Pour l’année 2020 la marque au trèfle ambitionne la perfection… Je ne parlerai pas de restylage mais de mise à niveau. Les modèles emblématiques, la berline Alfa Romeo Giulia et le SUV Alfa Romeo Stelvio sont déjà bien nés, tous les deux basés sur la même plateforme Giorgio.
Alors quand on m’a annoncé des nouveautés pour la prochaine mouture, j’avoue que j’ai eu un peu peur. Peur de voir modifier ces lignes magnifiques, peur de voir modifier ce caractère sportif, peur de ne plus avoir les mêmes sensations au volant.
Les essais en vidéo c’est ici…
Alfa Romeo Giulia et Stelvio 2020 en quelques données
- Motorisations essence : entre 200 et 280 ch
- Motorisations diesel : entre 136 et 210 ch
- Finitions : Base / Super / TI / Sprint / Veloce
- 4 palettes de coloris Competizione / Metal / Solid / Old Timer
- Écran infotainement 8,8 pouces, ADAS 2
- Quadrifoglio disponible mi-2020
Une offre riche dès l’entrée de gamme
Comment faire plaisir à un Alfiste ? En puisant dans l’ADN de la marque ! Ce sont donc des appellations historiques qui refont surface. Après les versions d’accès de gamme, on retrouve la finition « Super » avec sa sellerie tissu et ses jantes en alliage de 17 pouces.
Une première version déjà bien équipée, puisqu’on y retrouve le freinage d’urgence autonome, l’avertissement de sortie de voie, des phares au xénon et des capteurs de stationnement arrière. Elle offre en plus la compatibilité Apple CarPlay et Android Auto ou encore l’entrée et le démarrage sans-clé. La gamme se divise ensuite en deux branches, soit luxueuse avec la ‘TI’ (Turismo Internazionale) soit sportive avec la ‘Sprint’ puis la ‘Veloce’. On nous promet un retour de la ‘Quadrifoglio’ pour mi-2020…
Des identités marquées
Les finitions sportives arborent désormais des détails qui leurs sont propres. Sur les ‘Sprint’ et ‘Veloce’ il n’y a quasiment plus de chromes, les finitions sont laquées noir (badges, entourages de fenêtres) et cela rend effectivement la voiture plus agressive.
Le dessin des jantes est aussi nouveau et rappelle étrangement celui des célèbres ‘teledial’. La TI, elle, arbore fièrement ses chromes et les jantes sont plus discrètes et à fils. Vu de l’extérieur mon choix s’oriente plus sur les versions ‘Sprint’ ou ‘Veloce’, mais avec cette personnalisation de la gamme, ce qui est intéressant, c’est que chacun pourra exprimer son idée de ce qu’est une Alfa Romeo.
Changement d’ambiance à l’intérieur
Lors des présentations des Alfa Romeo Giulia et Stelvio, les critiques s’étaient surtout focalisées à l’intérieur de la voiture. Alfa Romeo les a entendus et en 2020 on notera une nette amélioration des finitions, les assemblages, les matériaux, tout l’ensemble monte en qualité.
À titre d’exemple, la molette de la console centrale ne sonne plus creux, mais est désormais en aluminium et laque, et respire la qualité. Les inserts seront soit en bois (Touring) soit en alu (sport). A noter que toute la console a été redessinée et accueille désormais un emplacement de recharge à induction.
Globalement, on se sent bien dans ces nouveaux intérieurs, les sièges sont bien enveloppants et la position de conduite idéale, surtout sur la Giulia. Les belles palettes en aluminium tombent idéalement sous les doigts, pas de doute cette italienne affirme son caractère et atteint (enfin) la qualité de finition prémium qu’on est en droit d’attendre à ce niveau de gamme.
Alfa a sorti sa plus belle palette de couleurs
Les coloris disponibles sont désormais définis en quatre familles, ‘Competizione’ qui propose les teintes sportives de la marque, avec la présence d’un nouveau rouge sublime. ‘Métal’ proposera des coloris plus chics, qui iront parfaitement aux nouvelles versions de la branche ‘Touring’ et enfin ‘Solid’ pour les coloris les plus simples et les moins onéreux.
J’ai gardé le meilleur pour la fin avec la famille de couleurs ‘Old Timer’ qui va puiser son inspiration dans les couleurs historiques des années 70-80. Ma mémoire est marquée par ces teintes d’un autre temps, à l’époque on osait tout ! Alors… quel bonheur de revoir par exemple cet ocre (ou Ocra) habiller la Giulia ou le Stelvio, comme il habillait les coupés Bertone de ma jeunesse.
L’essence pour la Giulia
Concernant la Giulia j’ai choisi d’essayer le moteur essence de 200 ch, personnellement je n’aime pas entendre un mazout sous le capot de la bella Dona, d’autant plus qu’elle est en version ‘Sprint’, le milieu de gamme sportif. Esthétiquement tout est présent pour me ravir, jusqu’au marquage sur les ailes qui m’évoque des modèles emblématiques.
Une fois passé derrière le volant je remarque immédiatement les efforts marqués sur l’aménagement intérieur. On est vraiment bien dans cette auto, sauf peut-être à l’arrière pour les grands gabarits. Démarrage sans clé, petit bouton ‘Start’ sur le volant et logo monochrome au centre, c’est parti pour le plein de sensation. Ce moteur accouplé à la boite AT8 procure beaucoup de plaisir, les 200 ch sont présents à tous les étages.
La précision du volant a été revue et la voiture est précise dans son placement. Les palettes en aluminium massif me donnent envie de reprendre les commandes de boite, grand bien m’en fasse ! L’électronique laisse la possibilité de monter chaque régime jusqu’à la zone rouge, le bruit du petit 4 cylindres est présent et rageur…
Mais quel bonheur de retrouver une machine qui envoie tant de plaisir à son conducteur ! La ‘Sprint’ est équipée du différentiel Q2 : toute la puissance passe à l’arrière qui en devient joueur, sans jamais mettre l’auto en défaut. Côté consommation, là également c’est la surprise, en malmenant ce bloc, j’atteins à peine les 9 litres, en conduite normale on arrive facilement autour des 7 litres. En comparant les tarifs des carburants, cela donne vraiment à réfléchir.
Du diesel pour le Stelvio
Le SUV sera lui en diesel et en finition ‘Veloce’ : avec son 2 litres et ses 210 ch, il promet aussi de bonnes sensations. La configuration est ici également sportive, mais cette fois c’est le système Q4 qui équipe notre voiture. Ce système réparti automatiquement la motricité sur les quatre roues, en temps réel, suivant les conditions de roulage.
Du coup, le sentiment de conduite est différent, l’auto est très sécurisante, jamais mise en défaut mais du coup moins joueuse. La voiture du bon père de famille sportif en somme ! Il est certain que je choisirais ce Stelvio et ses quatre roues motrices pour grimper un col enneigé plutôt qu’une propulsion.
Le comportement est toutefois sportif, les montées en régime sont immédiates et le couple disponible à bas régime. La plateforme Giorgio permet de ressentir des sensations de conduites d’une berline malgré la garde au sol supérieure.
Étonnamment, la consommation constatée est quasiment identique à la version essence, entre 7 et 9 litres. Le choix du diesel reste tout de même pour moi le meilleur pour le Stelvio, puisqu’il permet d’effacer la prise de poids de la voiture grâce au couple disponible immédiatement.
De la techno’ à jour
Ceux qui ont essayé les belles italiennes il y a quelques temps remontaient toujours la même remarque : la technologie embarquée est insuffisante, voire obsolète. C’est désormais du passé : Giulia et Stelvio sont à la page. L’écran central passe à 8,8 pouces, et surtout son ergonomie est radicalement différente.
Finis les boutons sur le côté et la réactivité d’un escargot ! Désormais l’écran tactile est rapide et se manipule comme un smartphone, on en prend le contrôle très rapidement et intuitivement. Côté aides à la conduite et fonctionnalités c’est l’opulence, avec l’aide à la conduite niveau 2 (maintien dans la voie, régulateur adaptatif, lecture des panneaux) et la détection d’endormissement.
Il sera même possible, grâce aux applications ‘Infotainement’ de contrôler sa voiture sur son téléphone, voire de gérer sa flotte de véhicule. Qui a dit qu’Alfa Romeo proposait de la technologie obsolète ? Désormais c’est bel et bien fini, les voitures sont à la page et ne rougissent plus face à la concurrence, même si cette couleur leur va si bien !
Une mise à niveau impérative
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas d’un restylage ou d’une ‘phase 2’, en ce qui me concerne je considère cela comme une mise à jour, une mise à niveau. S’agissant des modèles emblématiques de la marque il fallait qu’ils soient parfaits pour représenter les valeurs de sportivité et de prémium. C’est désormais chose faite, avec les évolutions proposées pour 2020, Alfa Roméo séduit son public de fan, notamment avec les quelques clins d’œil au passé, mais lance un message à ceux qui les regardaient parfois de haut. ‘Venez essayer nos voitures, vous comprendrez ce qu’est une Alfa Romeo’, voilà le message que le constructeur peut maintenant passer en toute sérénité, sans crainte des comparaisons. Voici donc un nouveau challenge pour le constructeur italien, d’autant plus en ce moment d’incertitude sur l’avenir du groupe. Je tiens à rester optimiste, à l’heure de l’hybridation et de l’aseptisation automobile, ces italiennes font de la résistance et sont les garantes d’un esprit désormais en voie de disparition. Alors haut les cœurs, le trèfle et plus séduisant que jamais, et vivement la Quadrifoglio !