Tous les deux ans la Sarthe vibre à nouveau au son des anciennes gloires des 24h. Le Mans Classic réunit les plus beaux plateaux automobiles ayant courus l’épreuve depuis 1923 (et jusqu’à 1993). Fait rarissime c’est le grand circuit qui est ouvert avec son fantastique tracé de plus de 13 kms.
Le plus beau musée roulant du monde sur le plus beau circuit du monde !
Vitamine C
Cette année un nouveau plateau nous a été offert, les groupes C ont fait leur grand retour. Et quel retour !!! Dés les paddocks il flottait une ambiance particulière, tels des monstres en sommeil elles nous promettaient du beau spectacle.
Beautés dynamiques
C’est une fois lancées sur le circuit que les sublimes Groupes C s’apprécient le mieux. Beautés racées, vitesse et bruit d’enfer ont fait la joie des spectateurs. Quel bonheur de revoir une Porsche 962 en action.
Mamies à fond
Les véhicules étaient classés par plateaux, 6 au total. Le premier, celui des pionniers du Mans regroupait 68 voitures dont des Bentley, Bugatti, Alfa et autres Talbot. Un retour aux sources, à l’origine de la course. Il fallait vraiment du tempérament pour mener pendant 24h, à fond de train, ces mamies énervées !
Nom de Zeus Marty !
Les plateaux s’enchainent et les merveilleuses et rarissimes voitures de courses défilent. On a l’impression d’être dans une machine à voyager dans le temps, Marty Mc Fly sans DeLorean ! Car Le Mans Classic c’est un voyage dans les classiques, dans l’histoire voire dans sa propre histoire. Le souvenir des dimanches devant la télé à regarder l’arrivée des 24 heures, le souvenir des anciens racontant leurs aventures, cette course est une extraordinaire machine à souvenirs. N’ayant pas vécu les éditions des années 30 aux années 80, j’ai pu vibrer et sentir la course telle qu’elle fut vécue à l’époque.
Vivre Le Mans Classic
LMC c’est aussi une expérience à vivre au-delà des voitures présentes. C’est rester posté à Indianapolis, coincé entre la forêt et la rambarde de sécurité en attendant la course, puis sentir au loin le vrombissement des moteurs qui se rapprochent. S’accrocher aux rambardes quand les groupes C passent à plus de 200km/h là, devant votre nez.
Pour un photographe amateur c’est également le privilège de se retrouver seul, au tertre rouge, attendant la parade Jaguar, là, passant à 2 mètres de soi. Croiser les yeux de ce pilote de Type D qui, après un tête à queue vous fixe en train de le mitrailler. A ce moment ses yeux vous disent ‘ok là je me suis planté mais attends le prochain tour’… effectivement c’était mieux après !
Une vie de village
Aux abords du circuit l’immense village vous gardait la tête dans le passé. Coiffeur old-school, policiers en uniformes seventies, Pin-Up, garage anciens… il flottait un esprit résolument vintage. Dommage que le public ne joue pas plus le jeu, on croise ici beaucoup plus de badauds en espadrilles et maillots de foot que d’amateurs lookés comme ça peut être le cas à Goodwood, lors du revival.
Ford performance ou le Bonheur partagé
Ford et Le Mans c’est une histoire d’amour qui dure depuis 1966, depuis la victoire historique sur Ferrari. L’histoire continue avec, en 2016, une victoire dans sa catégorie. La division ‘performance’ était présente et quelques modèles tournaient sur le circuit entre chaque plateau. Ce fut pour moi l’occasion de réaliser un rêve, même plus qu’un rêve, puisque jamais je n’aurais osé rêver de piloter sur le grand circuit. Quand je me suis retrouvé au briefing chez Ford et que j’ai vu mon nom dans la colonne ‘driver ‘, mes jambes ont commencé à trembler.
Au volant on fait moins le malin
C’est derrière le volant de la toute nouvelle Fiesta ST200 que je fus invité à effectuer un tour de circuit, du grand circuit. Et quel tour ! C’est BMW qui ouvrit la route avec sa démoniaque M4 GTS. Sortie des stands, Dunlop, jusqu’ici on se croirait sur le Bugatti. Mais avant le tertre rouge, pas de virage à droite, je continue tout droit et j’attaque les Hunaudières !!! Quel bonheur, quelle joie, c’est de la folie de vivre ce moment pour un passionné comme moi. La vaillante petite Ford s’en sort particulièrement bien, les freinages sont vifs. Attaquer la première chicane à 180, debout sur le frein, la voiture réagit bien et se replace correctement dans la courbe. Le petit moteur peine à l’accélération (surtout avec une Focus RS devant moi qui me distance) mais l’aiguille indique vite 210 km/h au milieu de la ligne droite. C’est avec beaucoup de concentration, de respect et d’humilité que je finis ma boucle (Indianapolis je t’aime !). C’est en sortant de la bombinette que je me rends compte du privilège énorme que je viens de vivre, piloter sur les traces des légendes.
Beautés mécaniques, histoires d’hommes
Le Mans Classic est certes un musée extraordinaire mais pour moi c’est un moment suspendu dans le temps qui m’a replongé dans l’essence même de ma passion. La passion des anciennes et des histoires qu’elles nous racontent. Quand l’histoire de ce circuit me rappelle pourquoi j’aime autant l’automobile d’aujourd’hui. Parce qu’avant tout le circuit du Mans est un endroit où des hommes ont rêvé, ce sont battus jusqu’à la mort, c’est un endroit vivant de la mythologie automobile.