Le Skoda Enyaq, le SUV 100% électrique, nous vous l’avons déjà présenté en conditions ‘normales’ d’utilisation. Mais nous avions envie de pousser le bouchon un peu plus loin. Lors d’un essai en Suède, nous avons eu la chance d’avoir un circuit de glace à notre disposition, et également toute la gamme du constructeur. La conduite sur glace s’avère très amusante avec une thermique à la configuration mécanique classique. Mais en électrique ? C’est différent mais tout aussi plaisant.
Configuration du futur
Habituellement une voiture avec quatre roues motrices cache une technologie plutôt mécanique. On y trouve un moteur et une transmission avec un arbre et des différentiels qui distribuent la puissance entre train avant et arrière. Même si l’intelligence électronique veille, cela reste de la mécanique. En électrique c’est une autre histoire, et sur le Skoda Enyaq 4×4, il y a deux moteurs indépendants, un pour le train avant et un autre pour le train arrière, avec une gestion informatique de la répartition. Si on ajoute à cela une direction électrique, et des modes de conduites agissants sur la sensibilité de l’accélérateur, cela donne un cocktail assez déstabilisant.
La version 80 iV propose 265 chevaux avec une répartition de la puissance plutôt vers l’arrière disposant de deux tiers de la puissance. Cette donnée est importante pour comprendre les réactions de la voiture sur la glace. Petite précision tout de même, pour ces conditions extrêmes, la monte pneumatique bénéficiait de clous d’environ 1mm. Sur les routes ‘normales’ de Suède (les routes de neiges damées), l’adhérence était presque aussi bonne que sur de l’asphalte, très sécurisantes. Arrivé au circuit de glace, plusieurs ateliers étaient proposés. Tout d’abord un slalom puis un évitement et un autre slalom. Les premiers tours s’effectuant derrière une voiture pilote, il n’y eu pas beaucoup de glissades, tout au moins la voiture a esquissé quelques dérobades tout de suite interrompues par la surveillance électronique. Rassurant mais pas franchement amusant.
Tels des enfants au square
Puis vint le moment de la récré, le circuit nous a été offert, open bar, on lâche tout ! Evidemment comme nous sommes un peu joueurs, c’est en mode sport et ESP coupé que nous avons abordé le circuit. Les premiers tours de piste ont été… chaotiques… essayer de gérer ses freinages et ses transferts de masses comme avec une thermique, ça ne fonctionne pas. En électrique il faut certes freiner un peu en entrée de virage pour inscrire le train avant mais attention à l’erreur fatale, il ne faut surtout pas lâcher l’accélérateur dans la glissade sous peine de voir l’arrière complètement décrocher instantanément. Sur cette version électrique la sensibilité est énorme, une fois la glisse entamée il faut la maintenir avec le pied sur l’accélérateur, et c’est très très (trop ?) sensible. Après quelques tours les bons réflexes arrivent et les 2,3 tonnes de l’auto dansent sur la glace presque aussi gracieusement qu’un patineur aux JO !
Trouver de nouveaux plaisirs automobiles
Encore une fois grâce à cette petite expérience, on remarque que la voiture électrique peut aussi procurer du plaisir de conduite, mais il y a une condition. Il faut se déshabituer et réapprendre la conduite. Certes nous sommes tous accrochés à nos valeurs automobiles du monde d’avant mais passé le cap de l’hostilité au changement, c’est finalement un nouveau monde qui s’ouvre, accompagné aussi, et heureusement, de nouveaux plaisirs à découvrir.