Samedi 09 mai 2015 avait lieu à Monaco le 1er e-prix européen du championnat de Formule E.
Un Championnat Durable
C’est bien connu, le Prince Albert II milite fermement pour la défense environnementale et l’écologie depuis quelques années maintenant. Et c’est également un grand passionné de sport. Aussi, quand la FIA se lance dans le projet d’un championnat électrique en septembre 2013, il demande à l’Automobile Club de Monaco (dont c’est le 125e anniversaire cette année) d’inscrire la principauté au calendrier avec le souhait que cette nouvelle épreuve rencontre un franc succès.
Entre 19 000 Et 23 000 Spectateurs
Et le succès fut au RDV ! Que ce soit par simple curiosité ou par réel intérêt pour la compétition, les spectateurs ont fait le déplacement en masse. Tout a été mis en oeuvre pour remplir les tribunes : des places gratuites sur réservation, des circuits miniatures pour petits et grands, des animations autour des véhicules électriques, des informations sur l’innovation photovoltaïque, des simulateurs de course, des démonstrations de pilotage sur circuit, une séance d’autographes avec les pilotes du plateau,… Même si les tribunes se sont remplies petit à petit, elles étaient bien pleines pour le grand moment ; à savoir : la course !
La Formule E : En Bref
10 équipes de deux pilotes chacune s’affrontent lors de 11 e-prix dans les centres-villes de 9 pays à travers le monde (Allemagne, Principauté de Monaco, Russie, Chine, Malaisie, Argentine, Uruguay, USA, Angleterre, ). Le championnat comprend 11 courses au total. Les essais libres, les qualifications et la course se déroulent sur une seule et même journée : le samedi.
Chaque pilote dispose chacun de deux monoplaces qu’il échange à mi-course ; les batteries de 28 kW/h ne permettant pas encore d’assurer une réelle autonomie. Les voitures de 270 CV peuvent atteindre les 240 km/h en course.
A noter : chaque compétiteur ne reçoit qu’un nouveau jeu de pneus par épreuve ; pneus sculptés de 18 pouces développés par Michelin.
Autre spécificité : les supporters peuvent prendre part à l’événement en votant pour leur pilote préféré, soit par internet, soit via l’application mobile du championnat. Ce « FanBoost », sorte de DRS, est accordé au pilote recueillant le plus de voix.
Le Circuit Monegasque
Le mythique circuit de Monaco a été modifié pour l’occasion : une longueur de 1,76 km et un virage serré à Sainte-Dévote au lieu de la grande ligne droite menant au Casino. Mais pourquoi ? Toujours cette question d’autonomie des batteries, qui seraient bien trop gourmandes en énergie sur la grande ligne droite de l’avenue Kennedy ; ainsi que dans les 12 autres virages du tracé « classique ».
Une Course Historique
Presque 90 ans après la 1ère course de F1 en terre monégasque, j’ai donc pu assister à une course « gravée dans l’histoire », dixit le speaker.
Les essais mouvementés et les qualifications en 4 parties offrent un bel aperçu de la course à venir.
Et c’est finalement Sebastien Buemi qui décroche la pole position pour E.dams Renault.
16h04 : face au port de Monaco, le public chuchote et regarde attentivement la retransmission du début de course sur écran géant. Je tends l’oreille pour entendre les moteurs chanter comme les réacteurs d’un avion de ligne au décollage. Musique d’ambiance pour faire monter la pression. Le départ est donné ! Et c’est finalement un mélange de crissements de pneus, d’odeur de caoutchouc et de bruits de carambolages que j’entends. Bref regard à l’un des écrans géants. Daniel Abt vient de taper le rail de sécurité juste avant le virage de Sainte-Dévote. Bruno Senna décolle dans les airs. Jean-Eric Vergne ne peut éviter le choc.
Après le nettoyage de la piste, c’est parti pour 1h et 47 tours de piste « silencieux » ! Du moins, c’est ce à quoi je m’attendais en faisant le déplacement. Finalement, je perçois tout ce que je n’ai pas l’occasion d’entendre lors d’une course de Formule 1 : les dérapages, les frottements, le roulage, les accrochages,… Même si les sensations sont différentes, ce sont ces petits détails qu’en général les puristes du sport automobile, comme moi, apprécient. « Le silence des voitures n’est finalement pas si dérangeant que ça », selon Cyril Casacci, un passionné de F1 venu assister à cette grande première.
Les tours s’enchaînent. A mi-course, j’assiste aux changements de monoplaces par les pilotes. L’impression d’assister à une course d’endurance. Malheureusement, les pit-stops ne modifient en rien le déroulement de l’épreuve.
C’est donc Sebastien Buemi qui remporte ce premier e-prix devant Lucas Di Grassi et Nelson Piquet Jr sous les acclamations de la foule et les cornes de brume des yachts amarrés dans le port. Les pilotes français Nicolas Prost, Stéphane Sarrazin et Charles Pic terminent respectivement à la 6e, 7e et 9e place. Jean-Eric Vergne et Loïc Duval, ont, quant à eux, dû abandonner.
Les meilleurs moments : ePrix à Monaco
https://www.youtube.com/watch?v=OPVNRWAxi5I
Un réel avenir pour la Formule E ?
L’engouement des spectateurs pour la course était bien palpable. De là à dire que le « Monaco e-Prix » sera toujours présent dans 90 ans et qu’il continuera de tourner « gratuitement » en parallèle des disciplines classiques, j’ai des doutes. Mais pour le plaisir de voir sur circuit des pilotes issus de toutes les disciplines du sport automobile se battre sur ce tracé mythique, je veux bien y retourner !