Décidément en forme après le restylage de la Leon et le succès commercial de l’Ateca, Seat profite de cette dynamique pour renouveler sa citadine iconique : l’Ibiza. Découverte de cette nouvelle génération sur ses terres, en Espagne.
Nouvelle SEAT IBIZA 2017, TEST, AVIS, ESSAIS, PERFORMANCES, PRIX :
Look - 90%
Plaisir de conduite - 75%
Vie à bord - 75%
Comportement - 80%
Finition - 60%
Prix - 70%
75%
Sur le marché des citadines, la concurrence fait rage… et cette cinquième génération de Seat Ibiza à la lourde tâche d'y trouver sa place. Elle s'appuie heureusement sur un joli design inspiré de sa grande sœur, la Leon, une base germanique d'excellente facture et des motorisations de qualité. La nouvelle star du constructeur ibérique rassure sur de nombreux points et ravira le plus grand nombre, même s'il lui manque un peu de piment pour que le véritable coup de cœur opère…
Essai en vidéo : nouvelle Seat IBIZA 2017 – TSi 115
Produite depuis 1984, la Seat Ibiza est l’une des pionnières du segment des citadines avec plus de cinq millions d’exemplaires vendus. Après neuf ans de carrière et un modèle vieillissant à bout de ses trois restylages, voici donc venir la cinquième génération de la citadine ibérique. Parée à affronter la concurrence ? En route !
Un look « Caliente » pour cette Ibiza
Une Seat, c’est avant tout un style latino reconnaissable au premier coup d’œil… Et sur ce point, les designers-maison ont été fidèles à leurs habitudes en donnant à l’Ibiza un nouveau minois gorgé de soleil et directement inspiré de sa grande sœur, la Leon. Suivant la tendance générale du marché et dans le moule des autres productions du groupe, cette nouvelle mouture est plus massive que sa remplaçante : elle conserve la même taille avec 4 mètres de long (4,059 cm), mais fait la différence avec un empattement allongé de 9 cm et des porte-à-faux réduits, tout en étant plus large de 8 cm.
Grâce à ses nouvelles mensurations, la nouvelle Ibiza a indéniablement plus de prestance sur la route et sa cure de jouvence lui a fait le plus grand bien. Ses lignes tendues et ses flancs body-buildés lui confèrent un look dynamique et jeune pas désagréable à regarder, impossible ainsi de ne pas lui donner le surnom de « bébé Leon » au premier regard, même si elle conserve un arrière-train au dessin bien à elle.
Un sentiment renforcé sur la version FR, qui hérite d’une calandre (au look) nid-d’abeilles, de jantes de 18 pouces et d’un diffuseur intégrant deux fausses sorties d’échappement qui muscle son allure. Notre déclinaison haut-de-gamme Xcellence fait elle dans la sobriété avec une nouvelle teinte plutôt originale (nommée Cappuccino) et une signature lumineuse à LED du plus bel effet.
S’inscrivant parfaitement dans la nouvelle identité stylistique du constructeur ibérique, la nouvelle Ibiza est ainsi bien dans son temps et parée à affronter ses concurrentes (mais aussi les années) en proposant un look résolument moderne et latin.
Un intérieur germanique
Là où le plumage reste résolument méditerranéen, le ramage est lui bien plus proche de la tutelle de notre belle espagnole : l’Allemagne.
Une fois à bord, difficile de savoir dans quelle voiture on est à vrai dire… Là où Alfa donne une identité particulière et propre à sa MiTo ou Citroën fait dans l’originalité avec sa C3, Seat ne s’est véritablement pas mouillé en pondant le design intérieur de cette nouvelle Ibiza.
Comme toute bonne production allemande de ce segment (et oui, pour le coup, on se sent dans une Allemande), tout est à sa place : la présentation est simple mais ergonomique et le tout respire la solidité. Mais bon… qu’on s’ennuie à bord de cette Ibiza, la planche de bord de notre citadine caliente est résolument grise, résolument… horizontale, résolument consensuelle, résolument barbante en fait. En achetant une Seat Ibiza, qui plus est dotée d’un nouveau look extérieur plutôt sexy, je ne me verrais pas hériter de l’intérieur d’une Polo et de la monotonie des habitacles germaniques.
Au delà d’une triste dominante grise partout dans l’habitacle quelque soit les finitions (seul l’insert de la console centrale passe du plastique au noir laqué sur la FR), les finitions sont honorables mais les plastiques rigides (et sensibles aux rayures) sont légion : l’intégralité de la console centrale et des contreforts de porte est ainsi privée du plastique moussé que cousine Polo adopte pourtant dès le premier niveau de finition ((il)logique de groupe quand tu nous tiens…).
Chose étrange : alors que cela était possible sur la précédente génération, Seat n’a même pas jugé bon de donner la possibilité aux clients de choisir parmi des packs de personnalisation permettant d’égayer un peu l’habitacle de l’Ibiza. Dommage.
À défaut d’autre joyeuse, l’Ibiza est accueillante : la prise de largeur (9 cm) et l’allongement de l’empattement profitent indubitablement aux places arrières (+ 3 cm d’espace aux jambes), qui permettent d’accueillir sans problèmes trois occupants (celui au centre étant bien entendu toujours un poil défavorisé), et au coffre qui offre 355 L de stockage (soit 63 L de plus que la présente Ibiza), l’une des meilleures contenances de la catégorie.
On ne peut que se réjouir du contenu technologique de la voiture. Elle embarque ainsi le nouveau système multimédia du groupe VAG, introduit sur la nouvelle VW Golf il y a quelque semaines : une jolie dalle tactile de 8 pouces au centre de la console centrale qui rassemble l’ensemble des fonctions de divertissement de la voiture et offre une résolution et une réactivité de premier choix. Il est ainsi agréable de naviguer dans les menus et de jouir d’un confort d’affichage relativement appréciable pour utiliser CarPlay ou Android Auto. L’ergonomie générale de la planche de bord est excellente et tout tombe parfaitement sous la main avec un nombre relativement restreint de boutons. L’Ibiza fait à ce jour l’impasse sur une instrumentation 100 % numérique (Virtual Cockpit), laissant l’exclusivité à sa future cousine germanique, la nouvelle VW Polo, même si elle devrait tout de même accueillir ce bel écran en lieu en place des compteurs dans les prochaines années selon les équipes du constructeur…
Fidèle aux productions de Seat, l’Ibiza est parfaitement équipée et adopte tous les raffinements du segment en matière d’électronique embarquée avec un démarrage sans-clé, un système de recharge par induction, une aide au stationnement complète avec une caméra de recul dotée d’un grand-angle, du système HiFi Beats (en option) à la signature sonore assez quelconque et d’une pléiade d’aides à la conduite.
Elle peut ainsi se voir dotée d’un pack intégrant un régulateur adaptatif avec un mode permettant de rouler seule dans les bouchons (avec la DSG), un système de détection de piétons et de véhicule incluant un freinage automatique d’urgence et les feux de route autonomes. Chose étonnante et manquante, point de surveillance des angles-morts ou d’alerte de franchissement de ligne au programme.
Triste à regarder mais bien doté, l’intérieur assez fade de l’Ibiza tranche avec sa bouille sympa.
Sur la route : un daily presque parfait
Pionnière, la nouvelle Seat Ibiza l’est puisqu’elle est le premier modèle à reposer sur la nouvelle plate-forme du groupe VAG (MQBA0), une base modulable qui servira aussi aux futures VW Polo, Audi A1 et autres petits SUV Seat Arona et VW T-Roc. Sur le papier, Seat communique sur un confort amélioré, des vibrations contenues et un comportement plus sain de la voiture. Dans les faits, la nouvelle Ibiza rassemblent effectivement toutes ces qualités et a tout d’une grande.
Une fois au volant, difficile de se rappeler que l’on est à bord d’une citadine (j’ai la même sensation à bord d’une Polo, véritable bébé Golf), à commencer par l’autoroute où l’Ibiza est sur un rail avec une tenue de cap rassurante même à vitesse relativement élevée et une insonorisation maîtrisée. Régulateur intelligent enclenché, la citadine se transformerait presque en routière et l’on avale les kilomètres sans fatiguer.
L’Ibiza sait aussi être parfaitement saine dès lors que la route se met à tourner et que la chaussée se dégrade : elle est remarquablement confortable tout en ne sacrifiant pas le comportement routier avec une direction précise (en mode sport) et un train avant incisif. Seat a su trouver un équilibre convaincant concernant les liaisons au sol en la dotant d’une suspension travaillée qui offre à la voiture une certaine vivacité et un roulis largement maîtrise, qui rendent l’Ibiza très agréable à mener. La version FR, en plus d’être perchée sur des jantes de 18 pouces, jouit quant à elle d’un réglage spécifique des trains roulants avec un tarage encore plus rigide des suspensions et une direction raffermie. Le confort n’est lui pas en reste avec un filtrage remarquable des imperfections de la route sur notre version Xcellence dénué du système de gestion de l’amortissement (honnêtement gadget), mais tout de même perché sur une monte en 17 pouces qui aurait pu faire craindre le pire.
Sous le capot, c’est avec le nouveau trois cylindres du groupe VAG que nous avons emmené la petite ibérique autour de Barcelone. Remplaçant du quatre cylindres 1.2 TSI, une référence dans le segment avec des performances appréciables et un appétit de moineau, le 1.0 TSI se décline aujourd’hui en deux niveaux de puissance : 95 ch (BVM 5) ou 115 ch (BVM 6 ou DSG 7). À cela s’ajoutent une motorisation d’entrée de gamme (1.0 75 ch) et un bloc performant : le 1.5 TSI EVO développant 150 ch qui intègre un système de désactivation de quatre vers deux cylindres (uniquement disponible en BVM 6). Vous l’aurez remarqué, Seat ne vendra pour l’instant son Ibiza qu’avec des déclinaisons essence, un choix assumé et qui répond à la demande du marché.
Cœur de gamme du segment et héritier du très bon 1.2 TSI, le 1.0 TSI 115 est une franche réussite et sied parfaitement à la voiture. Tendance du downsizing oblige (normes anti-pollution tout ça), c’est à renfort de turbo que ce moteur montre son potentiel et nous fait bénéficier de son agrément. Relativement bruyant de l’extérieur à bas-régime, sa sonorité se développe au fil des tours et en devient même agréable au-delà de 4000 tr./min. avec un petit bruit rauque caractéristique plutôt sympa’. Le TSI est une réussite : souple et coupleux dès 2000 tr./min. (200 Nm), il offre des performances dans la normes avec un 0 à 100 km/h en 9,3 secondes et une vitesse maximale de 195 km/h, mais un agrément supérieur au PureTech 110 de PSA par exemple.
Comme bon nombre de trois cylindres, il ne faut pas lui demander d’aller dans les tours et s’essouffle assez tôt, mais l’étagement de la boîte 6 est bon, tout comme sa commande d’ailleurs avec un guidage précis et des débattement relativement courts qui participent à offrir un très bon agrément de conduite. Ce TSI est ainsi volontaire sans être insolent : il offre un bon niveau de reprise et jouit d’un comportement pétillant sans avoir besoin d’aller chercher le couple près de la zone rouge, tout en préservant l’agrément en ville avec une douceur de fonctionnement appréciable et des consommations contenues (moins de 7 L / 100 km sur notre essai pourtant sinueux et à allure rythmée).
Là où avoir comme Maison Mère VW peut être un « handicap » sur certains points (rappelez-vous de l’intérieur tristounet), on ne peut que se réjouir de l’intégration sous le capot des blocs de Wolfsburg.
Bilan pour cette nouvelle Seat Ibiza
Dans une telle configuration, il est vrai que l’Ibiza ne déchaîne clairement pas les passions ; elle est consensuelle, rassurante et saine. Faute d’avoir pu essayer le TSI 150 FR qui lui donne un peu de piment d’après ce qu’on a pu entendre, c’est avec un bilan globalement positif que nous avons laissé la cinquième mouture de l’Ibiza sur ses terres en attendant qu’elle rejoigne l’Hexagone dans les prochaines semaines.
Son nouveau look, moderne et caractéristique de la marque, tranche avec un intérieur complet mais fade et à la qualité assez moyenne. Sa dotation plus riche et dans l’ère du temps explique la hausse moyenne des tarifs (+ 700 € en moyenne), alors que son comportement digne d’une routière et sa nouvelle motorisation forment une belle équation. L’Ibiza cru 2017 est une voiture bien née et pensée pour convenir à un maximum de potentiels clients, elle a tout pour trouver son public et affronter une concurrence en plein renouvellement.
Abandonnant la déclinaison break (le SUV Arona arrivant en septembre) et la version 3 portes, c’est avec une relative tristesse que nous apprîmes également que, faute de ventes, Seat ne reconduira pas la pétillante Ibiza Cupra, icône des petites GTI. Le constructeur est aujourd’hui dans une logique commerciale de développement de gamme et de hausse de sa part de marché : la place n’est ainsi plus à la passion, c’est la raison qui l’emporte…
J’ai aimé :
- Le look résolument moderne et actualisé.
- Le contenu technologique digne des premiums.
- Le nouveau 3 cylindres 1.0 TSI.
- Le comportement général de la voiture.
J’ai moins aimé :
- Planche de bord désespérément triste.
- Détails de finition et qualité des plastiques.
- Prix en hausse, qui se rapproche de la VW Polo.
Seat Ibiza 2017 en chiffres
- Prix (1.0 TSI 115 Style) : à partir de 17 300 € / 21 500 € avec les options
- Motorisation : 3 cylindres 1.0 TSI 115 ch (BVM 6 ou DSG 7)
- Performances : v.max. 195 km/h / 0 à 100 km/h : 9,3 secondes
- Consommation constructeur / mesurée : 4,5 L / 100 km / 6,5 L / 100 km.
- Dimensions : 4,059 m de long / 1,78 m de large / 1,44 m de haut
- Poids : 1140 kg
- Coffre : 355 L
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