Alors que la saison 2016 du WRC touche bientôt à sa fin, que Sébastien Ogier a décroché son 4ème titre de champion du monde consécutif en Espagne, laisser moi revenir sur la manche Française qui s’est déroulée début octobre en Corse où j’ai vécu un weekend un peu fou grâce à Volkswagen Motorsport.
Mon aventure WRC Tour de Corse en vidéo
Jour 1 : le début d’un rêve
Tout a commencé début septembre quand j’ai reçu l’invitation pour ce qui s’annonçait déjà comme un weekend complètement fou et, à vrai dire, je n’ai pas mis longtemps à me décider. J’aurais pu hésiter pour aller à un tournoi de Scrabble mais avoir l’opportunité de voir l’un des plus beaux rallyes du WRC en tant que VIP cela ne se refuse pas et il était hors de question que je loupe ça.
Me voilà donc embarqué dans cette aventure, rendez-vous donné à l’aéroport du Bourget en cette matinée du 30 septembre. J’y retrouve quelques confrères bloggeur ainsi que quelques passionnés heureux chanceux d’êtres parmi nous. Première surprise, un jet privé a était affrété spécialement pour nous, la grande classe quoi. Un peu moins de deux heures de vol plus tard nous voila arrivés en sur l’île de beauté sous un soleil éclatant, le weekend s’annonce vraiment bien.
Pas le temps de souffler, direction l’hôtel où nous séjournerons, situé dans la baie de Porto-Vecchio. D’ailleurs là aussi Volkswagen ne s’est pas moquée de nous puisque nous serons hébergés à l’hotel Casadelmar, hôtel 5 étoiles, avec plage privée, restaurant 2 étoiles au guide Michelin, piscine, spa, et pour couronner le tout, nous avons le loisir de jouir de tout ces services en cette première matinée, en bref on n’est pas trop mal.
Golf R en mode Rallye : Volkswagen Driving Experience
L’hôtel c’est sympa mais après tout nous ne sommes pas là pour ça et notre première surprise nous attend, et pas des moindres puisqu’il s’agit d’une initiation au pilotage sur terre avec le Volkswagen Driving Experience, au volant d’une Golf R de 300ch rien que ça.
Le temps d’enfiler nos combis de pilotes, de passer par la case briefing nous voila déjà au volant des Golf pour deux tours de reconnaissance de la piste. Piste a la fois technique et rapide avec quelques passages bosselés, de grosses équerres et une belle épingle bien large, parfait pour la glisse et ca tombe bien car c’est un peu le but de l’exercice du jour.
Assez rigolé, maintenant faut y aller, première enclenchée, ESP off et Go !! La Golf ce montre vraiment à l’aise sur ce terrain accidenté, les 4 roues motrices font des merveilles, la direction très réactive aide a bien ressentir les dérives de la caisse et permet d’enchaîner les virages a forte allure. Un vrai jeu d’enfant d’emmener cette Golf, ce qui va ce ressentir sur nos passages, les freinages sont de plus en plus tardifs, la vitesse en entrée de virage est de plus en plus élevée, ça glisse dans tout les sens, on fait beaucoup de poussière et surtout on s’éclate !!
De vrais gosses !! J’aurais même droit avec mon acolyte du jour, JB du Billet Auto, de ‘fin bourrin’ pour nos passages certes un peu en force mais propre en même temps. Surnom que nous garderons tout au long de ce weekend tel une appellation contrôlée. Après une dizaine de tours chacun et tous fiers de nos exploits, nous nous laissons emmener le temps d’un baptême avec un pilote expérimenté sur le dit circuit. Et autant dire que ce n’est plus la même limonade, une vrai leçon de pilotage, ça va vite, ça glisse et ça remue et le tout avec une aisance déconcertante. Bref j’ai encore un boulot avant d’en arriver là !!
Cette première journée bien mouvementée touche à sa fin auprès d’un bon repas dans un restaurant traditionnel de Porto-Vecchio tenu par la femme d’un certain Yves Loubet, nom qui devrait rappeler quelques souvenirs a tout ceux qui on suivit les rallyes des années 70 à 90. D’ailleurs une autre personnalité du rallye des années 90 va nous rejoindre ce soir là en la personne de Luis Moya, ex copilote de Carlos Sainz avec qui il a remporté deux titres de champions du monde des rallye (1990 et 1992) et pas moins de 24 rallyes en WRC, devenu depuis ambassadeur pour la marque Volkswagen, avouez qu’il a pire comme compagnie.
Jour 2 : 100% Rallye
Le deuxième jour sera consacré au rallye, car après tout c’est bien pour ca que l’on a fait le déplacement, non ?? Au programme, le suivis de 2 épreuves spéciales ainsi qu’une visite du paddock Volkswagen. Après un réveil très matinal, direction non pas la première spéciale du jour, mais un héliport, car nouvelle surprise du weekend, dorénavant nous nous déplacerons qu’en hélicoptère, plus pratique et rapide qu’en bus mais surtout bien plus classe. Aller cette fois c’est partie, direction l’ES6 ‘Novella-Pietralba 1’, le trajet nous permet d’ailleurs de profiter des magnifiques paysages de l’ile rousse. Nous arrivons sur une portion relativement rapide relevée par quelques virages, le temps de trouver un bon spot photo, Ogier arrive en trombe, ca passe vite très vite même, peut-être pas le coin le plus technique de la spéciale mais cela reste impressionnant a voir passer, les autos arrivent aux alentours de 160km/h tout de même.
Neuville, Latvala, Breen et les autres cadors du WRC passent devant nous sur le même rythme, les 10 premières voitures sont déjà passées qu’il est déjà temps de repartir. Niveau chrono, Ogier arrache un nouveau scratch en 18 minutes 26 secondes et 2 dixièmes, ex éco avec son coéquipier Andreas Mikkelsen, Thierry Neuville sur sa Hyundai i20 WRC récupère le 3ème temps en 18 :27 :2.
Direction Bastia maintenant où ce trouve le parc d’assistance pour la pause déjeuner ainsi que notre petite visite guidée du paddock Volkswagen, visite qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur les coulisses et la logistique liés a ce type d’épreuve. Volkswagen au Tour de Corse ce n’est pas moins de 80 tonnes de matériel, comprenant les différents motor-home et les stocks de pièces détachées et de pneus. Le temps de manger un morceau, le trio de Polo R WRC arrivent à l’assistance, l’occasion de voir les mécanos s’afférer sur les autos. Pour la petite anecdote, un changement de boite de vitesse s’effectue en 12 minutes, et un pilote et capable de changer une roue en 1 minute.
Il est l’heure de repartir pour la spéciale suivante ‘La Porta-Valle Di Rostino 2’. Le soleil a laissé sa place aux nuages et aux averses ce qui devrait compliquer les choses pour les pilotes, notamment pour le choix des pneus. En attendant nos hélicos, petit détour par le parc de regroupement du rallye des ’10 000 virages’, rallye prestige ce déroulant en parallèle au WRC dont le plateau est uniquement constitué de GT et supercars. Les hélico sont là, on décolle, la météo oblige nos pilotes à changer la zone d’atterrissage, nous arrivons donc sur une portion rapide donnant sur un gros freinage pour un enchaînement droite gauche avec une grosse corde, et comme sur la spéciale précédente, les WRC sont impressionnantes à voir passer. Coté chrono, on retrouve les mêmes que pour l’ES6 mais cette fois Neuville s’intercale entre Ogier et Mikkelsen. Ogier enlève donc le scratch en 35 :38 :1, presque 6 secondes d’avance sur Neuville qui est en 35 :44 :0 et 11 secondes 3 sur Mikkelsen qui finit en 35 : 49 :4. Notre journée touche a sa fin, nous reste plus qu’à retourner à l’hôtel.
Au terme de cette journée, Sebastien Ogier est largement en tète du rallye avec 46 secondes d’avance sur un Thierry Neuville très en forme depuis sa victoire en Sardaigne. Andreas Mikkelsen complète le podium provisoire a déjà plus d’une minute. Il restera 2 ES à parcourir pour les équipages le dimanche dont la powerstage que nous iront voir.
Jour 3 : derniers instants
Dimanche, troisième et dernier jour, le soleil est de retour. Après une matinée à profiter un dernier instant de l’hôtel, l’hélico vient nous chercher directement sur place direction la dernière spéciale du rallye, l’ES10 ‘Porto-Vecchio – Palombaggia’, ES la plus courte de l’épreuve avec ses 10,42kms. Au terme de l’ES9, Neuville a reprit 3 secondes sur Ogier qui compte désormais 43 secondes d’avance de quoi permettre d’assurer pour cette dernière spéciale. Nous arrivons sur une belle épingle qui va nous offrir quelques beaux passages tout en glisse. Après avoir perdu tout espoir de bon résultat suite à une crevaison en début de rallye, Kris Meeke signe le scratch sur ce dernier tronçon en 6 :09 :0 récupérant ainsi les 3 points de la powerstage. Mikkelsen et Ogier termine ce chrono 2ème et 3ème a moins de 2 secondes de Meeke.
Au final Sebastien Ogier s’est montré intraitable durant tout le weekend remportant ainsi son premier Tour de Corse devant un excellent Thierry Neuville et Andreas Mikkelsen.
Pour nous le weekend touche a sa fin, dernier voyage en hélico pour nous emmener a la cérémonie du podium histoire de profiter de la victoire de Volkswagen jusqu’au bout. Il est temps de dire au revoir l’île rousse, notre jet nous attend pour nous ramener sur le continent.
Il ne me reste plus qu’a remercier encore une fois Volkswagen Motorsport pour nous avoir fait vivre un weekend complètement fou.
Galerie photos : Tour de Corse 2016
Reportage & photos Mathieu Berger