Que s’est-il passé chez Audi France, les équipes nous ont donné le défi au volant de l’Audi e-tron GT de réaliser le plus grand nombre de tours de piste et de distance sans recharge en 3 heures de temps. Direction le circuit Paul Ricard du Castellet qui accueille ses 84 pilotes prêts à en découdre, en silence 😉
Quelques chiffres clés :
- Temps de référence : 2m10
- Consommations 30 kWh à 32 kWh max
- Tracé du circuit Paul Ricard de 3,8 km (tracé du GP de france en 1990)
- 38 journalistes
- 4 ambassadeurs Audi france
- 42 clients
- Course homologué FFSA
Objectif : faire le plus grand nombre de tour de piste et de distance
Le défi est de taille : 3 heures d’endurance en Audi e-tron GT
Un défi technique puisque cette course d’endurance de 3 heures s’effectue sans recharge, mais c’est aussi un défi mental pour les 84 pilotes puisque la tentation d’écraser le pied sur l’accélérateur était tentante sur ce tracé du Paul Ricard long de 3,8 km.
Ma team au numéro fétiche #8
Parmi les 21 équipages engagés dans cette course d’endurance enregistrée FFSA rien que ça, chaque numéro de team représente une voiture engagée anciennement dans les différents championnats automobile. L’Audi RS e-tron GT n°8 fait référence à l’Audi R8 LMP 900 pilotée par Biela/Pirro/Kristensen, vainqueurs des 24h du Mans en 2000. Dans cette formidable équipe de passionnés, on est peu nombreux à être de vrais pilotes et encore moins des pilotes économes.
On commence par Clémence qui représente le média les Enjoliveuse, toujours souriante, la plus régulière en chrono de nous tous !
On enchaîne avec le doyen de l’équipe, Monsieur Saad, le représentant du GDB, un véritable passionné, capable d’apaiser les tensions au sein du groupe, un élément indispensable pour sa team.
Enfin le célèbre YouTubeur, Nicolas de Mécanique Sportive, son rôle, faire de bons chronos tout en gardant un œil sur les consos, un véritable équilibriste sur piste !
Enfin moi, Flow, qui représente notre média Cars Passion, on pourrait me surnommer le finisseur, vous comprendrez pourquoi un tel surnom en lisant la fin de cette histoire.
Essais libres : le temps de s’acclimater avec la piste et la voiture
Le tracé mesure 3,7 km de long, opte majoritairement pour des courbes à droite qui viendront chauffer les pneus côté gauche de notre jolie Audi e-tron RS GT floquée du numéro 8.
Les conditions climatiques pour le moment sont très bonnes et permettent de prendre le volant dans de bonnes conditions. Avec 646 chevaux et un 0 à 100 km/h effectué en 3,3 secondes, cette fusée électrique peut réaliser de sérieux chronos. Mais, oui, il y a un, mais, le poids qui joue énormément sur les consommations, avec plus de 2 300 kg, notre fusée risque de consommer si le pied se prolonge un peu trop longtemps sur l’accélérateur. Modération et concentration sont les maîtres mots.
Les conseils de notre coach Geoffrey sont primordiaux pour réussir à maintenir d’un côté le rythme sur piste tout en préservant les consommations. De plus, il faut adapter ses courbes et maintenir la bonne vitesse dans chaque virage. Un exercice presque contre-nature sur circuit beaucoup qui s’apparente clairement à de l’éco-conduite sur circuit. Lors des tours d’essais, l’objectif est donc d’avoir un très bon ratio entre temps au tour et consommations.
On se lance, les premiers tours sont hésitants, puis tours après tours, on se prend au jeu, les consommations diminuent et les chronos approchent du temps de référence de 2m10 pour espérer une bonne place sur la grille de départ.
La qualification : superpole et super chronos !
La nuit tombe, il est 21h, la piste se rafraîchit et les projecteurs éclairent désormais la piste, autant de changements qui vont impacter les temps sur ce tracé du Castellet.
Dans la team, on fait le choix du meilleur pilote régulier dans ces Chronos, Clémence est choisie par la team pour participer à la superpole, un exercice loin d’être simple qui vise à être le plus proche du temps référencé sur 2 tours.
La course : le jour J
Une grille de départ détrempée
Le réveil sonne, la tension monte. Notre équipe part de la 2ème position. Sous une pluie intense, la grille de départ se remplit, en tête de cortège, l’exclusivité d’avoir l’Audi S1 e-tron quattro Hoonitron, le bolide électrique du regretté Ken Block. Il pleut littéralement des cordes, notre « Super Woman » prend le départ, dans des conditions difficiles, Clémence garde la deuxième position, le jeu des relais commence avec Saad et Nicolas. Nous essayons de suivre les conseils du coach, pas de chrono, mais des consommations et à ce jeu-là, le bilan des premiers tours n’est pas bon, on tourne à 35 voire 36 kWh, on réduit la climatisation, la ventilation, mais on garde le désembuage, la sécurité avant tout.
Le doute s’installe dans notre équipe
On réduit le rythme et au tour les chronos sont moins bons que nos concurrents, on continue de suivre les instructions du coach Geoffroy, le doute s’installe puisque nous perdons des positions, le doute s’installe, mais nous gardons en tête que nous avons un relais en avance que les autres. Chaque relais au stand doit marquer un temps de 2 min et chaque équipage a le même nombre de relais.
Au 20e tour, la piste s’assèche, les chronos se réduisent tout comme l’autonomie qui baisse comme neige au soleil. Heureusement, la bienveillance de notre équipe permet d’apprendre des expériences de chacun sur l’évolution de la piste, on est soudé, on ne perd pas espoir malgré notre position en bas de classement. Aucune erreur de pilotage n’est à déplorer à la moitié de la piste, les trajectoires sont respectées à la lettre et nous arrivons à maintenir une consommation de 31,6 kWh quand d’autres équipes sont à 34 kWh. D’après nos calculs, nous avons 1 à 2% de marge par rapport aux prévisions du coach. On décide d’utiliser ce bonus en expérimentant une vitesse maximale à 140 km/h sur les 2 portions de ligne droite. Les résultats ne sont pas fructueux, les consommations grimpent assez rapidement puisque la jauge nous indique 36 kWh, des consos loin des 31 kWh prodigués par notre coach. Les relais s’enchaînent et on reprend un bon rythme, on arrive à grappiller quelques places pour au classement général.
Le tournant de la course
Le tournant de la course arrive, ça s’agite dans les paddocks, certains de nos concurrents s’inquiètent de leur autonomie restante, panique à bord chez certains qui décident de ralentir fortement leur vitesse pour économiser le niveau de batterie. La stratégie de réaliser des bons temps dès le début de la course est finalement une mauvaise stratégie.
On continue de gérer l’autonomie restante plutôt que le chrono, au fur et à mesure des tours, nous remontons dans le classement, dernier relais, je prends le volant, la pluie revient sur la piste et le trafic s’intensifie sur les derniers tours, je reste en contact avec le coach par radio, la pression est au max, il me reste 4% de batterie pour boucler les 5 derniers tours !
Le mode Range s’active, l’auto roule désormais en propulsion, j’étais la ventilation, les feux Matrix led, tout ce qui pourrait m’aider à franchir la ligne d’arrivée et assez de jus pour revenir au stand.
Une fin de course difficile
Je continue de doubler les plus optimistes du début de course, certains stagnent à 40 km/h, à la radio la team crie au talkie que nous sommes 1er, j’éclate de joie au volant, je me rajoute une pression supplémentaire en me disant que la victoire est au bout des doigts, panique à bord mon coach m’ordonne de ralentir, l’autonomie vient d’atteindre 0%, le temps de boucler mon dernier tour au ralenti de peur de tomber en panne de jus. Il me reste 100 mètres avant l’arrivée au stand. Je fais attention de ne pas me prendre une pénalité si je dépasse les 45 km/h.
C’est le soulagement lorsque je vois ma team courir avec le sourire et bondir comme des lapins, un moment unique, je m’extirpe de la voiture en criant avec eux, sans oublier de remercier notre fameux et talentueux coach.
Quelle course et quel suspens ! Nous finissons cette épreuve sur 66 tours en 3 heures avec plus de 40 secondes devant l’équipe Numéro 9 !
Une aventure électrisante et inoubliable
Dernier moment que nous savourons en équipe, casquette sur le crâne et combinaison, nous ne sommes pas peu fier sur le podium, Mr Dindo Capello triple vainqueur des 24 heures du Mans et Marc Ouayoun directeur général Audi France nous remettent la coupe après la traditionnelle serrée de main. Le dernier cri de joie devant tout le monde, un bonheur qui perdure et résonne encore à l’écriture de ces quelques notes.
Une expérience unique grâce à des passionnés
J’espère que vous avez pris également du plaisir à lire cette folle aventure signée Audi. Bravo à toutes les équipes d’Audi France et Oreca Events, des personnes engagées, passionnés et talentueuses qui ont eu l’audace de nous faire vibrer au volant de voitures 100% électriques sans accrochage et avec beaucoup de fair-play au sein des 21 équipages. Une course d’endurance mémorable enregistrée au tableau des courses FFSA que je suis loin d’oublier.
Fiche technique Audi RS e-tron GT
- 2 moteurs électriques
- Puissance : 646 ch
- Couple : 830 Nm
- Poids : 2347 kg
- Batterie : 93 kWh
- Transmission quattro : 4 roues motrices
- Autonomie annoncée : 495 km
- Disque avant 420 mm
- Longueur : 4m98
- Performances
- Accélération : 3,3s
- Vitesse maximale : 250 km/h
- Prix : autour des 140 000€