Rouler au quotidien avec un V8 sous le capot devient une folie financière, en raison tout d’abord d’une consommation élevée, et ensuite du prix du SP98 qui ne cesse de s’envoler. Lors de la dernière crise de l’énergie, la barre des 3€ a été frôlée et certains se sont tournés vers l’éthanol E85, le Bioéthanol fabriqué principalement à partir de déchets agricoles. Alors quand mon PEL a touché le fond j’ai décidé de mettre ma Mercedes SL 500 au régime, mais attention pas n’importe comment, voici la solution qui à mes yeux a été la meilleure. Grâce à un boitier de conversion à l’éthanol Eco-System, mon moteur a pu passer le cap en douceur.
En vidéo : Passage au Bioéthanol pour cette Mercedes-Benz SL 500 à moteur V8
Rouler au Bio Ethanol E85 avec une Mercedes SL 500 R230 c’est possible avec son moteur V8 Mercedes-Benz, voici quelques conseils en vidéo :
Consommation 12,6L sans boitier, au SP98
Consommation après pose du boitier, à l’E85
Les différentes solutions, en connaissance de cause
Passer son moteur au régime éthanol peut se faire de multiples manières, la première consistant à ne pas faire grand-chose ! En effet il est tout à fait possible de remplir son réservoir d’E85 et de rouler sans se préoccuper de la suite. Mais attention certains moteurs peuvent mal réagir, la carburation d’origine n’étant pas faite pour ce type de carburant, des voyants moteurs peuvent s’allumer ici ou là. Personnellement, il était hors de question de faire souffrir ma belle, un voyant qui s’allume est pour moi une source d’angoisse, d’autant plus que pour l’éteindre il faudra passer par la valise, et stresser en attendant de savoir si c’est une vraie ou une fausse alerte moteur.
Ce qu’il faut retenir également, quelque soit la méthode choisie, est que l’éthanol est composé en grande partie d’alcool, il est beaucoup plus corrosif que l’essence. Les durites peuvent souffrir, les bougies auront une durée de vie réduite. Grâce à son pouvoir décapant, les impuretés du réservoir seront nettoyées et pourront finir dans le filtre à carburant avec un risque de le boucher. Il faut donc être extrêmement à l’écoute de sa mécanique si on veut la préserver.
Pour éviter le tableau de bord en mode sapin de Noël, il est aussi possible de faire reprogrammer son calculateur. D’emblée, évitez les magouilleurs qui flashent les cartes sur un parking moyennant quelques centaine d’euros, si tôt l’argent en poche ils s’envoleront et il faudra compter sur la chance pour que la nouvelle programmation vous donne entière satisfaction, bien souvent le retour au point initial devra se faire chez le concessionnaire. Il existe de multiples professionnels ayant pignon sur rue, et pour un budget entre 500 et 1000 euros, ils prépareront votre voiture à passer au vert. Certains promettront en plus un gain de puissance. Seul bémol, le retour en arrière est parfois compliqué, si la nouvelle carto ne vous conviens pas, il faudra repasser par la case reprogrammation, et souvent à la caisse ! Lors de la vente de la voiture, un acheteur pourra demander d’avoir la cartographie d’origine, afin de rester dans les clous de l’homologation, dans ce cas encore, retour au garage et au porte-monnaie…
Mon choix, le boitier éthanol E85 de conversion
Ultime solution, poser un boitier de conversion, pour être précis celui de chez Eco-System. Tout d’abord le boitier vient en renfort de la cartographie originelle, la voiture reste telle qu’elle a été conçue. Ainsi si la solution ne convient pas, il suffit de l’enlever pour revenir au point de départ. Ensuite ce boitier en particulier permet différents réglages, notamment celui du départ à froid. Doté de sa propre sonde de température extérieure, il interroge les sondes du moteur pour adapter le mélange. Attention au montage, il nécessite parfois beaucoup plus de temps que prévu. Si j’ai bien un conseil à vous donner, c’est de le faire faire par un spécialiste.
D’abord réaliser un montage à blanc, puis un essai, et enfin un montage ‘propre’ en prenant soin de bien faire passer les faisceaux correctement. Pour être complètement honnête, sur ma SL500 ce sont 3 heures qui ont été nécessaires, mon mécanicien étant extrêmement perfectionniste. Les premiers 1000 kms devront se faire avec un mélange SP98 et E85, et là je n’ai pas grand-chose à dire parce que la voiture tournait comme une horloge, avec une consommation identique, environ 12,5L/100km. Première satisfaction, remplir son réservoir en réalisant déjà pas mal d’économies. Puis vint le temps de rouler au 100% éthanol, et à partir de ce moment-là les différences se font sentir.
Tout d’abord le premier démarrage à froid, plus difficile mais sans causer de problèmes particuliers, les suivants se faisant ‘au quart de tour’. Ensuite voici le chapitre de la consommation, à l’E85 mon moteur consomme au final environ 14L/100kms soit +10 à +15%, mais ce n’est pas aussi simple que ça. Si je me contente d’aller chercher mon pain, et faire mes courses, alors la voiture absorbera beaucoup plus, plutôt 20 litres. Si on souhaite voir la conso se réguler il faut parcourir environ 30km sur route nationale, là où en sans-plomb il ne me fallait que 5km. Les courbes de consommations sont différentes, et il faut les avoir en tête pour ne pas être surpris.
Le passage au l’éthanol, c’est toute une histoire !
Au final et après plus de 2000kms parcourus, je suis satisfait de mon choix de boitier. Ma voiture semble même avoir retrouvé une deuxième jeunesse, je la sens plus vive et elle émet une meilleure sonorité. Le revers de la médaille reste le cout de l’achat et de la pose du boitier, environ 800euros qui nécessiteront quelques années de roulage pour être amortis. Changer de régime alimentaire n’est pas une simple mode, cela nécessite d’être fait en ayant conscience de la balance risque/gain. Pour mon V8 le risque semble modéré, il faudra juste être vigilant quant à l’état de certains composants. Certes le premier démarrage du matin reste désagréable, mais pour le reste ce n’est que du bonheur. Celui de pouvoir rouler en toute décontraction et même retrouver une certaine envie de passer à la pompe, juste pour avoir ce plaisir rare de voir les litres défiler plus vite que les euros ! Et s’il ne fallait qu’un dernier argument pour ce carburant, il est encore aujourd’hui conçu en France, en valorisant les déchets agricole, alors que le SP98 est principalement importé. Les amis roulons tous en V8, V6, 6 en ligne et même en 4 cylindres essence, et gagnons notre indépendance énergétique tout en retrouvant le plaisir de conduire… de vraies voitures !