Dans le paysage automobile, nul n’est ignorant sur l’ensemble des taxes qui plombent notre plaisir sur le marché automobile. A ce petit jeu le monde des 4×4 est sévèrement touché. Et pourtant, le Ford Ranger part à la conquête d’un monde bien connu, celui des pick-ups, un morceau de carrosserie utilitaire qui use de quelques circonstances favorables pour passer à la trappe des lourdes taxations.
Allure et compétence de 4×4 pour 0€ de Malus !
Et oui, vous n’êtes pas forcément au courant, mais un pick-up n’est pas un 4×4 et ça marche dans les deux sens. Du moins c’est comme ça que le gouvernement voit les choses. Pourquoi ? Tout simplement que la catégorie pick-up est considérée comme VUL. Ils sont donc exemptés de malus écologique pour le plus grand bonheur de ces propriétaires. Une offre qui séduit de plus en plus d’artisans, de commerçants et de chefs de chantier puisqu’ils ont aussi la possibilité de récupérer la TVA. Aujourd’hui l’offre sur les pick-ups semble bien évoluée et propose des modèles de plus en plus luxueux avec un équipement digne de nos berlines routières. L’air des pick-ups rustiques semble bien révolu.
Un look démesuré XXL
Ce Ford Ranger en finition Black Edition a des airs de Ford Raptor F150, vous savez ce gros monstre venu d’outre Atlantique prêt à en découdre sur n’importe quel terrain. Le Ranger lui empreinte quelques gênes pour impressionner la galerie. Avec sa teinte, ses jantes et sa calandre Full Black inutile de vous préciser de quoi j’ai l’air sur nos belles routes françaises. Le Ford Ranger en finition Black Edition est très impressionnant, et je me fais bien remarquer. A noter les petites jantes 17 pouces qui font vraiment roulettes pour vélos, dommage sur ce point, une fois qu’ont le remarque on ne pense qu’à ça !
Massif et imposant avec ses 5,40 mètres de long, ce pick-up offre la possibilité d’avoir 5 places (cabine) et une benne capable de transporter 1,3 tonne de marchandises.
Pratique, sa première vocation
Si Ford se positionne comme le leader incontestable du moment sur ce marché encore restreint mais qui s’ouvre d’année en année. Il y a plusieurs raisons à ce succès européen, outre son côté pratique et son côté baroudeur, le Ford Ranger se dévergonde en se rapprochant d’un esprit 4×4 confortable et polyvalent finalement. Ainsi à bord, en plus d’un régulateur de vitesse adaptatif, lecture des panneaux de signalisation, de l’info divertissement SYNC 3 avec CarPlay/Android Auto, des essuie-glaces automatiques, la caméra de recul, le marche-pied automatique, les sièges en cuir, vous l’aurez compris, le Ranger peut paraître rustique de l’extérieur mais il en est loin à l’intérieur et opte pour plus d’équipements de confort.
Attention toutefois, l’assemblage et les plastiques rustiques ne sont pas comparables. Il reste pour autant pratique et garde ses gênes d’utilitaire en adoptant des suspensions à lames sur l’essieu arrière procurant plus de stabilité lors de remorquage ou de chargement de la benne.
Sur la route, comportement de 4×4
Je démarre le bon gros moteur 5 cylindres TDCI de 3,2 litres de cylindrés. Bruyant, le moulin diesel US développe 200 chevaux et 470 Nm de couple de quoi faire de bonnes relances puisque le Ranger pèse plus de 2,2 tonnes. Autant vous dire, les relances se font cool avec une boite auto qui semble patinée dès que mon âme de papa sportif se met en route. Le comportement en virage est loin d’être idéal et ce n’est pas ce que je lui demande, je ne suis donc pas étonné de le voir prendre du roulis au premier rond-point avec un freinage mou et quelques mouvements de caisse. Tel un chamalo, les manœuvres de chantier se font en douceur. Loin d’être un foudre de guerre mon pickup m’amènera à bon port quoi qu’il arrive. Direction le chantier pour voir si il tient le cap. Avec sa transmission 4×4 déconnectable en 2 roues motrices permanentes, mon Ranger est un véritable franchiseur avec une garde au sol proche des 23 cm, des angles d’attaque favorables, des jantes à large flanc, l’engin est taillé pour la boue et les missions de chantier compliquées. Il joue son rôle à merveille.
Pour plus de sécurité, la benne peut se refermer via un rideau offrant une bonne protection et sécurisé avec une clé indépendante. La benne ainsi configurée fait office de grand coffre et pourquoi ne pas se tenter de partir en vacances avec la famille !
Consommation, la déception
Pour être honnête, je pensais rouler dans un 4×4 diesel où les consommations auraient pu être mesurées. Or ce n’est pas vraiment le cas, certes il a 200 ch sous le capot, Ford lui rajoute à cela des gommard plus taillés off road que route, une allure de tank dont le CX frise le cube en béton, une boite auto qui n’aide pas, et puis bien entendu un poids conséquent. Le résultat avec du recul n’est pas si mauvais. En conduite cool, mais vraiment cool, la conso mixte s’établit autour des 9 litres aux 100 km voire proche des 10 litres. Avec un réservoir de 80 litres, la bête culmine à 700/800 km max en autonomie totale. Une fois chargée, je vous laisse imaginer/calculer la conso réelle.
Fiche technique : Ford Ranger Black Edition 3.2 Tdcii
- Moteur : 5 cylindres 3.2
- Puissance : 200 CH
- Couple : 470 Nm
- Accélération : 0-100 km/h en 9,5 sec. (environ)
- Poids : 2,2 tonnes
- Longueur : 5,86 m
- Dimension benne : 1m40 x 1m40 x 0,60
- Réservoir : 80 litres
- Jantes : 17 pouces
- Consommations mixtes : 9/10 litres / 100 km
- Prix : à partir de 39 210 €
- Malus : 0 €
Bilan, le Ford Ranger joue son rôle à merveille
Il faut l’avouer, je suis plus habitué à essayer des SUV plutôt que des pick-ups. Mon avis reste plus que positif sur ce Ford Ranger. J’aurais aimé quelques détails sur ses optiques à LED inexistant pour le moment lui procurant plus de modernité. Le Ranger sera me convaincre sur plusieurs points, pratique, bien équipé, et polyvalent sur de nombreux points finalement. Sa taille XXL vous fera oublier les stationnements en ville. Sa hauteur de plus de 1,90 mètre limite également les déplacements dans certains parkings souterrains. Une semaine à son volant, et j’ai pu réellement me rendre compte de ses qualités et ses défauts. Vous l’aurez compris, l’avantage de ce genre de véhicule, c’est aussi un choix fiscal non négligeable qui favorise et dope les carnets de commandes de ses dernières années. Le mot de la fin reviendra à ma fille de 5 ans, qui valide bien entendu ce choix démesuré.