Essayer une mythique version RS du constructeur d’Ingolstadt est déjà un privilège rare, alors quand Audi propose un plateau de sept de ces versions ‘énervées’, l’adrénaline monte en flèche. De la 4 à la 8, sur route et sur circuit, c’est un concentré du savoir-faire sportif allemand qui nous a été servi durant une journée ensoleillée, du côté de la Ferté Gaucher.
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On commence avec du très lourd
Première partie de l’aventure, 1h30 de trajet routier depuis Paris. Je vais commencer par la plus grosse monture du panel, le RSQ8. Le plus gros SUV de la gamme est déjà impressionnant au naturel, mais quand il tombe dans la marmite de potion magique il en devient intimidant. La face avant lui est propre et en impose vraiment. Enorme calandre noire entourée d’entrée d’air surdimensionnées, si on ajoute à cela quelques éléments de carbones purs comme les rétroviseurs, le bestiaux en devient vraiment agressif. Les jantes de 22 voire 23 pouces (en option) remplissent presque intégralement les passages de roues. Le kit carrosserie est complété par de petites ouïes arrière (factices), et l’ensemble est vraiment réussi, même dans ma livrée grise un peu classique.
A l’intérieur c’est ce que l’on peut trouver de mieux chez Audi en termes de finitions sportives. Les matériaux sont nobles, Cuir, Alcantara, Aluminium, Carbone, si on ajoute à cela un assemblage parfait, on obtient un habitacle dédié au sport et aussi au luxe, car côté équipement, rien ne manque. La position de conduite est haute, le volant tombe parfaitement bien et les multiples réglages du siège sport permettent de trouver la position idéale pour essayer de dompter le monstre.
Contact mis, le V8 bi-turbo donne de la voix, c’est rauque et cela respire la puissance. Je vais être honnête, les premiers tours de roues me donnent quelques sueurs froides, je dois sortir ce beau bébé d’un parking souterrain étroit. Heureusement les radars qui entourent la voiture et les quatre roues directrices me permettent de rejoindre la surface sans même rayer une jante, ouf ! Au milieu de la circulation, on se rend encore mieux compte de la taille de ce cousin germain du Urus. En fait, les autres voitures paraissent petites. Une fois sorti du magma parisien, place à la quatre voies, les 600 chevaux sont bien présents. Les accélérations sont dignes d’une RS, les deux tonnes de l’engin sont propulsées en quelques secondes à des vitesses prohibées. Heureusement le freinage est en rapport et ralentir le RSQ8 est facile. Les petites routes suivantes et leurs enchainements de virages confirment le pédigrée de l’auto, les systèmes électroniques embarqués permettent d’avoir une réelle aisance de conduite. Le seul hic c’est les autres, et croiser une camionnette en sortie de virage donne quelques montées de tension, heureusement les système Audi veillent et permettent de s’amuser en toute sécurité.
De la route au circuit
La gamme RS se veut polyvalente, et l’expérience va désormais se dérouler sur circuit, avec un plein de sensations garanties. Fini le V8, passons au V6 Bi-Turbo de 450 chevaux qui équipe les RS4 et RS5. Casque sur la tête, il est temps d’emmener ces dames se dégourdir les roues sur le circuit. Tout d’abord la RS4, en version break (il n’existe pas de version berline), dans sa robe rouge, elle est tout simplement divine. La face avant est bien sûr spécifique et reprend la recette propre à la gamme, grandes entrées d’air, large calandre noire. Les ailes sont un brin bodybuildées et abritent de superbes jantes de 20 pouces (en option). L’ensemble est vraiment sportif et chic, on retrouve l’essence de la première RS2 qui en 1994 inventa (en collaboration avec Porsche) le concept du break de sport. L’intérieur est moins luxueux que sur la grande sœur RSQ8 mais respire la qualité. Ici aussi les matériaux sont beaux et extrêmement bien assemblés. Une fois le moteur démarré, la sonorité est rauque et impose le respect. L’échappement à clapets permet de respecter les normes dans les régimes bas mais libère la cavalerie dès les premières accélérations dynamiques. Il est temps d’aller taquiner la belle, le mode de conduite spécifique RS1 ou RS2 se sélectionne directement au volant, il agit sur la réponse à l’accélération, sur la gestion de la boite séquentielle et sur l’amortissement. En fait, à mon niveau, je vais rester humble et garder actifs quelques systèmes de sécurité. La première accélération est violente, elle m’emmène tout de suite au premier freinage et au premier virage, je me fais surprendre mais heureusement Audi veille et je ne me mets jamais en danger. C’est rassurant d’être au volant d’une sportive qui corrige ses erreurs !
En fait grâce aux multiples réglages dynamiques, chaque pilote y trouvera son compte, du simple Papa conducteur (comme moi !) au plus exigeant des pilotes. Les virages s’enchaînent et l’aisance arrive, la voiture paraît même légère tant le V6 est dynamique, attention tout de même aux excès de confiance, toutes les dérives ne seront pas forcément contrôlées. Au volant de la RS5 ce sont des sensations très proches, seuls quelques virages pris un peu plus vite grâce au moindre poids de l’auto.
Les reines de la catégorie entrent en piste
Je vais être honnête, celle que je regardais depuis mon arrivée était la RS6, cette voiture est une machine à fantasmes pour tous les hommes de la terre ! La version 2020 ne m’a pas déçu, bien au contraire. Tout d’abord son look (émoticône cœurs dans les yeux) l’avant et sa petite prise d’air sous le capot (toute la gamme Audi Sport reprend cette caractéristique en hommage aux légendaires Quattro), ses ailes galbées, elle est tout simplement la plus belle de la lignée. La RS7 dégage aussi un sentiment de puissance, elle arbore les mêmes appendices que sa sœur, mais c’est au volant de la RS6 que j’ai vraiment envie de m’assoir. Les deux modèles sont motorisés avec le V8 Bi-Turbo de 600 chevaux, et à l’oreille c’est une symphonie. L’intérieur est lui aussi parfaitement conçu, quelques touches spécifiques rappellent que l’on a pris place à bord du haut de gamme. Le volant garni d’alcantara tombe parfaitement sous les mains et ici encore le petit bouton RS permet de passer d’une voiture presque sage à une auto rageuse. Dès les premiers tours de roues sur le circuit, on sent la puissance qui se dégage, le V8 gronde fort et me colle au siège, le freinage est tout aussi violent grâce aux disques en céramique. Je vais être franc, mon premier virage était digne d’un barbare, les quatre roues (directrices) sont parties en dérive mais le couple phénoménal et les systèmes électroniques ont permis à l’auto de reprendre de la motricité et de finir la courbe à peu près proprement, impressionnant ! Cette RS6 est un monstre qui se laisse dompter, et au bout de quelques tours je ne cherche finalement plus la trajectoire parfaite, plutôt celle qui me placera en dérive, un régal. C’est d’ailleurs lors d’une glisse sympathique que je viens à penser qu’elle est l’auto parfaite, de la piste à la route, elle régalera toute la famille.
La cerise sur le gâteau
L’Audi R8 sera le final de cette session circuit placée sous le signe des anneaux. Mais attention, la plus rugueuse, la version propulsion, la RWD. Ce sera celle qui m’impressionnera le plus d’ailleurs, tant elle nécessite humilité et qualités de pilote pour être emmenée dans les limites de trajectoires. Heureusement c’est accompagné d’un pilote que j’en prends le volant et grâce à quelques bons conseils la R8 RWD ne m’a pas fait de mauvaises surprises. Mes qualités de pilotage étant très scolaires, j’ai pris un plaisir limité au volant, en revanche, les copains essayeurs et aguerris ont pris un malin plaisir dans les dérives rageuses, jusqu’à parfois tâter du bac à gravier! Attention ce n’est vraiment pas une auto à mettre entre toutes les mains, restons humbles au volant.
Retour plus sage, quoique franchement plaisant
C’est déjà la fin de la journée circuit mais un dernier plaisir reste à prendre. Celui de revenir à Paris au volant de la RSQ3. Esthétiquement elle parait presque sage aux côtés de ses sœurs plus méchantes, les lignes sont moins agressives même posée sur ses jantes de 21 pouces. Le 2,5L, 5 cylindres TFSI de 400 chevaux n’a pas à rougir dans la gamme, il emmène le SUV de 1750Kg de 0 à 100 en 4,5 secondes. Plutôt sobre avec ses 11 litres de moyenne, le ‘petit’ de la gamme semble être un rapport très intéressant en terme de prix/plaisir/aspect pratique. Les sorciers d’Audi ont d’ailleurs réussi à donner une très belle voix au RSQ3, et l’oreille est aussi flattée à son volant. Côté intérieur il sera la petite déception du jour, bien que parfaitement assemblé, les matériaux sont moins précieux et le plastique est plus présent dans l’habitacle. Il n’en reste pas moins que le plaisir de conduite est bien présent et que les petits virages de la campagne d’ile de France sont un régal.
Une gamme sportive complète, une RS pour chaque passionné
L’élite de la sportivité chez Audi se mérite, pour les SUV, le billet d’entrée se situe autour des 70000 euros pour le RSQ3 et pourra atteindre les 180000 euros pour le RSQ8 de notre essai. Les break RS4 et RS6 seront à vous pour respectivement 115000 et 130000 euros. Espèce en voie de disparition, la seule berline de la journée, la RS5 se positionne à 97500 Euros. L’état quant à lui vous réclamera un petit chèque de 20000 euros supplémentaires (malus maximum). La plus délurée de l’écurie, la R8 RWD et sa propulsion est affichée à 146000 Euros.
Pour ma part je resterai sur le choix de la RS6, le parfait compromis entre plaisir et côté pratique, sans oublier la noblesse du V8. La RS4 viendra juste après, toute aussi belle mais avec un moteur certes plus technologique mais moins spectaculaire.
Audi Sport place la barre haut, la concurrence, principalement germanique, ne propose pas encore une gamme aussi complète, car désormais 90% des voitures de la marque trouvent leur déclinaison super-sportive.
Voilà de quoi satisfaire toutes les envies, toutes les folies ! Car oui nous parlons bien là de voitures un peu folles dans ces temps compliqués pour les passionnés d’automobiles de sport. Aimons les plus que de raison, elles nous le rendront au centuple !