Dans le monde automobile certains noms sont fantasmatiques, et sont capables de véhiculer plus qu’un modèle de voiture, tout un univers. C’est le cas pour la Ford Mustang, elle a toujours symbolisé le rêve américain, au point que certains ‘happy-few’ étaient capables de payer le double de son prix US pour pouvoir l’importer. Depuis 2014 et la Mark 6, Ford distribue officiellement cette légende dans l’hexagone, et le millésime 2018 est l’occasion de nous proposer la version la plus européenne des pony-cars.
L’essai de la Ford Mustang 2018 en vidéo :
La Ford Mustang 2018 GT et Ecoboost en quelques chiffres :
- Motorisation : V8 5 L 450 ch ou 4 cyl. 2.3 L Ecoboost 290 ch
- Boite de vitesse : automatique 10 rapports ou manuelle 6 rapports
- Longueur 4794 m / Largeur 1916 m / Hauteur 1381 m / Poids 1 670Kg
- Coffre : 408 Litres
- Tarif (à partir de) : 39 900 euros (Ecoboost) / 46 900 Euros (V8)
- Malus Ecologique 10500 Euros
Essai et avis – Ford Mustang 2018
LOOK - 98%
VIE À BORD - 95%
EQUIPEMENTS - 92%
PERFORMANCES - 90%
PLAISIR DE CONDUITE - 99%
PRIX - 95%
95%
La Ford Mustang pouvait faire mieux et elle le fait avec brio. Vrai muscle-car à la sauce européenne, c'est pour moi la sportive la plus désirable du moment, un vrai coup de cœur.
Privilège des premiers essais, le choix du Roi.
À peine présentée à Genève (et encore, en statique), c’est un véritable haras de chevaux sauvages qui nous attendait pour ces essais sur les merveilleuses routes de Provence. Des configurations variées, au coloris parfois étonnants, ont été mises à notre disposition. Le cœur de passionné m’a naturellement attiré vers le coupé fastback, avec le plus gros moteur, le V8. Je me réserve le cabriolet pour le lendemain, la météo sera au top. Au premier coup d’œil il est difficile de repérer les modifications extérieures, mais étonnement je l’ai trouvée plus belle, plus agressive mais aussi plus fine.
Nouvelle garde-robe, haute couture
La Mustang, on l’imagine souvent un peu lourde et pataude, mais là c’est une auto d’une ligne incroyablement fine que je découvre. Côté nouveauté, la face avant se voit dotée d’un regard un peu plus marqué, avec une belle signature Led, des ouïes sur le capot ont également été rajoutées. En comparant avec un modèle 2017, on remarque que la calandre est un peu plus basse, ce qui diminue le côté massif du muscle-car. Sous la calandre noire laquée, la partie basse est plus anguleuse, plus sportive. De petites touches délicates mais qui finissent vraiment par donner un des plus beaux museaux automobiles. La ligne générale de la voiture est également beaucoup plus fine, en fait bien mieux mise en valeur avec les nouveaux coloris. Pas moins de onze couleurs et douze modèles de jantes sont désormais proposés. Pour moi ce sera le ‘Orange Fury’, pas très discret mais merveilleusement lumineux. Au milieu du trafic à tendance grise, c’est un vrai rayon de soleil que je conduis !
Les cadeaux sont à l’intérieur
Quand on ouvre la porte (à reconnaissance sans clé), le sentiment général est plutôt d’entrer dans un véhicule premium, les ajustements et matériaux sont bons, le design est moderne. La garde au toit permettra aux grands de ne pas se cogner la tempe en prenant place. Le confort des baquets Recaro (en option) est très bon. Même un fort gabarit comme le mien trouvera place et maintien, sans être trop serré. La finition de la planche de bord est simple avec ses placages couleur alu, mais de bon goût. Un nouvel écran tactile trône au milieu de la console, en dessous on remarque une ligne de bouton chromé, dont certains vont nous révéler quelques belles surprises. Derrière le volant, c’est désormais un écran digital qui a pris la place des compteurs, l’auto affirme sa volonté de progrès technologique. Tout rassure, on est bien dans un véhicule premium, reste à appuyer sur le petit bouton rouge… Start Engine !
Au-delà de mes attentes, une rafale d’attention
C’est côté technologique que les nouveautés sont légion. Freinage automatique piéton, régulateur intelligent mais surtout ce qu’il manquait à nos version européennes, des modes de conduites paramétrables accompagnés de la sonorité qui va avec. C’est donc le petit bouton sur le volant ou sur la console centrale qui permettra d’adapter votre Mustang à votre conduite. Ce sont en tout 5 modes de conduites proposés, Normal, Sport, Piste, Pluie et personnel. Chaque configuration agit sur la direction, les suspensions et surtout sur l’échappement. Je démarre en mode normal et reconnais instantanément le doux ronronnement du V8, un son lourd et enveloppant. Premiers tours de roue, le capot est long, et le rayon de braquage plutôt faible, il va falloir faire attention dans les petites rues des villages de Provence.
Céder à la tentation
Direction la route Napoléon, ses paysages et surtout ses virages qui donnent envie de pousser un peu plus la cavalerie. C’est donc le moment pour passer en mode Sport, et instantanément le V8 se fait plus rageur. Difficile de dire si c’est le comportement du moteur ou bien le son démoniaque de l’échappement, mais l’auto se montre plus brutale, sans jamais me donner de sueurs froides, il faut dire que les freins Brembo sont très efficaces pour ralentir la bête. Freinage tardif en entrée et accélération franche en sortie de virage sont des drogues dures ! La voiture offre même quelques dérives du train arrière, bien vite maitrisées par l’électronique, vraiment rassurante et amusante cette Mustang. Les 450 cv de cette version 2018 sont présents dès les bas régimes, et le châssis plutôt sain permet vraiment de s’amuser avec la cavalerie.
La pluie pour calmer les ardeurs
C’est la météo qui mettra fin aux ardeurs sportives, avec de la pluie et un peu de neige sur certains cols, je n’ai pas envie de jouer sur routes mouillées. C’est l’occasion de passer en mode pluie/neige, plus de dérives, le son est toujours présent mais d’instinct on passe en mode plus calme. La route vers Tourettes et l’hôtel ‘Les Terres Blanches’ se fera en mode cruising, de quoi apprécier le merveilleux décor de l’arrière-pays provençal. Le passage de quelques villages permettra de constater les réactions amicales que provoquent notre voiture, certains nous demandant même de jouer du son du V8 dans les rues escarpées.
Les Terres Blanches comme base arrière
Un des plus beaux hôtel de la région servait de base arrière à ces essais internationaux. Ce lieu très chic est pourtant d’une simplicité étonnante, un peu à l’image de la voiture. Sur le parking ce ne sont pas moins de 15 Mustang qui trônaient, l’occasion de comparer les couleurs, les configurations, pour ma part j’ai beaucoup aimé aussi la version full black. Ford proposait un espace Lifestyle permettant de rencontrer les concepteurs et designer, un ensemble d’activités pour rentrer encore plus dans l’univers de la voiture. Dans cet espace étaient exposées des montres qui ont tout de suite attiré mon attention.
Montres REC, un bout de mustang au poignet
La marque de montre REC proposait des pièces tout à fait uniques et originales, avec comme particularité d’avoir un cadran en acier issu d’une ancienne Mustang. C’est donc un petit bout de pony-car qui trône derrière les aiguilles, avec une petite plaque indiquant le numéro de série et l’année du modèle. Les plus fans pourront même faire des recherches sur la voiture. L’ensemble des cadrans est réalisé dans l’esprit de la voiture, y compris la réserve de temps qui reprend l’esthétique du cadran de la jauge d’essence. La date est indiquée par un compteur original sous celui de l’heure. Les côtés du boitier ont la forme géométrique d’une face avant, avec sur une face les feux avants et de l’autres les feux arrières. Le calibre Miyota, fiable et robuste, est visible par le fond, avec une masse oscillante en forme de demi-jante. Cette montre est belle et bien finie, vendue aux environ de 1500 euros, elle permettra de contempler sa Mustang tous les jours, toutes les heures.
Jour 2, du soleil et une décapotable
Le deuxième jour est celui où j’enlève le haut, direction la version cabriolet. Y a vraiment que les nordistes qui roulent en cabriolet avec 12 degrés, voilà ce que m’ont dit les locaux ! Eh bien oui, quand on vient du froid et du gris parisien, au moindre rayon de soleil on replie la capote. Le soleil sudiste m’a conforté bien vite dans mon choix, et surtout la sublime nouvelle couleur ‘Royal Crimson’ m’a fait découvrir que la Mustang pouvait aussi être chic et sobre. Pour faire simple, cette couleur est une sorte de bordeaux qui sous différentes lumières, peut paraître rouge, prune voire brune. Avec l’intérieur marron, c’est une combinaison moins sportive mais tellement glamour, idéale pour la côte d’azur. Ce modèle animé par le nouveau 2,3 Litres Ecoboost de 290cv, moins puissant que le précédent mais aussi moins polluant. Les nouveautés sont les mêmes dans cette version, hormis les suspensions magnétiques de la V8. Les modes de conduites sont également paramétrables, le seul hic c’est le bruit de la belle, difficile pour ce quatre cylindres de rivaliser avec le V8.
Un petit moteur vaillant
Le moteur Ecoboost ne manque pas de puissance et se montre plaisant à conduire. Vif et dynamique il n’a pas à rougir face au gros 5Litres. La consommation constatée est plus raisonnable, aux environs des 12 litres, rien à voir avec ce que j’ai pu constater avec le V8 (je préfère ne pas évoquer ma conso réelle…). Côté confort, les sièges ‘normaux’ offrent moins de maintien que les Recaro, mais sont plus souples et leurs réglages plus complets. Cette version convertible est la voiture idéale quand on souhaite rouler en toute discrétion sur la côte, cheveux aux vents, en écoutant les cigales.
L’Amérique séduit l’Europe avec ses propres armes
Le marché européen s’est ouvert aux Mustang il y a quatre ans, et le succès des ventes a poussé Ford à mettre à niveau son modèle sportif aux standards premiums du vieux continent. Cette version 2018 est fine et racée, elle conserve son esprit pourtant, car elle se montre également bestiale. Si l’esthétique a toujours séduit, la voiture a souvent été critiquée pour son retard d’équipement ou de comportement. La version 2018 finie de balayer les derniers préjugés, cette voiture est une réussite totale, elle propose la meilleure offre du marché pour celui qui cherche une voiture passion. Avec son équipement complet et son caractère tranché, la Mustang 2018 propose une des meilleure sportive/passion du marché. Seul le malus de 10500 euros (pour chacune des versions) pourra freiner les ardeurs. Avec une version V8 aux environs de 60000 euros (malus inclus), mon choix sera rapide, pour moi elle n’a pas de concurrente, c’est la sportive que je choisirais, pour son caractère, sa polyvalence et son plaisir de conduite.
J’ai aimé :
- La ligne légendaire digne de son nom
- Le V8, présent et disponible
- La mise à jour technologique
J’ai moins aimé :
- La sonorité du 4 cylindres
- La consommation réelle