L’histoire de la Porsche 911 est longue… Depuis sa présentation en 1963, elle a évolué, et même muté.
Que reste-t-il aujourd‘hui de la première voiture de la série ? Et surtout, quelle est la 911 qui représente l’aboutissement de cette lignée ? La 993 est pour beaucoup la dernière 911 digne de porter le patronyme, pour d’autres ce sera la 964 ou encore la 991…
Pour le plaisir en vidéo, essai de la Porsche 911 993 4s :
Au milieu de tous ces chiffres il est difficile de se construire un avis. Alors laissez-moi vous présenter celle qui, pour moi, représente un certain achèvement de la Porsche 911, une auto mythique.
Au début naquit la 901
La 911 n’a pas toujours été 911… Au salon de Francfort 1963 c’est la Porsche 901 qui fut présentée. Succédant à la vieillissante 356, elle représentait pour la marque, l’entrée dans l’ère moderne de l’automobile de sport. C’est là qu’un certain Peugeot monta au créneau… Depuis les années 50, le constructeur avait déposé les numéros de voiture avec un zéro au milieu (pour le trou de la manivelle, véridique !). Porsche décida donc en 1964 de nommer son auto 911.
Et depuis tout ce temps-là ce numéro est resté collé à ce modèle, toujours le même numéro mais des voitures qui ont évolué durant 55 ans ! Alors pour les reconnaître, les amateurs ont commencé à les appeler par leur petit nom, à savoir le type de véhicule. Savez-vous qu’une 911 Turbo de première génération est du type 930 ? Ou encore que la dernière génération est du type 991 (bientôt la 992…) ?
La type 993, aboutissement esthétique ou sacrilège du design originel…
La type 993 est apparue en novembre 1993, et son accueil fut relativement mitigé. Détestée par les puristes à cause de ses phares inclinés, elle reprenait pourtant tous les attributs du modèle mythique. Le 6 cylindres à plat était bien présent, toujours refroidi par air, avec une puissance portée ici à 272 ch. L’intérieur n’avait guère évolué, avec ses cinq compteurs côte à côte (le régime moteur au milieu), sa clef à gauche, les ajustements étaient parfaits, les matériaux de qualité, et le tout sans fioritures.
Au rayon des nouveautés, on disposait par contre des dernières technologies en terme d’aides à la conduite (anti-patinage et ABS). Cette 993 se voulait également être la digne descendante d’une lignée prestigieuse, avec toutes ses déclinaisons.
Une gamme riche et flamboyante
La 993 était disponible dans des variantes assez touring, comme la Carrera 2, ou la Carrera 4 avec ses quatre roues motrices initiées par la 959 et reprises sur la type 964. Cette génération vit également une toute nouvelle déclinaison Targa avec non plus un toit escamotable, mais un toit vitré qui descendait et recouvrait la lunette arrière. Cette Targa était en fait un cabriolet avec un hard-top spécifique.
La version Turbo marquait l’apparition d’un moteur à double turbos, avec sa voie arrière et ses ailes élargies, ainsi que son aileron. Les versions sportives furent également à l’honneur avec les RS en version touring ou clubsport (version dépouillée et allégée avec un aileron plus important).
Au sommet de de la hiérarchie trônait la GT2, sorte de mélange de turbo et de RS, un monstre !
4S et 2S pour les puristes
Face au succès de cette génération 993, Porsche décida de « remercier » ses fans avec des versions spécifiques, les Carrera 2S (2 roues motrices) et Carrera 4S (4 roues motrices), à moins que ce ne fut pour exploiter un peu plus la manne financière de ce filon 993… L’histoire retiendra que ces versions spéciales ont su séduire les vrais amateurs de la marque.
Apparue en 1995, la version S reprit quelques attributs physiques de la Turbo, à savoir les ailes arrières et voies élargies, les jantes, et pour la 2S la grille d’aération arrière en deux parties (hommage à la Porsche 356). Cette version gagnera quelques chevaux passant de 272 à 285. Pour beaucoup le TLU (turbo look usine) représente l’accomplissement esthétique de la 911, sans son aileron arrière parfois imposant, la ligne de la 911 est ici sublimée, magnifiée.
Un exemplaire parfait, avec quelques accrocs… à l’histoire !
La 4S qui illustre nos pages nous a été présentée par un propriétaire amoureux de sa belle (on le comprend !), une 4S absolument magnifique dans cette livrée bleu nuit, intérieur cuir gris. Tout est parfait et fonctionnel sur l’auto, y compris l’anti-démarrage récalcitrant ! Il est sympa de constater que des modifications habituelles à l’époque ont été conservées, comme le changement des clignotants oranges d’origine par des blancs. D’ailleurs sur les ailes, les rappels de cligno’ sont ceux d’une Golf. Rigolo.
Au démarrage du flat 6, le son m’indique que la ligne d’échappement n’est pas d’origine. En effet c’est une ligne SCART sur mesure qui a été montée il y a peu, le summum de l’échappement sur mesure. Mis à part cela, cette 993 est dans un état exceptionnel, et son moteur respire également la santé. La voiture n’a rien perdu de sa sportivité et après une petite ballade endiablée, elle fournit encore une grosse dose de sensations.
D’ailleurs, elle fait tourner bien des têtes, et je dois avouer que la mienne a tourné aussi, tant cette 911 m’a séduit…
Alors, la 993 4S, la 911 ultime ?
Difficile de répondre en restant objectif, mais pour moi ça sera un grand OUI. Cette voiture est la dernière à avoir un flat 6 refroidi par air tel que l’avait la 901 de 1963. Côté esthétique, les lignes de la 4S me font chavirer, l’arrière est magistral, avec ses ailes larges. Certains opteront pour une génération précédente, la 964, c’est compréhensible, avec ses phares droits comme à l’origine. D’autres ne jureront que par les versions actuelles et leur débauche d’électronique.
En fait, la force de Porsche a été de maintenir le mythe à flot, et même la 996 trouve aujourd’hui ses défenseurs, mais cela est une autre histoire : celle de la passion 911 !
5 commentaires
petite observation au sujet des clignitants:
sur 4s, ils etaient blanc a l’avant et seuls les repetiteurs etaient orange.
yes exact, il s’agit de répétiteurs de Vw golf 😉
sur le descriptif enregistré, il y a quelques erreurs ! la 4s n’avait pas une grille aileron séparée en 2, comme il a été dit ! seule la 2s y avait droit à l’origine. largeur des pneus arrières: 285, et non 235 ! le 0 à 100 se fait en 5,3 s, et non en 5,6 (données usine) . sinon, perso, je préfère conduire une m3, c’est beaucoup plus amusant. Seule la ligne de cette auto me fait la garder encore un peu…
la 4s a des jantes similaires à la turbo, mais sur cette dernière, les batons de jantes sont creux pour gagner du poids par rapport à la sportivité du modèle.
L’auto-radio, estampillé « Porsche » est en fait un modèle de chez « Becker », comme la batterie « Porsche » et d’autres accessoires qui proviennent de divers fabricants.