Depuis 30 ans la célèbre course automobile qui traverse la France, le Tour Auto, est devenue une course de véhicules historiques. Scindée en deux épreuves, régularité et course, elle propose sur 5 jours des épreuves sur routes et sur circuits. Cette année une idée folle nous est venue, celle de suivre la caravane par la route au volant d’une autre légende automobile : la Volkswagen coccinelle ‘Choupette’ de 1962, toute droit sortie de la collection de mon ami Franck de Movie Cars Central. Plus qu’une course, c’est une véritable aventure qui nous attendait, avec son lot d’émotions fortes ! Imaginez notre équipage, Choupette et un Volkswagen ID.Buzz à ses couleurs sans compter que BMW, partenaire officiel, nous avait aussi réservé de belles surprises.
Préparatifs sur le fil du rasoir
Un Tour Auto ça se prépare, mais il y a forcément une surprise de dernière minute. Tout d’abord il y a les bonnes nouvelles, VolksWagen qui s’associe à nous, ils nous fournissent un ID.buzz pour l’assistance, et apportent leur soutien pour la logistique. Peter Auto (l’organisateur de la course) nous accréditent et apportent également un soutien, parfait. Reste la question de la Cox, qui depuis 3 mois est confiée aux mains d’un garage, GP Cox à Arras, pour réfection de la boite de vitesse endommagée. Ce même partenaire s’étant engagé à nous assister sur le parcours, au volant de l’ID.Buzz. Surprise de dernière minute, après nous avoir assuré être dans les temps, ce même garage nous plante et nous ramène Choupette 4 jours avant le départ… sans aucune réparation ! Heureusement, suite à un appel au secours sur les réseaux, le garage Peanuts Butter nous contacte et propose son aide, allant jusqu’à nous fournir une boite et un réglage moteur. Il a fallu oeuvrer jour et nuit pour remettre la voiture en route, mais après un travail acharné de notre équipe, Vlad et Franck, à 12h du départ, la petite coccinelle démarre et roule enfin, ouf.
Début du Tour, les plus belles routes nous attendent
Le départ officiel aura lieu au château de Vaux le Vicomte, endroit magnifique et prestigieux, même la météo est avec nous. Il est 7h30, le soleil à peine levé dissipe une fine couche de brume et le calme habituel des lieux est troublé par des rugissements de fauves mécaniques. L’ambiance est irréelle, des dizaines de voitures plus extraordinaires les unes que les autres s’alignent, il y a de l’électricité dans l’air, et puis les premières autos passent sous l’arche, c’est parti pour 2500 kilomètres jusqu’à Cannes. Les spectateurs sont massés le long des routes, nous partons également, dés les premiers kilomètres, ce ne sont que pouces en l’air et applaudissements. La passion de l’automobile est toujours vivace en France, et sur tout le parcours nous le constaterons, quelle ambiance ! Les premières centaines de kilomètres sont joyeux et permettent de rallier le circuit de Dijon Prenions, seules quelques alertes sur les freins nous inquiètent, mais je vous en parlerai plus tard. Au circuit c’est un véritable spectacle, les bolides s’affrontent sous les yeux des spectateurs venus en masse, et encore une fois nos deux voitures font sensation sur le parking.
Au fil des routes, l’aventure continue
De Beaune à Clermont Ferrand, le tracé permet d’admirer les plus belles routes de France, y compris l’arrêt du déjeuner au magnifique château de Pierreclos. C’est ici qu’une autre aventure m’attendait, partager le baquet de droite d’une sublime BMW M3CS, avec à son volant le légendaire Ari Vatanen, incroyable. Au programme plusieurs spéciales et des étapes de liaisons. Quelle expérience extraordinaire, Ari est certes un très grand champion, mais il est d’une gentillesse infinie, il s’arrête tout le temps pour faire des photos, signer des autographes, sa popularité est énorme. Sur les spéciales je m’accroche au siège, il attaque fort et pousse la BMW dans ses retranchement, enflammant même les étriers de freins ! Petite précision, pour lui la M3 est un peu molle en suspensions et il passait deux fois plus vite avec ses autos de compétition, surréaliste.
A chaque ville étape, un parc fermé permet aux visiteurs d’admirer les voitures, et aux équipes d’assistance de les remettre en état. C’est ici que j’attendrai notre équipage, emmené par Franck, Vlad et Gwen. A leur arrivée mauvaise nouvelle, les freins de Choupette sont vraiment limite, il va falloir agir, décision est prise de poursuivre jusqu’à l’étape suivante. Le parc privé est en effervescence, les équipes de mécanos s’affèrent autour des bolides, qui pour certains, ont déjà souffert. Des Ferrari 250 GT, une 512 M, des Ford GT 40, une pléiade de Porsche 911 RS ou RSR, des AC Cobra, des Lotus….l’endroit est magique pour tout passionné.
A Valence la galère commence…
Sur le Circuit de charade c’est l’occasion de vérifier qu’il s’agit bien du plus beau circuit de France, malheureusement ce sera la fin du rallye pour la sublime Ferrari 512M, victime d’un accrochage.
L’étape Clermont Valence a été compliquée pour l’équipe, le froid, les freins qui lâchent… Heureusement sur place nous attendait le Youtubeur Anthony PDLV. Disposant d’un garage bien équipé, rendez-vous est pris pour le lendemain afin de purger le système. Cette petite opération ne devant nécessiter que 30 mn, nous sommes arrivés confiants à 9h, ce qui nous laisserait le temps de relier la prochaine étape au circuit Paul Ricard. C’est là que Choupette a décidé de ne pas nous aider, en fait c’est tout le système de freinage qui était à revoir. Heureusement non loin de là, les pièces nécessaires ont pu être achetées, mais ce n’est pas 30 mn qu’il nous a fallu, mais bien la journée entière. Croyant la Cox remise sur roues, nous attaquons 2h d’autoroute à 18h, direction l’hôtel à St Cyr sur mer, l’étape au Castelet sera malheureusement pour une autre fois.
Nouvelle alerte après quelques kilomètres, de la fumée se dégage de la roue arrière droite, stop en urgence, les garnitures de freins collent aux tambours, quelques réglages plus tard et c’est reparti. A Marseille sur l’autoroute, c’est le début de la catastrophe, la roue avant droite commence à ne plus tenir sur son axe, panique, arrêt immédiat… Nous réussissons à rouler jusqu’à un parking, après avoir laissé refroidir la mécanique, le constat est sans appel, le roulement avant droit est mort suite à une surchauffe des freins qui a fait fondre la graisse. Il est minuit, la mort dans l’âme nous rejoignons l’hôtel avec l’ID.Buzz, fidèle compagnon de route qui ne nous a jamais lâché.
Fin du Rallye, de belles surprises nous attendent
Choupette reste à Marseille mais en ce samedi matin l’équipe Gwen/Vlad va assurer comme jamais. En multipliant les contacts, un garage marseillais accueille notre pauvre petite coccinelle. C’est chez ‘Un amour de Coccinelle’, endroit dédié à la passion Cox, qu’un miracle va être réalisé. N’hésitant pas à démonter une voiture du stock, la petite Choupette va recevoir quasiment un nouveau demi train avant. Les freins vont êtres réglés, et elle va pouvoir repartir. Décidément l’accueil marseillais n’est pas une légende, comment remercier tant de bienveillance ? Certainement en emmenant notre brave voiture jusqu’à la fin, sous le portique à Cannes. Ce sera chose faite à 21h, parmis les dernières autos à arriver. Ça y est c’est fait, nous avons parcouru tout le tour Auto ! Cette épreuve mythique mérite sa légende, des routes sublimes, des circuits légendaires, 2500km d’aventures, avec en permanence un ascenseur émotionnel en action. Faire le Tour Auto comme simple suiveur ne nécessite pas de gros moyens, il est possible de vivre la course au rythme du Tour, alors si je n’ai qu’un conseil à donner : faites le, ce sera un des plus beaux souvenirs automobiles de votre vie.