Rencontre avec l’exclusive Mustang Shelby GT350R. Non-prévue pour la France, il sera difficile de croiser sa route… Et pourtant, le temps d’une journée passée avec Ford France, j’ai eu le privilège d’effectuer quelques tours à bord (en passager), de la seule et unique présente en Europe.
« Gagner des courses le dimanche, c’est vendre des voitures le lundi » : telle était la devise de Carroll Shelby lorsqu’il a lancé sa première Mustang GT350. D’abord destinée à la compétition pour le championnat SCCA dans une version R, elle fut vite déclinée en version civile dite « street ». V8 poussé à 306 ch, intérieur dépouillé, train-avant modifié, nouvelle boîte de vitesse, la GT350 se voulait comme la version radicale de la Mustang. 60 ans plus tard, la légende continue de la meilleure des manières avec la nouvelle GT350 R, version ultra-radicale de l’actuelle Mustang.
Un physique musclé
Comparée à la Mustang GT, la GT350R ne fait pas dans la dentelle. Avec son capot rehaussé et ses ailes bodybuildées, la Shelby s’offre un faciès des plus agressifs. Le kit aéro, l’énorme diffuseur arrière et les jantes de 19″ complètent le tableau de cette machine à dévorer tout ce qui ce présente devant sa calandre.
L’intérieur se montre lui plus discret, et ce malgré la suppression de la banquette arrière ainsi que de « quelques » éléments de confort comme la clim’, le GPS et la radio 7 HP. Seule la plaque numérotée, les sièges Recaro et le volant en Alcantara, sont les signes distinctifs de cette GT350R.
Les entrailles de la bête
Sous sa robe de machine de guerre, la GT350R cache un gros V8 de 5,2 L, le plus gros jamais monté sur une Mustang de série… À vilebrequins plats, il développe 526 ch à 7500 tr./min., et offre un couple de 582 Nm. Le tout est couplé à une boite mécanique à 6 rapports ré-étagée pour l’occasion.
La R reçoit aussi un châssis totalement revu, des suspensions pilotées raffermies, et des gros freins en acier de 394mm équipés d’étriers six pistons.
La Stang’ en profite également pour laisser quelques kilos au garage… Notamment grâce à l’intérieur dépouillé, mais aussi et surtout via ses jantes en plastique renforcé de fibre de carbone, moitié moins que l’aluminium faisant ainsi gagner 27 kilos sur les masses non-suspendues. Au total, la GT350 se déleste d’une soixantaine de kilos mais accuse encore un poids de plus de 1650 kg.
Sauvage !
Une simple pression sur le bouton de démarrage et vous comprendrez tout de suite que cette Mustang n’est pas là pour trier des lentilles. Le V8 se réveille dans un grondement aussi effrayant que jouissif ! En pleine charge, la Mustang dégage une sonorité digne d’un groupe de « Death Metal »… D’ailleurs, son échappement est à lui seul l’une des raisons de sa non-homologation en France, c’est dire !
Une fois lancé, la Mustang envoie du bois : ça pousse sans discontinue, le V8 prend les tours sans broncher jusqu’à claquer son rupteur. À titre de comparaison, là où le V8 de la Mustang GT fatigue à 6800 tr./min., celui de la Shelby atteint allégrement les 8250 tr./min (!!). La boite manuelle, dotée de cinq rapports courts et d’un sixième plus long, lui offre des envolées lyriques et des poussées impressionnantes, des belles performances lui permettant de rivaliser face à ses concurrentes.
À rythme élevé, la GT350 se montre en toute logique bien plus équilibrée et réactive que la GT. Campée sur des pneus semi-slick de 305 et 315 mm et aidée par un anti-dérapage efficace, la tenue de route en est des plus remarquables. Elle plonge dans les virages sans la moindre inertie ou le moindre roulis et ce malgré son poids contenu mais toujours relativement important (1600 kg).
Bilan
Ford et Shelby ont réussi à nous pondre une vrai Muscle-Car digne de ses héritières, aussi bestiale qu’efficace. Un habitacle un peu plus typé course et un poids moins élevé la rendrait quasi-parfaite. Un regret ? Ne pas avoir pu prendre le volant, évidemment.
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