Bienvenue dans le futur, ce fut l’une de mes réactions en observant cette Hyundai Ioniq 5, une voiture 100% électrique qui casse les codes du design. Un essai pas comme les autres au volant d’un concept-car roulant.
Essai vidéo Hyundai Ioniq 5 Executive 73 kWh
Bienvenue dans le futur (non, elle ne vole pas encore)
Au premier coup d’œil, Hyundai casse les codes du style et l’effet « waouh » de cette Hyundai Ioniq 5 provoque la rétine, un design d’un concept-car. Cette voiture du futur paraît massive malgré les apparences. Les formes sont spectaculaires et reprennent presque à l’identique le prototype de 2019 au salon de Francfort.
Le Ioniq 5 suscite la curiosité des passants et des automobilistes. Une véritable star sur la route. Avec ses formes simples en première lecture, des losanges, des carrés, des triangles, le dessin paraît presque trop enfantin. En s’approchant de plus près, les détails suscitent une nouvelle fois ma curiosité, les clins d’œil au passé sont multiples, de nuit ses feux pixels avant et arrière rappellent aux jeux vidéo pixellisés des années 90. Une auto qui mélange le passé et le futur.
La référence pour certains fait rappeler la mythique voiture de retour vers le futur, une Delorean à la sauce coréenne. Un style loin du bling bling d’une DS4, la Hyundai Ioniq 5 travaille son image futuriste sous tous les angles. De profil, cette forme trapézoïdale ressemble à un véhicule compact, en s’y approchant de plus près, les dimensions sont celles d’un véritable SUV électrique.
La découpe du capot n’est pas une erreur, mais un autre effet de style tout comme ces arches de roues dessinées en forme de turbine.
Sur la face avant, la calandre éclairée intègre un éclairage du futur avec ses projecteurs qui comptent chacun 256 pixels. Sur la partie basse du pare-chocs, les ouïes à ouvertures automatiques permettent de refroidir les batteries lors des phases de chargement.
Le Hyundai Ioniq 5 ne laisse pas indifférent et le constructeur Coréen continue encore dans la provocation de style avec la future berline dénommée Ioniq 6. Un nouveau design aux antipodes de ce SUV électrique, les équipes de design semblent être repartis d’une page blanche.
Bon à savoir, le Ioniq 5 offre la même plateforme que sa cousine, la Kia EV6, ces deux voitures électriques se démarquent du marché.
Un intérieur futuriste, mieux fini qu’une Tesla Model Y ?
On continue le tour du propriétaire, avant de prendre place à bord, la finition haut de gamme appelée Executive intègre de nombreux équipements de série. Toit panoramique, sièges en cuir ventilés et chauffants à réglages électriques, Hyundai met le paquet, nul besoin de mettre la main au portefeuille pour en avoir plus. La perception de qualité et d’assemblage fait un bond en avant si l’on compare l’intérieur d’une Ioniq 5 à celui d’une Tesla Model Y, il n’y a pas photo, la coréenne marque des points.
Les poignées incrustées dans la carrosserie se déploient manuellement à la manière d’une Mclaren, l’effet est là mais en pratique, ce n’est pas aussi simple.
L’intérieur suit la continuité de surprendre, l’habitacle y est spacieux est simple, mais sans oublier cette perception de technologie avec ces 2 grands écrans. Encore un détail étonnant, ce volant sans logo, seuls quatre pixels intégrés au centre signifient la lettre en H en braille.
La qualité perçue semble bien meilleure qu’une Tesla Model Y, le faux cuir, les plastiques moussés et les inserts en plastique/ aluminium font leur petit effet.
Revenons sur la partie multimédia, malgré une ergonomie perfectible, la réactivité de l’écran est correcte, on aurait aimé un retour haptique, la navigation dans les sous-menus nécessite plusieurs heures d’adaptation, les propriétaires Hyundai ne seront pas dépaysés.
À certains endroits, je note encore quelques détails intéressants comme le traitement du commodos du sélecteur de conduite placé derrière le volant.
Comme sur votre frigo, certains éléments du tableau de bord sont magnétiques laissant court à la créativité de chacun pour décorer son intérieur.
À noter que le cuir est banni comme dans toutes les voitures électriques de ce monde moderne, les plastiques utilisés sont en majorité issus des bouteilles en plastiques recyclées.
De l’espace à bord pour les familles
Les grandes familles apprécieront la place que nous propose ce Ioniq 5. Le coffre à ouverture électrique permet d’embarquer plus de 527 litres de volume de chargement et 1584 litres une fois les banquettes rabattues.
L’espace règne à bord, notamment aux places l’arrière, le plancher plat et l’absence de tunnel de transmission permettent d’accueillir confortablement 3 passagers. L’ajustement électrique de la banquette permet d’affiner la position d’assise. À l’avant, l’accoudoir central coulisse également, permettant aisément de libérer plus de place, permettant ainsi au passager de prendre position plus facilement sur le siège conducteur, Hyundai aurait pu prévoir un siège au milieu de l’habitacle tant la place ne manque pas.
Equipements de série sur la finition Executive : à partir de 58 500 €
Sécurité :
- Frein de parking électrique avec fonction auto-hold
- Feux avant Bi-LED
- Allumage automatique des feux
- Feux de jour à LED type Pixel
- Feux arrière à LED type Pixel
- Rétroviseurs électriques et dégivrants
- Rétroviseurs rabattables électriquement
- Affichage tête-haute sur pare-brise avec réalité augmentée
- Régulateur de vitesse adaptatif intelligent
- Assistance active au maintien de voie
- Freinage d’urgence autonome avec détection piéton
- Limiteur de vitesse intelligent
- Limiteur de vitesse
- Freinage d’urgence autonome avec fonctions intersection
- Assistance active au suivi de voie
- Assistance active à la conduite sur autoroute avec fonction changement de voie
- Capteur de pluie
- Alerte de présence de passager arrière
- Appel d’urgence e-Call
- Alarme périmétrique
Confort :
- Système de chauffage de la batterie
- Transmission à commande électrique
- Pare-brise athermique
- Vitres arrière surteintées
- Toit vitré panoramique
- Siège conducteur avec support lombaire électrique
- Siège passager avant réglable en hauteur
- Sièges avant et arrière chauffants
- Climatisation automatique bi-zone
- Compteurs numériques 12,3 »
- Rétroviseur intérieur jour/nuit automatique
- Drive Mode
- Palettes au volant
- Prise 12V – avant
- Prise 12V – coffre
- Prise USB
- Chargeur inversé (V2L)
- Système d’accès mains-libres et démarrage sans clé
Design
- Jantes alliage 19 »
Confort
- Siège conducteur réglable en hauteur
- Vitres électriques – séquentielle côté conducteur
- Plancher de coffre modulable
- Filet de coffre
- Volant cuir
- Système de Navigation Europe avec écran couleur tactile 12,3 », compatible Apple Carplay et Android Auto, avec services connectés Bluelink et Hyundai Live
- Commandes audio au volant
- Connexion Bluetooth
Options possibles :
- Pompe à chaleur : 990€
- Rétroviseurs extérieurs latéraux caméra avec écrans intégrés : 1200€
- Peinture mate : Shooting Star Grey : 900€
- Adaptateur extérieur V2L (Vehicule-to-Load) : 308€
- Câble de charge rapide : 428€
- Jante alliage 20″ Yongin : 401€
2 moteurs électriques et 306 ch !
Sous le capot avant, malgré la présence de vérins qui viennent soutenir ce long capot, ce coffre secondaire permet de ranger les 2 câbles électriques, pratique puisqu’il dégage de la place dans le coffre arrière.
Pour assurer la motricité sur cette version la plus puissante, le Ioniq 5 HTRAC intègre 2 moteurs électriques positionnés sur l’essieu avant et arrière. Pour les motorisations inférieures, la transmission type propulsion est assurée par un seul moteur.
- 2 moteurs électriques : un moteur arrière de 218 ch et un moteur avant de 88 ch (4 roues motrices)
- Puissance cumulée de 306 ch
- Batterie 73 kWH
- Accélération 0 à 100 km/h : 5,2s
- Poids : 2,2 tonnes
Au volant : confort général en silence
Dans le flux de la circulation actuelle, cette Ioniq 5 dénote et sort du lot comme un bug informatique au milieu des Golf et des Peugeot 3008. À son volant, j’ai l’impression de m’être complètement trompé d’année, sûrement un mauvais réglage opéré sur la machine à remonter le temps, un pixel de trop dans le calcul qui bouscule la rétine.
Au volant de ce vaisseau spatial surprends, les sensations sont présentes, ce ne sont pas les 306 chevaux, mais les poussées lunaires en ligne droite qui sont impressionnantes. Grâce aux 605 Nm de couple disponibles, immédiatement, le Ioniq 5 assure d’excellentes relances en toute sécurité.
Au programme, 4 modes de conduite : eco, normal, sport et Hiver permettent de rouler par tout temps, une polyvalence accrue grâce aux 4 roues motrices.
Les palettes au volant permettent de s’amuser sur la force de régénération d’énergie avec un frein moteur plus ou moins élevé.
Le mode Ipédale permet de gérer les accélérations et les phases de freinage d’une seule pédale, une habitude à prendre.
L’affichage tête haute à réalité augmentée est lisible, seule la luminosité est trop élevée quand la nuit arrive, ce paramètre est réglable dans les sous-menus.
En ville : gros gabarit
Avec un empattement de 3 mètres de long, presque aussi long qu’une limousine, à quelques centimètres d’une Audi A8, les manœuvres en ville ne sont pas évidentes. Heureusement les aides à la conduite et surtout la caméra 360° m’indiquent les zones d’alertes de collision. Le silence à bord et le traitement acoustique sont de qualité. Un silence confortable qui permet d’évoluer dans les rues de manière plus zen. Les consommations urbaines sont proches des 15 kWh avec une autonomie espérée dépassant les 500 km. La navigation via le système multimédia se fait assez simplement à condition de tendre excessivement le bras.
Sur route : son domaine de prédilection
Au volant sur les routes à 90 km/h, au volant le silence à bord continue pour apprécier l’agrément à bord. Le couple disponible, immédiatement, permet de relancer l’auto aisément. Un comportement routier clairement orienté vers le confort. Dès les premiers virages, l’auto vire à plat, la direction floue manque de précision, avec un poids de 2,2 tonnes, le Ioniq 5 est lourd, même en mode Sport, le plaisir n’est pas à ce niveau.
Le Ioniq 5 est radicalement fait pour se balader doucement sans avoir le pied léger sur l’accélérateur, une auto faite finalement pour les longs trajets malgré une autonomie limitée.
Sur le plan des consommations, le niveau monte d’un cran avec une moyenne de 18 kWh et une autonomie proche de 440 km.
Sur autoroute : prise au vent garantie !
Toujours bien insonorisée selon différents modes de filtration acoustique réglable dans les paramètres, la Ioniq 5 garde le cap sur voie rapide.
Seul petit bémol à son volant, les aides à la conduite et au maintien de voie viennent brusquer la sérénité à son bord, ça bip de tous les côtés !
Un rapide point sur l’autonomie qui fond comme neige au soleil. Avec une marge nécessaire de 100 km avant la panne sèche, il est nécessaire de planifier vos trajets, de prévoir un plan A et B nécessairement.
Le temps passe vite à bord, lors d’une pause-café sur l’aire d’autoroute (A10) de Parcé Sur Sarthe qui intègre des bornes ionity dont la rapidité de chargement contraste fortement avec la dernière charge faite sur la prise domestique. Le temps tout juste de revenir d’une pause-café, 20 minutes plus tard, la capacité de batterie s’affiche à 98%, de quoi assurer le retour à 120 km/h et une climatisation volontairement éteinte pour maximiser l’autonomie. Sur les longs trajets de plus de 400 km, tout se planifie et tout s’anticipe, pas de place à l’improvisation.
On évitera les launch control à chaque péage même si l’envie est bien réelle, sur le papier le Ioniq 5 déplace la masse de 2,2 tonnes jusqu’à 100 km/h en 5,2 secondes pour une consommation oscillant entre 21 kWh et 24 kWh pour une autonomie totale sacrément réduite à 320 km à haute vitesse.
Hyundai Ioniq 5 : que valent ses consommations et son autonomie ?
Avec un poids de 2 200 kg à déplacer, ce Ioniq 5 est loin d’être léger. Heureusement il embarque une batterie de 73 KWH qui permet de repousser les limites, avec une autonomie de 480 km en théorie (WLTP), le coréen vient ainsi titiller la Tesla Model Y à quelques dizaines de kilomètres près.
Tests des consommations lors de cet essai
- En ville à 50 km/h : 15 kWh > Autonomie réelle à 500 km
- Sur autoroute à 130 km/h : 24 kWh> Autonomie réelle à 320 km
- Sur autoroute à 120 km/h : 22 kWh > Autonomie réelle à 380 km
- Sur route à 90 km/h : 18 kWh > Autonomie réelle à 440 km
Les recharges : une patience flexible entre 45 min et 55 heures !
L’architecture électrique du Ioniq 5 est intéressante et innovante, la nouvelle plate-forme e-GMP rivalise la plateforme électrique du Porsche Taycan qui permet d’accepter des charges de 400V et 800V à 225 KW en valeur de pic. L’impact sur le temps de recharge permet de gagner du temps face à ses concurrents.
Temps de charge constaté :
- Sur une prise domestique : 61 heures (charge à 1,2 kw)
- Sur une prise domestique adaptée : 30 heures
- Sur borne Ionity : 45 minutes de recharges et 80% de la charge en 18 minutes
- Batterie garantie 8 ans ou 160 000km
De série, le Hyundai Ioniq 5 intègre un chargeur inversé V2L qui permet d’alimenter des appareils électriques dont la puissance n’excède pas les 3,6 KW.
Combien coûte le Hyundai Ioniq 5 ?
Des prix qui débutent à partir de 43 000€
Le Hyundai Ioniq 5 propose des tarifs attractifs notamment sur les premières motorisations et finitions. Les prix débutent à 43 000€ avec la plus petite puissance et la plus petite batterie. Le prix de ce modèle d’essai en finition Executive et nouvelle motorisation HTRAC 325 CH et nouvelle batterie de 77 KWH, le tarif atteint les 59 400€. En option, il est possible d’avoir la ravissante peinture gris mate à 900€ et ça sera la seule option disponible, pour le reste tout est de série !
- Prix Hyundai Ioniq 5 de 77 kWh Intuitive : prix à partir de 49 700€ (58 500€ en finition Executive) pour une autonomie de 507 km
Les prix par rapport à une Tesla Model Y : 15 000€ les séparent !
Le Hyundai Ioniq 5 se positionne en frontal face au Tesla Model Y Grande Autonomie 75 KWH (533 km) dont les prix débutent à 64 990€. Soit plus de 15 000€ de différence pour une autonomie légèrement supérieure de 26 km en faveur du Model Y.
Les concurrentes : SUV familiale 100% électrique
Le marché des SUV électrique a le vent en poupe, malgré les apparences, le Hyundai Ioniq 5 se classe dans cette catégorie principalement grâce à ces dimensions imposantes.
- Tesla Model Y
- Ford Mustang Mach E.
- Volkswagen ID.4
- Skoda Enyaq
- Audi Q4
- Kia EV6
- Renault Megane E-tech
Bilan : retour vers le futur ?
Au final, l’essai de cette Hyundai Ioniq 5 est une vraie surprise, des tarifs “accessibles” et compétitifs grâce à ses équipements de série très complets sur les finitions les plus hautes.
À proprement parler, la philosophie de cette auto électrique n’est pas de bousculer les chronos. Handicapé par son poids et des pneumatiques à flanc épais, agréables pour le confort, mais loin d’être efficaces en spécial de rallye, la prise de roulis et un léger décrochage du train arrière peut survenir, heureusement la version 4 roues motrices assure un max de motricité même sur sol mouillé.
La Ioniq 5 a donc tout pour plaire même au geek avec son look néo-rétro futuriste. On s’approche du premium avec cette proposition haut de gamme dans cette finition Executive.
Le constructeur coréen frappe fort pour marquer les esprits et se positionne comme un sérieux constructeur de voiture électrique qui pourrait prendre des parts aux leaders du marché, Tesla n’a qu’à bien se tenir !
J’ai aimé
- Prix et équipements intéressants dans la catégorie
- Technologie à bord de série
- Le Ioniq 5 est mieux fini qu’une Tesla Model Y
- Le confort à bord excellent grâce aux suspensions douces
- Le confort des sièges chauffants et ventilés
- Un Look futuriste qui détonne
- Le soucis du détail et des nombreux clins d’oeil de designer
- L’espace à bord aussi bien à l’avant qu’à l’arrière
- Rangement des câbles électriques sous le capot avant
J’ai moins aimé
- Les consommations sont élevées à haute vitesse (autoroute)
- Une autonomie réelle plutôt proche des 380 km en moyenne
- La qualité de certains matériaux, boutons cheap
- Le système Audio Bose aurait mérité une meilleure qualité auditive
- Les aides à la conduite trop intrusives