Ford est une marque qui nous a habitué à évoluer dans toutes les branches de l’automobile. De la citadine à l’hypercar en passant par le rallye, il y a toujours une Ford en embuscade. Cette fois c’est sur le terrain de la voiture éco-responsable que le géant américain a décidé de se positionner. Mais pas avec une voiture 100% électrique, avec une déclinaison hybride ‘plug-in’ de son géant familial, l’Explorer. Tout droit venu du nouveau continent, c’est sur nos belles routes de la baie de Somme que nous sommes partis l’essayer.
Essai en vidéo du Ford Explorer plugin Hybride
Le Ford Explorer Hybrid (PHEV) en quelques chiffres :
- Motorisation : V6 3L Eco Boost 357cv + moteur électrique 100cv / Couple 825 Nm
- Batteries : 13,6 KWh garanties 160000 kms ou 8ans
- Transmission : 4×4 – Boite : 10 vitesses automatiques
- Rejets de CO2 : 71g/km (WLTP) Malus écologique nul
- Dimensions : Long 5,063m/larg 2,28m (avec rétroviseurs)/Haut 1,78 m
- Coffre : 635 L en 5 places / 240 L en 7 places
- Tarifs : 77000 € St-Line / 79000 € Platinium
L’Hybride rechargeable (PHEV), la meilleure solution d’avenir ?
Dans l’électrification du parc automobile mondial il y a beaucoup de solutions possibles. Le PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle) semble pour beaucoup être le meilleur compromis. Il s’agit d’adjoindre un moteur électrique sur la voiture, en plus du thermique. Les batteries embarquées n’alimentent qu’une partie de la motorisation et pèsent donc moins lourd. La voiture pourra être conduite au choix en tout thermique, en tout électrique, ou en mixte. Les batteries seront rechargées en branchant le véhicule sur une prise électrique, mais également par le moteur thermique et les différents modes de récupération d’énergie, le moteur électrique faisant aussi office de dynamo. Vous l’aurez compris, avec le PHEV, fini l’angoisse de tomber en panne de batteries, mais quand celle-ci est pleine, on peut rouler 100% énergie verte (on ne parlera pas de la production des batteries et d’électricité…).
Des projets de lois sont en cours pour n’autoriser dans les centres villes de grandes métropoles (Paris, Lyon, Marseille, Nantes…) que les autos capables de rouler en 100% électrique, le PHEV répondra à cela tout en préservant les grands trajets via le thermique.
Un SUV made in USA
Notre Ford Explorer PHEV combine donc les deux technologies, un moteur essence et un moteur électrique rechargeable. Concernant la partie thermique on peut se réjouir puisque c’est un V6 3L ecoboost de 357cv qui équipe le bébé ! Le moteur électrique rajoute 100 cv, au total on dispose de 457 cv pour mouvoir les 2,5 tonnes de l’auto. Cerise sur le gâteau, il peut tracter jusqu’à 2,5 tonnes, on imagine forcément un van, voire (pour ma part) un beau bateau accroché derrière. Il faudra tout de même faire attention à la longueur de l’ensemble car l’explorer mesure déjà plus de 5 mètres. Si on continue dans le chapitre des dimensions, on notera la largeur généreuse de plus de 2 mètres, au total le SUV XXL occupe plus de 10m2 sur la route ! Heureusement les nombreux capteurs et caméras permettent de profiter de sa générosité, y compris sur petites routes.
Le trajet prévoit un départ de Paris, une grande portion d’autoroute, et à destination une balade en off-road. Voilà qui va me permettre d’éprouver l’Explorer dans toutes les situations. Les premiers tours de roues se feront en électrique pur, quelques kilomètres dans Paris en silence et sans émissions de Co2, voilà de quoi satisfaire la bourgmestre fraichement réélue. La conduite est déconcertante de facilité, même si l’accélérateur est un peu sensible. Les premiers embouteillages permettent de régler parfaitement l’assise des fauteuils bien confortable, et même de lancer un programme de massage. L’équipement de l’Explorer est pléthorique, il me faudra un moment pour en faire le tour. Une chose est sure, il n’a pas à rougir par rapport à la concurrence, mon modèle d’essai est en finition S-Line et propose un mélange de sportivité esthétique et de luxe intérieur. Seul bémol au sentiment général très positif, quelques plastiques durs et mal assemblés me rappellent que la Ford est assemblée aux USA, elle en reprend donc quelques standards, de qualités inférieures aux européennes.
Un train sur l’autoroute
Les quelques 200 kilomètres à parcourir sur autoroute permettent de tester le niveau 2 de conduite autonome. Avec le régulateur adaptatif (qui gère la distance avec le véhicule précèdent), le contrôle des lignes et maintien dans la voie, le système prédictif anti-collision et la surveillance d’angles morts, j’en oublierai presque de conduire ! Il faut tout de même garder le contrôle du bestiaux. Le système Ford co-pilot 360 surveille l’entourage de l’Explorer mais le conducteur assure le service après-vente. C’est donc en toute quiétude que je profite de l’audio Bang & Olufsen et de l’écran central de 10,1 pouces qui le pilote.
On va jouer dans le bac à sable
Le domaine du Marquenterre, en baie de Somme, sera le terrain de jeux idéal pour tester les modes de conduites pré-paramétrés de mon SUV 4×4. Tout d’abord le mode ‘Piste (trail)’, il permet de passer du macadam au chemin de terre, il suffit de tourner la molette sur la console centrale. Je paramètre l’utilisation en tout électrique et me voilà parti sur les chemins du domaine. Ce qui est bluffant c’est que finalement je ne ressens pas la différence, c’est le système qui gère l’adhérence et la répartition de la puissance aux quatre roues. La première difficulté s’annonce et le sable devient meuble, il va falloir passer en mode ‘Neige-Sable’ et en thermique. Les nouveaux réglages consistant juste à tourner une molette, encore une fois, tout se gère dans une déconcertante facilité. Les quelques descentes et montées dans le sable profond permettent de mettre l’Explorer un peu plus en dérive. Qu’il est rigolo d’emmener 2,5 tonnes d’acier US sur ces plages jadis occupées par les allemands, les bunkers autour desquels nous zigzaguons en témoignent encore ! Un dernier croisement de pont plus tard, me voici revenu au point de départ et plutôt bluffé par les capacités off-road de la Ford.
Une proposition plus qu’intéressante
L’Explorer Hybrid répond à beaucoup de critères qui font de lui un choix intéressant. Tout d’abord son prix, à partir de 77000 euros pour la finition ST-Line (rajouter 2000 euros pour la finition Platinium), quand on examine sa concurrence on remarque qu’à ce prix on a certes le choix mais ce seront les versions de base sans les équipements et technologies proposés. Bien souvent il faudra rallonger la note de 15000 à 20000 euros supplémentaires. Au chapitre fiscal, notre américain s’en tire plutôt bien, avec son exonération de TVS (rejets < 100g de Co2) et son écotaxe nulle. Il faut également considérer le tarif de carte grise réduit de plus de 50% dans la majeure partie des départements. Côté consommation, le V6 demande environ 10 litres/100kms, ce qui pour la puissance et la taille de l’engin reste contenu. Au chapitre des bonnes nouvelles il faut également noter qu’avec sa capacité à rouler 40 km en tout électrique, il aura accès à des centre-ville bientôt restreints à la circulation (les arrêtés sont en préparation pour Paris, Lyon, Marseille…). Alors que pourrais-je lui reprocher si je cherche un SUV spacieux et technologique, disposant de 7 vraies places et me permettant de circuler (à peu près) partout ? En fait je ne vois qu’un seul point d’amélioration, sa finition intérieure, parce que finalement ce sont ces détails qui permettraient de le placer vraiment tout en haut de la liste. Alors Monsieur Ford, encore un tout petit effort, on y est presque !
J’ai aimé :
- Look de baroudeur
- Espace intérieur et technologie
- Plaisir du V6 et économie de l’électrique
J’ai moins aimé :
- Finitions intérieures ‘Américaines’
- Dimensions parfois non adaptées à nos rues et routes