Me voilà à bord de la toute dernière Nissan GT-R, son nom de code R35, n’y voyez aucun rapport avec le département de l’Îlle-et-Vilaine. C’est un vent puissant qui souffle sur les routes que je vais emprunter, avec 570 chevaux sous le capot. Direction la Normandie pour comprendre ce qui envoûte les passionnés du monde entier, la supercar la plus accessible est-elle toujours d’actualité ?
Vidéo – Nissan GT-R Gentleman edition 2018
Fiche Technique : Nissan GT-R Gentleman Edition R35
• Moteur : 3.8 V6 Biturbo
• Puissance : 570 chevaux
• Couple : 637 Nm
• Accélération : 0 à 100 km/h en 2.8 secondes
• Vitesse max : 315 Km/h
• Poids : 1830 kg
• Longueur : 4m71
• Coffre : 315 litres
• Nombre de places : 2+2
• Consommations mixtes réelles : 12 litres
• Puissance Fiscale : 49 CV
• Prix du modèle essayé : 105 000 €
Un mythe pour tous
Comment ne pas connaître la reine (il fût un temps) du célèbre jeu vidéo de Gran Turismo sur PlayStation ? Une auto qui fallait à l’époque avoir dans son garage. La Nissan GT-R R35 succède avec brio à l’exclusive Skyline R34 réservée à l’époque uniquement pour le marché japonais et lancée en 1999. La R35, ou encore appelée gentiment Godzilla pour les plus intimes, donne de l’enthousiasme aux premiers tours de roue à tous les passionnés du monde entier, puisque celle-ci est commercialisée depuis 2007 aux quatre coins de la planète, et les anglais en raffolent !
Je passe donc de ma manette d’enfant accro à ce jeu au volant de l’une des supercars les plus désirables du moment, un rêve devenu réalité le temps d’une semaine en sa compagnie.
Un design digne d’un manga
En finition Gentleman Édition, la Nissan GT-R s’embourgeoise légèrement tout en gardant ses gènes de sportivité. Avec sa teinte pas très discrète Orange Mécanique, il va être assez dur de passer inaperçu à son volant… Assurément je me fais remarquer dans le rétro des voitures qui me précèdent.
La face avant et ses grandes bouches d’aérations respirent la supercar à plein nez. En tenue de combat, la GT-R adopte de nombreux éléments en Carbone pour un meilleur ratio rigidité/légèreté. Attention à la lame avant en carbone qui est assez basse, les dos-d’âne ne sont pas nos amis et pour le bien de nos fessiers il sera plus prudent de bien ralentir avant de les franchir.
De profil, avec ses 4,71 mètres de long, la nippone est longue comme une grande routière… Mais la comparaison s’arrête là, la elle est une vraie supercar. Les aérations sont présentes partout pour laisser respire le gros V6 3.8 bi-turbo ; autant d’indices qui laissent présager des performances de la bête. Ses lignes sont tendues, et ses imposantes jantes noires de 20 pouces se démarquent de la carrosserie, un choix esthétique quasi parfait qui change des teintes souvent trop classique pour une auto de cette catégorie.
Populaire en GT-R (pour la rime ?)
Dans cette partie qui me tient à cœur, la Nissan GTR a du succès auprès de tous ceux qui ont eu la chance de croiser son regard. J’espère qu’ils ont pu jouer au loto après avoir vu ce bolide orange vibrer sur la route ! Cette supercar me vole clairement la vedette me réduisant au simple rôle de conducteur…
Les histoires se suivent mais ne se ressemblent pas : pouce en l’air et sourires, je ne compte même plus les discussions à la station-essence où je passe pas mal de temps (j’insiste) à ravitailler la bête. Les stations de lavage sont aussi des endroits où les passionnés bichonnent leurs autos, alors si vous avez prévu d’acheter une GTR, sachez que votre capital sympathie augmentera naturellement. J’adore en discuter, et je me laisse prendre au jeu du proprio (temporaire) fier de parler de sa monture. Les questions fusent alors « Alors ça doit bien consommer ce genre d’auto ? », ou encore « Belle auto, je suis vraiment fan. Félicitations ! », mais encore « Excusez-moi Mr., je peux la prendre en photo ? ».
Je dédicace ces quelques lignes au petit passionné fan de belles autos me faisant des signes de joies assis à l’arrière de l’auto familiale de ses parents, un sourire jusqu’au lèvre déposé sur la vitre d’un Citroën C4 Picasso sur l’autoroute A13. Des moments comme ceux-là, je pourrais en faire un livre tellement cette auto passionne et anime les regards. C’est aussi une joie de vivre cela à son volant, je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir poser mon fessier dans cette véritable supercar, une auto qui attire réellement la sympathie contrairement à d’autres supercars plus ostentatoires.
Direction la Normandie : visite, paysage et rencontres…
L’idée de passer du bon temps sur Trouville me vient soudainement en tête quelques jours avant l’essai. L’objectif étant bien entendu de tester sous forme de road-trip les capacités et la polyvalence de la GTR. Au programme, pour commencer, partir en supercar en passant par l’ancien et renommé circuit des Essarts près de Rouen, et revivre le tracé en Nissan GTR. Un clin d’œil à l’histoire qui nous a permis de voir les plus beaux coins de la région.
Le périple continue vers la route des roches à Oissel pour atterrir ensuite dans la très jolie ville de la Bouille, en bord de Seine, où les artistes ont laissé leurs plus beaux tableaux, un incontournable à visiter. Nous longeons le fleuve en cruisant tranquillement, le paysage est magnifique surtout lorsque le soleil est de sortie (rare en Normandie).
Nous tentons avec l’ami Cyril la fameuse traversée en bac à Berville-sur-Seine, une étape qui prendra quelques minutes et nous donna quelques sueurs froides. Il faut dire que la GT-R, comme toute bonne supercar qui se respecte, est basse… L’angoisse de toucher l’avant pour accéder au bateau diminue en prenant notre temps. Bien garé, notre présence attire les curieux, séance photo pendants quelques minutes !
Nous voilà arrivés de l’autre côté de la Seine, direction la mer à Trouville pour s’arrêter déjeuner. D’ailleurs si vous êtes dans le coin, près du Casino, se trouve le délicieux et excellent restaurant Le Pavillon Augustine où l’accueil et les plats sont excellents. Notre place VIP nous attend pour une longue pause bien méritée avec vue le port et les mouettes en bande-son.
Rencontre avec un Porschiste en 993 4S
Après un bon trou normand (tradition oblige) bien dégusté et un excellent café serré, nous rencontrons et passons une belle partie de l’après-midi en compagnie d’un passionné qui a du goût. Un propriétaire qui roule en Porsche 993 4s oblige quasiment le respect immédiat.
La comparaison entre la Nissan GTR et la Porsche se retrouve d’ailleurs au niveau du tarif, puisqu’il faudra laisse un chèque de 100 000 € sur la table pour pouvoir s’offrir l’une des deux autos.
Pour retrouver notre découverte de cette sublime Porsche, c’est ici que ça se passe !
Le temps passe vite et encore plus en Nissan GT-R, le temps de ravitailler Godzilla et ses 80 € d’essence pour repartir direction Paris. Un road-trip normand sympa qui se termine sur autoroute.
Performante, agréable et même confortable, la Nissan GTR a su se montrer polyvalente sur de nombreux points, une conduite zen sans frustration permettant d’approcher sous la barre des 12 litres aux 100 kilomètres, une belle performance en consommation qui se mesure uniquement si vous avez le pied très léger sur l’accélérateur. La tentation est grande d’activer le mode GT-R, et d’entendre la sonorité du V6 bi-turbo chanter les 570 ch !
La touche de l’expert maître-artisan Takumi
Ce dernier opus de la GT-R R35 démontre tout le talent des ingénieurs Japonais à produire autant de performances et d’efficacité. Nissan fait appel à des maîtres ingénieurs mécaniciens aux gants d’or « handbuilt »: ils sont 5 Takumi au monde à pouvoir installer et vérifier la pose moteur sous le capot, ainsi ma GTR a le droit à un bel autographe. D’ailleurs, il faut noter toute l’attention esthétique qui a été donnée au bloc moteur qui laisse entrevoir la beauté du 6 cylindres en V.
Des performances au top !
Je ne vais pas vous parler des deux petites places à l’arrière, certes très accueillantes mais au combien anecdotique, je vais plutôt vous partager mon ressenti. Je démarre le contact en appuyant sur le gros bouton rouge Start Engine, et le moteur V6 3.8 Biturbo de 570 chevaux se réveille sans hurler étonnamment à froid : le bruit est plutôt sourd et très étouffé. En activant le mode R, la sonorité devient un peu plus rauque, mais en toute franchise je m’attendais à mieux. Au volant et sur la console centrale, c’est un autre monde, il faut pratiquement être ingénieur pour comprendre tous les indicateurs de manomètres : température d’huile moteur, boîte, chrono… c’est complet ! La Nissan GT-R affiche sans prétention ses performances, histoire de ne pas oublier que M. Hyde peut aussi devenir Dr. Jekyll.
Imperturbable cette GTR
Avec ses quatre roues motrices, l’auto accroche le pavé comme aucune autre. Aux premières sollicitations, je suis propulsé au fond de mon siège et accroché à mon volant, c’est assez radical. Le freinage à froid fait du bruit et raisonne comme un sifflement, pas d’inquiétude les disques ne sont pas encore chauds, il faudra les monter en température afin qu’ils soient efficaces. Mais je vous rassure ça freine quand même très fort…
Une fois la mécanique bien chaude, en jetant un simple coup d’œil sur l’huile moteur, la transmission et la boite je peux m’amuser à titiller Godzilla pour voir les sensations qu’elle procure. L’auto est saine en tout point et rassurante, elle vous transforme en pilote en quelques minutes tant l’auto elle est prévenante.
Rapide comme une fusée, c’est sur circuit qu’elle montrera son vrai visage. Le poids de la GT-R est assez conséquent par rapport à ses concurrentes avec ses 1830 kg, un handicap qui se ressent sur les phases de freinage et les changements de direction rapides. Néanmoins, l’auto réagit parfaitement bien : stable, les sorties de courbes se font plein gaz sans le moindre problème avec une motricité exceptionnelle assurée par la transmission intégrale et le différentiel. La direction est très précise et les appui en virages sont étonnamment parfaits : ça vire à plat, Godzilla se place vraiment au millimètre, les sensations sont belles et bien présentent à bord et l’on prend son pied ! Une expérience unique que j’ai pu vivre il y a quelque temps avec la surpuissante version Nismo sur le circuit d’Albi.
Consommations, retour à la réalité
J’aborde l’un des points les moins importants lorsqu’on conduit une supercar, c’est presque même embêtant d’en parler maintenant et pourtant… la consommation a son importance.
À chaque arrêt à la station essence (et ils sont assez nombreux) mes yeux sont rivés sur la colonne des euros ! C’est un peu comme le prélèvement à la source, chaque plaisir au volant est sanctionné sur mon compte bancaire… Et oui je peux vous garantir que le pompiste du coin sera votre plus fidèle et serviable ami. Avec une consommation mixte de 12 litres aux 100 kilomètres (raisonnable) et 600 km d’autonomie, la facture s’alourdit un peu (voire beaucoup) plus lorsque j’ai le pied lourd sur l’accélérateur.
Il faut dire que cette Nissan GT-R est plutôt d’humeur joueuse à sonner des vocalises aux premières sollicitations. Le résultat sur la conso’ ne se fait pas attendre… Sanctionné par un joli 18 litres aux 100 km, à ce rythme, l’autonomie fond comme une glace au soleil avec dans le meilleur des cas seulement 300 km de plaisir total. Dans la vie il faut aussi savoir être raisonnable, et clairement, cette Nissan GT-R propulsée par un moulin à 6 cylindres de 570 chevaux ne fait pas dans la demi-mesure, cette supercar détonne !
Bilan, encore la meilleure des supercars ?
La Nissan GT-R est une supercar redoutable. Elle possède de nombreux atouts, à commencer par un tarif exceptionnel positionné autour des 100 000 €, un ratio prix/performances inégalable. Son poids élevé et sa finition en net progrès mais désuète ne pourra tenir comparaison avec des allemandes ou des anglaises bien plus raffinées, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande après tout. Sa polyvalence au quotidien est plus qu’appréciable à son volant, une véritable surprise…
Je tiens à souligner que Nissan reste l’un des rares, voire l’unique, marque généraliste à proposer une palette très large de véhicule allant de la citadine avec la Nissan Micra, de l’auto 100 % électrique avec la nouvelle Leaf, du 4×4 Avec le Nissan X-Trail, du crossover familial avec le Qashqai, en terminant par la catégorie la plus performante des supercars avec la désirable Nissan GT-R et sa branche Nismo (Nissan Motorsport). Aujourd’hui, quel constructeur auto est capable de faire ce grand écart avec autant de brio ? À vous de jouer !
J’ai aimé
• Design intemporel
• Comportement radical en mode R
• Confortable en mode normal
• Châssis très sain en conduite sportive
• Consommations mixtes de 12 L
• Exclusivité sur nos routes
• La joie qu’elle procure
• Le regard et l’attention des personnes
J’ai moins aimé
• Le dessin vieillissant de la planche de bord
• Les compteurs hors d’âge
• Equipements technologiques du siècle dernier
• Poids élevé (1830 kg)
Mes remerciements au restaurant Le Pavillon Augustine à Trouville-sur-Mer pour l’accueil, le temps accordés à nos équipes et également à la team Nissan France pour leur confiance.
2 commentaires
Article très sympathique agrémenté de très belles photos, merci pour ce reportage qui fait rêver !
Merci, ravis que l’article vous plaise 😉