Ma mission du jour : tester la résistance dans des conditions extrêmes du nouveau pneu BF Goodrich Mud Terrain KM3 afin de savoir si les rochers lui font peur. Direction les Etats-Unis au pays du 4×4 pour affronter la montagne.
En video, sensation forte avec ma caméra embarquée en Buggy
Direction la région du Lac Tahoe
Après plus de 17 heures de vol, quelques formalités administratives douanières et 2 heures de route je me pose en territoire US. Je pose mes mains sur le volant du tout nouveau Toyota Tacoma, un pickup dont les Américains en raffolent. C’est simple dans la région il n’y a que ça, Dodge Ram, Ford Ranger, F150, le dépaysement est total. Mon 4×4 est équipé des derniers pneumatiques BF Goodrich KM3. J’arrive enfin sur les hauteurs dans les montagnes de la Sierra Nevada, à frontière entre la Californie et le Nevada.
Un endroit magique à plus de 1900 mètres d’altitude. Pour ceux qui souhaitent s’y rendre, sachez qu’il y a même une plage appelée Sand Harbor et Spooner Lake. Sur route le pneu KM3 malgré sa structure développée et taillée pour le franchissement ne provoque pas de bruit de roulement désagréable à ma grande surprise. Je continue l’aventure à bord de mon Pickup pour rejoindre Le Resort at Squaw Creek dans l’ancienne vallée des Jeux Olympiques de 1960 dont quelques Français ont pu récolter 2 ou 3 médailles au passage [fierté nationale ;-)].
Convoi off road en Jeep Wrangler Rubicon
En video, direction la Vallée de Rubicon en Californie
Le deuxième jour s’annonce plus intense en sensation. La marque américaine appartenant au groupe Michelin nous propose de tester ses pneumatiques dans des conditions très difficiles en pleine montagne. Pour ce faire, l’accès se fait uniquement en hélicoptère à plus de 2500 mètres d’altitude sous un soleil de plomb.
Après un voyage de 20 minutes surplombant les plus beaux paysages de la région, nous arrivons sur une plateforme improvisée. Plus d’une vingtaine de Jeep Rubicon nous attendent pour franchir et manger du rocher. Après un briefing de quelques minutes, je fais le tour de ma Jeep. Celle-ci est un Wrangler Rubicon dont les suspensions ont été améliorées pour accroitre sa capacité en off road. En faisant le tour de mon 4×4, j’aperçois de gros impacts sur les jantes et le pneu, autant vous dire que la personne qui fût à son volant n’y est pas allée de main morte. Je grimpe dans ma monture, je démarre et je positionne la boite de vitesse en position courte pour évoluer en douceur et surtout transmettre le plus de puissance et de couple aux quatre roues.
Ça passe ou ça casse !
Si les premiers franchissements de cailloux et autres gros rochers se passent assez facilement, la suite se corse drôlement avec des montées à forte inclinaison et des angles d’attaques beaucoup plus serrés sur des rochers instables. L’exercice est périlleux pour ne pas dire suicidaire. Heureusement la cage métallique de mon 4×4 m’assure une bonne protection en cas de renversement. Je suis guidé précisément par des instructeurs/pilotes qui couvrent la zone. Ils sont mes yeux et m’orientent au centimètre près, la confiance est parfaite. L’évolution du trajet se fait en douceur toujours sur le premier rapport.
Les zones de franchissement sont telles qu’à mes yeux rien ne passe. Et c’est à ce moment, que je puise en moi une réflexion philosophique primaire, la seule limite ce n’est pas les pneus mais la chose qui se trouve entre le siège et le volant. Vous l’aurez compris, mes capacités en off road sont dignes d’un niveau de bac -2. Il faut avouer qu’il faut savoir être patient et analyser en permanence ce qui m’entoure. J’emmène mon Jeep Rubicon partout, sur rocher, terre, sable et même dans la boue, l’auto avance sans broncher. Le travail remarquable des pneumatiques y est aussi pour beaucoup dans l’avancée du parcours.
Les pneus souffrent beaucoup, entre pincement, frottement, les flancs du pneu souffrent également sur les rochers. Heureusement la structure et la qualité du pneumatique sont remarquables. Là où avec d’autres manufacturiers pneumatiques se seraient déjà éclatés, déchirés, BF Goodrich montre son savoir-faire depuis des dizaines d’années et reste le spécialiste en Off Road sur le marché mondial. Le pneu KM3 est assurément un très bon pneu reconnu par les PRO dans le domaine du 4×4.
Buggy franchiseur de rocher très énervés !
Après la pause déjeunée, une autre activité s’annonce clairement encore plus démoniaque. A notre disposition se trouve 4 gros buggy sortis tout droit du monde de Mad Max. Les monstres sont dépouillés de l’extérieur mais aussi de l’intérieur, les moteurs V8 rugissent en pleine montagne.
L’ambiance est démesurée et ces engins sont capables de franchir à haute vitesse des rochers, de gravir la montagne avec une aisance de gymnaste énervé. Mon tour arrive et je peux vous garantir que je ne suis pas vraiment rassuré. C’est déjà un exploit lorsque j’arrive à poser mon fessier dans le siège, je cale mes jambes près de la portière pour éviter toutes brûlures sur la console centrale en acier. Il fait très chaud on approche des 45 degrés, ça reste très inconfortable, le moteur urle dans mes oreilles et ce n’est que le début d’une longue histoire. L’enfer sur un rocher dans une boite de conserve. C’est un peu c’est image qui me vient à l’esprit. C’est parti pour 5 minutes les plus longues, les plus trépidantes de ma vie. Les premiers rochers m’arrivent en pleine face, mon corps est presque rivé au siège tandis que je tiens désespérément ma caméra à bout de bras en me disant que si j’arrive à capture 5 secondes de vidéo, j’aurais quelques preuves de maltraitance à donner à mon assurance vie.
Les sensations sont incroyables, et j’imagine (presque) ce que peut endurer le pilote pendant des heures sur les courses mythiques de Baja au Mexique. Avec des débattements qui frisent le mètre (voire plus), ma colonne vertébrale encaisse des centaines de chocs à l’heure, les pneus jouent également un rôle prépondérant dans l’absorption des chocs et du grip sur de la roche et des cailloux tranchants. Le temps à bord me paraît interminable, je subis chaque choc et je souffre réellement et physiquement.
L’aventure prend fin exactement au bout de 4 minutes et 39 secondes. L’exercice est épuisant malgré que je ne sois que « simple » passager. Une expérience unique dont la seule image que j’avais de ce genre de machine, c’était mon buggy radio télécommandé de ma tendre enfance, le gap en sensation est indescriptible. Ils sont fous ces américains, ils sont capables de franchir les frontières du raisonnable et sont capables de produire des engins incroyables pour gravir des montagnes, rien est impossible aux states !
https://flic.kr/p/286tpDm
Connaissez-vous la Baja 1000 ?
Depuis 1967 se déroule une course de rallye-raid assez folle et surtout mythique, des trucks, des buggies, des camions, des autos au look de Mad Max capables de dépenser autant d’énergie en un weekend qu’un petit village paisible français. Située au Mexique, cette grande course de 1000 miles soit environ 1700 kilomètres attirent de nombreux passionnés automobile. Une épreuve d’endurance redoutable pour les pilotes, la mécanique et les pneus. Et pour l’anecdote, la manufacture américaine BF Goodrich enchaîne les victoires depuis plusieurs années. Une expérience pour les ingénieures et pilotes qui permettent de développer et d’améliorer la performance de ses pneumatiques.
Conseils de conduite en 4×4, rouler tout doux 😉
Loin d’être professionnel, je peux vous donner quelques conseils sur mes journées passées en Off road entre Range Rover et Jeep. Deux marques avec lesquelles j’ai pu vivre une expérience unique et j’ai pu apprécier faire du tout terrain avec des engins préparés pour franchir l’impossible.
1) Avez-vous un vrai 4×4 entre vos mains ?
Assurez-vous d’avoir le bon véhicule, ça paraît simple mais il y a 4×4 et SUV. Vérifier que les angles d’attaque de vos pare-chocs avant arrière soient suffisants. En frontal dans une pente, votre 4×4 devra affronter les montées les plus pentues, 30 voire 45 degrés. L’empattement du véhicule est à vérifier, en effet faire du off road avec un Jeep Wrangler châssis long n’aura pas la même efficacité qu’un châssis court. Le risque c’est de casser la transmission sur un rocher.
2) Choisir le bon rapport sur sa boite de transfert
La transmission de la puissance max du moteur sur l’essieu avant ou arrière dépendra de plusieurs éléments. Mais la boite de vitesse joue également un rôle important dans le franchissement. Que vous soyez en boite mécanique ou auto, votre 4×4 doit être équipé d’une boite Longue et d’une boite courte si vous n’en avez pas l’embrayage risque d’en prendre un coup. En mode off road, il faudra sélectionner la boite de vitesse courte. Autrement dit vous évoluerez sur le parcours à vitesse très basse entre 2 et 10 km/h. Le couple maximal sera alors transmis de manière optimale sur chaque et d’assurer un franchissement parfait. A l’inverse pour assurer la polyvalence du véhicule et ainsi rouler sur routes ouvertes, la boite longue (boite classique) permet de faire des trajets routiers classiques.
3) Soyez patient
Ce troisième conseil est primordial si vous faites pour la première fois du off road. Dites-vous que chaque passage devra se faire en douceur. Vous devez savoir absolument où vous mettez vos roues, et la longueur du gros capot de mon Jeep Rubicon ne m’aide pas à y voir plus clair. Faite corps avec votre auto pour ressentir le tracé. Repérez également le chemin et visualisez constamment le tracé. Votre cerveau analyse en permanence afin d’avoir le meilleur chemin.
4) Avoir de bons pneus
C’est peut-être le point le plus important. La motricité des pneumatiques joue énormément en off road. Avec des pneus slicks ou en mauvais état, inutile de vous dire que vous n’irez pas très loin et au moindre pincement le pneu s’éclatera. Pour cela assurez-vous d’avoir des pneumatique en bon état et surtout équipés d’une structure renforcée sur les flancs et adaptée aux différents terrains, boue, rocher, sable… Selon le terrain, n’hésitez pas à sous gonfler les pneus pour en améliorer la motricité.
Le Polaris RZR 1000, la version civilisée d’un buggy
Derrière son look de jouet pour enfant, le Polaris RZR 1000 détonne par son rapport poids/puissance qui donne de bonne accélération et des freinages très efficaces. On s’amuse à bord, un kart pour tout terrain tel est le principe de ce buggy dépouillé. Plusieurs modes de conduite sont disponibles, confort ou sport le réglage des suspensions influent beaucoup sur l’amortissement et les capacités en franchissement, sable, neige, terre et cailloux, rien ne l’arrête ! Un bon moment pour tout passionné de conduite avec de réelles sensations au volant et pour le passager. L’engin est ultra polyvalent et très léger, de quoi se faire plaisir à condition d’avoir un grand terrain pour jouer avec. Question tarif, il faudra débourser la somme de 30 000 euros.
Rencontre avec Nani Roma, le roi du off road
A la fin de notre parcours off road, les organisateurs nous font la belle surprise de nous offrir des cookies cuit dans un moteur de Jeep Rubicon. La classe à l’américaine, toujours dans la subtilité, quelle idée de cuir des cookies dans un moteur. Au détour de cette dégustation improvisée, je questionne Nani Roma sur son expérience incroyable en 2 et 4 roues sur le Dakar, de ces bons moments passés en Afrique puis du changement du tracé en Argentine.
Il m’explique ses différentes anecdotes avec nostalgie, où il y a plus de 15 ans il dormait parfois chez les habitants, dont les familles lavaient leurs linges. C’était de bons moments avec une proximité réelle avec les locaux. Aujourd’hui les performances des courses, des autos montrent un réel changement et les chronos prennent le dessus.
Bilan, le KM3 de BF Goodrich frappe très fort !
Après plusieurs jours sur les rochers dans des conditions extrêmes surtout pour la mécanique et les pneus, BF Goodrich a mis les moyens humains et financiers pour développer ce nouveau pneu Mud Terrain KM3 dont les capacités et sa longévité ne sont plus à démontrer.
Onze années après, le KM3 succède au KM2 et se bonifie avec le temps tout comme le bon vin. Honnêtement et de mes propres yeux, j’ai pu voir le pneu subir les pires sévices, les pires tortures, aucune crevaison n’a été a déclaré, aucun problème pourtant les chaleurs et les impacts furent assez violents. J’ai pris conscience que le savoir-faire et les milliers d’heures de développement, l’investissement dans les courses, la passion d’une marque et la ténacité des ingénieurs à produire le meilleur du meilleur ne donne pas de place au hasard. Une aventure aux USA inoubliable pour ma part, pour rencontrer un autre monde, plein de folie.
Un commentaire
Je suis d’accord article interessant comme d’ecrit
dans ce site https://ukauto.fr
j’ai pu avoir un blog de qualite qui a enrichie mon
experience automobile