Un V6 de 510 ch dans un SUV ça n’est vraiment pas raisonnable, mais avouez que ça donne envie de l’essayer ! C’est ce qu’offre le Stelvio dans sa version ultime, sous le symbole le plus sportif de la Scuderia Alfa Romeo, le Quadrifoglio. Mais comment tirer l’essentiel de ce SUV ? Comment le sublimer et en ressentir toutes les émotions ?
C’est lors de l’édition 2018 de l’Italian Meeting à l’autodrome de Linas-Montlhéry, que j’ai emmené cette familiale en jogging, afin de la proposer au regard aiguisé des tifosis.
Essai de l’Alfa Roméo Quadrifoglio en vidéo :
L’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio en quelques chiffres :
- Tarif : à partir de 91400 € (+Malus 10500 €) / 41 cv fiscaux
- Consommation : constatée mixte 15,0 L/100 Kms
- Moteur / Boite : V6 2,9 L Bi-Turbo, 510 ch Boite auto 8 vitesses
- Transmission : Intégrale variable, système Q4
- Dimensions : 4,69/1,90/1,67 – Volume du coffre : 525 à 1600 Litres
- Poids : 1830
- kg
Un look à part, une vraie sportive
Le Stelvio est déjà un SUV à caractère sportif, sa ligne est dynamique, et sa filiation avec la sportive Giulia est visible. Mais la version Quadrifoglio distille encore un peu plus de radicalité, mais par rapport à la berline cela reste discret. Le premier « détail » visuel est le jeu de jantes, inspirées des fameuses télédials, pour moi ce sont les plus belles jamais réalisées. Dans cette teinte noire, avec ces larges ouvertures, le contraste avec les étriers rouges est parfait.
Les roues sont montées en 20 pouces, de ce fait les passages de roues sont parfaitement remplis, donnant encore plus d’assise à la voiture. Quelques appendices de carrosserie comme le bouclier avant, le diffuseur arrière avec ses quatre sorties d’échappement, et les petits élargisseurs d’ailes, finissent le look spécifique à cette version. Le Stelvio est plus sage esthétiquement que la Giulia Quadrifoglio, mais reste agressif, les ouïes sur le capot finissent d’ailleurs de le différencier.
A l’intérieur ça sent la piste
L’accès à bord est aisé par la hauteur de caisse. Premier constat : l’ambiance est sombre, ça contraste avec le sublime rouge competizione de la carrosserie. Les matériaux utilisés sont nobles et sportifs, sièges en cuir et alcantara, planche de bord en cuir avec surpiqures rouges, finitions en carbone véritable.
Le confort est encore amélioré par les sièges semi-baquets, et face à moi le volant est un appel à la conduite… Sur la console centrale, la molette DNA propose ici un mode RACE avec un réglage des suspensions, vivement la piste !
Direction l’Autodrome, l’Italian Meeting nous attend
Conduire ce véhicule hors-normes est un plaisir pour les amoureux de belles mécaniques. Le V6 de 510 cv sait se montrer souple, il a plusieurs visages. En dessous des 4500 tours, c’est un Stelvio dynamique mais qui reste poli. Passé le seuil des 4500 tours, le moteur se révèle rageur, voire méchant ! Aidée par sa boite à 8 rapports, la puissance passe très efficacement au sol. Il est bon de noter que sur ce Stelvio, le système Q4 de transmission intégrale a été conservé, permettant une gestion automatique et instantanée de la motricité sur les trains avant et arrière.
C’est un point de technologie qui donne un avantage certain à ce SUV par rapport à la berline Giulia, que nous avions essayée ici, qui reste en propulsion. Les routes sinueuses de la forêt de Rambouillet, l’Autoroute et enfin la Nationale nous menant à l’autodrome de Linas-Montlhéry, m’ont permis de tester et d’apprécier les qualités dynamiques et de confort. Il ne reste plus qu’à l’emmener sur la piste pour tester ce mode Race qui me fait de l’œil depuis le début.
L’Italie à Linas-Montlhéry
Depuis quelques années l’Utac, propriétaire du mythique autodrome, remet à l’honneur des évènements destinés aux passionnés de voitures. Le dernier de la saison est consacré aux autos et motos italiennes, de toutes périodes.
Pour un passionné comme moi, c’est un vrai bonheur de retrouver des Lancia, Alfa, Maserati et autres Ferrari. De plus venir avec un Quadrifoglio sur son aile, c’est un moment d’intense joie. Dès l’entrée dans l’enceinte du circuit, je sens les regards se poser sur le Stelvio, la couleur rouge competizione attire l’œil et les connaisseurs m’apostrophent déjà, des pouces se lèvent. Vraiment, le Quadrifoglio plait aux Tiffosis ! On me place à côté de l’accès à la piste, le ton est donné !
Une ambiance racing et décontractée
Sur la vénérable piste de l’autodrome, les différents plateaux proposés permettent d’admirer tout ce que l’Italie a pu produire comme véhicules sportifs. Bien sûr, de nombreuses Ferrari ont fait le déplacement, mais aussi des Lancia, notamment des Delta HF, des Alfa, des Fiat et autres Abarth. Dans ce temple de la course automobile ce sont tous les sens qui sont à la fête. Tout d’abord la vue car une fois le passage « Jean Rédélé » franchit, c’est une fourmilière de voitures et de motos qui s’activent.
L’odorat avec les échappements à l’ancienne, sans catalyseurs (oui ça sent bon les gaz d’échappements !). On en prend plein les oreilles aussi, cette symphonie mécanique est jouée en 4 cylindres double arbres, en V8 et V12 atmo, mais aussi par le V6 bi-turbo de notre Stelvio. Dommage qu’il faille passer en position « Race » pour obtenir un son démoniaque, surtout au-dessus de 4000 tours, mais quelqu’un m’a confié que la bidouille pour laisser les valves du pot ouvertes en permanence était assez simple à réaliser…
En piste !
Sur la piste, les plateaux autos et motos permettent de constater que certaines anciennes ont encore une belle santé, par exemple de sublimes coupés Alfa ou encore de magnifiques « petites » Fulvia. J’ai eu l’occasion de faire quelques tours du circuit, et force est de constater que ce SUV est une véritable machine de course. Alors certes, le poids de la voiture est conséquent, mais après quelques tours, il se révèle précis et efficace, au point de damner le pion à certaines voitures rouges un peu prétentieuses !
La polyvalence de cette Alfa est vraiment étonnante, paisible auto familiale ou voiture de course, l’éventail de ses possibilités comblera les attentes des passionnés de conduite. La dernière parade sur le circuit est un moment magique : toutes les voitures et motos, ensembles pour célébrer cette passion commune de la ‘bella meccanica’. Plus que 364 jours avant la prochaine édition, j’ai hâte !
Stelvio, digne héritier du Quadrifoglio
Je l’avoue, j’avais un peu peur de confronter ce SUV aux « vrais » amateurs lors de ce rassemblement. J’ai été surpris de l’accueil chaleureux que j’ai pu avoir. Beaucoup m’ont demandé de soulever le capot, d’autres se sont pris en photo devant la voiture. Une chose est sûre, ce Stelvio a réussi son examen d’entrée dans le cœur des Alfistes. Moi-même réticent à l’idée de voir un trèfle sur un 4×4, même doté du fabuleux système Q4, je dois avouer que sa conduite est identique à celle d’une berline, sportive pour ne rien gâcher.
Alors non, ce Stelvio n’est pas parfait, il a même de très gros progrès à faire en terme de consommation (17 litres de moyenne sur l’essai), mais c’est une vraie voiture plaisir qui a en plus l’avantage d’être très habitable. À l’heure du choix, à côté des offres allemandes ou anglaises, il constitue une véritable alternative pour ceux qui, au-delà de l’image de marque, recherchent une voiture qui transmette des émotions.
Avec son Quadrifoglio, Alfa Romeo démontre que son slogan « la meccanica dele emozioni » n’est pas un simple effet marketing mais une vraie philosophie de constructeur. Alors si du côté de Milan on a encore à cœur de faire vibrer les passionnés, on a hâte de voir renaître d’autres noms légendaires : GTV, Spider…
J’ai aimé :
- Agrément de conduite, ensemble homogène moteur/boite/transmission
- Look sportif et élégant
- Finitions intérieures
J’ai moins aimé :
- Consommation trop éloignée des données constructeur
- Infotainement daté