaucoup mieux. Le marché de la voiture peine à repartir à la hausse, alors que le gros de la crise semble être derrière nous.
Un marché de l’automobile qui ne reflète pas l’état de l’économie globale
Voilà en tout cas un point sur lequel on peut s’estimer heureux, ou du moins en partie. Depuis la levée des principales restrictions sanitaires en Mai dernier, l’économie s’est plutôt bien relevée, et ce pour tous les secteurs d’activité. Tous? Hélas, non… L’automobile a bien du mal à panser ses plaies, au point que sur le seul mois de Septembre, les ventes de voitures neuves ont reculé de 20,50% par rapport à Septembre 2020. En décortiquant ce chiffre, on s’aperçoit que cette baisse est généralisée : 22% d’immatriculations en moins pour les particuliers, et 13,4% en moins pour les entreprises (en dehors des professionnels de l’automobile).
Le Covid, seul responsable? Pas directement
Si le Covid a bel et bien amené le marché de l’automobile dans cette situation, il n’est en réalité pas le seul responsable. Du moins pas directement. Un autre phénomène qui prend des proportions incroyables touche plus durement que jamais l’industrie automobile, déjà fragilisée par la crise sanitaire dont nous commençons à peine à entrevoir l’issue. Je veux bien sûr parler de la pénurie de puces électroniques et de semi-conducteurs, qui impacte désormais presque tous les constructeurs à l’échelle mondiale, et qui occasionne notamment de nombreux retards sur les délais de livraisons, retardant inévitablement les dates d’immatriculation de véhicules neufs. Pire encore, certaines marques sont contraintes de fermer temporairement des sites de production, à l’image d’Opel qui met à l’arrêt son usine d’Eisenach jusqu’à fin 2022.
L’électrique poursuit son petit bonhomme de chemin
Mais tout n’est pas si noir que cela. Si les ventes de véhicules neufs sont excessivement basses, toutes les voitures ne sont pas égales face à la difficulté. En Septembre, les voitures électriques ont représenté à elles seules 12,7% des nouvelles immatriculations, soit plus de deux fois la part des ventes de Septembre 2020. Si l’on ramène tout cela sur l’ensemble de l’année 2021 (de Janvier à Septembre), les véhicules électriques représentent 8,5% des ventes de voitures neuves. Quant aux hybrides rechargeables, elles pèsent pour 8% des nouvelles immatriculations. La palme revient au département des Bouches-du-Rhône qui, grâce aux aides gouvernementales en vigueur là-bas, a enregistré 23% de ventes de voitures neuves en électrique en Septembre!
Le marché de l’occasion légèrement moins touché
A l’heure actuelle, le marché de l’occasion se porte un poil mieux que le marché du neuf, avec un recul de “seulement” 11,3% par rapport à Septembre 2020. Cependant, la pénurie de semi-conducteurs ainsi que les nombreux retards de livraisons pour les voitures neuves pourraient contribuer à booster les transactions en occasion, du moins pour ceux qui ne seraient pas prêts à attendre plusieurs mois pour profiter de leur nouvel achat.
Une fin d’année peu reluisante en perspective
Les analystes s’accordent à dire que la fin d’année s’annonce compliquée pour le secteur automobile. Alors le début d’année avait été plutôt encourageant, la troisième vague de l’épidémie ainsi que les difficultés d’approvisionnement en puces électroniques sont venus à nouveau mettre des bâtons dans les roues de l’industrie automobile. Eric Champarnaud, président d’Autoways, s’est d’ailleurs exprimé à ce sujet : “les annonces des constructeurs laissent peu d’espoir de normalisation de la situation en termes d’approvisionnement en puces et d’accélération des cadences de production et de réduction des délais de livraisons. Le dernier trimestre ressemblera au mois de Septembre et le marché annuel 2021 n’affichera qu’une pâle progression par rapport à une année 2020 historiquement basse”. Rendez-vous donc en 2022 pour tenter d’inverser la tendance, si tant est que la pénurie de puces ait disparu d’ici là…